A l'heure où la Région Nouvelle-Aquitaine enchaîne les inaugurations de nouvelles chaines de production, son président, Alain Rousset, fait le point sur les enjeux majeurs de développement d'un territoire qui figure aujourd'hui au rang de première région aéronautique de défense.
La Région Nouvelle-Aquitaine connait depuis plusieurs années déjà une accélération du développement de son industrie aéronautique. A quoi attribuez-vous cette tendance de fond ?
De longue date, la filière aéronautique et spatiale est une filière clé pour développement économique de la Nouvelle-Aquitaine. Nous sommes aujourd’hui la troisième région aérospatiale française avec plus de 550 entreprises, générant 40 000 emplois industriels directs. Historiquement, leur activité étant souvent duale (à 45%), avec une partie liée à la défense, nos entreprises sont plus discrètes dans leur communication. La Nouvelle-Aquitaine est la première région aéronautique de défense. Un marché, qui est un véritable levier de croissance et d’innovation pour nos sociétés. D’autant plus, que la Région a mis en place ces dernières années un partenariat stratégique avec la Direction Générale de l’Armement (DGA), élargi avec l’Agence d’Innovation Défense (AID). Tout ceci nous confère un écosystème riche, plus diversifié qu’en Occitanie.
C’est le fruit d’une politique volontariste de soutien à la filière en matière d’innovation, de formation, mais aussi de prise en compte des grands enjeux environnementaux et numérique. Avec un montant d’aides de 25 M€/an, notamment en matière d’innovation, premier champ d’intervention (15 M€/an). Ce qui a permis de renforcer en Nouvelle-Aquitaine la présence des grands acteurs historiques (SAFRAN, THALES, DASSAULT, ARIANEGROUP…) et de structurer une supply chain de qualité. Tout en faisant émerger de nouveaux acteurs autour de la mobilité aérienne légère décarbonée (VOLTAERO, ELIXIR AIRCRAFT).
Un riche écosystème, qui peut s’appuyer, pour grandir, sur des acteurs de la recherche et de la formation d’excellence : Aerocampus, ENSMA, ESTIA, EVERING, NAASC, LABRI, XLIM, INRIA, IMS… Mais aussi des plateformes technologiques et CRT (CompositAdour, Turbolab, CANOE, CATIE...), des structures d’accompagnement de haut niveau (pôles de compétitivité tels que le pôle Aerospace Valley, technopoles comme Bordeaux Technowest, plateformes de transfert technologique...). Sans oublier des moyens d’essais, sites militaires, précieux pour le développement et le déploiement de l’aérospatiale de demain. Autant d’atouts, qui nous confèrent une belle attractivité dans le secteur.
Quelles sont les ambitions portées par la feuille de route Maryse Bastié ?
L’ambition du nouveau Plan Maryse Bastié est de construire en Nouvelle-Aquitaine le ciel et l’espace de demain avec une filière régionale compétitive, innovante, décarbonée et durable. De l’usine à l’usage. Autour de trois priorités : un accompagnement adapté au plus près des entreprises ASD ; une offre de moyens de la recherche à l’industrialisation pour le développement des compétences et solutions pour demain ; un soutien pour attirer, orienter et former les talents pour répondre aux enjeux de recrutement et nouveaux métiers.
Concrètement, c’est aider les sous-traitants à accélérer leurs transitions environnementale, énergétique et numérique nécessaires pour maintenir leur compétitivité ; accompagner les nouveaux entrants en s’adaptant à leurs spécificités de besoins de financement, de certification et d’industrialisation ; développer les nouvelles chaines de valeurs au service de la décarbonation e la filière… C’est aussi rendre accessible la filière ASD au plus grand nombre en sensibilisant les jeunes et les enseignants sur cette filière, qui offre une grande variété de métiers, afin de remédier au déficit d’image du secteur (via la féminisation des métiers, l’industrie durable...). Et, accompagner les entreprises en matière de recrutement, de maintien et de transmission de leur savoir-faire, de marque employeur, de RSE, bien-être au travail...
Aujourd’hui, l’enjeu majeur est d’aider notre supply chain, nos PME à faire face au double défi de l’augmentation des cadences et de l’adaptation aux défis environnementaux, énergétiques ou encore numériques. En préservant leur compétitivité. En parallèle, pour répondre aux objectifs de décarbonation, la filière doit changer de paradigme, repenser la façon de produire (cycle de vie, recyclage, approvisionnement plus local...) et construire de nouvelles chaînes de valeur. Ainsi, le déploiement des nouvelles sources d’énergie (carburants alternatifs, H2) doit se faire en travaillant de la production verte et locale d’énergie jusqu’à la logistique et l’avitaillement des aéronefs dans les aéroports.
