Air&Jobs : Interview métier Chef de projet nouveaux développements chez Ventana
Air&Jobs : Interview métier Chef de projet nouveaux développements chez Ventana

publié le 09 mai 2022 à 09:00

764 mots

Air&Jobs : Interview métier Chef de projet nouveaux développements chez Ventana

A peine ses études terminées, Sébastien Josserand s’est retrouvé dans le monde du travail avec une passion pour la fonderie. Il pilote désormais un projet d’innovation chez Ventan


BIO EXPRESS

Age : 28 ans
Formation :

– 2012 Ingénieur fonderie Ecole Supérieure de fonderie et de forge, Sèvres.

– 2012 chargé d’affaires process chez Ventana. 

Descriptif

Comment vient-on à la fonderie ? Pour Sébastien Josserand, ce fut par la mécanique, presque par hasard car, dit-il, ce n’est pas un métier très valorisé. Il s’était orienté vers la mécanique et plus particulièrement l’usinage quand il a vu une plaquette qui évoquait les métiers de la fonderie ne découverte. « J’ai été pris de passion pour la fonderie. Il y a des aspects physiques, chimiques. On passe de l’état solide à l’état liquide. C’est très divers, il y a beaucoup de possibilités de méthodes, de process différent. On peut être dans la fonderie artisanale ou totalement robotisée et il y a beaucoup de métiers qui cohabitent”. 

Il apprécie aussi l’ambiance. « C’est un métier où il y a de fortes personnalités, les problèmes sont nombreux et variés, il est difficile d’avoir une routine », se plaît-il à souligner. Son BTS fonderie obtenu à Lyon, il s’inscrit à l’Ecole Supérieure de Fonderie et de Forge de Sèvres pour obtenir un diplôme d’ingénieur. Ayant opté pour l’apprentissage en premier lieu chez Eurocast, dans la région de Lyon, il souligne : « J’étais autonome, je gagnais ma vie en faisant des missions qui me plaisaient, ainsi j’ai beaucoup progressé dans toutes les matières. »

Il continue ensuite chez Ventana en août 2012 avant de décrocher son diplôme en septembre 2012. Dans son premier poste de chargé d’affaire process, il est garant du process de fabrication des pièces des clients en faisant respecter toutes les préconisations du cahier des charges du client. Il a pu se familiariser avec les différents process avec les moules, l’assemblage des différents éléments. « On va parfois jusqu’à 60 éléments, c’est un beau puzzle 3D à reconstituer ». Il a appris à connaître l’aluminium et surtout le magnésium : « Le magnésium, c’est l’âme d’Arudy. Mais c’est un alliage qui s’oxyde facilement. Il faut savoir maîtriser les départs de feu. Avec une densité de 1,8, il a des propriétés anti-vibratoires exceptionnelles à utiliser seulement dans les parties froides de l’avion puisqu’il peut prendre feu à 500° ». 

Le magnésium au cœur de la production.

En tant que chef de projet et conception, depuis 2014, Sébastien Josserand est amené à gérer le planning, déclenche les réunions techniques et à faire respecter les chiffrages des services pour que l’entreprise puisse dégager la marge prévue. La société est équipée du logiciel MAGMA qu’il pilote et qui a été enrichi de données propres à l’entreprise. MAGMA permet de simuler toutes les opérations. « Il faut une très bonne connaissance de la fonderie pour piloter un tel logiciel » précise Sébastien Josserand. Avec ce logiciel, il peut vérifier les zones à problème, simuler le système de remplissage, voir les vitesses d’écoulement par zone, connaître les températures à différents endroits et moments, suivre la solidification et constater les éventuels défauts.

« On réduit les temps de préparation, on évite des dérives de surqualité, on obtient très vite de bonnes pièces, avec des conceptions allégées qu’on teste numériquement. Sur des petites séries, la simulation est encore plus utile car on ne peut sacrifier trop de pièces », souligne Sébastien Josserand. Mais sa fonction ne se limite pas à la technique « Il faut savoir s’adapter aux hommes », souligne-t-il.

C’est encore plus vrai dans le cadre du projet d’innovation, METAPRO pour Métamorphose de la Production, qu’il pilote depuis le début de l’année et qui doit s’achever en septembre 2019. « Nous devons accompagner les hommes et les femmes dans l’innovation pendant la métamorphose de l’entreprise. Cela touche à l’environnement, à l’impact écologique de nos produits et au respect des hommes. Il y a aussi l’attraction métier avec l’assistance de robots pour alléger la pénibilité des tâches, le contrôle des postures pour améliorer l’ergonomie. En matière de technologie, il faut consolider tout ce qui est simulation et 3D, aller plus loin. Nous avons déjà un pied dans le numérique mais il faut faire des progrès et se mettre au courant des nouvelles technologies qui sortent en permanence touchant à la réalité augmentée, aux contrôles optiques, à la tomographie ».

Les salariés de l’usine d’Arudy ont déjà été impliqués dans différents projets d’innovation au préalable. Mais il faut communiquer pour faire passer ces messages. Il y a différents pilotes sur ce programme, on n’impose rien aux utilisateurs, ils testent le matériel, font remonter les informations et apportent de nouvelles idées. « Cela se passe plutôt bien », se réjouit Sébastien Josserand qui gère son temps assez librement entre le pilotage de METAPRO et sa fonction de chef de projet conception.

