Le St.John's, une frégate très « aéro » en escale à Toulon
Le St.John's, une frégate très « aéro » en escale à Toulon
© Jean-Marc Tanguy

publié le 04 octobre 2025 à 18:09

543 mots

Le St.John's, une frégate très « aéro » en escale à Toulon

Cette frégate trentenaire de la marine canadienne s'avère ultra-connectée et très active avec ses drones... et ses systèmes de lutte antidrone. Elle restera en Méditerranée jusqu'en décembre au sein du SNMG2, une des forces navales permanentes de l'OTAN.


HMCS St. John's ou FFH 340

Basée à Halifax, la frégate HMCS St. John's (FFH 340) a appareillé pour la Méditerranée le 14 juillet, et elle retournera au Canada courant décembre nous explique le commandant en second (XO ou Executive Officer), le LtCdR Chris Jawornicki, un spécialiste de la guerre de l'information (et anglophone). Entre les deux, une participation marquée à l'opération Reassurance au profit de l'OTAN, marquer la solidarité avec les pays de l'est de l'Europe menacés par le compétiteur russe. Et évidemment, scruter tout ce qui se passe sur et sous l'eau, et dans les airs. Pour observer, le St. Johns est compétitif malgré son âge -la bonne trentaine-, avec un armement et des capteurs retaillés.

16 missiles surface-air ESSM, de 8 missiles antinavires Harpoon et des torpilles Mk48

La frégate de 5500 tonnes emploie plus de 200 marins, dispose de 16 missiles surface-air ESSM, de 8 missiles antinavires Harpoon et des torpilles Mk48, avec un canon moyen à l'avant. Le St Johns aligne également des quadricoptères de deux types différents. « Ils peuvent nous collecter de l'imagerie en volant environ une heure avant de changer les batteries, explique l'officier communication du bord, le lieutenant Matthew Rowe, un anglophone. Ils disposent d'un rayon d'action de 2 km autour de la frégate (ou d'un semi-rigide en mer, NDLR). Pour les déployer, nous avons quatre télépilotes disponibles à bord ». Un drone de surface fourni par Qinetiq est aussi disponible, pour permettre les entraînements aux attaques asymétriques. Et il n'en faudrait pas beaucoup pour qu'il soit utilisé aussi en mode ISR, ou comme munition téléopérée. L'engin est présent (à babord) depuis plusierus années ». L'ensemble aurait de quoi faire saliver les marins français, plusieurs délégations sont venues à bord.

Bientôt des S-100, fournis par Schiebel 

Bientôt, la marine canadienne disposera aussi de S-100, fournis par Schiebel via un partenaire local, qui fournissait déjà la défense canadienne en services de drones. Le contrat vient d'être passé, le XO n'a pas vraiment de détails. Les Français ont leurs cartes à placer, pour compléter le parc de drones de surface (Exail, Sea Owl, Couach), de munitions téléopérées (Delair), des micro-drones aériens flottants (Diodon HP30) et de drones endurants (encore Delair). Un travail de prospection qui ne semble pas encore avoir commencé.

Un détachement d'une vingtaine d'aviateurs dont deux équipages complets 

Le bord dispose aussi d'un hélicoptère lourd CH-148 Cyclone des Canadian Air Forces (CAF), un détachement d'une vingtaine d'aviateurs dont deux équipages complets de sept navigants chacun, et une dizaine de mécanos. « Ce détachement bosse beaucoup estime le XO, avec 200 heures de vol depuis l'appareillage d'Halifax en 70 sorties. L'appareil ne dispose pas d'affût de mitrailleuse, mais des navigants peuvent utiliser néanmoins des armements en riposte, en sabord.

BEAM, Orion, Phalanx et 12,7 mm téléopérées 

Pour se protéger spécifiquement contre la menace des drones, la frégate est la première de la classe Halifax à disposer du BEAM, fourni par l'Américain CACI et de l'Orion, de TRD Systems LtD. L'un détecte les drones, et l'autre brouille les liaisons de données et le GPS utilisés par le drone, ou l'essaim. « Cela fonctionne très bien » assure le XO, sans s'apesantir sur les détails. Au cas où une mouche ultra-agile passait, le Phalanx et des 12,7 mm téléopérées se chargeraient du reste.