La Nouvelle-Aquitaine est un territoire historique de l’aéronautique et bénéficie d’un maillage unique d’aérodromes et aéroports couvrant l’ensemble de la région. Notre ambition est d’en profiter pour les mettre au service du développement de la mobilité aérienne légère et décarbonée et durable : stockage de l’énergie, hybridation, nouveaux systèmes de propulsion, matériaux hautes performances...
Vous êtes une Région en vue dans le domaine de la transition écologique. Quelles nouvelles actions comptez-vous mettre en œuvre pour consolider ce qui apparaît être comme un nouveau pôle de compétences ?
La Région mène depuis plusieurs années une politique volontariste pour la transformation des entreprises et réduire les impacts environnementaux. Nous avons adopté dès 2019 une feuille de route dédiée, Néo Terra.
Dans le même sens, la Région a défini son Schéma Régional de Développement Economique d’Innovation et d’Internationalisation (SRDEII 2022-2028) avec l’ambition de faire de la Nouvelle-Aquitaine la première Région écoresponsable de France en 2030. Cette ambition se décline autour de 3 priorités : accélérer les transitions au service de la compétitivité économique et de l’emploi, renforcer notre souveraineté par l’innovation responsable et placer l’humain et l’équilibre des territoires au cœur du développement.
Le plan Maryse Bastié illustre cette stratégie pour construire sur le territoire une filière décarbonée et durable répondant à la fois aux enjeux de transitions nécessaires des acteurs, tout en renforçant leur compétitivité et capacité d’innovation, via notamment des programmes comme l’Usine du futur. Dans la région, nous avons l’écosystème pour devenir le champion de l’avion vert (présence de grands groupes Dassault, Thales, ArianeGroup…, de belles PME technos : Akira technologies à Bayonne…, d’excellents labos de recherche, Pprime, ICMCB… et de grands projets comme celui d’Elyse Energy sur le bassin de Lacq : 1 milliard d’euros pour l’usine de biokérosène, un écosystème très riche sur les batteries). D’ailleurs, sur les 9 premiers lauréats de l’appel à projets « Produire en France des aéronefs bas carbone », annoncé par Emmanuel Macron au Bourget, nous en avons 7 membres d’Aerospace Valley et deux dans la région : VoltAero à Rochefort, l’avion hybride électrique-hydrogène et Elixir Aircraft à La Rochelle, un biplace ultra-léger grâce à ses matériaux composites et avec une propulsion SAF.
La Région se développe également fortement dans le secteur spatial. Quels en sont les axes forts ?
Lorsqu’Ariane 6 a réussi son premier lancement depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane, le 9 juillet dernier, c’est aussi notre réussite. Sur la métropole bordelaise, nous avons trois sites, qui pèsent pour 40 % des effectifs français d’ArianeGroup : un au Haillan, spécialisé dans la production des tuyères indispensables à la propulsion du lanceur ; deux à Saint-Médard-en-Jalles où ont été développés les boosters latéraux du lanceur et où des équipes travaillent à la formulation du propergol. Le savoir-faire que nous avons acquis sur le propergol, les propulseurs, est lié à l’implantation au XVIIe siècle, en 1660 des moulins de la Poudrerie royale à Saint-Médard-en-Jalles. Il faut savoir que désormais la Nouvelle-Aquitaine est devenue la troisième région spatiale française après l’Île-de-France et l’Occitanie en termes d’emplois.
Sur ce vol Ariane6, il y avait aussi le démonstrateur de rentrée atmosphérique « SpaceCase », le premier projet accéléré au sein de Way4Space, centre régional dédié à l'innovation dans le domaine spatial, que nous avons créé entre la Région, la métropole et Thales, Dassault, ArianeGroup.... À bord également, lors de ce premier vol, il y avait aussi Nyx Bikini, le démonstrateur technologique de 60 centimètres de diamètre de The Exploration Company, l’une de nos pépites du New Space.
Sur le New Space, nous sommes très attractifs et avons attiré des pépites comme The Exploration Company qui mise sur le « cargo » spatial (Mérignac) ; HyPrSpace et ses modules à propulsion hybride solide-liquide (Le Haillan) ; I-Sea pour l’observation de zones littorales (Pessac), Agena Space, qui conçoit des micro-satellites légers, pour les domaines de la défense et de la sécurité. Ou Stellar (Bordeaux), qui développe une constellation de satellites pour garantir une connexion internet fiable aux véhicules, à destination du marché automobile.
