Le Royaume-Uni vient de dévoiler un tout nouveau système antiaérien courte portée. Dénommé Gravehawk, il a été co-financé avec le Danemark au profit de l’Ukraine. Il présente deux avantages, l’utilisation de missiles R-73, disponibles en nombre et se présente sous la forme d’un conteneur aux standards ISO, assurant une grande flexibilité pour son transport.
Le 12 février, Forces News publiait un article sur un tout nouveau système antiaérien : le Gravehawk. Celui-ci est assez spécifique car il n'est pas destiné aux Forces armées britanniques mais bel et bien ukrainiennes. Développé et produit au Royaume-Uni et co-financé avec le Danemark, ce système semi-mobile prend la forme d'un conteneur ISO standard. Le conteneur dispose d'une ouverture et, à l'intérieur, d'un double lance-missiles R-73 (AA-11 Archer). Ce missile, pensé et produit sur la fin de la guerre froide par l'Union soviétique, était au départ un missile air-air courte portée (32 kilomètres de portée, Mach 2.5). Toutefois, ce dernier est disponible en grand nombre en Ukraine et a donc vu une nouvelle optique d'emploi : une utilisation en sol-air. Le système est également équipé d'une caméra électro-optique avec une vue infrarouge, située au-dessus du conteneur. Elle permet d'envoyer les informations nécessaires pour que le capteur infrarouge du missile puisse chercher avec précision la cible dans une zone spécifique. À voir si une liaison de donnée permet de lier le système à un poste de commandement des défenses aériennes de la région ou encore à un radar, afin d'offrir une capacité de détection au-delà de la portée de la caméra du conteneur.
D'ailleurs, cette caméra ressemble à la caméra d'un système similaire et d'origine anglaise : le "HMT ASRAAM". Ce système 100 % britannique combine le véhicule tout terrain Supact High Mobility Transporter (HMT) 6x6 avec un lanceur double de missiles air-air courte portée AIM-132 ASRAAM. Le HMT ASRAAM était soudainement apparu en Ukraine le 4 août 2023 et des vidéos ont permis de confirmer que le système était opérationnel au sein des Forces armées ukrainiennes. Enfin, le contrôle n'est pas assuré par un autre véhicule mais tout simplement une petite mallette équipée d'un écran (flux vidéo de la caméra) et d'une manette.
Au total, 7,19 millions d'euros ont été nécessaires à la Taskforce Kindred pour développer le système et ce, en moins de 18 mois. Pour rappel, cette task force a pour objectif la gestion et l'envoi en Ukraine des systèmes d'armes et équipements militaires britanniques. Toutefois, il n'est pas possible de nommer les industriels engagés dans le Gravehawk, cette donnée étant classifiée. D'après le gouvernement britannique, deux prototypes du Gravehawk ont été testés en Ukraine en septembre 2024 et 15 systèmes seront livrés dans le courant de cette année fiscale. Il permettra d'intercepter des missiles de croisière, des avions, des hélicoptères ou encore des drones suicides de grande taille (type Shahed). Le conteneur sera livré avec un camion Leyland DAF porte-conteneur tout-terrain (8x8) mais pourra bien évidemment être déplacé en Ukraine par d'autres camions pouvant transporter des conteneurs aux standards ISO mais aussi être placé sur un navire ou encore un train.
Ce n'est pas la première utilisation détournée du R-73 par l'Ukraine. Le 18 mai 2024, un système antiaérien mobile courte portée OSA (SA-8 Gecko) ukrainien était photographié avec deux missiles R-73, remplaçant ainsi les missiles conteneurisés 9M33, normalement utilisés pour ce système. Mais l'OSA n'est pas le seul système concerné car le drone de surface (USV) Magura V5 comprend aussi, depuis le 6 mai 2024, une variante équipée de deux missiles R-73. D'ailleurs, une vidéo publiée le 31 décembre 2024 a permis de confirmer cette combinaison USV-Missile, l'un de ces USV modifiés ayant réussi à abattre un hélicoptère de transport moyen Mi-8 (Hip) russe au-dessus de la mer Noire via le tir d'un R-73.
L'utilisation de missiles air-air dans une optique air-sol n'est pas récente. Ce fut par exemple le cas aux États-Unis dans les années 60 où un blindé de transport de troupe M113 fut modifié avec un lanceur quadruple de missiles air-air courte portée AIM-9 Sidewinder. Dénommé MIM-72 Chaparral, le système a été produit en série, utilisé par l'US Army mais aussi vendu à l'étranger dans de nombreux pays. Plus récent, le National Advanced Surface-to-Air Missile System ou NASAMS, développé et produit par Kongsberg et Raytheon offre une capacité de tir de 6 missiles par lanceurs ainsi que trois missiles différents : le Sidewinder, l'AIM-120 AMRAAM et l'AIM-120 AMRAAM-ER. Les deux premiers sont des missiles air-air alors que le troisième a été spécialement développé au profit des NASAMS.
Au final, l'avantage de ces systèmes antiaériens se retrouve dans la logistique. Alors qu'un missile a été développé pour une utilisation air-air, celui-ci, sans la moindre modification, peut aussi être utilisé dans une optique sol-air. C'est aussi une réduction des coûts de développement des systèmes antiaériens car les industriels ne doivent pas développer un intercepteur, un missile combat proven étant déjà disponible.