 

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09/05/2022 09:00
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Air&Jobs : Interview métier Chef de projet nouveaux développements chez Ventana

A peine ses études terminées, Sébastien Josserand s’est retrouvé dans le monde du travail avec une passion pour la fonderie. Il pilote désormais un projet d’innovation chez Ventan

Air&Jobs : Interview métier Chef de projet nouveaux développements chez Ventana
Air&Jobs : Interview métier Chef de projet nouveaux développements chez Ventana

BIO EXPRESS

Age : 28 ans
Formation :

– 2012 Ingénieur fonderie Ecole Supérieure de fonderie et de forge, Sèvres.

– 2012 chargé d’affaires process chez Ventana. 

Descriptif

Comment vient-on à la fonderie ? Pour Sébastien Josserand, ce fut par la mécanique, presque par hasard car, dit-il, ce n’est pas un métier très valorisé. Il s’était orienté vers la mécanique et plus particulièrement l’usinage quand il a vu une plaquette qui évoquait les métiers de la fonderie ne découverte. « J’ai été pris de passion pour la fonderie. Il y a des aspects physiques, chimiques. On passe de l’état solide à l’état liquide. C’est très divers, il y a beaucoup de possibilités de méthodes, de process différent. On peut être dans la fonderie artisanale ou totalement robotisée et il y a beaucoup de métiers qui cohabitent”. 

Il apprécie aussi l’ambiance. « C’est un métier où il y a de fortes personnalités, les problèmes sont nombreux et variés, il est difficile d’avoir une routine », se plaît-il à souligner. Son BTS fonderie obtenu à Lyon, il s’inscrit à l’Ecole Supérieure de Fonderie et de Forge de Sèvres pour obtenir un diplôme d’ingénieur. Ayant opté pour l’apprentissage en premier lieu chez Eurocast, dans la région de Lyon, il souligne : « J’étais autonome, je gagnais ma vie en faisant des missions qui me plaisaient, ainsi j’ai beaucoup progressé dans toutes les matières. »

Il continue ensuite chez Ventana en août 2012 avant de décrocher son diplôme en septembre 2012. Dans son premier poste de chargé d’affaire process, il est garant du process de fabrication des pièces des clients en faisant respecter toutes les préconisations du cahier des charges du client. Il a pu se familiariser avec les différents process avec les moules, l’assemblage des différents éléments. « On va parfois jusqu’à 60 éléments, c’est un beau puzzle 3D à reconstituer ». Il a appris à connaître l’aluminium et surtout le magnésium : « Le magnésium, c’est l’âme d’Arudy. Mais c’est un alliage qui s’oxyde facilement. Il faut savoir maîtriser les départs de feu. Avec une densité de 1,8, il a des propriétés anti-vibratoires exceptionnelles à utiliser seulement dans les parties froides de l’avion puisqu’il peut prendre feu à 500° ». 

Le magnésium au cœur de la production.

En tant que chef de projet et conception, depuis 2014, Sébastien Josserand est amené à gérer le planning, déclenche les réunions techniques et à faire respecter les chiffrages des services pour que l’entreprise puisse dégager la marge prévue. La société est équipée du logiciel MAGMA qu’il pilote et qui a été enrichi de données propres à l’entreprise. MAGMA permet de simuler toutes les opérations. « Il faut une très bonne connaissance de la fonderie pour piloter un tel logiciel » précise Sébastien Josserand. Avec ce logiciel, il peut vérifier les zones à problème, simuler le système de remplissage, voir les vitesses d’écoulement par zone, connaître les températures à différents endroits et moments, suivre la solidification et constater les éventuels défauts.

« On réduit les temps de préparation, on évite des dérives de surqualité, on obtient très vite de bonnes pièces, avec des conceptions allégées qu’on teste numériquement. Sur des petites séries, la simulation est encore plus utile car on ne peut sacrifier trop de pièces », souligne Sébastien Josserand. Mais sa fonction ne se limite pas à la technique « Il faut savoir s’adapter aux hommes », souligne-t-il.

C’est encore plus vrai dans le cadre du projet d’innovation, METAPRO pour Métamorphose de la Production, qu’il pilote depuis le début de l’année et qui doit s’achever en septembre 2019. « Nous devons accompagner les hommes et les femmes dans l’innovation pendant la métamorphose de l’entreprise. Cela touche à l’environnement, à l’impact écologique de nos produits et au respect des hommes. Il y a aussi l’attraction métier avec l’assistance de robots pour alléger la pénibilité des tâches, le contrôle des postures pour améliorer l’ergonomie. En matière de technologie, il faut consolider tout ce qui est simulation et 3D, aller plus loin. Nous avons déjà un pied dans le numérique mais il faut faire des progrès et se mettre au courant des nouvelles technologies qui sortent en permanence touchant à la réalité augmentée, aux contrôles optiques, à la tomographie ».

Les salariés de l’usine d’Arudy ont déjà été impliqués dans différents projets d’innovation au préalable. Mais il faut communiquer pour faire passer ces messages. Il y a différents pilotes sur ce programme, on n’impose rien aux utilisateurs, ils testent le matériel, font remonter les informations et apportent de nouvelles idées. « Cela se passe plutôt bien », se réjouit Sébastien Josserand qui gère son temps assez librement entre le pilotage de METAPRO et sa fonction de chef de projet conception.

 



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