Une vidéo récemment publiée par le général d’armée aérienne Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE), permet de montrer la destruction en vol d’un drone suicide grâce au tir d’un missile MICA IR lancé par un avion de combat Rafale français. Le général a également précisé qu’une dizaine de drones similaires ont été récemment abattus grâce aux avions de combat Rafale et Mirage 2000-5F français déployés au Moyen-Orient.
Les drones aériens suicides font des ravages lors des conflits de haute intensité, comme en Ukraine par exemple, mais aussi de faible intensité, comme démontré au Moyen-Orient à de nombreuses reprises. Or, dans cette région, la France dispose de plusieurs moyens pour justement faire face à cette menace spécifique. La Marine nationale a par exemple déployé des frégates en mer Rouge afin de sécuriser le trafic maritime face aux attaques lancées par les rebelles houthis. C'est ainsi qu'un hélicoptère Panther, déployé depuis la frégate de défense antiaérienne Alsace (D656, classe Acquitaine/FREMM DA), avait abattu en vol un drone houthi. Mais les marins ne sont pas les seuls déployés au Moyen-Orient : l'Armée de l'Air et de l'Espace dispose de plusieurs avions de combat Rafale et Mirage 2000-5F dans la région. Dans le cadre de missions air-air, ces appareils peuvent être utilisés pour escorter des navires civils mais aussi militaires. Cette capacité avait notamment été mise en pratique le 26 novembre 2023 lorsque des Rafale de l'AAE et un avion de guet aérien avancé et de commandement E-2C Hawkeye (également déployé dans la région) de l'Aéronautique navale avaient escorté l'escadre (CSG 2) du porte-avions américain USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69, classe Nimitz) alors qu'elle transitait dans le détroit d'Ormuz.
Si les résultats de ces patrouilles aériennes sont assez peu mis en avant par les Forces armées françaises, une assez rare vidéo d'une interception d'un de ces drones est désormais disponible. Publiée le 10 février 2025 sur le compte Linkedin (Jérôme Bellanger) du général d'armée aérienne Jérôme Bellanger, chef d'état-major de l'Armée de l'Air et de l'Espace, elle montre la vue tête haute d'un avion de combat Rafale français en train de neutraliser un drone suicide. Cette vidéo permet de décortiquer l'interception en question.
Avant de rentrer dans les détails de l'armement, les informations affichées montrent déjà une interception de nuit et à une vitesse subsonique faible : 284 nœuds, 0,46 Mach (soit 526 km/h). L'avion est aussi en légère descente et vole assez bas, comme affiché par l'indicateur radio-sonde : 1960 pieds (597 mètres) au-dessus du sol. Au niveau de la cible aérienne, celle-ci est accrochée par le radar du Rafale (le rectangle encadré par quatre angles droits). La "croix" à droite de la vidéo permet de connaitre la localisation de la cible (schématisée par un cercle) par rapport à l'avion : celle-ci se trouve légèrement en-dessous et à droite (du moins, au début de la vidéo). Enfin, un R est visible en bas à droite. Il confirme au pilote que son appareil est armé d'un missile sur son point d'emport extérieur droit. Cette information est la seule information de l'armement qui n'a pas été floutée dans la vidéo. Elle confirme ainsi que le missile emporté est un missile air-air à moyenne portée et à guidage infrarouge MICA IR car ce point d'emport sur les Rafale est spécifiquement utilisé pour le MICA IR.
Au niveau de la phase de neutralisation, le pilote sélectionne un missile, dans ce cas-ci, le fameux MICA IR extérieur droit. À ce moment précis, le radar du Rafale transmet au missile la zone où se trouve la cible en question pour que le capteur infrarouge du MICA cherche spécifiquement dans cette zone alors même que le MICA est toujours sur son point d'emport (cible acquise avant le tir, LOBL). Le R s'entoure alors d'un cercle, annonçant au pilote que le missile est prêt à être tiré. À la 6ème seconde de la vidéo, un "SHOOT" apparait, confirmant au pilote que le missile sélectionné se trouve bien dans le domaine de tir. Deux secondes plus tard, SHOOT est doublement encadré et R n'est plus cerclé avant de disparaitre : le missile est parti et est même brièvement visible sur la vidéo.
