Anti-drone : un système « tout-en-un »
Anti-drone : un système « tout-en-un »
© CERBAIR
Enguerrand Armanet
JB

publié le 28 juin 2024 à 15:22

495 mots

Anti-drone : un système « tout-en-un »

Lors du salon Eurosatory 2024, CERBAIR a dévoilé son dernier système de lutte anti-drone (LAD), le Chimera 200. Il a attiré l’attention en raison de son intégration complète des trois segments détection-caractérisation-neutralisation dans un boîtier de 16 kg. De quoi répondre aux besoins croissants des forces armées pour des dispositifs efficaces et mobiles ?


Caractéristiques techniques

Le CHIMERA 200 couvre une large gamme de fréquences de 400 MHz à 6 GHz, détectant ainsi une ample variété de drones dans un rayon de 1,5 km. Son système de brouillage — puissance : 20 W/bande ; portée non précisée — génère des formes d’ondes spécifiques à chaque menace, ce qui permet de concentrer la puissance sur une fréquence étroite et donc d’en augmenter l’efficacité.

La mobilité de la lutte anti-drone n’est pas une nouveauté en soi : CERBAIR présentait déjà en 2020 le CHIMERA 100, qui associait un sac à dos pour la détection, et un fusil brouilleur pour la neutralisation. Au World defense show de Riyad en février 2024, l’Ukrainien Kvertus proposait d’ailleurs un système similaire, l’AD G-6+ (valeur marchande : ~12 000 euros au cours actuel).

Mais avec le CHIMERA 200, CERBAIR se démarque par l’intégration des trois segments LAD au sein d’un seul et même bloc. Embarqué sur un véhicule léger, ce « game-changer » de 16 kg en forme de jerricane offre à un groupe de combat une couverture omnidirectionnelle sans besoin d’équipement supplémentaire. Dans les cas nécessitant un brouillage très directif, il sera possible d’ajouter une antenne adéquate, ou de faire appel aux désormais classiques « fusils brouilleurs », tel que le Nerod RF (MC2 Technologie), déployés pour les JO de Paris.

 

Prospects à l’Export et Comparaison avec la Concurrence

Sur le marché international, le CHIMERA 200 semble donc bien positionné pour répondre aux besoins des forces armées et des opérateurs de sécurité dans divers pays. Sa capacité à s’intégrer facilement sur différents véhicules le rend particulièrement attractif pour des convois militaires ou civils, emportant par exemple des personnalités publiques.

Reste à démontrer la pertinence du produit vis-à-vis de la concurrence. Le fabricant ukrainien Kvertus dont les systèmes ont été déployés face à l’armée russe, propose une large gamme de plus de 20 matériels de LAD mobile (foisonnement dû, entre autres, aux nombreuses déclinaisons ciblant des fréquences spécifiques). Kvertus peut se targuer du fameux qualificatif « combat proven », mais ses équipements visent avant tout les petits drones FPV — soit l’angoisse immédiate des soldats au front — sur des plages de fréquences plus étroites allant de 0,7 à 1,05 GHz. De son côté le logiciel du CHIMERA 200 se veut évolutif pour contrer différents systèmes adverses et parer aux rétrofits – observés toutes les semaines sur le théâtre ukrainien.

Or, en dépit de la connaissance acquise par les troupes ukrainiennes, le 21 mars 2024 a vu les forces russes conquérir des territoires dans un assaut mené exclusivement par… des drones terrestres. Des UGV (unmanned ground vehicles) « Kourier » (« Курьер »), armés de mitrailleuse 12.7 et de lance-grenades AGS-17/30 « Plamya », s’attaquaient alors aux tranchées ukrainiennes à l’ouest d’Ardievka, peut-on lire sur le site d’Atlantico. Si cet événement invite les armées du monde à se doter de systèmes aptes à endiguer ce nouveau genre d’attaque, le choix de solutions polyvalentes semble pertinent face à la multiplicité de la menace.

