Le porte-avions russe Kuznetsov a connu une carrière tumultueuse : seul navire de sa classe achevés à la fin de l'URSS, il est lourdement armé mais son groupe aérien est limité et sa disponibilité faible. Après un incendie en 2019, des doutes subsistent sur sa rénovation prévue cette année.
Le navire russe Amiral Kuznetsov n‘est pas un porte-avions comparable à ceux employés par les marines de L’Otan. Mis sur cale au début des années 80, il est aujourd'hui en fin de vie. Navire amiral de la flotte au drapeau rouge modelée par Sergey Gorshkov, il représente assez bien les projets démesurés, résultats de compromis budgétaire, technique et politique, de l'ère soviétique qui provoquent autant l’admiration que l'étonnement de leurs adversaires!
Pour ne pas être associés au symbole de l'agressivité impérialiste; le porte-avions, les soviétiques les nomment croiseurs lourds. Cela leur permet de respecter également la convention de Montreux qui empêche tout porte-avions de plus de 15000 tonnes de franchir le détroit de Bosphore.
L’Ukraine dispose en Mer Noire des seuls bassins suffisamment grands pour construire des navires de cette taille. Ceux-ci une fois construits ne franchissent le détroit qu’une fois, et ce toujours sans avion, pour rejoindre leur flotte respective et ne reviennent jamais, ce qui ne va pas manquer de poser de gros problèmes pour leur entretien.
Pour justifier la désignation de croiseur lourd, l'armement offensif du Kuznetsov est conçu autour d’une batterie de 12 missiles antinavires P700 granit de 7 tonnes et de 500 km de portée, surnommés à juste titre les tueurs de porte-avions. Son groupe aérien, bien plus faible que ses contemporains occidentaux (maximum 15-20 appareils), a une vocation principalement défensive.
Il est impossible de parler de la flotte rouge, sans évoquer l'œuvre monumentale de Sergey Gorshkov qui, de 1955 à sa retraite forcée en 1985, a donné à la Russie la flotte la plus puissante de son histoire. Habile politicien, stratège et homme de sciences, il a très vite compris que la flotte rouge ne pouvait contester la suprématie des Carrier Battle group américains, qu'en misant sur de nouveaux types d’armements aux technologies novatrices.
Ceux-ci se sont matérialisés dans les nouveaux sous-marins nucléaires (SSN et SSGN) opérant en eaux profondes, ainsi que sur les bombardiers à long rayon d’action capables de lancer, lors d'attaques coordonnées, plusieurs centaines de missiles d'anti-navires lourds sur les navires de l’Otan.
L'Union Soviétique étant principalement une puissance continentale, la mission de sa flotte de surface était principalement la protection de ses sous-marins nucléaire lanceur d'engins (SSBN) indispensables à la mission de dissuasion nucléaire. A la charge des sous-marins d’attaques et à l’aviation navale à long rayon d'action de chasser l'ennemi de l’Atlantique Nord.
Pour ce faire les Soviétiques, avaient au début des années 80, à leur disposition, un ensemble de systèmes de surveillance très sophistiqués, basés sur des satellites radar, optique et de navigation pouvant transmettre à tout moment la position de la flotte de l’Otan à la nuée de bombardiers (150+ ) et aux dizaines de sous-marins soviétiques présents sur zone. La vie des marins de l’Otan devait être particulièrement intéressante à cette époque…
Les Soviétiques avaient une approche très mathématique pour résoudre un problème. Pour couler un porte-avions de 100 000 Tonnes, il faut une grosse quantité d’explosif arrivant à très grande vitesse. Ils ont donc conçu des missiles de 7 tonnes, soit de la taille d’un avion, qui volent entre Mach 2 et Mach 4 selon les modèles. Pour saturer les défenses antimissiles, il fallait en tirer au moins 5 par cible, pour un minimum de 100 missiles par attaque…vive les maths…
Seul un porte-avions avait une chance de survivre à l'impact d'un missile de ce type; tout autre navire aurait été pulvérisé par les effets conjugués de la vitesse et des 700 Kg d’explosif. A titre de comparaison, la charge du fameux missile Exocet n'est que de 150kg tout juste suffisante pour neutraliser une frégate.
Le livre de Tom Clancy "Tempête Rouge", écrit en 1986, reste encore aujourd'hui la meilleure description d’une attaque combinée de plusieurs régiments de Tu22 Backfire sur un groupe de porte-avions. Les responsables de L’Otan, qui ne dormaient pas beaucoup à chaque sortie d’un nouveau sous-marins russes, auraient tous eu des AVC s'ils avaient eu connaissance des vraies capacités des armes russes de l'époque :
Le Kuznetsov et les Kiev plus anciens étaient de ce fait relégués comme navires de commandement. Grâce à leur capacité de défense aérienne (10-15 chasseurs et surtout plusieurs centaines de missiles de défenses anti-aérienne), ils pouvaient défendre avec les croiseurs nucléaires lance-missiles de type Kirov, un groupe de surface anti sous-marin, ou une flotte d’invasion pas trop éloignée des côtes russes.
L'effondrement de l’Union Soviétique en 1991 a stoppé net la construction de l'Ulyanovsk, premier vrai porte-avions nucléaire à catapultes, mais aussi du Varyag, 2ème exemplaire de la classe Kuznetsov qui a été revendu par l'Ukraine à la Chine, qui l’a depuis mis en service.
