Défense : compte à rebours engagé pour le déploiement du Charles-de-Gaulle
Défense : compte à rebours engagé pour le déploiement du Charles-de-Gaulle
© French Carrier Strike group

publié le 21 octobre 2024 à 15:29

527 mots

Défense : compte à rebours engagé pour le déploiement du Charles-de-Gaulle

Le groupe aéronaval français partira fin 2024 vers l'Indo-Pacifique, avec une série d'innovations à expérimenter durant les quatre à cinq mois de déploiement.


Pilotes de Rafale Marine et de Hawkeye à qualifier

Depuis le soir du dimanche 6 octobre, le Charles-de-Gaulle a repris la mer, appareillant près de 48 heures après la date prévue, le temps de terminer un arrêt technique qui a duré plus longtemps que prévu. Il doit qualifier seize nouveaux pilotes de Rafale Marine et de Hawkeye, un volume conséquent mais pas inédit -le record serait à 18- dont certains pourraient être intégrés au déploiement prévu en Indo-Pacifique, à partir de la fin de l'année. Des essais liés notamment au standard F4.2 du Rafale sont aussi menés par le CEPA/10S d'Hyères durant cette période de remontée en puissance.

Le groupe aérien embarqué de la future mission comptera comme d'habitude deux flottilles de Rafale Marine, les 12F et 17F, mais le nombre d'appareils est à ce stade encore à consolider, du fait des indisponibilités que connaît actuellement ce parc. Le contrat opérationnel du porte-avions est à 24 appareils, mais avec 41 appareils en parc, il s'avère complexe à tenir, surtout si l'âge du Rafale Marine (20 ans pour les premiers) impacte la disponibilités. Et le déploiement du porte-avions ne peut pas non plus assécher la formation qui se poursuivra à Landivisiau avec les appareils restants, au sein de la 11F.

Egalement des Dauphin, Caïman Marine et Panther

Deux Hawkeye de la flottille 4F seront aussi sur le pont d'envol, avec des Dauphin et au moins un Caïman Marine. Un Panther devrait être déployé à bord de la frégate de défense aérienne prévue sauf évolution (Forbin) et un Caïman sur la FREMM (a priori la Provence). Le choix de ces navires plutôt que d'autres du même type est notamment lié aux data hubs embarqués (DHE) qu'ils ont déjà utilisés en opérations, que ce soit en Méditerranée orientale ou en mer Rouge (ainsi que des dispositifs optroniques Paseo-XLR). Ces installations permettent de valoriser la donnée collectée à bord, et ce, dans tous les domaines, du fonctionnement du navire à des données plus opérationnelles (capteurs, etc). Le Charles-de-Gaulle est aussi concerné par cette évolution.

Expérimentations dans le domaine des liaisons de données

Le groupe aérien embarqué sera aussi concerné par des expérimentations, notamment dans le domaine des liaisons de données tactiques avec les premiers déploiements de la L22, remplaçant la L11 pour les échanges entre navires, et entre les navires et leurs aéronefs. Sont notamment concernés les Panther, Caïman Marine et l'ATL2 qui accompagnera le GAN dans toute sa mission. Dans le GAN figureront aussi une nourrice flottante, vraisemblablement le bâtiment de ravitaillement de force Jacques Chevallier, et un sous-marin nucléaire d'attaque non défini : la durée du déploiement fait qu'il réalisera une relève d'équipage durant la mission.

La liste des interactions et escales prévues reste encore sous le boisseau, comme le nom du déploiement. Une des rares certitudes est qu'il faudra passer par la mer Rouge : une zone où les Houthis font régulièrement feu de tout bois, avec des drones aériens et de surface, des missiles balistiques, de croisière et anti-navires. Possiblement une zone qui éprouvera comme jamais les ressources du groupe aéronaval, qui n'a jamais été pris à partie depuis sa première sortie opérationnelle au large du Pakistan en 2001.

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21/10/2024 15:29
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Défense : compte à rebours engagé pour le déploiement du Charles-de-Gaulle

Le groupe aéronaval français partira fin 2024 vers l'Indo-Pacifique, avec une série d'innovations à expérimenter durant les quatre à cinq mois de déploiement.

Défense : compte à rebours engagé pour le déploiement du Charles-de-Gaulle
Défense : compte à rebours engagé pour le déploiement du Charles-de-Gaulle

Pilotes de Rafale Marine et de Hawkeye à qualifier

Depuis le soir du dimanche 6 octobre, le Charles-de-Gaulle a repris la mer, appareillant près de 48 heures après la date prévue, le temps de terminer un arrêt technique qui a duré plus longtemps que prévu. Il doit qualifier seize nouveaux pilotes de Rafale Marine et de Hawkeye, un volume conséquent mais pas inédit -le record serait à 18- dont certains pourraient être intégrés au déploiement prévu en Indo-Pacifique, à partir de la fin de l'année. Des essais liés notamment au standard F4.2 du Rafale sont aussi menés par le CEPA/10S d'Hyères durant cette période de remontée en puissance.

Le groupe aérien embarqué de la future mission comptera comme d'habitude deux flottilles de Rafale Marine, les 12F et 17F, mais le nombre d'appareils est à ce stade encore à consolider, du fait des indisponibilités que connaît actuellement ce parc. Le contrat opérationnel du porte-avions est à 24 appareils, mais avec 41 appareils en parc, il s'avère complexe à tenir, surtout si l'âge du Rafale Marine (20 ans pour les premiers) impacte la disponibilités. Et le déploiement du porte-avions ne peut pas non plus assécher la formation qui se poursuivra à Landivisiau avec les appareils restants, au sein de la 11F.

Egalement des Dauphin, Caïman Marine et Panther

Deux Hawkeye de la flottille 4F seront aussi sur le pont d'envol, avec des Dauphin et au moins un Caïman Marine. Un Panther devrait être déployé à bord de la frégate de défense aérienne prévue sauf évolution (Forbin) et un Caïman sur la FREMM (a priori la Provence). Le choix de ces navires plutôt que d'autres du même type est notamment lié aux data hubs embarqués (DHE) qu'ils ont déjà utilisés en opérations, que ce soit en Méditerranée orientale ou en mer Rouge (ainsi que des dispositifs optroniques Paseo-XLR). Ces installations permettent de valoriser la donnée collectée à bord, et ce, dans tous les domaines, du fonctionnement du navire à des données plus opérationnelles (capteurs, etc). Le Charles-de-Gaulle est aussi concerné par cette évolution.

Expérimentations dans le domaine des liaisons de données

Le groupe aérien embarqué sera aussi concerné par des expérimentations, notamment dans le domaine des liaisons de données tactiques avec les premiers déploiements de la L22, remplaçant la L11 pour les échanges entre navires, et entre les navires et leurs aéronefs. Sont notamment concernés les Panther, Caïman Marine et l'ATL2 qui accompagnera le GAN dans toute sa mission. Dans le GAN figureront aussi une nourrice flottante, vraisemblablement le bâtiment de ravitaillement de force Jacques Chevallier, et un sous-marin nucléaire d'attaque non défini : la durée du déploiement fait qu'il réalisera une relève d'équipage durant la mission.

La liste des interactions et escales prévues reste encore sous le boisseau, comme le nom du déploiement. Une des rares certitudes est qu'il faudra passer par la mer Rouge : une zone où les Houthis font régulièrement feu de tout bois, avec des drones aériens et de surface, des missiles balistiques, de croisière et anti-navires. Possiblement une zone qui éprouvera comme jamais les ressources du groupe aéronaval, qui n'a jamais été pris à partie depuis sa première sortie opérationnelle au large du Pakistan en 2001.



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