L'interception n'est pas terminée car l'avion est en danger. En effet, il existe un risque où le Rafale pourrait rentrer dans le champ de débris de la cible détruite... et endommager la verrière ou encore voire les entrées d'air ingérer des débris et dès lors, endommager ou détruire les deux réacteurs du Rafale. C'est pour cette raison que le pilote, quelques instants après le tir, tire sur son manche pour prendre de l'altitude tout en virant sur sa gauche. L'indicateur de G affiche d'ailleurs un virage à 3G. À noter qu'avec les différents films d'avions de combat, bien souvent habitués aux virages à 9G, certains classifient (à tort) les manœuvres d'exceptionnelles ou non en fonction des G subis par le pilote. Mais dans ce cas-ci, le pilote ne pouvait encaisser plus de G car la vitesse était trop faible.
Quoiqu'il en soit, cette vidéo démontre la réussite d'une interception complexe à réaliser : le Rafale vole de nuit, en faible altitude, à faible vitesse, en poursuite d'une cible assez petite par rapport à un avion de combat,... Et comme expliqué dans la publication du général Bellanger, les avions de combat français ont eu plusieurs fois l'occasion de prendre les airs pour ouvrir le feu sur des drones suicides :
"Dans l’Armée de l’air et de l’espace, les Mirage 2000-5 comme les Rafale ont récemment démontré toute leur efficacité face aux drones suicides de type Shahed [...] Je salue nos équipages de combat engagés en opération qui ont récemment détruit près d'une dizaine de drones, notamment en mer Rouge. La qualité de nos systèmes d’armes et l'expertise de nos équipages ont montré une fois de plus toute leur efficacité opérationnelle."
Une vidéo récemment publiée par le général d’armée aérienne Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace (AAE), permet de montrer la destruction en vol d’un drone suicide grâce au tir d’un missile MICA IR lancé par un avion de combat Rafale français. Le général a également précisé qu’une dizaine de drones similaires ont été récemment abattus grâce aux avions de combat Rafale et Mirage 2000-5F français déployés au Moyen-Orient.
Les drones aériens suicides font des ravages lors des conflits de haute intensité, comme en Ukraine par exemple, mais aussi de faible intensité, comme démontré au Moyen-Orient à de nombreuses reprises. Or, dans cette région, la France dispose de plusieurs moyens pour justement faire face à cette menace spécifique. La Marine nationale a par exemple déployé des frégates en mer Rouge afin de sécuriser le trafic maritime face aux attaques lancées par les rebelles houthis. C'est ainsi qu'un hélicoptère Panther, déployé depuis la frégate de défense antiaérienne Alsace (D656, classe Acquitaine/FREMM DA), avait abattu en vol un drone houthi. Mais les marins ne sont pas les seuls déployés au Moyen-Orient : l'Armée de l'Air et de l'Espace dispose de plusieurs avions de combat Rafale et Mirage 2000-5F dans la région. Dans le cadre de missions air-air, ces appareils peuvent être utilisés pour escorter des navires civils mais aussi militaires. Cette capacité avait notamment été mise en pratique le 26 novembre 2023 lorsque des Rafale de l'AAE et un avion de guet aérien avancé et de commandement E-2C Hawkeye (également déployé dans la région) de l'Aéronautique navale avaient escorté l'escadre (CSG 2) du porte-avions américain USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69, classe Nimitz) alors qu'elle transitait dans le détroit d'Ormuz.
