La startup Latitude fait rugir son moteur-fusée Navier à Vatry
La startup Latitude fait rugir son moteur-fusée Navier à Vatry
© Latitude

publié le 16 avril 2025 à 12:06

547 mots

La startup Latitude fait rugir son moteur-fusée Navier à Vatry

Un essai crucial a eu lieu dans la Marne au début de ce mois d’avril. L’annonce de son succès a été suivie d’une autre bonne nouvelle pour l’entreprise aux grandes ambitions.


Une première à Vatry

Le 8 avril, la startup rémoise Latitude, qui développe depuis 2019 le microlanceur Zephyr capable d’emporter jusqu’à 200 kg sur orbite basse, a annoncé avoir fait fonctionner durant 10 secondes la dernière version de la chambre de combustion de son moteur Navier, en configuration de vol.

L’essai s’est déroulé quelques jours plus tôt sur le centre d’essais de R&D et d’essais Titan à Vatry, entre Châlons-en-Champagne et Reims (Marne).

La vidéo est disponible sur https://youtu.be/jd7H3tTX8_c?si=OX-_x1BVqj0qeCFC

 

Un changement d’échelle

Pour l’occasion était inauguré un tout nouveau banc d’essai, plus imposant et polyvalent que celui utilisé entre octobre 2022 et janvier 2023 par Latitude sur le spatioport de SaxaVord, dans les îles Shetland (nord de l’Ecosse).

D’après le communiqué de l’entreprise, ce nouvel équipement permet « de tester la chambre de combustion seule en conditions haute pression, ainsi que l’ensemble du moteur équipé de sa turbopompe lors de futurs tirs basse pression de longue durée, simulant un vol complet. Capable de reproduire les conditions de fonctionnement des versions Sea Level et Vacuum du moteur, il servira également à contrôler la production et à valider les évolutions de Navier au fil des années. Certains éléments, tels que le déflecteur et la table de lancement, verront même leur design réutilisé sur le futur pas de tir de Zephyr. »

Ainsi, la poussée générée par la dernière version de la chambre de combustion a été trois fois plus importante que celles des précédentes versions testées à SaxaVord, avec des débits fluides trois fois plus élevés.

 

Des données essentielles

Toujours selon Latitude, « les équipes ont pu recueillir des données essentielles relatives à la pression, la température, la résistance mécanique, les vibrations et la dynamique de démarrage de la poussée dans la chambre de combustion du moteur. L’essai a été réalisé sans système de déluge d’eau, afin de mesurer la différence d’impact acoustique lors de l’introduction d’un déluge d’eau lors des prochains essais. Cette mine d’informations permettra aux équipes de Latitude d’affiner les paramètres des prochains essais de longue durée, raffiner encore le design de la chambre de combustion du moteur, et in fine, obtenir un système de propulsion optimisé pour Zephyr. »

Pour mémoire, le premier étage du microlanceur sera équipé de sept moteurs Navier Sea Level alimentés au kérosène et à l’oxygène liquide, délivrant chacun 45 kN de poussée ; le second étage sera équipé, lui, d’un seul moteur Navier Vacuum.

 

Une vaste usine de production

Le premier vol de Zephyr est aujourd’hui prévu en 2026.

Pour sa mise en production, Latitude prévoit de se doter prochainement d’une usine de 25 000 m2 installée dans le Grand Reims.

Le projet, a indiqué l’entreprise le 14 avril, est lauréat de l’appel à projet « Première Usine » du dispositif France 2030 piloté par Bpifrance dans le cadre de la politique de réindustrialisation de la France.

L’ambition affichée est de fabriquer (en utilisant notamment l’impression 3D), assembler et intégrer 50 lanceurs Zephyr par an d’ici 2030, soit un par semaine, avec une production en interne des moteurs, des réservoirs et des structures.

Le projet doit permettre la création de 160 emplois industriels à Reims.

