Le 27 octobre 1967, un satellite soviétique baptisé Cosmos 186 prenait le chemin de l’espace. Trois jours plus tard, il était rejoint par Cosmos 188 et, peu de temps après, réalisait avec lui un amarrage automatique. Une première.
Peu de temps après le vol de Youri Gagarine (12 avril 1961) et le défi lunaire de Kennedy (25 mai 1961), les rendez-vous et amarrages de vaisseaux spatiaux s'avèrent indispensables pour réaliser les ambitieuses missions vers la Lune, mais également pour assembler des stations sur orbite terrestre.
Avant de tenter un premier amarrage, les Américains programment le rapprochement d'engins autour de la Terre. Ainsi, le 15 décembre 1965, la cabine Gemini 6 réussit à s’approcher de quelques dizaines de centimètres de Gemini 7. Après ce vol en formation, l’amarrage doit constituer la prochaine étape.
Premier amarrage… piloté.
Celui-ci est donc tenté moins de trois mois plus tard, le 16 mars 1966 : le vaisseau Gemini 8 (avec à bord Neil Armstrong et David Scott) s’approche d’un étage-cible Agena et réussit l’opération. Une première qui a cependant failli tourner au drame : peu de temps après l’accouplement de Gemini à Agena, l’ensemble s’est mis à tourner sur lui-même, obligeant Gemini 8 à se détacher d’urgence.
Ne voulant pas être en reste, les Soviétiques se préparent à leur tour à effectuer une manœuvre orbitale inédite...
Premier amarrage… automatique.
Lancé le 27 octobre 1967, Cosmos 186 est placé sur une orbite de 172 km x 212 km et, trois jours plus tard, il est rejoint par Cosmos 188. A 10h20 (heure de Paris), les deux engins, d’une masse de 6 530 kg chacun, s’accouplent grâce au système IGLA. L’originalité de l’opération est que celle-ci est entièrement automatique, sans l’intervention d’un pilote. Quant à la séparation, elle se fait 3h30 plus tard. Cosmos 186 rentre sur Terre le 31 octobre, Cosmos 188 le 2 novembre.
Les Soviétiques viennent alors de réaliser une nouvelle prouesse, même si les vaisseaux n’ont été amarrés que partiellement (mécaniquement, mais pas électriquement). Si la propagande affiche que la réussite conforte le savoir-faire communiste, elle n’insiste cependant pas sur le fait que seul Cosmos 186 a pu être récupéré correctement, alors que Cosmos 188 a été automatiquement détruit en raison de problèmes d’orientation qui risquaient de le faire atterrir dans un pays autre que l’Union soviétique…
Quelle finalité ?
La mission des deux engins s’inscrivait dans la maîtrise des vols habités et surtout dans le développement des futures stations orbitales. Le succès rassurait également les responsables car, quelques mois plus tôt, le 24 avril 1967, le premier vaisseau de type Soyouz avait connu un échec dramatique en s’écrasant lors de son retour sur Terre… avec à bord le cosmonaute Vladimir Komarov. Les Cosmos 186 et 188 ont ainsi procédé à des tests liés au délicat retour sur Terre.
Philippe Varnoteaux est docteur en histoire, spécialiste des débuts de l’exploration spatiale en France et auteur de plusieurs ouvrages de référence.
Références.
Un ouvrage : L’escalade du cosmos, par Patrick Maurel, Bordas, 1972
Un article de Nicolas Pillet : «Soyouz. Premiers vols »
Le 27 octobre 1967, un satellite soviétique baptisé Cosmos 186 prenait le chemin de l’espace. Trois jours plus tard, il était rejoint par Cosmos 188 et, peu de temps après, réalisait avec lui un amarrage automatique. Une première.
Peu de temps après le vol de Youri Gagarine (12 avril 1961) et le défi lunaire de Kennedy (25 mai 1961), les rendez-vous et amarrages de vaisseaux spatiaux s'avèrent indispensables pour réaliser les ambitieuses missions vers la Lune, mais également pour assembler des stations sur orbite terrestre.
Avant de tenter un premier amarrage, les Américains programment le rapprochement d'engins autour de la Terre. Ainsi, le 15 décembre 1965, la cabine Gemini 6 réussit à s’approcher de quelques dizaines de centimètres de Gemini 7. Après ce vol en formation, l’amarrage doit constituer la prochaine étape.
Premier amarrage… piloté.
Celui-ci est donc tenté moins de trois mois plus tard, le 16 mars 1966 : le vaisseau Gemini 8 (avec à bord Neil Armstrong et David Scott) s’approche d’un étage-cible Agena et réussit l’opération. Une première qui a cependant failli tourner au drame : peu de temps après l’accouplement de Gemini à Agena, l’ensemble s’est mis à tourner sur lui-même, obligeant Gemini 8 à se détacher d’urgence.
Ne voulant pas être en reste, les Soviétiques se préparent à leur tour à effectuer une manœuvre orbitale inédite...
Premier amarrage… automatique.
Lancé le 27 octobre 1967, Cosmos 186 est placé sur une orbite de 172 km x 212 km et, trois jours plus tard, il est rejoint par Cosmos 188. A 10h20 (heure de Paris), les deux engins, d’une masse de 6 530 kg chacun, s’accouplent grâce au système IGLA. L’originalité de l’opération est que celle-ci est entièrement automatique, sans l’intervention d’un pilote. Quant à la séparation, elle se fait 3h30 plus tard. Cosmos 186 rentre sur Terre le 31 octobre, Cosmos 188 le 2 novembre.
Les Soviétiques viennent alors de réaliser une nouvelle prouesse, même si les vaisseaux n’ont été amarrés que partiellement (mécaniquement, mais pas électriquement). Si la propagande affiche que la réussite conforte le savoir-faire communiste, elle n’insiste cependant pas sur le fait que seul Cosmos 186 a pu être récupéré correctement, alors que Cosmos 188 a été automatiquement détruit en raison de problèmes d’orientation qui risquaient de le faire atterrir dans un pays autre que l’Union soviétique…
Quelle finalité ?
La mission des deux engins s’inscrivait dans la maîtrise des vols habités et surtout dans le développement des futures stations orbitales. Le succès rassurait également les responsables car, quelques mois plus tôt, le 24 avril 1967, le premier vaisseau de type Soyouz avait connu un échec dramatique en s’écrasant lors de son retour sur Terre… avec à bord le cosmonaute Vladimir Komarov. Les Cosmos 186 et 188 ont ainsi procédé à des tests liés au délicat retour sur Terre.
Philippe Varnoteaux est docteur en histoire, spécialiste des débuts de l’exploration spatiale en France et auteur de plusieurs ouvrages de référence.
Références.
Un ouvrage : L’escalade du cosmos, par Patrick Maurel, Bordas, 1972
Un article de Nicolas Pillet : «Soyouz. Premiers vols »
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