L'Alouette III quitte le service actif après 60 ans de bons et loyaux services au sein de la Marine nationale
L'Alouette III quitte le service actif après 60 ans de bons et loyaux services au sein de la Marine nationale
© @MarineNationale (Twitter)

publié le 10 décembre 2022 à 06:30

792 mots

L'Alouette III quitte le service actif après 60 ans de bons et loyaux services au sein de la Marine nationale

Après 60 ans de carrière et un nombre important de missions effectuées sur les mers et océans du globe, la Marine nationale a définitivement mis à la retraite ses derniers hélicoptères Alouette III. Leur départ sera comblé par des hélicoptères Dauphin loués et des H160 militarisés pour les missions SAR, jusqu'à l'arrivée des premiers H160M Guépard marine en 2029.


La fin de la "cacahuète"

Ce 9 décembre, la Marine nationale s'est officiellement séparée de ses derniers hélicoptères Alouette III lors d'une cérémonie d'Adieu aux armes. C'est une page qui se tourne pour l'Aéronautique navale car cet hélicoptère est entré en service en 1962, soit trois ans après sa première au Salon du Bourget. Cet hélicoptère accompagnera la plupart des bâtiments de la Marine nationale en opérations et sur les quatre coins du globe. Au total, ce sont près de 37 Alouette III qui auront volé sous la cocarde bleu-blanc-rouge ornée d'une ancre et ce, sous deux versions :

  • SA316B, avec une transmission renforcée, un rotor amélioré, permettant l'emport d'une charge utile plus importante.
  • SA319B, moteur adapté aux conditions de vol hot & high (haute altitude), meilleure consommation de carburant, radar météorologique ORB-32 situé dans le nez.

L'arrivée d'hélicoptère moderne comme les Lynx ou les Panther changent les missions des Alouette III mais sans les retirer du service. Ainsi, en soixante ans d'opérations, l'Alouette III aura effectué la presque totalité, voire la totalité des missions pour un hélicoptère de la Marine nationale :

Le fil ci-joint de la Marine nationale et du chef d'état-major de la Marine nationale permet de revoir quelques images de cet hélicoptère mythique.

Plus vieux que le Lynx !

Fait intéressant, les hélicoptères Lynx, chargés de reprendre les missions de lutte anti-sous-marine des Alouette III rentrent en service en 1979. Cet hélicoptère représentait alors un véritable bond technologique pour les équipages. Cependant, la Marine s'est également séparée de ses Lynx... mais deux ans avant le retrait des Alouette III : les Lynx ont été retiré du service actif en 2020 !

Un remplacement en deux étapes

Le stock de pièces détachées permettait à la poignée d'Alouette III (12 en service en 2021) d'encore effectuer des missions pour la Marine. Cependant, la fin du stock approchant et le coût de plus en élevé a obligé la Marine nationale a décidé en 2020 de se séparer des Alouette III pour 2022. Ce retrait a ouvert un trou capacitaire : l'Aéronavale avait estimé le besoin d'acquérir entre 12 et 17 hélicoptères Dauphin supplémentaires. Finalement, ce sont 12 Dauphin N3 qui seront loués auprès d'Heli-Union pour une durée de 10 ans. Avant d'entrer en service, ceux-ci seront bien évidemment militarisés (treuil, support d'armement, etc) par Heli-Union et une partie sous-traitée à DCI.

Ils seront aussi appuyés par 6 H160 commandés à Airbus Helicopters, Safran Helicopter et Babcock (pour la maintenance). Pour rappel, le H160 est la version civile du H160M Guepard. Ainsi, en plus d'assurer les missions SAR au sein de la Flottille 32F depuis l'aéroport de Cherbourg (Manche) et les bases de Lanvéoc-Poulmic (Finistère) et de Hyères (Var), ces H160 permettront aussi d'aider au développement du H160M. Le premier H160 a d'ailleurs été reçu le 22 septembre dernier. L'hélicoptère n'est encore opérationnel, ce dernier effectue une batterie d'essais pour confirmer ses capacités. Le 5 décembre, le H160 était à Hyères pour la phase d'expérimentation "secours maritime" (lien Twitter). Pour rappel, le premier des 49 H160M Guépard marine est attendu pour 2029.

Quelques infos techniques sur l'Alouette III

Comme décrit au début de cet article, l'Alouette III est un hélicoptère maritime multi-missions développé par Aérospatiale. Il emport un équipage de 3 personnes, divisés en 2 pilotes et 1 opérateur. Il peut voler à une altitude de 10.000 pieds (soit 3 kilomètres). Il faut noter que Daniel Bouchard et Didier Potelle, alors pilote pour Aérospatiale, ont posé un SA319B Alouette III sur le sommet du mont Kilimandjaro (19.341 pieds, soit 5,895 kilomètres d'altitude). Il est propulsé par une turbine Turbomeca Astazou XIV, de l'entreprise Turboméca, renommée Safran Helicopter Engines en 2016 (rachat par Safran de 50% des parts de Rolls-Royce en 2013). Les autres caractéristiques sont les suivantes :

  • 12,8 mètres de long
  • un rotor de 11 mètres de diamètre
  • 1,1 tonne à vide (hélicoptère léger)
  • 2h30 d'autonomie de vol ou 325 nautiques (601,9 kilomètres)

Il faut noter que les derniers appareils en service ont effectué un dernier vol au-dessus de la base. A côté des SA-316B se trouvait également le dernier SA-319B Alouette III, très reconnaissable par son radar de nez OMERA ORB-32. Cet exemplaire a d'ailleurs été décoré spécialement pour l'occasion (voir l'image de couverture de l'article).