La nouvelle marine russe va déployer à partir de 1995 le Kuznetsov à plusieurs reprises dans des missions de politique de la canonnière, finalement très proches des missions de ses collègues de L’Otan. Grâce à une couverture médiatique bien contrôlée en Russie, ces croisières ont probablement eu des retombées positives pour le prestige des marins et du gouvernement russe, mais elles se sont souvent faites dans la douleur.
Kuznetsov, ses caractéristiques
Sergey Gorshkov et ses alliés politiques n’ont cessé de pousser la construction de vrai porte-avions avec catapultes, mais cette technologie, n'était disponible en Union Sovietique ni dans les années 60 pendant la construction des Kiev, ni dans les années 70 pour le Kuznetsov. La classe Kiev ne pouvait compter, pour leur groupe aérien, que sur des Yak 38 parfaitement inutiles, qui n’ont pas laissé un grand souvenir à leurs pilotes.
Les Sukhoi 33 et Mig 29K conçus à la fin des années 80, bénéficient de moteurs suffisamment puissants pour décoller d’un navire avec un tremplin. Cette configuration retenue pour la génération du Kuznetsov ne permet pas un décollage avec des charges lourdes, les limitant donc à des missions air air. Cette absence de capacité de frappe est compensée par la présence de ces 12 missiles antinavires (sorte d’escadrille kamikazes à usage unique), stockés sous le pont d’envol, mais qui limitent de fait la capacité du hangar aviation ( 20-25 environs). En mer, tout est une histoire de compromis !
Pour sa défense rapprochée, il bénéficie de toute la démesure et de l’expertise russe et d'une formidable puissance de feu :
Il est intéressant de le comparer avec notre Charles de Gaulle qui n’est défendu "que" par 44 missiles de moyenne et très courte portées, mais qui bénéficie en contrepartie d’un groupe aérien complet et performant (chasseurs multirôles + avions radars et hélicoptères) ainsi que d'une escorte très complète (navires de lutte anti-sous-marine, navire de défense aérienne, sous-marin nucléaire d'attaque...). A part les Etats-Unis, la France est le seul pays à disposer d'un porte-avions équipé de catapultes, mais les Chinois ne sont pas loin (photo ci-contre, et voir notre article dédié à ce sujet en suivant ce lien)…
Carrière opérationnelle
La valeur d’une marine est sa capacité à durer, disait un chef d'état-major de la Marine française il y a quelques années. Le nombre de jours à la mer est le critère clef pour mesurer la qualité d’une Marine; il résulte de la qualité du matériel, de l'entraînement et de la capacité du pays à entretenir sa flotte.
La flotte soviétique impressionne toujours lorsqu’elle est en mer, mais son maintien en condition opérationnelle a toujours été un gros problème dû au manque de chantiers suffisamment qualifiés. Plus elle mettait en service du matériel moderne, plus les périodes d'indisponibilité s'allongeaient. L'entretien des 3 millions de tonnes de navires en ligne en 1985 devenait un problème insoluble.
Le déficit de main-d'œuvre qualifiée qui était déjà un problème avant la chute de l'Union Soviétique est devenu dramatique ces 30 dernières années; le drame du Koursk en est un des nombreux exemples. Tout cela explique le faible nombre de jours à la mer depuis la mise en service du Kuznetsov et les nombreux incidents dont il a été victime. D'après le Pentagone, son bilan opérationnel est très faible, seulement 154 sorties en 2 mois d'opération en Syrie en 2016, cela fait 3 sorties par jour, soit 10 à 15 fois moins qu’un porte-avions moderne !
Les problèmes rencontrés par le Kuznetsov pendant sa carrière peuvent être regroupés en quatre grandes catégories.
Même si la propulsion nucléaire a été envisagée, le chantier de Nikolaiev n'ayant pas les équipements nécessaires, des chaudières à mazout mal entretenues ont finalement été installées. Elles crachaient une traînée noire visible à des dizaines de kilomètres, quand elles ne cessaient pas de fonctionner complètement comme en 2012 dans le golfe de Gascogne, où le navire finit par rentrer à la remorque!
A la suite de cet incident peu glorieux, le remorqueur accompagnait toujours le navire pendant ses missions.
Les problèmes de brin d'arrêt ont entraîné la perte de 3 appareils pendant la campagne syrienne, dont deux en 2016. L’ensemble du groupe aérien a donc être dû être transféré à terre pendant les réparations. Il est intéressant de noter que pendant cette période, les avions ont été bien plus utiles car, décollant de piste à terre, ils pouvaient emporter bien plus de carburant et de munitions. Un argument aujourd'hui utilisé par les amiraux qui souhaitent dédier le budget prévu pour la rénovation du navire au profit de programmes plus utiles.
La banquise et le manque de lumière empêchent les entraînements réguliers du groupe aérien, les pilotes qualifiés sont donc très peu nombreux. Il apparaît que l'un des avions perdus aurait pu être dérouté à terre si l'équipage avait eu un peu plus d'expérience dans les opérations aériennes, ce qui n'était malheureusement pas le cas.
Pour maintenir les capacité des pilotes, certains rapports parlent d’un entraînement possible des pilotes russes en Chine sur le Liaoning, le petit frère du Kuznetsov modernisé et mis en service par les Chinois. Un comble !
Les Su33 sont aujourd'hui en fin de vie et ne disposent de toutes façons que de capacités air-air limitées. Ils n'ont été produits qu'à une trentaine d'exemplaires. Leur avionique peu performante a notamment joué des tours à ses pilotes lors de leur interception par des F15 israéliens qu'ils étaient incapable de détecter. Les Mig29K sont des appareils multirôles modernes, financés par les commandes indiennes pour leurs porte-avions. Cependant, les Russes n’en n’ont produit qu'une quinzaine, ce qui permet à peine de disposer de 10 avions opérationnels. Un petit nombre de Su 25UTG ont également été produits comme avion d'entraînement.