Le Royaume-Uni vient de dévoiler un tout nouveau système antiaérien courte portée. Dénommé Gravehawk, il a été co-financé avec le Danemark au profit de l’Ukraine. Il présente deux avantages, l’utilisation de missiles R-73, disponibles en nombre et se présente sous la forme d’un conteneur aux standards ISO, assurant une grande flexibilité pour son transport.
Le 12 février, Forces News publiait un article sur un tout nouveau système antiaérien : le Gravehawk. Celui-ci est assez spécifique car il n'est pas destiné aux Forces armées britanniques mais bel et bien ukrainiennes. Développé et produit au Royaume-Uni et co-financé avec le Danemark, ce système semi-mobile prend la forme d'un conteneur ISO standard. Le conteneur dispose d'une ouverture et, à l'intérieur, d'un double lance-missiles R-73 (AA-11 Archer). Ce missile, pensé et produit sur la fin de la guerre froide par l'Union soviétique, était au départ un missile air-air courte portée (32 kilomètres de portée, Mach 2.5). Toutefois, ce dernier est disponible en grand nombre en Ukraine et a donc vu une nouvelle optique d'emploi : une utilisation en sol-air. Le système est également équipé d'une caméra électro-optique avec une vue infrarouge, située au-dessus du conteneur. Elle permet d'envoyer les informations nécessaires pour que le capteur infrarouge du missile puisse chercher avec précision la cible dans une zone spécifique. À voir si une liaison de donnée permet de lier le système à un poste de commandement des défenses aériennes de la région ou encore à un radar, afin d'offrir une capacité de détection au-delà de la portée de la caméra du conteneur.
D'ailleurs, cette caméra ressemble à la caméra d'un système similaire et d'origine anglaise : le "HMT ASRAAM". Ce système 100 % britannique combine le véhicule tout terrain Supact High Mobility Transporter (HMT) 6x6 avec un lanceur double de missiles air-air courte portée AIM-132 ASRAAM. Le HMT ASRAAM était soudainement apparu en Ukraine le 4 août 2023 et des vidéos ont permis de confirmer que le système était opérationnel au sein des Forces armées ukrainiennes. Enfin, le contrôle n'est pas assuré par un autre véhicule mais tout simplement une petite mallette équipée d'un écran (flux vidéo de la caméra) et d'une manette.
Au total, 7,19 millions d'euros ont été nécessaires à la Taskforce Kindred pour développer le système et ce, en moins de 18 mois. Pour rappel, cette task force a pour objectif la gestion et l'envoi en Ukraine des systèmes d'armes et équipements militaires britanniques. Toutefois, il n'est pas possible de nommer les industriels engagés dans le Gravehawk, cette donnée étant classifiée. D'après le gouvernement britannique, deux prototypes du Gravehawk ont été testés en Ukraine en septembre 2024 et 15 systèmes seront livrés dans le courant de cette année fiscale. Il permettra d'intercepter des missiles de croisière, des avions, des hélicoptères ou encore des drones suicides de grande taille (type Shahed). Le conteneur sera livré avec un camion Leyland DAF porte-conteneur tout-terrain (8x8) mais pourra bien évidemment être déplacé en Ukraine par d'autres camions pouvant transporter des conteneurs aux standards ISO mais aussi être placé sur un navire ou encore un train.
Ce n'est pas la première utilisation détournée du R-73 par l'Ukraine. Le 18 mai 2024, un système antiaérien mobile courte portée OSA (SA-8 Gecko) ukrainien était photographié avec deux missiles R-73, remplaçant ainsi les missiles conteneurisés 9M33, normalement utilisés pour ce système. Mais l'OSA n'est pas le seul système concerné car le drone de surface (USV) Magura V5 comprend aussi, depuis le 6 mai 2024, une variante équipée de deux missiles R-73. D'ailleurs, une vidéo publiée le 31 décembre 2024 a permis de confirmer cette combinaison USV-Missile, l'un de ces USV modifiés ayant réussi à abattre un hélicoptère de transport moyen Mi-8 (Hip) russe au-dessus de la mer Noire via le tir d'un R-73.
L'utilisation de missiles air-air dans une optique air-sol n'est pas récente. Ce fut par exemple le cas aux États-Unis dans les années 60 où un blindé de transport de troupe M113 fut modifié avec un lanceur quadruple de missiles air-air courte portée AIM-9 Sidewinder. Dénommé MIM-72 Chaparral, le système a été produit en série, utilisé par l'US Army mais aussi vendu à l'étranger dans de nombreux pays. Plus récent, le National Advanced Surface-to-Air Missile System ou NASAMS, développé et produit par Kongsberg et Raytheon offre une capacité de tir de 6 missiles par lanceurs ainsi que trois missiles différents : le Sidewinder, l'AIM-120 AMRAAM et l'AIM-120 AMRAAM-ER. Les deux premiers sont des missiles air-air alors que le troisième a été spécialement développé au profit des NASAMS.
Au final, l'avantage de ces systèmes antiaériens se retrouve dans la logistique. Alors qu'un missile a été développé pour une utilisation air-air, celui-ci, sans la moindre modification, peut aussi être utilisé dans une optique sol-air. C'est aussi une réduction des coûts de développement des systèmes antiaériens car les industriels ne doivent pas développer un intercepteur, un missile combat proven étant déjà disponible.
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