L'Ukraine entraine des tireurs pour détruire des drones russes depuis les airs
L'Ukraine entraine des tireurs pour détruire des drones russes depuis les airs
© Open sources, Air&Cosmos (montage)

publié le 08 juillet 2024 à 16:15

613 mots

L'Ukraine entraine des tireurs pour détruire des drones russes depuis les airs

Alors que l’Ukraine semble utiliser des avions légers pour détruire, à l’aide d’un tireur, des drones d’observation russes, une nouvelle vidéo permet de montrer un entrainement d’un futur tireur et peut-être d’un futur pilote formés à ce genre d’interception. Si la technique date de la Première Guerre mondiale et est peu précise, elle permet d’assurer une certaine défense anti-drone légère sur les arrières des Forces ukrainiennes.


Une technique d'interception très ancienne

Depuis avril 2024, des images d'avions monomoteurs Yak-52 ciblant des drones russes étaient publiées sur les réseaux sociaux. Comme expliqué en détail dans cet article, une organisation civile utilise plusieurs Yak-52 pour suivre détruire, à l'aide d'un tireur situé en place arrière, des drones d'observation russes. Cette utilisation d'un tireur, depuis un appareil lent et non armé pour abattre un autre objet volant fait directement pensé aux premiers combat de la Première Guerre mondiale : les avions n'étaient pas armés, en dehors d'armes de poing utilisées par le pilote ou un autre membre de l'équipage. Cependant, l'utilisation d'appareils lents offre une possibilité de destruction de drones d'observation russes volant en profondeur du dispositif ukrainien. Ils ne nécessitent pas le décollage d'un avion ou hélicoptère de combat et présente une solution à bas coût.

Entrainement en cours

Cette technique d'interception est prise très au sérieux au sein des Forces armées ukrainiennes. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux ce 7 juillet permet d'ailleurs de confirmer que des entrainements sont organisés pour les tireurs.

La vidéo montre d'ailleurs la complexité du tir manuel en air-air d'une arme ; la vidéo commence par une série de tirs non-réussis. Un deuxième passage, plus lointain mais à altitude équivalent au drone est alors effectué mais est à nouveau infructueux. Le troisième passage est le bon, le pilote a d'ailleurs fortement réduit sa vitesse, tentant de suivre le drone sur une trajectoire parallèle. Cette approche permet alors d'aider le tireur à toucher sa cible bien plus facilement. Les deux premières approches posent également question ; est-ce qu'il s'agit d'un entrainement uniquement pour le tireur ou est-ce que le pilote s'entraine également ? Une chose est sûre, la troisième approche, comparée aux deux premières, était bien plus efficace pour le tireur. Mais là aussi, s'agissait-il d'entrainer le tireur à d'autres approches plus compliquées ?

Au niveau de l'avion utilisé, il s'agit d'un ultra léger motorisé (ULM) déjà connu dans ce conflit : il s'agit d'un A-22 Foxbat. Cet ULM avait fait grandement parlé de lui dans une attaque infructueuse contre l'usine de fabrication de drones Shahed russe. Pour ce faire, les Ukrainiens avaient transformé un A-22 Foxbat en un drone longue portée, capable d'effectuer les plus de 1 100 kilomètres séparant l'usine en question des premières lignes de front. La deuxième partie de la vidéo montre d'ailleurs deux A-22 ; un gris avec un filet de camouflage et un bleu, probablement celui utilisé pendant la séance de tir. À voir si les Foxbat seront utilisés pour les interceptions réelles ou uniquement pour l'entrainement des futurs tireurs et pilotes ? De nombreux ULM et avions légers peuvent être utilisés dans cette optique, mais ils doivent respecter deux conditions impératives : une capacité d'emporter un pilote et un tireur en tandem (côte à côte comme sur l'A-22 ou l'un derrière l'autre, comme sur le Yak-52) ainsi qu'une faible vitesse de décrochage, les drones à abattre n'étant pas rapide et l'approche idéale étant de les suivre à une vitesse plus ou moins équivalente.

Enfin, cette protection anti-drone n'est que partielle ; un Yak-52 ou un A-22 ne peut se permettre de voler à portée des systèmes antiaériens russes et donc, aucun vol n'est effectué sur la ligne de front. Au niveau des cibles, seuls les drones d'observations sont visés, ceux-ci volant tout de même à une vitesse correcte pour une interception air-air et sont les seuls à s'éloigner de la ligne de front pour permettre une interception par un avion léger.