La marine russe dispose de plusieurs hélicoptères Kamov, qui semblent être bien adaptés aux opérations navales; en 2016 une version antichar a également été embarquée.
Sans capacité de ravitaillement en vol ni véritable appareil de veille radar (incapables de décoller sans catapulte), le groupe aérien n'est efficace que dans la bulle de détection limitée des navires de surface et des hélicoptères.
Depuis sa dernière croisière en 2016 et un incendie en 2019, le navire attend pour sa modernisation l'ouverture en 2022 d'un nouveau bassin. La Russie ne pouvant pas utiliser le chantier où il a été construit situé en Ukraine, ils ont acheté deux docks flottants de 100 000 tonnes à la Suède au début des années 80, un pour la flotte du Pacifique et un pour la flotte du Nord (photo ci-contre). Ce dernier a malheureusement sombré en 2018.
Le suite de l’aventure des porte-avions en Russie va dépendre dans les années qui viennent des budgets disponibles. Malgré les nombreuses annonces de projets futurs, une modernisation très limitée du Kuznetsov va commencer en juin 2022, pour une remise en service fin 2023, soit 8 ans après sa dernière mission. Il s'agit probablement d'une remise à niveau symbolique, pour une marine qui est condamnée à regarder son voisin chinois avec jalousie.
La marine chinoise met en service cette année son premier vrai porte-avions à catapultes, nouveau navire amiral d'une flotte de surface maintenant largement supérieure à la flotte russe. Il est ironique de voir que l'aéronavale chinoise du 21ème siècle est l'héritière presque directe de la flotte soviétiques des années 80. Les navires sont construits maintenant localement, et permettent à la Chine d'inquiéter l’US Navy dans le Pacifique. La Marine Russe pourrait-elle demander à la Chine de l'aide pour moderniser sa flotte? Techniquement possible, politiquement difficile à accepter.
Le porte-avions russe Kuznetsov a connu une carrière tumultueuse : seul navire de sa classe achevés à la fin de l'URSS, il est lourdement armé mais son groupe aérien est limité et sa disponibilité faible. Après un incendie en 2019, des doutes subsistent sur sa rénovation prévue cette année.
Le navire russe Amiral Kuznetsov n‘est pas un porte-avions comparable à ceux employés par les marines de L’Otan. Mis sur cale au début des années 80, il est aujourd'hui en fin de vie. Navire amiral de la flotte au drapeau rouge modelée par Sergey Gorshkov, il représente assez bien les projets démesurés, résultats de compromis budgétaire, technique et politique, de l'ère soviétique qui provoquent autant l’admiration que l'étonnement de leurs adversaires!
Pour ne pas être associés au symbole de l'agressivité impérialiste; le porte-avions, les soviétiques les nomment croiseurs lourds. Cela leur permet de respecter également la convention de Montreux qui empêche tout porte-avions de plus de 15000 tonnes de franchir le détroit de Bosphore.
Merci à l'auteur pour cet article très intéressant. Si je peux me permettre deux remarques. 1- La remarque selon laquelle la capacité d'un porte-avions à ... tremplin est limitée du fait de son impossibilité à faire décoller un avion de guet aérien d'une part, et de disposer de capacité de ravitaillement en vol d'autre part, s'applique également aux deux porte-aéronefs de nos amis britanniques 2- L'extrême vulnérabilité des très gros navires aux armes hypersoniques, tirées en salves au besoin, pose la question de la pertinence de disposer de porte-avions. Les américains eux-mêmes envisagent de réduire de 8 à 4 leur programme de nouveaux porte-avions et les indiens semblent pencher pour la construction de sous-marins au lieu d'un 3ème PA. Enfin, en France, M. Collet Billion, ancien Délégué Général pour l'Armement plaidait récemment très vigoureusement dans une tribune d'un quotidien pour un réexamen complet des programmes d'armements en France au vu du développement très rapide des nouvelles technologies (missiles hyperveloces, cyberspace, électronique quantique, ..) et des nouvelles menaces (sur l'espace sous marin par exemple). On ne peut pas ne pas penser à la pertinence de construire un successeur au CDG déjà "limité du fait de son unicité plus
L’Ukraine dispose en Mer Noire des seuls bassins suffisamment grands pour construire des navires de cette taille. Ceux-ci une fois construits ne franchissent le détroit qu’une fois, et ce toujours sans avion, pour rejoindre leur flotte respective et ne reviennent jamais, ce qui ne va pas manquer de poser de gros problèmes pour leur entretien.
Pour justifier la désignation de croiseur lourd, l'armement offensif du Kuznetsov est conçu autour d’une batterie de 12 missiles antinavires P700 granit de 7 tonnes et de 500 km de portée, surnommés à juste titre les tueurs de porte-avions. Son groupe aérien, bien plus faible que ses contemporains occidentaux (maximum 15-20 appareils), a une vocation principalement défensive.
Il est impossible de parler de la flotte rouge, sans évoquer l'œuvre monumentale de Sergey Gorshkov qui, de 1955 à sa retraite forcée en 1985, a donné à la Russie la flotte la plus puissante de son histoire. Habile politicien, stratège et homme de sciences, il a très vite compris que la flotte rouge ne pouvait contester la suprématie des Carrier Battle group américains, qu'en misant sur de nouveaux types d’armements aux technologies novatrices.
