Airbus remporte l'appel d'offre émis par Qantas pour renouveler sa flotte moyen-courrier, aux détriments de Boeing qui perd encore un client "exclusif".
Qantas : chasse gardée de Boeing depuis 1959
La compagnie australienne Qantas est fidèle à Boeing depuis les origines, avec l'utilisation de Boeing 707 dès 1959 puis de Boeing 737 en version classique, suivis par le "superjumbo" B747, puis les B717 et B737 NG toujours en activité aujourd'hui aux côtés de Fokker 100 pour la flotte moyen-courrier. Ce sont ces trois appareils qui doivent sortir de flotte et être remplacés à partir de 2023. Si des avions d'Airbus avaient pu intégrer la flotte de Quantas sur la gamme des long-courrier, le marché domestique était jusqu'ici resté hermétique à l'avionneur toulousain.
Trois avionneurs sur la ligne de départ
Deux familles d'avions doivent donc être remplacés : les appareils de la catégorie des 140 à 189 sièges correspondant aux A320neo et B737 MAX avec leurs déclinaisons, et les appareils de 90 à 150 sièges dont l'Airbus A220 et les Embraer E2.
L'appel d'offre porte sur la fourniture d'une centaine d'appareils.
Airbus rafle tout
D'après des informations publiées par Bloomberg et confirmées par Qantas, c'est la cohérence qui l'a emporté, avec une flotte qui serait composée uniquement d'Airbus pour l'ensemble des besoins de la compagnie. L'Airbus A220 et l'A321 XLR obtiennent 20 commandes chacun, et 94 appareils complémentaires sont actuellement en option d'achat. Ce choix permet à la compagnie de disposer d'un seul fournisseur, permettant une homogénéisation des formations et de la maintenance, réduisant les coûts d'exploitation des avions.
L'A321 XLR, atout d'Airbus pour gagner de nouvelles compagnies
L'A321 XLR, appareil monocouloir long-courrier permettant d'assurer des vols directs depuis des aéroports secondaires, ne possède à l'heure actuelle aucun concurrent et constitue un atout décisif pour Airbus. Il répond à un souhait des passagers (réduire le temps de trajet) et à une exigence d'amélioration de l'efficacité énergétique (les vols avec escale pouvant accroître de 30% le bilan carbone d'un trajet par rapport à un vol direct) tout en offrant une bonne rentabilité (il est plus aisé d'atteindre de taux de remplissage supérieur à 80% sur un avion de la gamme d'un monocouloir). Les compagnies qui souhaitent pouvoir offrir ce nouveau service n'ont d'autre choix que d'acquérir des A321XLR, permettant à l'avionneur européen d'entrer dans des flottes jusqu'alors exclusivement réservées à ses concurrents. Un pieds dans la porte qui permet de placer toute la gamme des autres appareils Airbus, du "petit" A220 aux A320neo.