 

Le backpack et le fusil brouilleur de Kvertus au WDS2024
Le backpack et le fusil brouilleur de Kvertus au WDS2024 © DR
Le backpack et le fusil brouilleur de Kvertus au WDS2024
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Enguerrand Armanet
JB
28/06/2024 15:22
495 mots

Anti-drone : un système « tout-en-un »

Lors du salon Eurosatory 2024, CERBAIR a dévoilé son dernier système de lutte anti-drone (LAD), le Chimera 200. Il a attiré l’attention en raison de son intégration complète des trois segments détection-caractérisation-neutralisation dans un boîtier de 16 kg. De quoi répondre aux besoins croissants des forces armées pour des dispositifs efficaces et mobiles ?

Anti-drone : un système « tout-en-un »
Anti-drone : un système « tout-en-un »

Caractéristiques techniques

Le CHIMERA 200 couvre une large gamme de fréquences de 400 MHz à 6 GHz, détectant ainsi une ample variété de drones dans un rayon de 1,5 km. Son système de brouillage — puissance : 20 W/bande ; portée non précisée — génère des formes d’ondes spécifiques à chaque menace, ce qui permet de concentrer la puissance sur une fréquence étroite et donc d’en augmenter l’efficacité.

La mobilité de la lutte anti-drone n’est pas une nouveauté en soi : CERBAIR présentait déjà en 2020 le CHIMERA 100, qui associait un sac à dos pour la détection, et un fusil brouilleur pour la neutralisation. Au World defense show de Riyad en février 2024, l’Ukrainien Kvertus proposait d’ailleurs un système similaire, l’AD G-6+ (valeur marchande : ~12 000 euros au cours actuel).

Mais avec le CHIMERA 200, CERBAIR se démarque par l’intégration des trois segments LAD au sein d’un seul et même bloc. Embarqué sur un véhicule léger, ce « game-changer » de 16 kg en forme de jerricane offre à un groupe de combat une couverture omnidirectionnelle sans besoin d’équipement supplémentaire. Dans les cas nécessitant un brouillage très directif, il sera possible d’ajouter une antenne adéquate, ou de faire appel aux désormais classiques « fusils brouilleurs », tel que le Nerod RF (MC2 Technologie), déployés pour les JO de Paris.

 

Prospects à l’Export et Comparaison avec la Concurrence

Sur le marché international, le CHIMERA 200 semble donc bien positionné pour répondre aux besoins des forces armées et des opérateurs de sécurité dans divers pays. Sa capacité à s’intégrer facilement sur différents véhicules le rend particulièrement attractif pour des convois militaires ou civils, emportant par exemple des personnalités publiques.

Reste à démontrer la pertinence du produit vis-à-vis de la concurrence. Le fabricant ukrainien Kvertus dont les systèmes ont été déployés face à l’armée russe, propose une large gamme de plus de 20 matériels de LAD mobile (foisonnement dû, entre autres, aux nombreuses déclinaisons ciblant des fréquences spécifiques). Kvertus peut se targuer du fameux qualificatif « combat proven », mais ses équipements visent avant tout les petits drones FPV — soit l’angoisse immédiate des soldats au front — sur des plages de fréquences plus étroites allant de 0,7 à 1,05 GHz. De son côté le logiciel du CHIMERA 200 se veut évolutif pour contrer différents systèmes adverses et parer aux rétrofits – observés toutes les semaines sur le théâtre ukrainien.

Or, en dépit de la connaissance acquise par les troupes ukrainiennes, le 21 mars 2024 a vu les forces russes conquérir des territoires dans un assaut mené exclusivement par… des drones terrestres. Des UGV (unmanned ground vehicles) « Kourier » (« Курьер »), armés de mitrailleuse 12.7 et de lance-grenades AGS-17/30 « Plamya », s’attaquaient alors aux tranchées ukrainiennes à l’ouest d’Ardievka, peut-on lire sur le site d’Atlantico. Si cet événement invite les armées du monde à se doter de systèmes aptes à endiguer ce nouveau genre d’attaque, le choix de solutions polyvalentes semble pertinent face à la multiplicité de la menace.

 

Le backpack et le fusil brouilleur de Kvertus au WDS2024
Le backpack et le fusil brouilleur de Kvertus au WDS2024 © DR
Le backpack et le fusil brouilleur de Kvertus au WDS2024


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