Ceux-ci se sont matérialisés dans les nouveaux sous-marins nucléaires (SSN et SSGN) opérant en eaux profondes, ainsi que sur les bombardiers à long rayon d’action capables de lancer, lors d'attaques coordonnées, plusieurs centaines de missiles d'anti-navires lourds sur les navires de l’Otan.
L'Union Soviétique étant principalement une puissance continentale, la mission de sa flotte de surface était principalement la protection de ses sous-marins nucléaire lanceur d'engins (SSBN) indispensables à la mission de dissuasion nucléaire. A la charge des sous-marins d’attaques et à l’aviation navale à long rayon d'action de chasser l'ennemi de l’Atlantique Nord.
Pour ce faire les Soviétiques, avaient au début des années 80, à leur disposition, un ensemble de systèmes de surveillance très sophistiqués, basés sur des satellites radar, optique et de navigation pouvant transmettre à tout moment la position de la flotte de l’Otan à la nuée de bombardiers (150+ ) et aux dizaines de sous-marins soviétiques présents sur zone. La vie des marins de l’Otan devait être particulièrement intéressante à cette époque…
Les Soviétiques avaient une approche très mathématique pour résoudre un problème. Pour couler un porte-avions de 100 000 Tonnes, il faut une grosse quantité d’explosif arrivant à très grande vitesse. Ils ont donc conçu des missiles de 7 tonnes, soit de la taille d’un avion, qui volent entre Mach 2 et Mach 4 selon les modèles. Pour saturer les défenses antimissiles, il fallait en tirer au moins 5 par cible, pour un minimum de 100 missiles par attaque…vive les maths…
Seul un porte-avions avait une chance de survivre à l'impact d'un missile de ce type; tout autre navire aurait été pulvérisé par les effets conjugués de la vitesse et des 700 Kg d’explosif. A titre de comparaison, la charge du fameux missile Exocet n'est que de 150kg tout juste suffisante pour neutraliser une frégate.
Le livre de Tom Clancy "Tempête Rouge", écrit en 1986, reste encore aujourd'hui la meilleure description d’une attaque combinée de plusieurs régiments de Tu22 Backfire sur un groupe de porte-avions. Les responsables de L’Otan, qui ne dormaient pas beaucoup à chaque sortie d’un nouveau sous-marins russes, auraient tous eu des AVC s'ils avaient eu connaissance des vraies capacités des armes russes de l'époque :
Le Kuznetsov et les Kiev plus anciens étaient de ce fait relégués comme navires de commandement. Grâce à leur capacité de défense aérienne (10-15 chasseurs et surtout plusieurs centaines de missiles de défenses anti-aérienne), ils pouvaient défendre avec les croiseurs nucléaires lance-missiles de type Kirov, un groupe de surface anti sous-marin, ou une flotte d’invasion pas trop éloignée des côtes russes.
L'effondrement de l’Union Soviétique en 1991 a stoppé net la construction de l'Ulyanovsk, premier vrai porte-avions nucléaire à catapultes, mais aussi du Varyag, 2ème exemplaire de la classe Kuznetsov qui a été revendu par l'Ukraine à la Chine, qui l’a depuis mis en service.
La nouvelle marine russe va déployer à partir de 1995 le Kuznetsov à plusieurs reprises dans des missions de politique de la canonnière, finalement très proches des missions de ses collègues de L’Otan. Grâce à une couverture médiatique bien contrôlée en Russie, ces croisières ont probablement eu des retombées positives pour le prestige des marins et du gouvernement russe, mais elles se sont souvent faites dans la douleur.
Kuznetsov, ses caractéristiques
Sergey Gorshkov et ses alliés politiques n’ont cessé de pousser la construction de vrai porte-avions avec catapultes, mais cette technologie, n'était disponible en Union Sovietique ni dans les années 60 pendant la construction des Kiev, ni dans les années 70 pour le Kuznetsov. La classe Kiev ne pouvait compter, pour leur groupe aérien, que sur des Yak 38 parfaitement inutiles, qui n’ont pas laissé un grand souvenir à leurs pilotes.
Les Sukhoi 33 et Mig 29K conçus à la fin des années 80, bénéficient de moteurs suffisamment puissants pour décoller d’un navire avec un tremplin. Cette configuration retenue pour la génération du Kuznetsov ne permet pas un décollage avec des charges lourdes, les limitant donc à des missions air air. Cette absence de capacité de frappe est compensée par la présence de ces 12 missiles antinavires (sorte d’escadrille kamikazes à usage unique), stockés sous le pont d’envol, mais qui limitent de fait la capacité du hangar aviation ( 20-25 environs). En mer, tout est une histoire de compromis !
Pour sa défense rapprochée, il bénéficie de toute la démesure et de l’expertise russe et d'une formidable puissance de feu :
Il est intéressant de le comparer avec notre Charles de Gaulle qui n’est défendu "que" par 44 missiles de moyenne et très courte portées, mais qui bénéficie en contrepartie d’un groupe aérien complet et performant (chasseurs multirôles + avions radars et hélicoptères) ainsi que d'une escorte très complète (navires de lutte anti-sous-marine, navire de défense aérienne, sous-marin nucléaire d'attaque...). A part les Etats-Unis, la France est le seul pays à disposer d'un porte-avions équipé de catapultes, mais les Chinois ne sont pas loin (photo ci-contre, et voir notre article dédié à ce sujet en suivant ce lien)…
Carrière opérationnelle
La valeur d’une marine est sa capacité à durer, disait un chef d'état-major de la Marine française il y a quelques années. Le nombre de jours à la mer est le critère clef pour mesurer la qualité d’une Marine; il résulte de la qualité du matériel, de l'entraînement et de la capacité du pays à entretenir sa flotte.
