Premier vol pour le futur drone de combat furtif turc Kizilelma
Premier vol pour le futur drone de combat furtif turc Kizilelma

publié le 30 décembre 2022 à 09:36

589 mots

Premier vol pour le futur drone de combat furtif turc Kizilelma

La Turquie poursuit le développement de ses drones, avec le premier vol d'un appareil de combat à réacteurs devant permettre de compenser en partie l'interdiction d'acheter des F-35 pour le pays.


Premier vol pour le futur drone de combat turc

La société turque Baykar a annoncé le 14 décembre dernier que son nouveau drone de combat, le Kizilelma, avait réalisé son premier vol. Le président de l’entreprise, Selçuk Bayraktar, a publié sur son compte Twitter des vidéos sur lesquelles on peut voir l’appareil décoller et atterrir. Selon lui ce drone représente « la volonté de la Turquie d’être libre et indépendante dans son ciel ». Son nom, Kizilelma, signifie à la fois « Grand Idéal » et « pomme rouge » et fait référence à un mythe, qui met en valeur l’identité turque et un idéal à atteindre. A travers ce projet (appelé MIUS), la Turquie cherche à compenser l'inexorable vieillissement de sa flotte d'avions de chasse alors que les USA ont interdit au pays de moderniser ses F-16 ou d'acquérir le chasseur F-35, rétorsions à l'attitude turque en Libye, en mer Egée ou autour de Chypre, mais aussi l'achat des systèmes de défense aérien S-400. L'objectif est aussi de produire un drone reposant moins sur des équipements importés, l'immense majorité des systèmes composant le célèbre TB2 provenant de l'étranger.

Des objectifs ambitieux et des innovations

L’appareil, selon Baykar, aurait un poids maximum au décollage de 6 tonnes pour une charge utile d’une tonne et demie, un « combat radius » de 926 kilomètres pour une endurance de 5 heures et une vitesse de croisière de Mach 0.6. Il est décrit comme très manœuvrable, furtif et capable de communiquer « beyond the line of sight ». Son turboréacteur d’origine ukrainienne (AI-322F Turbofan d’Ivchenko Progress) lui permettrait de faire des accélérations à Mach 1.

A titre de comparaison, un MQ-9 Reaper a une capacité d'emport de 1700 kg et peut voler 14 heures jusqu'à 1900km à pleine charge. Ce dernier ne dispose cependant que d'un radar à ouverture synthétique tandis que le MIUS disposera d'un radar AESA.

Le Kizilelma couterait "seulement" 30 millions d’euros, ce qui est là aussi similaire au MQ-9 Reaper affiché à 32 M$. Le drone sera capable de réaliser des missions de combat air-sol, mais aurait aussi une capacité air-air et sera doté d’une intelligence artificielle qui lui permettra de réaliser une partie de sa mission en autonomie.

Kizilelma specs.jpg
Les spécifications théoriques du MIUS en font un appareil complet et multi-missions. ©
Kizilelma specs.jpg

Le concept du porte drones

La Turquie a lancé en 2016 la construction du TCG Anadolu, ce sera son premier bâtiment de projection et il est prévu qu’il devienne le navire amiral de la flotte du pays. Actuellement en phase de test, ce bâtiment pourrait devenir le premier porte drones au monde faute de pouvoir acquérir des appareils adaptés. La marine turque souhaite mettre en œuvre le Bayraktar TB3 (modèle navalisé et amélioré du TB2) et le Bayraktar Kizilelma depuis le pont de ce navire initialement prévu pour accueillir la version B du F35 Ligntning II.

Aujourd’hui, seule la marine américaine a officiellement réussi à mettre en œuvre un drone de taille conséquente depuis un navire (voir notre article relatif au MQ-25 devant équiper les porte-avions américains). Les USA qui travaillent depuis plusieurs décennies sur le développement d'appareils de grande taille capables de décoller et atterrir de ses porte-avions.

Si la Turquie réussit elle-aussi à développer cette capacité, elle démontrera une fois de plus qu’elle est un acteur international majeur dans le domaine des appareils sans pilote. Si Ankara arrive à donner à son Kizilelma toutes les spécifications attendues, le pays entrerait dans la cour des grands dans le domaine des drones, égalant voire surpassant les performances de certains drones proposés par les Etats-Unis.

TCG Anadolu.png
Le TCG Anadolu, de conception espagnole, devait à l'origine embarquer des chasseurs F-35B, appareils qui lui sont aujourd'hui refusés. Il s'agira du premier porte-aéronefs turc. ©
TCG Anadolu.png
Commentaires
user_picture Jean-philippe... 26/04/2023 20:42

Les turcs devraient livrer un prototype aux ukrainien pour faire une bonne pub vu qu'il a un moteur d'Ukraine

user_picture user_picture Orhan kaya 26/04/2023 21:22

Le premier vol du KIZILELMA était le 14 décembre , aujourd'hui il en est au 10ème ,la version standard sera fabriqué en masse ...  en 2024 ,la version navalisée en 2025 ,à terme il sera équipé d'un moteur nationale le TEI TF 6000 ,en test cette année . plus



30/12/2022 09:36
589 mots

Premier vol pour le futur drone de combat furtif turc Kizilelma

La Turquie poursuit le développement de ses drones, avec le premier vol d'un appareil de combat à réacteurs devant permettre de compenser en partie l'interdiction d'acheter des F-35 pour le pays.