Marques de victoires confirmant à minima 8 drones d'observations Zala et Orlan russes abattus par un Yak-52 ukrainien.
Marques de victoires confirmant à minima 8 drones d'observations Zala et Orlan russes abattus par un Yak-52 ukrainien. © Open sources (@bayraktar_1love)
Marques de victoires confirmant à minima 8 drones d'observations Zala et Orlan russes abattus par un Yak-52 ukrainien.
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08/07/2024 16:15
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L'Ukraine entraine des tireurs pour détruire des drones russes depuis les airs

Alors que l’Ukraine semble utiliser des avions légers pour détruire, à l’aide d’un tireur, des drones d’observation russes, une nouvelle vidéo permet de montrer un entrainement d’un futur tireur et peut-être d’un futur pilote formés à ce genre d’interception. Si la technique date de la Première Guerre mondiale et est peu précise, elle permet d’assurer une certaine défense anti-drone légère sur les arrières des Forces ukrainiennes.

L'Ukraine entraine des tireurs pour détruire des drones russes depuis les airs
L'Ukraine entraine des tireurs pour détruire des drones russes depuis les airs

Une technique d'interception très ancienne

Depuis avril 2024, des images d'avions monomoteurs Yak-52 ciblant des drones russes étaient publiées sur les réseaux sociaux. Comme expliqué en détail dans cet article, une organisation civile utilise plusieurs Yak-52 pour suivre détruire, à l'aide d'un tireur situé en place arrière, des drones d'observation russes. Cette utilisation d'un tireur, depuis un appareil lent et non armé pour abattre un autre objet volant fait directement pensé aux premiers combat de la Première Guerre mondiale : les avions n'étaient pas armés, en dehors d'armes de poing utilisées par le pilote ou un autre membre de l'équipage. Cependant, l'utilisation d'appareils lents offre une possibilité de destruction de drones d'observation russes volant en profondeur du dispositif ukrainien. Ils ne nécessitent pas le décollage d'un avion ou hélicoptère de combat et présente une solution à bas coût.

Entrainement en cours

Cette technique d'interception est prise très au sérieux au sein des Forces armées ukrainiennes. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux ce 7 juillet permet d'ailleurs de confirmer que des entrainements sont organisés pour les tireurs.

La vidéo montre d'ailleurs la complexité du tir manuel en air-air d'une arme ; la vidéo commence par une série de tirs non-réussis. Un deuxième passage, plus lointain mais à altitude équivalent au drone est alors effectué mais est à nouveau infructueux. Le troisième passage est le bon, le pilote a d'ailleurs fortement réduit sa vitesse, tentant de suivre le drone sur une trajectoire parallèle. Cette approche permet alors d'aider le tireur à toucher sa cible bien plus facilement. Les deux premières approches posent également question ; est-ce qu'il s'agit d'un entrainement uniquement pour le tireur ou est-ce que le pilote s'entraine également ? Une chose est sûre, la troisième approche, comparée aux deux premières, était bien plus efficace pour le tireur. Mais là aussi, s'agissait-il d'entrainer le tireur à d'autres approches plus compliquées ?

Au niveau de l'avion utilisé, il s'agit d'un ultra léger motorisé (ULM) déjà connu dans ce conflit : il s'agit d'un A-22 Foxbat. Cet ULM avait fait grandement parlé de lui dans une attaque infructueuse contre l'usine de fabrication de drones Shahed russe. Pour ce faire, les Ukrainiens avaient transformé un A-22 Foxbat en un drone longue portée, capable d'effectuer les plus de 1 100 kilomètres séparant l'usine en question des premières lignes de front. La deuxième partie de la vidéo montre d'ailleurs deux A-22 ; un gris avec un filet de camouflage et un bleu, probablement celui utilisé pendant la séance de tir. À voir si les Foxbat seront utilisés pour les interceptions réelles ou uniquement pour l'entrainement des futurs tireurs et pilotes ? De nombreux ULM et avions légers peuvent être utilisés dans cette optique, mais ils doivent respecter deux conditions impératives : une capacité d'emporter un pilote et un tireur en tandem (côte à côte comme sur l'A-22 ou l'un derrière l'autre, comme sur le Yak-52) ainsi qu'une faible vitesse de décrochage, les drones à abattre n'étant pas rapide et l'approche idéale étant de les suivre à une vitesse plus ou moins équivalente.

Enfin, cette protection anti-drone n'est que partielle ; un Yak-52 ou un A-22 ne peut se permettre de voler à portée des systèmes antiaériens russes et donc, aucun vol n'est effectué sur la ligne de front. Au niveau des cibles, seuls les drones d'observations sont visés, ceux-ci volant tout de même à une vitesse correcte pour une interception air-air et sont les seuls à s'éloigner de la ligne de front pour permettre une interception par un avion léger.

Marques de victoires confirmant à minima 8 drones d'observations Zala et Orlan russes abattus par un Yak-52 ukrainien.
Marques de victoires confirmant à minima 8 drones d'observations Zala et Orlan russes abattus par un Yak-52 ukrainien. © Open sources (@bayraktar_1love)
Marques de victoires confirmant à minima 8 drones d'observations Zala et Orlan russes abattus par un Yak-52 ukrainien.


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