La flotte soviétique impressionne toujours lorsqu’elle est en mer, mais son maintien en condition opérationnelle a toujours été un gros problème dû au manque de chantiers suffisamment qualifiés. Plus elle mettait en service du matériel moderne, plus les périodes d'indisponibilité s'allongeaient. L'entretien des 3 millions de tonnes de navires en ligne en 1985 devenait un problème insoluble.
Le déficit de main-d'œuvre qualifiée qui était déjà un problème avant la chute de l'Union Soviétique est devenu dramatique ces 30 dernières années; le drame du Koursk en est un des nombreux exemples. Tout cela explique le faible nombre de jours à la mer depuis la mise en service du Kuznetsov et les nombreux incidents dont il a été victime. D'après le Pentagone, son bilan opérationnel est très faible, seulement 154 sorties en 2 mois d'opération en Syrie en 2016, cela fait 3 sorties par jour, soit 10 à 15 fois moins qu’un porte-avions moderne !
Les problèmes rencontrés par le Kuznetsov pendant sa carrière peuvent être regroupés en quatre grandes catégories.
Même si la propulsion nucléaire a été envisagée, le chantier de Nikolaiev n'ayant pas les équipements nécessaires, des chaudières à mazout mal entretenues ont finalement été installées. Elles crachaient une traînée noire visible à des dizaines de kilomètres, quand elles ne cessaient pas de fonctionner complètement comme en 2012 dans le golfe de Gascogne, où le navire finit par rentrer à la remorque!
A la suite de cet incident peu glorieux, le remorqueur accompagnait toujours le navire pendant ses missions.
Les problèmes de brin d'arrêt ont entraîné la perte de 3 appareils pendant la campagne syrienne, dont deux en 2016. L’ensemble du groupe aérien a donc être dû être transféré à terre pendant les réparations. Il est intéressant de noter que pendant cette période, les avions ont été bien plus utiles car, décollant de piste à terre, ils pouvaient emporter bien plus de carburant et de munitions. Un argument aujourd'hui utilisé par les amiraux qui souhaitent dédier le budget prévu pour la rénovation du navire au profit de programmes plus utiles.
La banquise et le manque de lumière empêchent les entraînements réguliers du groupe aérien, les pilotes qualifiés sont donc très peu nombreux. Il apparaît que l'un des avions perdus aurait pu être dérouté à terre si l'équipage avait eu un peu plus d'expérience dans les opérations aériennes, ce qui n'était malheureusement pas le cas.
Pour maintenir les capacité des pilotes, certains rapports parlent d’un entraînement possible des pilotes russes en Chine sur le Liaoning, le petit frère du Kuznetsov modernisé et mis en service par les Chinois. Un comble !
Les Su33 sont aujourd'hui en fin de vie et ne disposent de toutes façons que de capacités air-air limitées. Ils n'ont été produits qu'à une trentaine d'exemplaires. Leur avionique peu performante a notamment joué des tours à ses pilotes lors de leur interception par des F15 israéliens qu'ils étaient incapable de détecter. Les Mig29K sont des appareils multirôles modernes, financés par les commandes indiennes pour leurs porte-avions. Cependant, les Russes n’en n’ont produit qu'une quinzaine, ce qui permet à peine de disposer de 10 avions opérationnels. Un petit nombre de Su 25UTG ont également été produits comme avion d'entraînement.
La marine russe dispose de plusieurs hélicoptères Kamov, qui semblent être bien adaptés aux opérations navales; en 2016 une version antichar a également été embarquée.
Sans capacité de ravitaillement en vol ni véritable appareil de veille radar (incapables de décoller sans catapulte), le groupe aérien n'est efficace que dans la bulle de détection limitée des navires de surface et des hélicoptères.
Depuis sa dernière croisière en 2016 et un incendie en 2019, le navire attend pour sa modernisation l'ouverture en 2022 d'un nouveau bassin. La Russie ne pouvant pas utiliser le chantier où il a été construit situé en Ukraine, ils ont acheté deux docks flottants de 100 000 tonnes à la Suède au début des années 80, un pour la flotte du Pacifique et un pour la flotte du Nord (photo ci-contre). Ce dernier a malheureusement sombré en 2018.
Le suite de l’aventure des porte-avions en Russie va dépendre dans les années qui viennent des budgets disponibles. Malgré les nombreuses annonces de projets futurs, une modernisation très limitée du Kuznetsov va commencer en juin 2022, pour une remise en service fin 2023, soit 8 ans après sa dernière mission. Il s'agit probablement d'une remise à niveau symbolique, pour une marine qui est condamnée à regarder son voisin chinois avec jalousie.
La marine chinoise met en service cette année son premier vrai porte-avions à catapultes, nouveau navire amiral d'une flotte de surface maintenant largement supérieure à la flotte russe. Il est ironique de voir que l'aéronavale chinoise du 21ème siècle est l'héritière presque directe de la flotte soviétiques des années 80. Les navires sont construits maintenant localement, et permettent à la Chine d'inquiéter l’US Navy dans le Pacifique. La Marine Russe pourrait-elle demander à la Chine de l'aide pour moderniser sa flotte? Techniquement possible, politiquement difficile à accepter.
