Les munitions rodeuses sont la famille de drones dont l’efficacité s’est le plus révélée lors de la guerre en Ukraine, représentant un vrai tournant dans l’usage des armes dites “stand off”, c’est-à-dire permettant de réaliser une frappe indirecte sans mettre le tireur en danger.
La munition rodeuse, aussi appelée "munition télé-opérée" (MTO), permet de renvoyer la vidéo en temps réel à un télépilote qui continuera à orienter le drone jusqu’à l’impact, à l’inverse du drone-kamikaze qui ne renvoie pas d’image après son tir et s’assimile à un missile low-cost.
Deux grandes catégories de munitions-rodeuses semblent se dessiner :
Quelles que soient les solutions, la future génération de munitions rodeuses devra opérer sans GPS et résister au brouillage radio, et ainsi rester opérationnelle malgré la violence du combat de haute intensité. Par ailleurs, une MTO sera un acteur supplémentaire dans les airs et son emploi devra se conjuguer avec les hélicoptères de combat et l’artillerie classique.
Cela signifie que sa conception et sa production devront satisfaire de haut niveaux de navigabilité et de sûreté de fonctionnement tout en respectant la séparation entre zones, des exigences que l’on retrouve chez les mini drones de contact équipant l’armée de Terre (SMDR).
Parmi les munitions-rodeuses largement médiatisées en Ukraine, côté ukrainien on peut souligner l’usage des Warmate d’origine polonaise, des Switchblade américaines, mais aussi les nombreux drones artisanaux produits en impression 3D largement médiatisés. Côté russe, les drones Lancet ont eu un fort impact dans la profondeur ukrainienne, touchant des cibles aussi variées que des pièces d’artillerie ou un patrouilleur sur le Dniepr, et endommageant aussi l’un des Caesar fournis par la France.
Ces munitions-rodeuses sont à distinguer des missiles low-cost comme les Shaheed iraniens lancés par la Russie, ou les Beaver et Mugin-5 employés par l’Ukraine, qui sont pré-programmés vers une cible mais ne renvoient plus aucune vidéo et ne sont plus pilotables après leur tir.
Les forces armées françaises doivent donc monter en puissance rapidement dans le domaine afin de ne pas se reposer sur des achats sur étagère d’équipements étrangers (voir notre article sur l’achat de Switchblade). L’Agence d’Innovation de Défense a lancé les deux programmes COLIBRI et LARINAE pour les deux catégories de munitions-rodeuses, mais Thales développe également sur fonds propres le développement d’un système de munitions télé-opérées.
D’après les informations recueillies en exclusivité par Air & Cosmos, le drone de Thales -dont le nom n’est pas connu- correspond à la catégorie des munitions télé-opérées d’une portée intermédiaire de 10 km et d’une autonomie de 30 mn. Elle est efficace contre les groupes de combattants, les véhicules non-blindés et les blindés légers. Les images obtenues permettent de constater qu’il s’agit d’un drone à voilure fixe composée de deux paires d’ailes et d’une double dérive. Elle semble être éjectée d’un tube qui doit assurer à la fois son transport et son lancement ; tube qui, compte-tenu de sa taille modeste, est probablement porté dans le dos par un combattant débarqué. La propulsion de la MTO semble être réalisée par une hélice arrière.
Les images fournies permettent aussi d’identifier un système d’antenne présent sur le dessus du fuselage du drone, mais aucune vue de face ne permet de déterminer le type d’optiques emporté. On peut cependant imaginer que la partie optique bénéficiera de l’expertise Thales dans les domaines des caméras, de l’optronique et du traitement d’image. Les images fournies permettent enfin de constater que le drone vole déjà, confirmant que la Munition Télé-Opérée est déjà parvenue à un niveau de maturité élevé.
L’initiative de Thales d’un développement sur fonds propres, impliquant a priori une petite entreprise française en accompagnement des projets gérés par l’Agence d’Innovation de Défense, est dans l’esprit impulsé par la DGA vis à vis de l’écosystème drones, et prouve la confiance de l’entreprise dans le potentiel commercial du système, en France comme à l’export.
