Le 15 novembre en début de soirée, le village polonais de Przewodow a été touché par deux missiles, tuant deux personnes. Une réunion du Comité du Conseil des ministres polonais a été organisée en urgence. Cet article sera complété en fonction de l'actualité et des précisions à venir.
D'après les médias polonais, vers 15h40, le village de Przewodow (Lublin, Pologne) a été secoué par deux explosions (origine non confirmée pour l'instant). Au moins deux personnes ont perdu la vie. Le Comité du Conseil des ministres polonais doit prochainement se réunir en urgence. Celui-ci se compose des hautes autorités politique, de défense et de sécurité de la Pologne :
Vers 22h10, le porte-parole du gouvernement et le ministre de la Défense ont annoncé dans un bref communiqué :
Art. 4 :
L’article 4 du traité de l’Atlantique Nord: "Les parties [les États membres] se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée."
Le 16 novembre, peu après minuit, le ministre des Affaires étrangères polonais a confirmé que l'engin ayant causé l'explosion est d'origine [comprendre de fabrication] russe. Il n'est toujours pas possible de connaitre son point de départ.
Le fil Twitter (publié à 23h10 le 15 novembre) présenté ci-dessous permet de confirmer que la zone touchée est bien située à Przewodow (Lublin, Pologne). Il ne s'agit en aucun cas d'une cible militaire, ou d'importance stratégique pour la Pologne ou pour l'Ukraine située en Pologne. Il s'agit d'une allée proche d'un entrepôt à grains.
Avant même le début de l’invasion, différents types d’avions de reconnaissance survolaient et continue encore de survoler l’espace aérien polonais en longeant la frontière avec l’exclave de Kaliningrad, de la Biélorussie et de l’Ukraine. Ils permettent à l'OTAN et aux pays membres d'avoir une idée précise des forces russes engagées sur le flanc Est de l'OTAN mais aussi en Ukraine.
En début d’après-midi, ce 15 novembre, un drone de reconnaissance de l’OTAN était effectivement en vol dans la zone. L’OTAN déploie constamment l’un de ses cinq drones RQ-4D non loin de l’Ukraine. Son trajet aller-retour est d’ailleurs visible sur les différents sites de suivi des avions. Cependant, une fois arrivé sur sa zone de patrouille, le drone n’est plus visible pour des raisons évidentes concernant ses capacités de reconnaissance. Ainsi, entre 12h35min42sec et 19h37min33sec, son trajet est inconnu.
Toutefois, ce drone est non armé et sert principalement à repérer les troupes terrestres ennemies mais à très longue portée (capacité stand off) grâce à son radar de surveillance MP-RTIP. De fait, sans aucune capacité offensive il n’aurait donc pas pu jouer un rôle dans cet incident. Par ailleurs, celui-ci est bien rentré à sa base de Sigonella (Sicile, Italie), vers 23h54, évitant toute hypothèse d’un crash.
Par ailleurs, sa mission au-dessus de la Pologne n’avait rien à voir avec les deux explosions en Pologne puis que le drone était au-dessus de Bucarest à 11h21, soit bien avant les deux explosions, entendues vers 15h40.
Ce 16 novembre en début d'après-midi, le Secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a tenu une conférence de presse en sortant de la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord (regroupant les ambassadeurs des États membres et le Secrétaire général). Les représentants ont été informé de la situation par
Le Secrétaire général résume assez bien les faits :
"Les explosions d'hier ont eu lieue car la Russie avait lancé une vague massive de roquette sur l'Ukraine. Depuis le début de la guerre illégale de la Russie en Ukraine, l'OTAN a accru sa vigilance sur notre flanc oriental et nous surveillons la situation quotidiennement." Il a également insisté sur le fait que l'enquête est toujours en cours et qu'il fallait donc attendre ses conclusions. Il n'empêche, les premiers résultats permettent déjà de tirer des réponses : "[...] nous n'avons aucune indication que c'était le résultat d'une attaque délibérée et nous n'avons aucune indication que la Russie est en train de se préparer à des actions militaires offensives contre l'OTAN. Notre analyse préliminaire suggère que l'incident a probablement été causé par un missile antiaérien ukrainien tiré afin de défendre le territoire ukrainien contre l'attaque russe de missiles de croisière." Il ajoute ensuite en insistant : "Mais laissez-moi être clair : ce n'est pas de la faute de l'Ukraine, la Russie porte la responsabilité ultime alors qu'elle poursuit sa guerre illégale contre l'Ukraine."
Les Russes ont tiré de nombreux missiles sur l'Ukraine dans la journée du 15 novembre et la défense antiaérienne ukrainienne semble avoir été très active. D'après un tweet (ci-dessous) de la ministre de la Défense belge, Ludivine Dedonder, l'incident en Pologne s'expliquerait par une interception d'un missile russe par un missile antiaérien ukrainien. Les débris seraient alors tombés en Pologne. Elle insiste toutefois sur le fait que cette hypothèse n'est pas encore confirmée.