Merci à l'auteur pour cet article très intéressant. Si je peux me permettre deux remarques. 1- La remarque selon laquelle la capacité d'un porte-avions à ... tremplin est limitée du fait de son impossibilité à faire décoller un avion de guet aérien d'une part, et de disposer de capacité de ravitaillement en vol d'autre part, s'applique également aux deux porte-aéronefs de nos amis britanniques 2- L'extrême vulnérabilité des très gros navires aux armes hypersoniques, tirées en salves au besoin, pose la question de la pertinence de disposer de porte-avions. Les américains eux-mêmes envisagent de réduire de 8 à 4 leur programme de nouveaux porte-avions et les indiens semblent pencher pour la construction de sous-marins au lieu d'un 3ème PA. Enfin, en France, M. Collet Billion, ancien Délégué Général pour l'Armement plaidait récemment très vigoureusement dans une tribune d'un quotidien pour un réexamen complet des programmes d'armements en France au vu du développement très rapide des nouvelles technologies (missiles hyperveloces, cyberspace, électronique quantique, ..) et des nouvelles menaces (sur l'espace sous marin par exemple). On ne peut pas ne pas penser à la pertinence de construire un successeur au CDG déjà "limité du fait de son unicité plus
Merci pour votre retour :-) 1) Tout a fait d'accord! les PA de la RN sont de beaux navires bien vides!! Mais le F35 devait ... quand même apporter des capacités très modernes, même si le programme n'est pas pour l'instant convainquant!! 2) Vous lancez un débat, passionnant, mais il semble que la polyvalence d'un groupe aéronaval, n'a pour l'instant pas d’équivalent pour les marines "interventionnistes". Mais il est certain que ces nouvelles munitions vont les repousser au large, et je pense que les navires ainsi équipes seront traites en priorités par les SNA. Maintenant regardez l'escorte du PA CDG qui prend la mer aujourd’hui, 6 navires Aster / Aegis,(AA) 3 navires CapTas 4 ( ASM) il est extrêmement bien défendu!! plus
La question qui se pose concernant la construction d'un nouveau porte avion est avant tout d'ordre financier surtout si l'on tient compte évidemment qu'il ... en faudrait 2 sinon un adversaire aura toujours l'opportunité d'attendre que celui ci soit en carrene. De toute façon si on décide de les conserver ce devrait toujours être dans l'optique d'une guerre limitée comme en Syrie et non contre un pays tel que la Russie ou la chine . Sinon leur utilité n'est plus à démontrer. Par contre l'idée de remplacer un deuxième porte avion par un groupe aéronavale n'est pas très sérieuse ! plus
@Thomashot. En effet, il serait judicieux qu'une fois que le futur PA François Mitterand sera construit, il reste en permanence à quai pour être ... disponible en cas de nécessité. Pour l’entraînement, il devrait être possible de demander la permission, à nos amis américains (qui sont d’ailleurs en charge depuis des années déjà de la formation des pilotes de l’aeronavale) de s’en charger sur leurs nouveaux "classe Ford". D'autant plus que le "François Mitterand" sera équipé de matériel US (catapultes, brins d’arrêt...) et qu’il faudra demander la permission au gouvernement US pour l’utiliser. Ça permettrait aussi aux pilotes Français de faire connaissance avec des avions de 5ème et dans quelques années de 6ème génération. plus
@Thomachot. Je partage votre point de vue selon lequel l'aspect financier est également déterminant. Compte tenu des priorités qui se bousculent pour leur inscription ... au budget des armées, la France ne peut pas se payer un 2ème PA. Vous dites vous même, et je suis d'accord avec vous, que disposer d'un seul PA en limite sérieusement l'intérêt, alors à l'heure des choix, la conclusion s'impose : que pouvons nous faire d'autre et de plus pertinent en matière d'investissement militaire ? Qu'en pensez vous ? plus
Je maintiendrait toujours que des portes avions de petites tailles auront toujours et peut encore plus leurs places pour ne pas dire indispensables! les ... Marines, mers et océans ! Certes avec les nouvelles technologies mais avec une capacité de projection Rapide ! Non pas avec des armadas impossibles ! 2 vaudront mieux Que 1! Surtout nous en France avec nos Outre Mers.... plus
Il faut aussi tenir compte de l’idée que l’électorat se fait encore de la grandeur de la France...