Bye bye Alouette cacahuète !
Bye bye Alouette cacahuète ! © @MarineNationale (Twitter)
Bye bye Alouette cacahuète !
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10/12/2022 06:30
792 mots

L'Alouette III quitte le service actif après 60 ans de bons et loyaux services au sein de la Marine nationale

Après 60 ans de carrière et un nombre important de missions effectuées sur les mers et océans du globe, la Marine nationale a définitivement mis à la retraite ses derniers hélicoptères Alouette III. Leur départ sera comblé par des hélicoptères Dauphin loués et des H160 militarisés pour les missions SAR, jusqu'à l'arrivée des premiers H160M Guépard marine en 2029.

L'Alouette III quitte le service actif après 60 ans de bons et loyaux services au sein de la Marine nationale
L'Alouette III quitte le service actif après 60 ans de bons et loyaux services au sein de la Marine nationale

La fin de la "cacahuète"

Ce 9 décembre, la Marine nationale s'est officiellement séparée de ses derniers hélicoptères Alouette III lors d'une cérémonie d'Adieu aux armes. C'est une page qui se tourne pour l'Aéronautique navale car cet hélicoptère est entré en service en 1962, soit trois ans après sa première au Salon du Bourget. Cet hélicoptère accompagnera la plupart des bâtiments de la Marine nationale en opérations et sur les quatre coins du globe. Au total, ce sont près de 37 Alouette III qui auront volé sous la cocarde bleu-blanc-rouge ornée d'une ancre et ce, sous deux versions :

  • SA316B, avec une transmission renforcée, un rotor amélioré, permettant l'emport d'une charge utile plus importante.
  • SA319B, moteur adapté aux conditions de vol hot & high (haute altitude), meilleure consommation de carburant, radar météorologique ORB-32 situé dans le nez.

L'arrivée d'hélicoptère moderne comme les Lynx ou les Panther changent les missions des Alouette III mais sans les retirer du service. Ainsi, en soixante ans d'opérations, l'Alouette III aura effectué la presque totalité, voire la totalité des missions pour un hélicoptère de la Marine nationale :

Le fil ci-joint de la Marine nationale et du chef d'état-major de la Marine nationale permet de revoir quelques images de cet hélicoptère mythique.

Plus vieux que le Lynx !

Fait intéressant, les hélicoptères Lynx, chargés de reprendre les missions de lutte anti-sous-marine des Alouette III rentrent en service en 1979. Cet hélicoptère représentait alors un véritable bond technologique pour les équipages. Cependant, la Marine s'est également séparée de ses Lynx... mais deux ans avant le retrait des Alouette III : les Lynx ont été retiré du service actif en 2020 !

Un remplacement en deux étapes

Le stock de pièces détachées permettait à la poignée d'Alouette III (12 en service en 2021) d'encore effectuer des missions pour la Marine. Cependant, la fin du stock approchant et le coût de plus en élevé a obligé la Marine nationale a décidé en 2020 de se séparer des Alouette III pour 2022. Ce retrait a ouvert un trou capacitaire : l'Aéronavale avait estimé le besoin d'acquérir entre 12 et 17 hélicoptères Dauphin supplémentaires. Finalement, ce sont 12 Dauphin N3 qui seront loués auprès d'Heli-Union pour une durée de 10 ans. Avant d'entrer en service, ceux-ci seront bien évidemment militarisés (treuil, support d'armement, etc) par Heli-Union et une partie sous-traitée à DCI.

Ils seront aussi appuyés par 6 H160 commandés à Airbus Helicopters, Safran Helicopter et Babcock (pour la maintenance). Pour rappel, le H160 est la version civile du H160M Guepard. Ainsi, en plus d'assurer les missions SAR au sein de la Flottille 32F depuis l'aéroport de Cherbourg (Manche) et les bases de Lanvéoc-Poulmic (Finistère) et de Hyères (Var), ces H160 permettront aussi d'aider au développement du H160M. Le premier H160 a d'ailleurs été reçu le 22 septembre dernier. L'hélicoptère n'est encore opérationnel, ce dernier effectue une batterie d'essais pour confirmer ses capacités. Le 5 décembre, le H160 était à Hyères pour la phase d'expérimentation "secours maritime" (lien Twitter). Pour rappel, le premier des 49 H160M Guépard marine est attendu pour 2029.

Quelques infos techniques sur l'Alouette III

Comme décrit au début de cet article, l'Alouette III est un hélicoptère maritime multi-missions développé par Aérospatiale. Il emport un équipage de 3 personnes, divisés en 2 pilotes et 1 opérateur. Il peut voler à une altitude de 10.000 pieds (soit 3 kilomètres). Il faut noter que Daniel Bouchard et Didier Potelle, alors pilote pour Aérospatiale, ont posé un SA319B Alouette III sur le sommet du mont Kilimandjaro (19.341 pieds, soit 5,895 kilomètres d'altitude). Il est propulsé par une turbine Turbomeca Astazou XIV, de l'entreprise Turboméca, renommée Safran Helicopter Engines en 2016 (rachat par Safran de 50% des parts de Rolls-Royce en 2013). Les autres caractéristiques sont les suivantes :

  • 12,8 mètres de long
  • un rotor de 11 mètres de diamètre
  • 1,1 tonne à vide (hélicoptère léger)
  • 2h30 d'autonomie de vol ou 325 nautiques (601,9 kilomètres)

Il faut noter que les derniers appareils en service ont effectué un dernier vol au-dessus de la base. A côté des SA-316B se trouvait également le dernier SA-319B Alouette III, très reconnaissable par son radar de nez OMERA ORB-32. Cet exemplaire a d'ailleurs été décoré spécialement pour l'occasion (voir l'image de couverture de l'article).

Bye bye Alouette cacahuète !
Bye bye Alouette cacahuète ! © @MarineNationale (Twitter)
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