Le thread Twitter présenté ci-dessous laisse à penser que l'une des deux explosions a été causée par un missile antiaérien longue porté S-300 ukrainien. Toutefois, les commentaires de ce thread laissent aussi la porte ouverte à un missile russe, dont les fragments semblent similaires.
L’image du tracteur et de sa remorque renversée laisse à penser que la charge emportée par l’engin était de faible intensité, laissant à penser que l’hypothèse du missile de croisière n’est plus valable, du moins sur cette zone d’impact. En revanche, elle ouvre la possibilité pour l'utilisation d'un Shahed-136 d'origine iranienne et utilisé (uniquement) par les Russes en Ukraine.
La nationalité des deux missiles n’est pas encore connue. D’après le brigadier général Patrick Ryder, le porte-parole du Pentagone :
"Nous sommes au courant des articles de presse alléguant que deux missiles russes ont frappé un emplacement à l'intérieur de la Pologne près de la frontière ukrainienne. Je peux vous dire que nous n'avons aucune information pour le moment pour corroborer ces rapports et nous examinons cela plus avant."
Ces deux impacts de missiles se sont toutefois produits le même jour où l’Ukraine a subi son plus gros barrage de missiles de croisière russes depuis le début de la guerre. La ville de Lviv, non loin de la frontière avec la Pologne, était d’ailleurs plongée dans le noir après plusieurs impacts de ces missiles. Le scénario de l’attaque délibérée de la part des Russes sur la Pologne semble peu probable (il pourrait s’agir d’un casus belli). De fait, si la nationalité des missiles est bien confirmée comme étant russe, il s’agira probablement d’une nouvelle erreur de la part des Russes, 1 mois et demi après le tir officiellement par erreur d’un missile air-air non loin d’un avion de reconnaissance anglais RC-135W Rivet Joint (plus d’infos dans cet article). La Pologne pourrait demander d’activer l’article V du traité de l’Atlantique Nord, afin de demander le soutien des autres pays membres face à une menace.
Cet article a été modifié le 16 novembre à 15h28. L'annonce du Secrétaire général de l'OTAN met fin à la rédaction de cet article.
Le 15 novembre en début de soirée, le village polonais de Przewodow a été touché par deux missiles, tuant deux personnes. Une réunion du Comité du Conseil des ministres polonais a été organisée en urgence. Cet article sera complété en fonction de l'actualité et des précisions à venir.
D'après les médias polonais, vers 15h40, le village de Przewodow (Lublin, Pologne) a été secoué par deux explosions (origine non confirmée pour l'instant). Au moins deux personnes ont perdu la vie. Le Comité du Conseil des ministres polonais doit prochainement se réunir en urgence. Celui-ci se compose des hautes autorités politique, de défense et de sécurité de la Pologne :
Vers 22h10, le porte-parole du gouvernement et le ministre de la Défense ont annoncé dans un bref communiqué :
Art. 4 :
L’article 4 du traité de l’Atlantique Nord: "Les parties [les États membres] se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée."
Le 16 novembre, peu après minuit, le ministre des Affaires étrangères polonais a confirmé que l'engin ayant causé l'explosion est d'origine [comprendre de fabrication] russe. Il n'est toujours pas possible de connaitre son point de départ.
Le fil Twitter (publié à 23h10 le 15 novembre) présenté ci-dessous permet de confirmer que la zone touchée est bien située à Przewodow (Lublin, Pologne). Il ne s'agit en aucun cas d'une cible militaire, ou d'importance stratégique pour la Pologne ou pour l'Ukraine située en Pologne. Il s'agit d'une allée proche d'un entrepôt à grains.
Avant même le début de l’invasion, différents types d’avions de reconnaissance survolaient et continue encore de survoler l’espace aérien polonais en longeant la frontière avec l’exclave de Kaliningrad, de la Biélorussie et de l’Ukraine. Ils permettent à l'OTAN et aux pays membres d'avoir une idée précise des forces russes engagées sur le flanc Est de l'OTAN mais aussi en Ukraine.
En début d’après-midi, ce 15 novembre, un drone de reconnaissance de l’OTAN était effectivement en vol dans la zone. L’OTAN déploie constamment l’un de ses cinq drones RQ-4D non loin de l’Ukraine. Son trajet aller-retour est d’ailleurs visible sur les différents sites de suivi des avions. Cependant, une fois arrivé sur sa zone de patrouille, le drone n’est plus visible pour des raisons évidentes concernant ses capacités de reconnaissance. Ainsi, entre 12h35min42sec et 19h37min33sec, son trajet est inconnu.