Les munitions rodeuses sont la famille de drones dont l’efficacité s’est le plus révélée lors de la guerre en Ukraine, représentant un vrai tournant dans l’usage des armes dites “stand off”, c’est-à-dire permettant de réaliser une frappe indirecte sans mettre le tireur en danger.
La munition rodeuse, aussi appelée "munition télé-opérée" (MTO), permet de renvoyer la vidéo en temps réel à un télépilote qui continuera à orienter le drone jusqu’à l’impact, à l’inverse du drone-kamikaze qui ne renvoie pas d’image après son tir et s’assimile à un missile low-cost.
Deux grandes catégories de munitions-rodeuses semblent se dessiner :
Quelles que soient les solutions, la future génération de munitions rodeuses devra opérer sans GPS et résister au brouillage radio, et ainsi rester opérationnelle malgré la violence du combat de haute intensité. Par ailleurs, une MTO sera un acteur supplémentaire dans les airs et son emploi devra se conjuguer avec les hélicoptères de combat et l’artillerie classique.
Cela signifie que sa conception et sa production devront satisfaire de haut niveaux de navigabilité et de sûreté de fonctionnement tout en respectant la séparation entre zones, des exigences que l’on retrouve chez les mini drones de contact équipant l’armée de Terre (SMDR).
Parmi les munitions-rodeuses largement médiatisées en Ukraine, côté ukrainien on peut souligner l’usage des Warmate d’origine polonaise, des Switchblade américaines, mais aussi les nombreux drones artisanaux produits en impression 3D largement médiatisés. Côté russe, les drones Lancet ont eu un fort impact dans la profondeur ukrainienne, touchant des cibles aussi variées que des pièces d’artillerie ou un patrouilleur sur le Dniepr, et endommageant aussi l’un des Caesar fournis par la France.
Ces munitions-rodeuses sont à distinguer des missiles low-cost comme les Shaheed iraniens lancés par la Russie, ou les Beaver et Mugin-5 employés par l’Ukraine, qui sont pré-programmés vers une cible mais ne renvoient plus aucune vidéo et ne sont plus pilotables après leur tir.
Les forces armées françaises doivent donc monter en puissance rapidement dans le domaine afin de ne pas se reposer sur des achats sur étagère d’équipements étrangers (voir notre article sur l’achat de Switchblade). L’Agence d’Innovation de Défense a lancé les deux programmes COLIBRI et LARINAE pour les deux catégories de munitions-rodeuses, mais Thales développe également sur fonds propres le développement d’un système de munitions télé-opérées.
D’après les informations recueillies en exclusivité par Air & Cosmos, le drone de Thales -dont le nom n’est pas connu- correspond à la catégorie des munitions télé-opérées d’une portée intermédiaire de 10 km et d’une autonomie de 30 mn. Elle est efficace contre les groupes de combattants, les véhicules non-blindés et les blindés légers. Les images obtenues permettent de constater qu’il s’agit d’un drone à voilure fixe composée de deux paires d’ailes et d’une double dérive. Elle semble être éjectée d’un tube qui doit assurer à la fois son transport et son lancement ; tube qui, compte-tenu de sa taille modeste, est probablement porté dans le dos par un combattant débarqué. La propulsion de la MTO semble être réalisée par une hélice arrière.
Les images fournies permettent aussi d’identifier un système d’antenne présent sur le dessus du fuselage du drone, mais aucune vue de face ne permet de déterminer le type d’optiques emporté. On peut cependant imaginer que la partie optique bénéficiera de l’expertise Thales dans les domaines des caméras, de l’optronique et du traitement d’image. Les images fournies permettent enfin de constater que le drone vole déjà, confirmant que la Munition Télé-Opérée est déjà parvenue à un niveau de maturité élevé.
L’initiative de Thales d’un développement sur fonds propres, impliquant a priori une petite entreprise française en accompagnement des projets gérés par l’Agence d’Innovation de Défense, est dans l’esprit impulsé par la DGA vis à vis de l’écosystème drones, et prouve la confiance de l’entreprise dans le potentiel commercial du système, en France comme à l’export.
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