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04/10/2025 18:09
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Le St.John's, une frégate très « aéro » en escale à Toulon

Cette frégate trentenaire de la marine canadienne s'avère ultra-connectée et très active avec ses drones... et ses systèmes de lutte antidrone. Elle restera en Méditerranée jusqu'en décembre au sein du SNMG2, une des forces navales permanentes de l'OTAN.

Le St.John's, une frégate très « aéro » en escale à Toulon
Le St.John's, une frégate très « aéro » en escale à Toulon

HMCS St. John's ou FFH 340

Basée à Halifax, la frégate HMCS St. John's (FFH 340) a appareillé pour la Méditerranée le 14 juillet, et elle retournera au Canada courant décembre nous explique le commandant en second (XO ou Executive Officer), le LtCdR Chris Jawornicki, un spécialiste de la guerre de l'information (et anglophone). Entre les deux, une participation marquée à l'opération Reassurance au profit de l'OTAN, marquer la solidarité avec les pays de l'est de l'Europe menacés par le compétiteur russe. Et évidemment, scruter tout ce qui se passe sur et sous l'eau, et dans les airs. Pour observer, le St. Johns est compétitif malgré son âge -la bonne trentaine-, avec un armement et des capteurs retaillés.

16 missiles surface-air ESSM, de 8 missiles antinavires Harpoon et des torpilles Mk48

La frégate de 5500 tonnes emploie plus de 200 marins, dispose de 16 missiles surface-air ESSM, de 8 missiles antinavires Harpoon et des torpilles Mk48, avec un canon moyen à l'avant. Le St Johns aligne également des quadricoptères de deux types différents. « Ils peuvent nous collecter de l'imagerie en volant environ une heure avant de changer les batteries, explique l'officier communication du bord, le lieutenant Matthew Rowe, un anglophone. Ils disposent d'un rayon d'action de 2 km autour de la frégate (ou d'un semi-rigide en mer, NDLR). Pour les déployer, nous avons quatre télépilotes disponibles à bord ». Un drone de surface fourni par Qinetiq est aussi disponible, pour permettre les entraînements aux attaques asymétriques. Et il n'en faudrait pas beaucoup pour qu'il soit utilisé aussi en mode ISR, ou comme munition téléopérée. L'engin est présent (à babord) depuis plusierus années ». L'ensemble aurait de quoi faire saliver les marins français, plusieurs délégations sont venues à bord.

Bientôt des S-100, fournis par Schiebel 

Bientôt, la marine canadienne disposera aussi de S-100, fournis par Schiebel via un partenaire local, qui fournissait déjà la défense canadienne en services de drones. Le contrat vient d'être passé, le XO n'a pas vraiment de détails. Les Français ont leurs cartes à placer, pour compléter le parc de drones de surface (Exail, Sea Owl, Couach), de munitions téléopérées (Delair), des micro-drones aériens flottants (Diodon HP30) et de drones endurants (encore Delair). Un travail de prospection qui ne semble pas encore avoir commencé.

Un détachement d'une vingtaine d'aviateurs dont deux équipages complets 

Le bord dispose aussi d'un hélicoptère lourd CH-148 Cyclone des Canadian Air Forces (CAF), un détachement d'une vingtaine d'aviateurs dont deux équipages complets de sept navigants chacun, et une dizaine de mécanos. « Ce détachement bosse beaucoup estime le XO, avec 200 heures de vol depuis l'appareillage d'Halifax en 70 sorties. L'appareil ne dispose pas d'affût de mitrailleuse, mais des navigants peuvent utiliser néanmoins des armements en riposte, en sabord.

BEAM, Orion, Phalanx et 12,7 mm téléopérées 

Pour se protéger spécifiquement contre la menace des drones, la frégate est la première de la classe Halifax à disposer du BEAM, fourni par l'Américain CACI et de l'Orion, de TRD Systems LtD. L'un détecte les drones, et l'autre brouille les liaisons de données et le GPS utilisés par le drone, ou l'essaim. « Cela fonctionne très bien » assure le XO, sans s'apesantir sur les détails. Au cas où une mouche ultra-agile passait, le Phalanx et des 12,7 mm téléopérées se chargeraient du reste.



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