Le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française : l'ASN4G
Le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française : l'ASN4G
© DR

publié le 13 mars 2023 à 11:56

510 mots

Le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française : l'ASN4G

Le missile qui devrait remplacer le missile Air-Sol Moyenne Portée [ASMP] d'ici 2035


Défis technologiques et choix stratégiques

Le choix entre la furtivité et l'hypervélocité pour le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française reste incertain. Les deux options envisagées supposent de relever plusieurs défis technologiques, comme l'a souligné l'Office national d'études et de recherches aérospatiales [ONERA]. Cependant, selon l'ONERA, la stratégie de pénétration des défenses adverses par des missiles à vitesses hypersoniques reste un défi scientifique et technologique majeur, nécessitant l'intervention de multiples disciplines.Dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, le député Christophe Lejeune avait indiqué qu'une solution technologique pour l'ASN4G allait être bientôt retenue. il avait expliqué que l'ONERA et MBDA avaient développé ces deux pistes pour le futur missile. La première piste était un missile à statoréacteur issu du plan d'études amont (PEA) Camosis qui mettait l'accent sur la furtivité. Ce missile pourrait voler à une vitesse de 4000 à 5000 km/h, soit deux fois plus rapide qu'un ASMP/A mais en deçà du seuil hypersonique. La seconde piste était un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée, qui portait sur l'hypervélocité. Le député avait ajouté que la solution technologique qui serait retenue pourrait être un missile hypersonique manœuvrant, capable de garantir la capacité de pénétration des défenses dans un contexte de déni d'accès croissant. Il avait également signalé qu'un essai de statoréacteur mixte avait été mené récemment aux États-Unis pour le PEA Prométhée.Le missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses devrait être opérationnel d'ici 2035 et devra le rester au-delà des années 2050.

 

Révélations de l'amiral Hervé de Bonnaventure

Lors d'une audition parlementaire, l'amiral [2S] Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du Pdg de MBDA, a dévoilé quelques détails supplémentaires sur l'ASN4G. Il a rappelé que les travaux technologiques relatifs à cet ASN4G ont commencé dès les années 1990 et qu'ils se sont clairement orientés vers le domaine des très hautes vitesses.MBDA a mené des études sur l'hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3, en cotraitance avec l'ONERA. Les performances de l'ASN4G sont encore meilleures que celles de l'ASMPA-R. Il devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050, d'où la nécessité d'anticiper les défenses sol/air de l'adversaire à cet horizon. Selon l'amiral, la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, compliquer la tâche de suivi d'un radar, voire d'accrochage et désorganiser une attaque d'un missile antimissile. L'ASN4G sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions.

Le développement de technologies hypersoniques

André-Hubert Roussel, le président exécutif d'ArianeGroup, a également confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est programmé et qu'un deuxième démonstrateur, le V-MAX2 en sera le prolongement. La Direction générale de l'armement a confié à ArianeGroup plusieurs études amont sur les futurs systèmes d'armes qui s'appuieraient sur ces technologies hypersoniques. Le développement de ces technologies pourrait donc avoir des répercussions importantes sur les armes de dissuasion nucléaire dans les années à venir.

Commentaires
13/03/2023 11:56
510 mots

Le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française : l'ASN4G

Le missile qui devrait remplacer le missile Air-Sol Moyenne Portée [ASMP] d'ici 2035

Le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française : l'ASN4G
Le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion française : l'ASN4G

Défis technologiques et choix stratégiques

Le choix entre la furtivité et l'hypervélocité pour le futur missile de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française reste incertain. Les deux options envisagées supposent de relever plusieurs défis technologiques, comme l'a souligné l'Office national d'études et de recherches aérospatiales [ONERA]. Cependant, selon l'ONERA, la stratégie de pénétration des défenses adverses par des missiles à vitesses hypersoniques reste un défi scientifique et technologique majeur, nécessitant l'intervention de multiples disciplines.Dans un avis budgétaire publié en octobre 2021, le député Christophe Lejeune avait indiqué qu'une solution technologique pour l'ASN4G allait être bientôt retenue. il avait expliqué que l'ONERA et MBDA avaient développé ces deux pistes pour le futur missile. La première piste était un missile à statoréacteur issu du plan d'études amont (PEA) Camosis qui mettait l'accent sur la furtivité. Ce missile pourrait voler à une vitesse de 4000 à 5000 km/h, soit deux fois plus rapide qu'un ASMP/A mais en deçà du seuil hypersonique. La seconde piste était un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée, qui portait sur l'hypervélocité. Le député avait ajouté que la solution technologique qui serait retenue pourrait être un missile hypersonique manœuvrant, capable de garantir la capacité de pénétration des défenses dans un contexte de déni d'accès croissant. Il avait également signalé qu'un essai de statoréacteur mixte avait été mené récemment aux États-Unis pour le PEA Prométhée.Le missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses devrait être opérationnel d'ici 2035 et devra le rester au-delà des années 2050.

 

Révélations de l'amiral Hervé de Bonnaventure

Lors d'une audition parlementaire, l'amiral [2S] Hervé de Bonnaventure, conseiller défense du Pdg de MBDA, a dévoilé quelques détails supplémentaires sur l'ASN4G. Il a rappelé que les travaux technologiques relatifs à cet ASN4G ont commencé dès les années 1990 et qu'ils se sont clairement orientés vers le domaine des très hautes vitesses.MBDA a mené des études sur l'hypersonique dès les années 2000-2010, dans le cadre des programmes PROMETHEE 1, 2 et 3, en cotraitance avec l'ONERA. Les performances de l'ASN4G sont encore meilleures que celles de l'ASMPA-R. Il devrait être opérationnel à horizon 2035 et devra le rester au-delà des années 2050, d'où la nécessité d'anticiper les défenses sol/air de l'adversaire à cet horizon. Selon l'amiral, la très haute performance en vitesse et en manœuvre est la meilleure méthode pour parvenir à être détecté le plus tardivement possible, compliquer la tâche de suivi d'un radar, voire d'accrochage et désorganiser une attaque d'un missile antimissile. L'ASN4G sera compatible avec le Rafale et catapultable par un porte-avions.

Le développement de technologies hypersoniques

André-Hubert Roussel, le président exécutif d'ArianeGroup, a également confirmé que le premier vol du planeur hypersonique V-MAX, lancé par une fusée sonde, est programmé et qu'un deuxième démonstrateur, le V-MAX2 en sera le prolongement. La Direction générale de l'armement a confié à ArianeGroup plusieurs études amont sur les futurs systèmes d'armes qui s'appuieraient sur ces technologies hypersoniques. Le développement de ces technologies pourrait donc avoir des répercussions importantes sur les armes de dissuasion nucléaire dans les années à venir.



Commentaires