Forte de la présence de centres techniques de la direction générale de l’armement, mais aussi de moyens de recherche d’excellence dans les laboratoires, la Nouvelle-Aquitaine est le territoire de la propulsion spatiale (solide) et reste celui des lanceurs (cf. annonce ESA sur pour l’étude nouveau lanceur). Les acteurs du New Space, en s’ouvrant à de la propulsion orbitale, apportent les nouvelles solutions et renforcent des compétences scientifiques autour de la propulsion liquide et la propulsion hybride. Une autre illustration forte concerne l’ouverture du site DGA Essais Missile aux essais du civil avec un premier succès pour HyPrSpace. Un site spécifique pour les essais civils est en cours de construction.
Au-delà de la partie propulsion, notamment grâce à la dynamique du centre d’inspiration Way4Space d’autres thématiques d’excellence se connectent avec la filière spatiale : robotique dans l’espace, l’électronique et les systèmes embarqués, photonique, santé...
Comment voyez-vous s’articuler à l’avenir votre partenariat avec la Région Occitanie au sein du cluster aéronautique Aerospace Valley ?
Nous partageons avec la Région Occitanie une forte histoire dans l’aérospatiale. Au sein d’Aerospace Valley, nous fédérons nos forces, ce qui a permis la constitution de ce pôle de compétitivité unique et de rang mondial. Nous nous y retrouvons dans le financement du pôle et sur des actions communes au service de nos entreprises.
Cela confère à nos filières régionales une belle visibilité vis-à-vis de l’Union européenne, des Etats-Unis et de la Chine, et ensemble nous adressons toute la chaîne de valeur sur les marchés civils et militaires.
Les chiffres témoignent de cette réussite. Aerospace Valley est un pôle de compétitivité performant notamment sur l’accompagnement de leurs adhérents vers l’innovation et les guichets de financement. Ne serait-ce que sur la période 2023- 2024, plus de 50 projets d’innovation ont été accompagnés et financés pour plus de 70 M€ à la fois au niveau régional, national et européen. Avec plus d’une centaine d’évènements, le pôle permet aussi aux acteurs de se rencontrer et de créer du lien pour construire des collaborations et penser demain une aviation décarbonée et compétitive.
A l'heure où la Région Nouvelle-Aquitaine enchaîne les inaugurations de nouvelles chaines de production, son président, Alain Rousset, fait le point sur les enjeux majeurs de développement d'un territoire qui figure aujourd'hui au rang de première région aéronautique de défense.
La Région Nouvelle-Aquitaine connait depuis plusieurs années déjà une accélération du développement de son industrie aéronautique. A quoi attribuez-vous cette tendance de fond ?
De longue date, la filière aéronautique et spatiale est une filière clé pour développement économique de la Nouvelle-Aquitaine. Nous sommes aujourd’hui la troisième région aérospatiale française avec plus de 550 entreprises, générant 40 000 emplois industriels directs. Historiquement, leur activité étant souvent duale (à 45%), avec une partie liée à la défense, nos entreprises sont plus discrètes dans leur communication. La Nouvelle-Aquitaine est la première région aéronautique de défense. Un marché, qui est un véritable levier de croissance et d’innovation pour nos sociétés. D’autant plus, que la Région a mis en place ces dernières années un partenariat stratégique avec la Direction Générale de l’Armement (DGA), élargi avec l’Agence d’Innovation Défense (AID). Tout ceci nous confère un écosystème riche, plus diversifié qu’en Occitanie.
C’est le fruit d’une politique volontariste de soutien à la filière en matière d’innovation, de formation, mais aussi de prise en compte des grands enjeux environnementaux et numérique. Avec un montant d’aides de 25 M€/an, notamment en matière d’innovation, premier champ d’intervention (15 M€/an). Ce qui a permis de renforcer en Nouvelle-Aquitaine la présence des grands acteurs historiques (SAFRAN, THALES, DASSAULT, ARIANEGROUP…) et de structurer une supply chain de qualité. Tout en faisant émerger de nouveaux acteurs autour de la mobilité aérienne légère décarbonée (VOLTAERO, ELIXIR AIRCRAFT).