Pour Stanislas Maximin, président exécutif et co-fondateur de Latitude, « ce programme vient consolider notre vision industrielle : faire émerger, depuis la France, une capacité de lancement à très haute cadence pour les petits satellites – un levier clé de souveraineté spatiale. »

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16/04/2025 12:06
547 mots

La startup Latitude fait rugir son moteur-fusée Navier à Vatry

Un essai crucial a eu lieu dans la Marne au début de ce mois d’avril. L’annonce de son succès a été suivie d’une autre bonne nouvelle pour l’entreprise aux grandes ambitions.

La startup Latitude fait rugir son moteur-fusée Navier à Vatry
La startup Latitude fait rugir son moteur-fusée Navier à Vatry

Une première à Vatry

Le 8 avril, la startup rémoise Latitude, qui développe depuis 2019 le microlanceur Zephyr capable d’emporter jusqu’à 200 kg sur orbite basse, a annoncé avoir fait fonctionner durant 10 secondes la dernière version de la chambre de combustion de son moteur Navier, en configuration de vol.

L’essai s’est déroulé quelques jours plus tôt sur le centre d’essais de R&D et d’essais Titan à Vatry, entre Châlons-en-Champagne et Reims (Marne).

La vidéo est disponible sur https://youtu.be/jd7H3tTX8_c?si=OX-_x1BVqj0qeCFC

 

Un changement d’échelle

Pour l’occasion était inauguré un tout nouveau banc d’essai, plus imposant et polyvalent que celui utilisé entre octobre 2022 et janvier 2023 par Latitude sur le spatioport de SaxaVord, dans les îles Shetland (nord de l’Ecosse).

D’après le communiqué de l’entreprise, ce nouvel équipement permet « de tester la chambre de combustion seule en conditions haute pression, ainsi que l’ensemble du moteur équipé de sa turbopompe lors de futurs tirs basse pression de longue durée, simulant un vol complet. Capable de reproduire les conditions de fonctionnement des versions Sea Level et Vacuum du moteur, il servira également à contrôler la production et à valider les évolutions de Navier au fil des années. Certains éléments, tels que le déflecteur et la table de lancement, verront même leur design réutilisé sur le futur pas de tir de Zephyr. »

Ainsi, la poussée générée par la dernière version de la chambre de combustion a été trois fois plus importante que celles des précédentes versions testées à SaxaVord, avec des débits fluides trois fois plus élevés.

 

Des données essentielles

Toujours selon Latitude, « les équipes ont pu recueillir des données essentielles relatives à la pression, la température, la résistance mécanique, les vibrations et la dynamique de démarrage de la poussée dans la chambre de combustion du moteur. L’essai a été réalisé sans système de déluge d’eau, afin de mesurer la différence d’impact acoustique lors de l’introduction d’un déluge d’eau lors des prochains essais. Cette mine d’informations permettra aux équipes de Latitude d’affiner les paramètres des prochains essais de longue durée, raffiner encore le design de la chambre de combustion du moteur, et in fine, obtenir un système de propulsion optimisé pour Zephyr. »

Pour mémoire, le premier étage du microlanceur sera équipé de sept moteurs Navier Sea Level alimentés au kérosène et à l’oxygène liquide, délivrant chacun 45 kN de poussée ; le second étage sera équipé, lui, d’un seul moteur Navier Vacuum.

 

Une vaste usine de production

Le premier vol de Zephyr est aujourd’hui prévu en 2026.

Pour sa mise en production, Latitude prévoit de se doter prochainement d’une usine de 25 000 m2 installée dans le Grand Reims.

Le projet, a indiqué l’entreprise le 14 avril, est lauréat de l’appel à projet « Première Usine » du dispositif France 2030 piloté par Bpifrance dans le cadre de la politique de réindustrialisation de la France.

L’ambition affichée est de fabriquer (en utilisant notamment l’impression 3D), assembler et intégrer 50 lanceurs Zephyr par an d’ici 2030, soit un par semaine, avec une production en interne des moteurs, des réservoirs et des structures.

Le projet doit permettre la création de 160 emplois industriels à Reims.

Pour Stanislas Maximin, président exécutif et co-fondateur de Latitude, « ce programme vient consolider notre vision industrielle : faire émerger, depuis la France, une capacité de lancement à très haute cadence pour les petits satellites – un levier clé de souveraineté spatiale. »



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