Premier vol pour le futur drone de combat furtif turc Kizilelma
Premier vol pour le futur drone de combat furtif turc Kizilelma

Premier vol pour le futur drone de combat turc

La société turque Baykar a annoncé le 14 décembre dernier que son nouveau drone de combat, le Kizilelma, avait réalisé son premier vol. Le président de l’entreprise, Selçuk Bayraktar, a publié sur son compte Twitter des vidéos sur lesquelles on peut voir l’appareil décoller et atterrir. Selon lui ce drone représente « la volonté de la Turquie d’être libre et indépendante dans son ciel ». Son nom, Kizilelma, signifie à la fois « Grand Idéal » et « pomme rouge » et fait référence à un mythe, qui met en valeur l’identité turque et un idéal à atteindre. A travers ce projet (appelé MIUS), la Turquie cherche à compenser l'inexorable vieillissement de sa flotte d'avions de chasse alors que les USA ont interdit au pays de moderniser ses F-16 ou d'acquérir le chasseur F-35, rétorsions à l'attitude turque en Libye, en mer Egée ou autour de Chypre, mais aussi l'achat des systèmes de défense aérien S-400. L'objectif est aussi de produire un drone reposant moins sur des équipements importés, l'immense majorité des systèmes composant le célèbre TB2 provenant de l'étranger.


26/04/2023 20:42

Les turcs devraient livrer un prototype aux ukrainien pour faire une bonne pub vu qu'il a un moteur d'Ukraine  


Des objectifs ambitieux et des innovations

L’appareil, selon Baykar, aurait un poids maximum au décollage de 6 tonnes pour une charge utile d’une tonne et demie, un « combat radius » de 926 kilomètres pour une endurance de 5 heures et une vitesse de croisière de Mach 0.6. Il est décrit comme très manœuvrable, furtif et capable de communiquer « beyond the line of sight ». Son turboréacteur d’origine ukrainienne (AI-322F Turbofan d’Ivchenko Progress) lui permettrait de faire des accélérations à Mach 1.

A titre de comparaison, un MQ-9 Reaper a une capacité d'emport de 1700 kg et peut voler 14 heures jusqu'à 1900km à pleine charge. Ce dernier ne dispose cependant que d'un radar à ouverture synthétique tandis que le MIUS disposera d'un radar AESA.

Le Kizilelma couterait "seulement" 30 millions d’euros, ce qui est là aussi similaire au MQ-9 Reaper affiché à 32 M$. Le drone sera capable de réaliser des missions de combat air-sol, mais aurait aussi une capacité air-air et sera doté d’une intelligence artificielle qui lui permettra de réaliser une partie de sa mission en autonomie.

Kizilelma specs.jpg
Les spécifications théoriques du MIUS en font un appareil complet et multi-missions. ©
Kizilelma specs.jpg

Le concept du porte drones

La Turquie a lancé en 2016 la construction du TCG Anadolu, ce sera son premier bâtiment de projection et il est prévu qu’il devienne le navire amiral de la flotte du pays. Actuellement en phase de test, ce bâtiment pourrait devenir le premier porte drones au monde faute de pouvoir acquérir des appareils adaptés. La marine turque souhaite mettre en œuvre le Bayraktar TB3 (modèle navalisé et amélioré du TB2) et le Bayraktar Kizilelma depuis le pont de ce navire initialement prévu pour accueillir la version B du F35 Ligntning II.

Aujourd’hui, seule la marine américaine a officiellement réussi à mettre en œuvre un drone de taille conséquente depuis un navire (voir notre article relatif au MQ-25 devant équiper les porte-avions américains). Les USA qui travaillent depuis plusieurs décennies sur le développement d'appareils de grande taille capables de décoller et atterrir de ses porte-avions.

Si la Turquie réussit elle-aussi à développer cette capacité, elle démontrera une fois de plus qu’elle est un acteur international majeur dans le domaine des appareils sans pilote. Si Ankara arrive à donner à son Kizilelma toutes les spécifications attendues, le pays entrerait dans la cour des grands dans le domaine des drones, égalant voire surpassant les performances de certains drones proposés par les Etats-Unis.

TCG Anadolu.png
Le TCG Anadolu, de conception espagnole, devait à l'origine embarquer des chasseurs F-35B, appareils qui lui sont aujourd'hui refusés. Il s'agira du premier porte-aéronefs turc. ©
TCG Anadolu.png


Commentaires
26/04/2023 20:42

Les turcs devraient livrer un prototype aux ukrainien pour faire une bonne pub vu qu'il a un moteur d'Ukraine

user_picture orhan Orhan kaya 26/04/2023 21:22

Le premier vol du KIZILELMA était le 14 décembre , aujourd'hui il en est au 10ème ,la version standard sera fabriqué en masse ...  en 2024 ,la version navalisée en 2025 ,à terme il sera équipé d'un moteur nationale le TEI TF 6000 ,en test cette année . plus