Avec un seul gros porte avions, vous perdez la guerre s'il est coulé. Or la survivabilite des grands PA qui sont un peu ... dans la même situation que les cuirassés au début du dernier conflit mondial, est de moins en moins garantie. Le capital ship aujourd'hui est le sous marin nucleaire, équipé de missiles, mais de petits porte avions classiques donc moins coûteux pourraient aussi faire sens. S'il s'agit de défendre nos territoires d'outre mer la classe America us équipée d'avions ADAV pourrait donner une piste, celle de bâtiments remplaçant à la fois le CDG et la classe Mistral (avec un radier), reste à trouver les avions, le F35 étant exclu. Encore que la solution du tremplin puisse offrir un compromis avec des avions classiques. plus
Avec un seul gros porte avions, vous perdez la guerre s'il est coulé. Or la survivabilite des grands PA qui sont un peu ... dans la même situation que les cuirassés au début du dernier conflit mondial, est de moins en moins garantie. Le capital ship aujourd'hui est le sous marin nucleaire, équipé de missiles, mais de petits porte avions classiques donc moins coûteux pourraient aussi faire sens. S'il s'agit de défendre nos territoires d'outre mer la classe America us équipée d'avions ADAV pourrait donner une piste, celle de bâtiments remplaçant à la fois le CDG et la classe Mistral (avec un radier), reste à trouver les avions, le F35 étant exclu. Encore que la solution du tremplin puisse offrir un compromis avec des avions classiques. plus
Je maintiendrait toujours que des portes avions de petites tailles auront toujours et peut etre encore plus leurs places pour ne pas dire indispensables! ... Pour nos Marines !mers et océans ! Certes avec les nouvelles technologies mais avec une capacité de projection Rapide ! Non pas avec des armadas impossibles ! 2 vaudront mieux Que 1! Surtout nous en France avec nos Outre Mers.... plus
La France n’a pas besoin de PA pour défendre ses territoires d’outre mer. Il suffit d’y baser autant d’avions que nécessaire. Pour le reste ... (je partage votre avis, mais mon avis n’a strictement aucune importance !) votre conclusion est partagée par les armées britannique, italienne, espagnole, turque, australienne, indienne, coréenne, japonaise, etc. A une époque où les AWACS ont une autonomie de milliers de kms (et donc restent stationnés à terre) et où les ravitaillements se font déjà par des drones, l’avenir est dans des porte aéronefs multifonctionnels. plus
D abord merci Hannosset pour vos compléments d analyses pertinents. Mais entre nous tous je me pose souvent la question de ? Es ... ce que les hauts conseillers de nos stratèges ce rendent comptes des avancées, developpements et mises en oeuvres des "moyens technologiques de défences" TAM+Space ! Des ~...."puissances" mondiales ! ! ! plus
@Patrico Ma carrière professionnelle m'a donné l’occasion de travailler souvent, dans les états majors de l’Otan et en opérations, avec les militaires français et ... tout particulièrement les aviateurs. LE PROBLÈME des armées françaises ne vient ni des hauts responsables militaires qui ont une très grande compétence (!) ni même des industriels français. Il vient de la mentalité d’une partie de l’électorat français (et les hommes politiques en tiennent compte...) qui pense que la France est souveraine et qu’elle est encore une grande puissance (ce qu’elle a été jusqu'à Waterloo) ou qu'elle pourrait le redevenir. La conséquence est que la France se lance dans des projets (un PA par exemple...) pour uniquement flatter l’orgueil de cet électorat et au détriment d’une organisation militaire adaptée à ses moyens. L’exemple le plus flagrant est le "scénario Titan" sur lequel planche l’état major de l’armée de terre. Mais ça, la presse n’en parle pas aux français à l’exception d’une émission radio (Europe 1, je crois). Plancher en janvier 2022 sur le "scénario Titan" alors que les Russes sont à la frontière Ukrainienne, c’est inimaginable ! Et pourtant c’est vrai... plus
A propos des missiles "tueurs de porte-avions". Il me semble que, quelle que soit la puissance et la rapidité du tir, tuer un porte-avions ... d'un état disposant de l'arme nucléaire (c'est à dire tous ceux qui disposent de vrais PA), c'est la riposte nucléaire quasi assurée, c'est à dire la porte de l'enfer. Et l'enfer pour tous. Donc, je ne crois pas à l'utilisation de ce genre d'armes. En tout cas pas dans les vingt ou trente prochaines années. Parce qu'alors, probablement, la technologie aura tout miniaturisé et que n'importe quel "terroriste" un peu futé sera en mesure de déclarer la guerre mondiale où il n'aura pas peur, lui, d'y laisser sa peau. Voilà ce que je pense mais il est vrai que l'on peut penser différemment. plus
Alors, si la riposte nucléaire est automatique, à quoi bon faire escorter les porte avions par des navires pour le protéger ? De plus, ... la doctrine de tous les pays disposant de l’arme nucléaire est la riposte graduelle et pas nucléaire. Heureusement ! plus
Une utilisation d’arme nucléaires tactiques était un scenario tout a fait envisageable pendant la guerre froide, pratiquement tout les navires et sous marins ... sovietiques avaient a sa disposition une version nucleaire de chaque armes ( ASM Air air et anti navire) les américains aussi!! Mais la vous confondez armes nucléaires tactiques et strategiques.. Si un jour un PA est coule, j espere que le president gardera son sang froid… Et n utilisera pas plus qu un ASMP…. plus
Hannosset Étienne est un petit plaisantin en disant que le PANG aurait pour nom "François Mitterand" ! Ce sera le Richelieu point ... barre. Le cardinal a quand même fait bien plus pour la marine que Mitterand. Et dans l'hypothétique hypothèse d'un second PA : Colbert (sauf à être partisan de la cancel culture) plus
Certaines légendes urbaines ont la vie dure : "capacité d’attaque en meutes de certains missiles qui pouvaient s'échanger les informations sur les cibles pour ... optimiser l’attaque...". Non c'est faux, l'origine de cette légende, qui remonte à la fin des années 90, vient de la mauvaise traduction d'un document russe. Même si par la suite cela a été largement démentit, cette légende reste vivace; sans doute parce qu'elle est séduisante. Autre point, les coques en titane des sous-marins russes éraient conçu pour permettre aux sous-marin de plonger plus profondément que les modèles occidentaux. Les profondeurs opérationnelles atteignaient plus de 600 m en sécurité jusqu'à plus de 1000m de profondeur au maximum (classes Alpha et Mike). plus
Permettez moi de vous dire qu’aujourd'hui ce n’est plus une légende. C'EST LA RÉALITÉ SUR LE TERRAIN MILITAIRE. Je vous concède néanmoins que c’est, ... en aviation, le retard technologique de Dassault qui ne sera comblé qu’avec le Rafale F5. plus
Bonjour @Etienne, la répartition des cibles entre missiles est dispo sur le Rafale depuis le premier Rafale Marine en 2002 (sur lequel j'ai travaillé), ... heureusement qu'il n'y a pas à attendre le F5 pour cela. plus
@Xavier. Tu confonds la répartition des cibles et l’interconnectibilité et l’échange des infos en temps réels, Xavier.