Toutefois, ce drone est non armé et sert principalement à repérer les troupes terrestres ennemies mais à très longue portée (capacité stand off) grâce à son radar de surveillance MP-RTIP. De fait, sans aucune capacité offensive il n’aurait donc pas pu jouer un rôle dans cet incident. Par ailleurs, celui-ci est bien rentré à sa base de Sigonella (Sicile, Italie), vers 23h54, évitant toute hypothèse d’un crash.
Par ailleurs, sa mission au-dessus de la Pologne n’avait rien à voir avec les deux explosions en Pologne puis que le drone était au-dessus de Bucarest à 11h21, soit bien avant les deux explosions, entendues vers 15h40.
Ce 16 novembre en début d'après-midi, le Secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a tenu une conférence de presse en sortant de la réunion du Conseil de l'Atlantique Nord (regroupant les ambassadeurs des États membres et le Secrétaire général). Les représentants ont été informé de la situation par
Le Secrétaire général résume assez bien les faits :
"Les explosions d'hier ont eu lieue car la Russie avait lancé une vague massive de roquette sur l'Ukraine. Depuis le début de la guerre illégale de la Russie en Ukraine, l'OTAN a accru sa vigilance sur notre flanc oriental et nous surveillons la situation quotidiennement." Il a également insisté sur le fait que l'enquête est toujours en cours et qu'il fallait donc attendre ses conclusions. Il n'empêche, les premiers résultats permettent déjà de tirer des réponses : "[...] nous n'avons aucune indication que c'était le résultat d'une attaque délibérée et nous n'avons aucune indication que la Russie est en train de se préparer à des actions militaires offensives contre l'OTAN. Notre analyse préliminaire suggère que l'incident a probablement été causé par un missile antiaérien ukrainien tiré afin de défendre le territoire ukrainien contre l'attaque russe de missiles de croisière." Il ajoute ensuite en insistant : "Mais laissez-moi être clair : ce n'est pas de la faute de l'Ukraine, la Russie porte la responsabilité ultime alors qu'elle poursuit sa guerre illégale contre l'Ukraine."
Les Russes ont tiré de nombreux missiles sur l'Ukraine dans la journée du 15 novembre et la défense antiaérienne ukrainienne semble avoir été très active. D'après un tweet (ci-dessous) de la ministre de la Défense belge, Ludivine Dedonder, l'incident en Pologne s'expliquerait par une interception d'un missile russe par un missile antiaérien ukrainien. Les débris seraient alors tombés en Pologne. Elle insiste toutefois sur le fait que cette hypothèse n'est pas encore confirmée.
Le thread Twitter présenté ci-dessous laisse à penser que l'une des deux explosions a été causée par un missile antiaérien longue porté S-300 ukrainien. Toutefois, les commentaires de ce thread laissent aussi la porte ouverte à un missile russe, dont les fragments semblent similaires.
L’image du tracteur et de sa remorque renversée laisse à penser que la charge emportée par l’engin était de faible intensité, laissant à penser que l’hypothèse du missile de croisière n’est plus valable, du moins sur cette zone d’impact. En revanche, elle ouvre la possibilité pour l'utilisation d'un Shahed-136 d'origine iranienne et utilisé (uniquement) par les Russes en Ukraine.
La nationalité des deux missiles n’est pas encore connue. D’après le brigadier général Patrick Ryder, le porte-parole du Pentagone :
"Nous sommes au courant des articles de presse alléguant que deux missiles russes ont frappé un emplacement à l'intérieur de la Pologne près de la frontière ukrainienne. Je peux vous dire que nous n'avons aucune information pour le moment pour corroborer ces rapports et nous examinons cela plus avant."
Ces deux impacts de missiles se sont toutefois produits le même jour où l’Ukraine a subi son plus gros barrage de missiles de croisière russes depuis le début de la guerre. La ville de Lviv, non loin de la frontière avec la Pologne, était d’ailleurs plongée dans le noir après plusieurs impacts de ces missiles. Le scénario de l’attaque délibérée de la part des Russes sur la Pologne semble peu probable (il pourrait s’agir d’un casus belli). De fait, si la nationalité des missiles est bien confirmée comme étant russe, il s’agira probablement d’une nouvelle erreur de la part des Russes, 1 mois et demi après le tir officiellement par erreur d’un missile air-air non loin d’un avion de reconnaissance anglais RC-135W Rivet Joint (plus d’infos dans cet article). La Pologne pourrait demander d’activer l’article V du traité de l’Atlantique Nord, afin de demander le soutien des autres pays membres face à une menace.
Cet article a été modifié le 16 novembre à 15h28. L'annonce du Secrétaire général de l'OTAN met fin à la rédaction de cet article.
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