Les 70 ans de la Patrouille de France : le témoignage du général Yvon Goutx
Les 70 ans de la Patrouille de France : le témoignage du général Yvon Goutx
© J Mortreuil / Armée de l'air

publié le 20 août 2023 à 15:00

516 mots

Les 70 ans de la Patrouille de France : le témoignage du général Yvon Goutx

Le général Yvon Goutx a été pilote de chasse en unités opérationnelles de 1971 à 1991, totalisant plus de 5 300 heures de vol dont plus de 3 600 sur monoplaces de combat à réaction (Jaguar, Mirage III E et F1 CR…), ancien attaché de Défense au Qatar.


Quelles étapes sont à franchir pour intégrer la PAF ? 

Après avoir été présentateur du Jaguar pendant l’année 1979, mon chef m’a suggéré de postuler pour le poste de « futur » leader de la PAF 1983. Ensuite, pour être candidat, pour un officier à carrière longue, il faut d’abord être volontaire, et avoir au moins 1 500 heures de vol et être pilote de chasse. Je n’étais pas volontaire, j’étais pilote de chasse CP et j’avais plus de 2 000 heures de vol dont 1 624 h 15 sur avions de combat à la fin 1980, année de mon éventuel dépôt de candidature. Ensuite, pour être sélectionné, il faut d’abord être retenu par l’État-major (le CEMAA) et surtout être admis par la Patrouille de l’année N-1. 

Quels en sont les avantages ? 

Il n’y a aucun avantage financier, mais si les deux années passées au sein de la PAF (Charognard puis Leader) se sont bien passées, il y a un plus pour la carrière. En revanche, il n’y a pas de différence notable avec un bon commandement d’escadron.

Pourquoi n’étiez-vous pas volontaire ? 

Je n’ai pas été volontaire pour trois raisons :
- ne pas risquer la rupture de mon couple (rythme de travail et tentations)
- ne pas vouloir aller à Salon mais retourner à Strasbourg
- bien qu’aimant participer activement aux meetings, je ne voulais pas arrêter mon métier de chasseur pendant deux ans en faisant le même travail tous les jours (deux vols par jour du lundi au vendredi à Salon d’octobre à avril et deux entraînements et deux meetings – en général – du mercredi au lundi suivant). Quand il n’y a pas une tournée de deux à trois semaines à l’étranger !

Quelles évolutions constatez-vous dans l’organisation de la PAF ? 

La Patrouille de France change trois de ses membres (sur neuf) tous les ans. Les équipiers (officiers à carrière courte – ORSA ou OSC) restent trois ans voire quatre ou cinq quand ce n’est pas six ans quand il y a un accident. Le N°4 (le Charognard – officier à carrière longue – AD ou AR) reste un an à ce poste et devient leader l’année suivante. En général, les N°1 et N°4 ne restent qu’un an à ce poste. Chaque année, c’est le leader qui choisit son programme. Il le fait bien sûr en regardant ce qui se faisait les années précédentes et se fait aider des plus vieux équipiers, essentiellement le pilote N°9 ou pilote remplaçant qui a occupé, successivement les places de N°2 ou 3 la première année, N°6 (second solo maintenant – c’était le N°8 avant) la 2e année et N°5 (ou leader solo maintenant – c’était le N°7 avant).

Enfin, volant sur AlphaJet depuis 1981, la PAF devra changer prochainement d’avion. L’AlphaJet permettait un programme dans un volume suffisamment restreint pour rester visible du public en permanence. Le programme est divisé en deux parties d’égale durée (10 à 15 minutes) :
le ruban à huit avions et le ballet des deux solos alternant avec les six autres ou deux fois quatre. Je ne vois actuellement que le PC-21 pour remplacer l’AlphaJet.

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Le général Yvon Goutx a été pilote de chasse en unités opérationnelles de 1971 à 1991, totalisant plus de 5 300 heures de vol dont plus de 3 600 sur monoplaces de combat à réaction (Jaguar, Mirage III E et F1 CR…), ancien attaché de Défense au Qatar.

Les 70 ans de la Patrouille de France : le témoignage du général Yvon Goutx
Les 70 ans de la Patrouille de France : le témoignage du général Yvon Goutx

Quelles étapes sont à franchir pour intégrer la PAF ? 

Après avoir été présentateur du Jaguar pendant l’année 1979, mon chef m’a suggéré de postuler pour le poste de « futur » leader de la PAF 1983. Ensuite, pour être candidat, pour un officier à carrière longue, il faut d’abord être volontaire, et avoir au moins 1 500 heures de vol et être pilote de chasse. Je n’étais pas volontaire, j’étais pilote de chasse CP et j’avais plus de 2 000 heures de vol dont 1 624 h 15 sur avions de combat à la fin 1980, année de mon éventuel dépôt de candidature. Ensuite, pour être sélectionné, il faut d’abord être retenu par l’État-major (le CEMAA) et surtout être admis par la Patrouille de l’année N-1. 

Quels en sont les avantages ? 

Il n’y a aucun avantage financier, mais si les deux années passées au sein de la PAF (Charognard puis Leader) se sont bien passées, il y a un plus pour la carrière. En revanche, il n’y a pas de différence notable avec un bon commandement d’escadron.

Pourquoi n’étiez-vous pas volontaire ? 

Je n’ai pas été volontaire pour trois raisons :
- ne pas risquer la rupture de mon couple (rythme de travail et tentations)
- ne pas vouloir aller à Salon mais retourner à Strasbourg
- bien qu’aimant participer activement aux meetings, je ne voulais pas arrêter mon métier de chasseur pendant deux ans en faisant le même travail tous les jours (deux vols par jour du lundi au vendredi à Salon d’octobre à avril et deux entraînements et deux meetings – en général – du mercredi au lundi suivant). Quand il n’y a pas une tournée de deux à trois semaines à l’étranger !

Quelles évolutions constatez-vous dans l’organisation de la PAF ? 

La Patrouille de France change trois de ses membres (sur neuf) tous les ans. Les équipiers (officiers à carrière courte – ORSA ou OSC) restent trois ans voire quatre ou cinq quand ce n’est pas six ans quand il y a un accident. Le N°4 (le Charognard – officier à carrière longue – AD ou AR) reste un an à ce poste et devient leader l’année suivante. En général, les N°1 et N°4 ne restent qu’un an à ce poste. Chaque année, c’est le leader qui choisit son programme. Il le fait bien sûr en regardant ce qui se faisait les années précédentes et se fait aider des plus vieux équipiers, essentiellement le pilote N°9 ou pilote remplaçant qui a occupé, successivement les places de N°2 ou 3 la première année, N°6 (second solo maintenant – c’était le N°8 avant) la 2e année et N°5 (ou leader solo maintenant – c’était le N°7 avant).

Enfin, volant sur AlphaJet depuis 1981, la PAF devra changer prochainement d’avion. L’AlphaJet permettait un programme dans un volume suffisamment restreint pour rester visible du public en permanence. Le programme est divisé en deux parties d’égale durée (10 à 15 minutes) :
le ruban à huit avions et le ballet des deux solos alternant avec les six autres ou deux fois quatre. Je ne vois actuellement que le PC-21 pour remplacer l’AlphaJet.

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