Les questionnements se poursuivent au sein de la Marine nationale afin de définir le format des flottes de drones qui viendront équiper les marins. Un des segments qui attire particulièrement l'attention des forces est celui de la surveillance maritime.
AVSIMAR.
Alors que la LPM 2019-2025 prévoit le renouvellement de nombreuses capacités, dans un objectif de remontée en puissance de nos armées, la Marine n'est pas en reste. En effet, le 19 novembre dernier, la Ministre des Armées, Florence Parly, alors en visite sur le site de Dassault Aviation à Seclin, notifiait un contrat à l'industriel pour douze Falcon 2000 LXS, qui prendront le nom d'Albatros. Une première tranche de sept appareils avait alors été commandée, devant donner lieu à une seconde à l'horizon 2025, en fin de LPM, pour les cinq avions supplémentaires.
Surveillance maritime.
Cette commande vient ainsi renouveler les moyens de surveillance maritime de la Marine et permettra de remplacer les Falcon 200 et Falcon 50 actuellement en service. Alors que les cinq Falcon 200, stationnés sur Nouméa et Tahiti, seront retirés de service en 2025, les huit Falcon 50, basés à Lorient, mèneront leur dernière mission en 2029. Afin de se substituer aux treize appareils actuellement mis en œuvre par la Marine, les douze Albatros, qui se concentreront sur les missions d'intervention, et en partie de surveillance, seront complétés par des moyens supplémentaires. Comme nous l'avions indiqué dans nos colonnes en novembre dernier, la Marine a lancé des études afin d'identifier les meilleures solutions capacitaires pour la conduite de missions de surveillance maritime. Un volet important est ainsi consacré aux drones, dont certains permettraient de mener des opérations de surveillance maritime et venir compléter les moyens aériens plus classiques, que sont les avions habités. Ainsi, comme nous le précise la Marine nationale, en référence au contrat AVSIMAR, « l'incrément 2 qui doit satisfaire la totalité du besoin de surveillance maritime, en complément de la flotte habitée, pourrait inclure des drones dont les spécifications sont encore à l'étude ».
Patroller VS Male Européen.
La DGA (direction générale de l'armement), interrogée fin 2020 sur le Patroller, revenait sur les travaux en cours au sein de chez Safran pour la mise au point d'une version maritime de l'aéronef. Alors que les deux acteurs travaillent conjointement pour la définition capacitaire, en lien avec les besoins exprimés par les forces, la DGA soulignait alors que deux solutions avaient pour le moment été mise sur la table concernant la surveillance maritime : le Patroller, donc, et le fameux drone Male européen, toujours au stade embryonnaire. Deux systèmes aux caractéristiques et objectifs calendaires de mise en service bien différents. « Le SDT ou plus précisément le Patroller dans sa version SURMAR et le futur MALE européen sont des plateformes qui offrent des perspectives d'emploi différentes. Si les deux vecteurs disposent d'une endurance similaire, le MALE Européen permettrait grâce à ses capacités de couvrir une zone étendue avec une plus grande souplesse d'emploi. Enfin les capacités d'emport du MALE européen devraient permettre d'employer un grand nombre de capteurs simultanément », souligne la Marine nationale. Le Patroller, pour sa part, pourrait également être mis en œuvre pour des missions de surveillance maritime, néanmoins ce dernier dispose de « capacités de mise en œuvre différentes et d'élongations moindres », complète la Marine. La plateforme sélectionnée devra être capable d'emporter différents types de capteurs afin de pouvoir conduire des opérations de surveillance en mer. « Un radar maritime, une boule électro-optique/infrarouge, une radio VHF marine ainsi que la détection des balises de navire (AIS) sont des impératifs », souligne la Marine.
Si aucune décision n'est donc attendue avant 2022, les réflexions se poursuivent. « S'agissant de la surveillance maritime, ces systèmes seront au profit des commandants de zone maritime. Accueillir un tel système sur une base de l'aéronautique navale permettrait de profiter des synergies avec les équipages d'aéronefs habités », ajoute la Marine.