En permettant une transparence du champ de bataille mais aussi des zones arrière, les drones d'observation permettent aux drones suicides ou à l’artillerie longue portée d’effectuer des frappes en profondeur du dispositif. Afin de lutter contre cette menace, des pilotes civils ukrainiens utilisent des avions Yak-52, avec un tireur en place arrière, pour abattre les drones d’observation russes.
Depuis avril 2024, plusieurs vidéos d'avions monomoteurs Yak-52 ukrainiens ont été publiées sur les différents réseaux sociaux. La majorité de ces vidéos montrent ces quelques avions biplaces en train de tourner autour d'un drone russe... et pour cause, ces appareils sont utilisés en tant que chasseur de drone !
Si ce type d'appareil, pensé pour l'entrainement primaire, n'est pas armé, une image publiée le 25 juin montre que l'un de ces Yak ukrainien a déjà abattu 2 drones de reconnaissance Zala 421-61EM et 6 drones de reconnaissance Orlan-10 ou Orlan-30. Deux autres marquages sont également visibles : il s'agit d'un drone Mohajer-6 et d'un Orlan-10/-30. Il est fort probable que l'équipage a eu l'occasion de voir une collision aviaire et un impact de foudre, responsable respectivement de la perte d'un Mohajer-6 et d'un Orlan-10/-30.
Comme décrit dans de nombreux articles, les drones de reconnaissance en Ukraine permettent d'augmenter la transparence du champ de bataille, y compris sur les arrières de l'ennemi. La menace du drone suicide/FPV/munition rôdeuse/... est très connue suite au nombre important de vidéos publiées sur les différents réseaux sociaux. Toutefois, ces différents drones ont été lancés vers une cible précédemment identifiée par un drone de reconnaissance. C'est ainsi que la Patrouille Civile Aérienne ukrainienne, une organisation civile composées de pilotes privés, a décidé d'utiliser à minima deux Yak-52 pour chasser ces drones de reconnaissance : une fois un drone repéré, le pilote cercle autour du drone ou sous celui-ci, permettant au tireur, en place arrière du Yak-52, de cibler le drone à l'aide d'une arme légère.
Cette technique d'interception est primaire et même très ancienne : c'est le retour des combats aériens monoplans de la Première Guerre mondiale ! Au tout début de la guerre, les mitrailleuses ne sont pas encore synchronisées avec l'hélice des avions. C'est ainsi que les premiers combat aériens sont effectués par des biplans ou monoplans "non-armés" mais avec une arme de poing ou une carabine utilisée par le pilote ou par un second membre d'équipage. Ce début des combats aériens est notamment visible au musée néo-zélandais Omaka Aviation Heritage Centre, où l'un des deux membres d'équipage d'un Etrich Taube allemand tente d'abattre un appareil allié... à l'aide d'une simple carabine (image ci-dessous).
Certains comparent ces Yak-52 "anti-drone" avec l'avion de chasse Boulton Paul Defiant de la Royal Air Force au début de la Seconde Guerre mondiale. S'il s'agit bien d'un monomoteur monoplan, ce dernier utilisait quatre mitrailleuses légères placées dans une tourelle juste derrière le pilote et maniées par un tireur. Cependant, comme expliqué précédemment, le tireur du Yak-52 ne dispose d'aucune tourelle ou autre support et doit manier lui-même une arme légère. D'ailleurs, celle-ci n'est pas encore clairement identifiée : mitraillette, mitrailleuse légère, shotgun,...
Si la technique d'interception semble primitive, c'est tout le contraire en ce qui concerne le choix de l'avion. Il s'agit d'un moyen air-air disponible et non utilisé par les Forces aériennes ukrainiennes. C'est aussi un avion au faible coût à l'heure de vol et un appareil capable de voler à faible vitesse et donc, de suivre les différents drones à intercepter.
À noter cependant que cette "terreur" des drones russes ne peut voler que dans certaines zones : il est impensable d'avoir un Yak-52 voler sur ou proche de la ligne de front. L'avion ne vole avec aucun radar, système de guerre électronique ou encore système d'autoprotection. Il est donc une cible aisée pour des missiles antiaériens mais aussi une simple mitrailleuse lourde ou un canon à tir rapide. C'est d'ailleurs pour cette raison que les drones de reconnaissance sont spécifiquement ciblés par les Yak-52 ukrainiens ; ils ciblent les drones russes volant en profondeur du dispositif ukrainien.
Enfin, de manière générale, la militarisation de ces quelques Yak-52 démontre une certaine résilience civile au conflit en cours. Cependant, avec une restriction d'utilisation sur les arrières ukrainiens, ces avions n'auront pas un effet important sur la ligne de front... bien que, détruire ces drones de reconnaissance pourrait permettre de sauvegarder un point de ravitaillement pour l'artillerie, un regroupement de forces ou encore un poste de commandement d'une frappe longue portée russe et donc, d'éviter un effet négatif sur les forces ukrainiennes au combat dans la zone.
Caractéristiques techniques
Taille : 9,3 mètres d'envergure, 7,75 mètres de long et 2,7 mètres de haut
Masse : 1,01 tonne (à vide), 1,31 tonnes (max au décollage)
Vitesse : 285 km/h (max)
Distance franchissable : 550 kilomètres
Armement : dans ce cas-ci, aucun (fixe), mitrailleuse/mitraillette/shotgun utilisé par le tireur
Équipage : 2 (dans ce cas-ci, un pilote et un tireur)
Premier vol : 1976
En permettant une transparence du champ de bataille mais aussi des zones arrière, les drones d'observation permettent aux drones suicides ou à l’artillerie longue portée d’effectuer des frappes en profondeur du dispositif. Afin de lutter contre cette menace, des pilotes civils ukrainiens utilisent des avions Yak-52, avec un tireur en place arrière, pour abattre les drones d’observation russes.