Un riche écosystème, qui peut s’appuyer, pour grandir, sur des acteurs de la recherche et de la formation d’excellence : Aerocampus, ENSMA, ESTIA, EVERING, NAASC, LABRI, XLIM, INRIA, IMS… Mais aussi des plateformes technologiques et CRT (CompositAdour, Turbolab, CANOE, CATIE...), des structures d’accompagnement de haut niveau (pôles de compétitivité tels que le pôle Aerospace Valley, technopoles comme Bordeaux Technowest, plateformes de transfert technologique...). Sans oublier des moyens d’essais, sites militaires, précieux pour le développement et le déploiement de l’aérospatiale de demain. Autant d’atouts, qui nous confèrent une belle attractivité dans le secteur.
Quelles sont les ambitions portées par la feuille de route Maryse Bastié ?
L’ambition du nouveau Plan Maryse Bastié est de construire en Nouvelle-Aquitaine le ciel et l’espace de demain avec une filière régionale compétitive, innovante, décarbonée et durable. De l’usine à l’usage. Autour de trois priorités : un accompagnement adapté au plus près des entreprises ASD ; une offre de moyens de la recherche à l’industrialisation pour le développement des compétences et solutions pour demain ; un soutien pour attirer, orienter et former les talents pour répondre aux enjeux de recrutement et nouveaux métiers.
Concrètement, c’est aider les sous-traitants à accélérer leurs transitions environnementale, énergétique et numérique nécessaires pour maintenir leur compétitivité ; accompagner les nouveaux entrants en s’adaptant à leurs spécificités de besoins de financement, de certification et d’industrialisation ; développer les nouvelles chaines de valeurs au service de la décarbonation e la filière… C’est aussi rendre accessible la filière ASD au plus grand nombre en sensibilisant les jeunes et les enseignants sur cette filière, qui offre une grande variété de métiers, afin de remédier au déficit d’image du secteur (via la féminisation des métiers, l’industrie durable...). Et, accompagner les entreprises en matière de recrutement, de maintien et de transmission de leur savoir-faire, de marque employeur, de RSE, bien-être au travail...
Aujourd’hui, l’enjeu majeur est d’aider notre supply chain, nos PME à faire face au double défi de l’augmentation des cadences et de l’adaptation aux défis environnementaux, énergétiques ou encore numériques. En préservant leur compétitivité. En parallèle, pour répondre aux objectifs de décarbonation, la filière doit changer de paradigme, repenser la façon de produire (cycle de vie, recyclage, approvisionnement plus local...) et construire de nouvelles chaînes de valeur. Ainsi, le déploiement des nouvelles sources d’énergie (carburants alternatifs, H2) doit se faire en travaillant de la production verte et locale d’énergie jusqu’à la logistique et l’avitaillement des aéronefs dans les aéroports.
La Nouvelle-Aquitaine est un territoire historique de l’aéronautique et bénéficie d’un maillage unique d’aérodromes et aéroports couvrant l’ensemble de la région. Notre ambition est d’en profiter pour les mettre au service du développement de la mobilité aérienne légère et décarbonée et durable : stockage de l’énergie, hybridation, nouveaux systèmes de propulsion, matériaux hautes performances...
Vous êtes une Région en vue dans le domaine de la transition écologique. Quelles nouvelles actions comptez-vous mettre en œuvre pour consolider ce qui apparaît être comme un nouveau pôle de compétences ?
La Région mène depuis plusieurs années une politique volontariste pour la transformation des entreprises et réduire les impacts environnementaux. Nous avons adopté dès 2019 une feuille de route dédiée, Néo Terra.
Dans le même sens, la Région a défini son Schéma Régional de Développement Economique d’Innovation et d’Internationalisation (SRDEII 2022-2028) avec l’ambition de faire de la Nouvelle-Aquitaine la première Région écoresponsable de France en 2030. Cette ambition se décline autour de 3 priorités : accélérer les transitions au service de la compétitivité économique et de l’emploi, renforcer notre souveraineté par l’innovation responsable et placer l’humain et l’équilibre des territoires au cœur du développement.
Le plan Maryse Bastié illustre cette stratégie pour construire sur le territoire une filière décarbonée et durable répondant à la fois aux enjeux de transitions nécessaires des acteurs, tout en renforçant leur compétitivité et capacité d’innovation, via notamment des programmes comme l’Usine du futur. Dans la région, nous avons l’écosystème pour devenir le champion de l’avion vert (présence de grands groupes Dassault, Thales, ArianeGroup…, de belles PME technos : Akira technologies à Bayonne…, d’excellents labos de recherche, Pprime, ICMCB… et de grands projets comme celui d’Elyse Energy sur le bassin de Lacq : 1 milliard d’euros pour l’usine de biokérosène, un écosystème très riche sur les batteries). D’ailleurs, sur les 9 premiers lauréats de l’appel à projets « Produire en France des aéronefs bas carbone », annoncé par Emmanuel Macron au Bourget, nous en avons 7 membres d’Aerospace Valley et deux dans la région : VoltAero à Rochefort, l’avion hybride électrique-hydrogène et Elixir Aircraft à La Rochelle, un biplace ultra-léger grâce à ses matériaux composites et avec une propulsion SAF.