Si les résultats de ces patrouilles aériennes sont assez peu mis en avant par les Forces armées françaises, une assez rare vidéo d'une interception d'un de ces drones est désormais disponible. Publiée le 10 février 2025 sur le compte Linkedin (Jérôme Bellanger) du général d'armée aérienne Jérôme Bellanger, chef d'état-major de l'Armée de l'Air et de l'Espace, elle montre la vue tête haute d'un avion de combat Rafale français en train de neutraliser un drone suicide. Cette vidéo permet de décortiquer l'interception en question.
Avant de rentrer dans les détails de l'armement, les informations affichées montrent déjà une interception de nuit et à une vitesse subsonique faible : 284 nœuds, 0,46 Mach (soit 526 km/h). L'avion est aussi en légère descente et vole assez bas, comme affiché par l'indicateur radio-sonde : 1960 pieds (597 mètres) au-dessus du sol. Au niveau de la cible aérienne, celle-ci est accrochée par le radar du Rafale (le rectangle encadré par quatre angles droits). La "croix" à droite de la vidéo permet de connaitre la localisation de la cible (schématisée par un cercle) par rapport à l'avion : celle-ci se trouve légèrement en-dessous et à droite (du moins, au début de la vidéo). Enfin, un R est visible en bas à droite. Il confirme au pilote que son appareil est armé d'un missile sur son point d'emport extérieur droit. Cette information est la seule information de l'armement qui n'a pas été floutée dans la vidéo. Elle confirme ainsi que le missile emporté est un missile air-air à moyenne portée et à guidage infrarouge MICA IR car ce point d'emport sur les Rafale est spécifiquement utilisé pour le MICA IR.
Au niveau de la phase de neutralisation, le pilote sélectionne un missile, dans ce cas-ci, le fameux MICA IR extérieur droit. À ce moment précis, le radar du Rafale transmet au missile la zone où se trouve la cible en question pour que le capteur infrarouge du MICA cherche spécifiquement dans cette zone alors même que le MICA est toujours sur son point d'emport (cible acquise avant le tir, LOBL). Le R s'entoure alors d'un cercle, annonçant au pilote que le missile est prêt à être tiré. À la 6ème seconde de la vidéo, un "SHOOT" apparait, confirmant au pilote que le missile sélectionné se trouve bien dans le domaine de tir. Deux secondes plus tard, SHOOT est doublement encadré et R n'est plus cerclé avant de disparaitre : le missile est parti et est même brièvement visible sur la vidéo.
L'interception n'est pas terminée car l'avion est en danger. En effet, il existe un risque où le Rafale pourrait rentrer dans le champ de débris de la cible détruite... et endommager la verrière ou encore voire les entrées d'air ingérer des débris et dès lors, endommager ou détruire les deux réacteurs du Rafale. C'est pour cette raison que le pilote, quelques instants après le tir, tire sur son manche pour prendre de l'altitude tout en virant sur sa gauche. L'indicateur de G affiche d'ailleurs un virage à 3G. À noter qu'avec les différents films d'avions de combat, bien souvent habitués aux virages à 9G, certains classifient (à tort) les manœuvres d'exceptionnelles ou non en fonction des G subis par le pilote. Mais dans ce cas-ci, le pilote ne pouvait encaisser plus de G car la vitesse était trop faible.
Quoiqu'il en soit, cette vidéo démontre la réussite d'une interception complexe à réaliser : le Rafale vole de nuit, en faible altitude, à faible vitesse, en poursuite d'une cible assez petite par rapport à un avion de combat,... Et comme expliqué dans la publication du général Bellanger, les avions de combat français ont eu plusieurs fois l'occasion de prendre les airs pour ouvrir le feu sur des drones suicides :
"Dans l’Armée de l’air et de l’espace, les Mirage 2000-5 comme les Rafale ont récemment démontré toute leur efficacité face aux drones suicides de type Shahed [...] Je salue nos équipages de combat engagés en opération qui ont récemment détruit près d'une dizaine de drones, notamment en mer Rouge. La qualité de nos systèmes d’armes et l'expertise de nos équipages ont montré une fois de plus toute leur efficacité opérationnelle."
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