Depuis avril 2024, plusieurs vidéos d'avions monomoteurs Yak-52 ukrainiens ont été publiées sur les différents réseaux sociaux. La majorité de ces vidéos montrent ces quelques avions biplaces en train de tourner autour d'un drone russe... et pour cause, ces appareils sont utilisés en tant que chasseur de drone !
Si ce type d'appareil, pensé pour l'entrainement primaire, n'est pas armé, une image publiée le 25 juin montre que l'un de ces Yak ukrainien a déjà abattu 2 drones de reconnaissance Zala 421-61EM et 6 drones de reconnaissance Orlan-10 ou Orlan-30. Deux autres marquages sont également visibles : il s'agit d'un drone Mohajer-6 et d'un Orlan-10/-30. Il est fort probable que l'équipage a eu l'occasion de voir une collision aviaire et un impact de foudre, responsable respectivement de la perte d'un Mohajer-6 et d'un Orlan-10/-30.
Comme décrit dans de nombreux articles, les drones de reconnaissance en Ukraine permettent d'augmenter la transparence du champ de bataille, y compris sur les arrières de l'ennemi. La menace du drone suicide/FPV/munition rôdeuse/... est très connue suite au nombre important de vidéos publiées sur les différents réseaux sociaux. Toutefois, ces différents drones ont été lancés vers une cible précédemment identifiée par un drone de reconnaissance. C'est ainsi que la Patrouille Civile Aérienne ukrainienne, une organisation civile composées de pilotes privés, a décidé d'utiliser à minima deux Yak-52 pour chasser ces drones de reconnaissance : une fois un drone repéré, le pilote cercle autour du drone ou sous celui-ci, permettant au tireur, en place arrière du Yak-52, de cibler le drone à l'aide d'une arme légère.
Cette technique d'interception est primaire et même très ancienne : c'est le retour des combats aériens monoplans de la Première Guerre mondiale ! Au tout début de la guerre, les mitrailleuses ne sont pas encore synchronisées avec l'hélice des avions. C'est ainsi que les premiers combat aériens sont effectués par des biplans ou monoplans "non-armés" mais avec une arme de poing ou une carabine utilisée par le pilote ou par un second membre d'équipage. Ce début des combats aériens est notamment visible au musée néo-zélandais Omaka Aviation Heritage Centre, où l'un des deux membres d'équipage d'un Etrich Taube allemand tente d'abattre un appareil allié... à l'aide d'une simple carabine (image ci-dessous).
Certains comparent ces Yak-52 "anti-drone" avec l'avion de chasse Boulton Paul Defiant de la Royal Air Force au début de la Seconde Guerre mondiale. S'il s'agit bien d'un monomoteur monoplan, ce dernier utilisait quatre mitrailleuses légères placées dans une tourelle juste derrière le pilote et maniées par un tireur. Cependant, comme expliqué précédemment, le tireur du Yak-52 ne dispose d'aucune tourelle ou autre support et doit manier lui-même une arme légère. D'ailleurs, celle-ci n'est pas encore clairement identifiée : mitraillette, mitrailleuse légère, shotgun,...
Si la technique d'interception semble primitive, c'est tout le contraire en ce qui concerne le choix de l'avion. Il s'agit d'un moyen air-air disponible et non utilisé par les Forces aériennes ukrainiennes. C'est aussi un avion au faible coût à l'heure de vol et un appareil capable de voler à faible vitesse et donc, de suivre les différents drones à intercepter.
À noter cependant que cette "terreur" des drones russes ne peut voler que dans certaines zones : il est impensable d'avoir un Yak-52 voler sur ou proche de la ligne de front. L'avion ne vole avec aucun radar, système de guerre électronique ou encore système d'autoprotection. Il est donc une cible aisée pour des missiles antiaériens mais aussi une simple mitrailleuse lourde ou un canon à tir rapide. C'est d'ailleurs pour cette raison que les drones de reconnaissance sont spécifiquement ciblés par les Yak-52 ukrainiens ; ils ciblent les drones russes volant en profondeur du dispositif ukrainien.
Enfin, de manière générale, la militarisation de ces quelques Yak-52 démontre une certaine résilience civile au conflit en cours. Cependant, avec une restriction d'utilisation sur les arrières ukrainiens, ces avions n'auront pas un effet important sur la ligne de front... bien que, détruire ces drones de reconnaissance pourrait permettre de sauvegarder un point de ravitaillement pour l'artillerie, un regroupement de forces ou encore un poste de commandement d'une frappe longue portée russe et donc, d'éviter un effet négatif sur les forces ukrainiennes au combat dans la zone.
Caractéristiques techniques
Taille : 9,3 mètres d'envergure, 7,75 mètres de long et 2,7 mètres de haut
Masse : 1,01 tonne (à vide), 1,31 tonnes (max au décollage)
Vitesse : 285 km/h (max)
Distance franchissable : 550 kilomètres
Armement : dans ce cas-ci, aucun (fixe), mitrailleuse/mitraillette/shotgun utilisé par le tireur
Équipage : 2 (dans ce cas-ci, un pilote et un tireur)
Premier vol : 1976
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