La Région se développe également fortement dans le secteur spatial. Quels en sont les axes forts ?
Lorsqu’Ariane 6 a réussi son premier lancement depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane, le 9 juillet dernier, c’est aussi notre réussite. Sur la métropole bordelaise, nous avons trois sites, qui pèsent pour 40 % des effectifs français d’ArianeGroup : un au Haillan, spécialisé dans la production des tuyères indispensables à la propulsion du lanceur ; deux à Saint-Médard-en-Jalles où ont été développés les boosters latéraux du lanceur et où des équipes travaillent à la formulation du propergol. Le savoir-faire que nous avons acquis sur le propergol, les propulseurs, est lié à l’implantation au XVIIe siècle, en 1660 des moulins de la Poudrerie royale à Saint-Médard-en-Jalles. Il faut savoir que désormais la Nouvelle-Aquitaine est devenue la troisième région spatiale française après l’Île-de-France et l’Occitanie en termes d’emplois.
Sur ce vol Ariane6, il y avait aussi le démonstrateur de rentrée atmosphérique « SpaceCase », le premier projet accéléré au sein de Way4Space, centre régional dédié à l'innovation dans le domaine spatial, que nous avons créé entre la Région, la métropole et Thales, Dassault, ArianeGroup.... À bord également, lors de ce premier vol, il y avait aussi Nyx Bikini, le démonstrateur technologique de 60 centimètres de diamètre de The Exploration Company, l’une de nos pépites du New Space.
Sur le New Space, nous sommes très attractifs et avons attiré des pépites comme The Exploration Company qui mise sur le « cargo » spatial (Mérignac) ; HyPrSpace et ses modules à propulsion hybride solide-liquide (Le Haillan) ; I-Sea pour l’observation de zones littorales (Pessac), Agena Space, qui conçoit des micro-satellites légers, pour les domaines de la défense et de la sécurité. Ou Stellar (Bordeaux), qui développe une constellation de satellites pour garantir une connexion internet fiable aux véhicules, à destination du marché automobile.
Forte de la présence de centres techniques de la direction générale de l’armement, mais aussi de moyens de recherche d’excellence dans les laboratoires, la Nouvelle-Aquitaine est le territoire de la propulsion spatiale (solide) et reste celui des lanceurs (cf. annonce ESA sur pour l’étude nouveau lanceur). Les acteurs du New Space, en s’ouvrant à de la propulsion orbitale, apportent les nouvelles solutions et renforcent des compétences scientifiques autour de la propulsion liquide et la propulsion hybride. Une autre illustration forte concerne l’ouverture du site DGA Essais Missile aux essais du civil avec un premier succès pour HyPrSpace. Un site spécifique pour les essais civils est en cours de construction.
Au-delà de la partie propulsion, notamment grâce à la dynamique du centre d’inspiration Way4Space d’autres thématiques d’excellence se connectent avec la filière spatiale : robotique dans l’espace, l’électronique et les systèmes embarqués, photonique, santé...
Comment voyez-vous s’articuler à l’avenir votre partenariat avec la Région Occitanie au sein du cluster aéronautique Aerospace Valley ?
Nous partageons avec la Région Occitanie une forte histoire dans l’aérospatiale. Au sein d’Aerospace Valley, nous fédérons nos forces, ce qui a permis la constitution de ce pôle de compétitivité unique et de rang mondial. Nous nous y retrouvons dans le financement du pôle et sur des actions communes au service de nos entreprises.
Cela confère à nos filières régionales une belle visibilité vis-à-vis de l’Union européenne, des Etats-Unis et de la Chine, et ensemble nous adressons toute la chaîne de valeur sur les marchés civils et militaires.
Les chiffres témoignent de cette réussite. Aerospace Valley est un pôle de compétitivité performant notamment sur l’accompagnement de leurs adhérents vers l’innovation et les guichets de financement. Ne serait-ce que sur la période 2023- 2024, plus de 50 projets d’innovation ont été accompagnés et financés pour plus de 70 M€ à la fois au niveau régional, national et européen. Avec plus d’une centaine d’évènements, le pôle permet aussi aux acteurs de se rencontrer et de créer du lien pour construire des collaborations et penser demain une aviation décarbonée et compétitive.
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