Le porte avion a qqpart une approche expantionniste Un porte avion sert à amener des avions là ou il n y a pas d aeroport ... alliés d ou lancer ses attaque aérienne. Un porte avion est aussi en central operation On peut comprendre que des chinois fabrique des porte avion pour aller prendre possession d ile appartenant au japon Et inversement on peut comprendre le japon en mode défense plus attacher à développer ses frégates et ses sous-marins Parmi les territoires à défendre réellement par la france nous ne pouvons avoir d aeroport et de force aérienne présente sur place Je pense que la france doit plutôt envisager une nouvelle classe de bâtiment, certe conserver un bâtiment qui peut faire office de base d operation mobile Mais plus orienté missile helicoptere et drones qu avion Et quand j evoque des drones s entend aerien/de surface/sous marin plus
Oubli: on pourra rétorquer "un drones c est piratable" auquel je répondrait de nos jours les forces armées mettent des pilotes dans des brique ... type f117 f35 qui ne sont pas foutu de voler sans un ordinateur... donc piratable tout autant Pire des cercueil volant sans mm tenter de les pirater plus
@Thibault Mallet. Je pense que les SNA que vous évoquez sont l'avenir des marines développées. D'autant plus qu'ils seront armés de missiles hypersoniques à ... long rayon d'action. Attention toutefois, à une échéance peu prévisible mais peut-être plus proche qu'on ne le pense, l'informatique quantique permettra de modéliser l'environnement des sous marins et leur relative invulnérabilite actuelle aura vécu. A ce moment, les portes avions, quelque soient leur taille et leur configuration ne seront déjà plus que des souvenirs, comme le sont les cuirassés aujourd'hui. Autant sauter le pas dès aujourd'hui et concevoir l'avenir proche en fonction des perspectives technologiques à moyen terme et non pas comme la continuité du passé. Le raisonnement s'applique également aux avions de combat... plus
Merci à l'auteur pour cet excellent article. Je me permettrais les remarques suivantes sur les différents commentaires postés: - Rôle de porte avions: les années ... post guerre froide durant lesquelles les marines occidentales dominaient sans opposition les océans, ont réduit les groupes aéronavals (le rôle d'un PA ne s’inscrit que dans celui plus complet de son GAN) à un simple support de la mer vers la terre (strike warfare). Cette évolution s'est faite au détriment de sa mission principale et originelle, la maîtrise de l'espace aéromaritime. C'est par sa létalité, sa flexibilité, sa capacité de surveillance étendue et son allonge supérieurs qu'il a remplacé le cuirassé comme capitale ship dans les principales marines de 1ier plan. A ce titre, un sous marin, en dépit de sa puissance de feu et de sa discrétion ne pourra jamais le remplacer (ni des avions de l'armée de l'air, certes efficaces pour une frappe ponctuelle, mais incapables d'assurer une permanence dans une zone). - vulnérabilité vis à vis des armes hypersoniques : les nouvelles armes hypervéloces récemment mises en service ou en développement constituent de vraies défis pour les défenses d'un GAN modernes. Néanmoins, elles ne bouleversent pas fondamentalement la situation, la menace était similaire avec des missiles supersoniques vis à vis d'un GAN des années 80 (ex le P700 décrit dans l'article). Par ailleurs, on cite souvent la vulnérabilité d'un PA vis à vis des nouvelles armes. Mais un PA a plusieurs avantages vis à vis d'une base aérienne notamment ses importantes capacités de défense (Hard kill et softkill) et surtout sa MOBILITE. Pouvoir trouver un GAN, l'identifier et guider une arme (ou beaucoup pour percer ses défenses) nécessite une kill chain extrêmement complexe et donc vulnérable. Une base aérienne sera toujours plus vulnérable qu'un PA sauf à se trouver très éloignée du théâtre avec les désavantages que cela implique. Pour résumer, il n'y a rien de nouveau sous le soleil vis à vis des menaces sur les PA (sous marin, missile...). C'est toujours la course de l'obus contre la cuirasse. Ce qui change en revanche, c'est la taille et la puissance des unités des marines de nos compétiteurs stratégiques. Et s'il faut détruire une flotte, on a encore rien inventé de mieux qu'un GAN (incluant un SNA au passage). plus
Merci à l'auteur pour cet article très intéressant. Si je peux me permettre deux remarques. 1- La remarque selon laquelle la capacité d'un porte-avions à ... tremplin est limitée du fait de son impossibilité à faire décoller un avion de guet aérien d'une part, et de disposer de capacité de ravitaillement en vol d'autre part, s'applique également aux deux porte-aéronefs de nos amis britanniques 2- L'extrême vulnérabilité des très gros navires aux armes hypersoniques, tirées en salves au besoin, pose la question de la pertinence de disposer de porte-avions. Les américains eux-mêmes envisagent de réduire de 8 à 4 leur programme de nouveaux porte-avions et les indiens semblent pencher pour la construction de sous-marins au lieu d'un 3ème PA. Enfin, en France, M. Collet Billion, ancien Délégué Général pour l'Armement plaidait récemment très vigoureusement dans une tribune d'un quotidien pour un réexamen complet des programmes d'armements en France au vu du développement très rapide des nouvelles technologies (missiles hyperveloces, cyberspace, électronique quantique, ..) et des nouvelles menaces (sur l'espace sous marin par exemple). On ne peut pas ne pas penser à la pertinence de construire un successeur au CDG déjà "limité du fait de son unicité plus