Un Rafale M du groupe aérien embarqué du porte-avions Charles de Gaulle a dû se dérouter sur l'aéroport international de Malte suite à un incident effectué lors d'un ravitaillement en vol.
Le 6 février dernier, le Rafale M n°41 était en exercice au centre de la mer Méditerranée. Une fois l'exercice terminé, l'avion devait être ravitaillé en vol pour pouvoir rejoindre le porte-avions Charles de Gaulle. Cependant, durant cette manœuvre assez délicate, la partie avant de la perche de ravitaillement (le gland) s'est séparée de l'appareil, rendant tout ravitaillement impossible. Le pilote s'est alors dérouté vers l'aéroport international de Malte (MLA).
Il a été rejoint par un NH-90 NFH du groupe aérien embarqué. Celui-ci transportait une équipe de techniciens et des pièces de rechanges pour réparer la perche. Les dégâts semblent mineurs car l'avion et l'hélicoptère ne sont restés que quelques heures à Malte, avant de retourner sur le Charles de Gaulle.
Le ravitaillement en vol fait partie des manœuvres les plus délicates pour un pilote militaire. Dans ce cas-ci, ce dernier doit d'abord s'approcher d'un appareil ravitailleur - et des turbulences qu'il engendre - pour viser ensuite un panier qui fait à peine 50 cm. La complexité de la manœuvre continue une fois la perche connectée au panier puisque le tuyau est très souple et peut donc faire des bonds de plusieurs mètres (turbulences créées par le ravitailleur, turbulences créées par la météo). Il peut donc, en un coup de fouet, arracher la perche de l'avion à ravitailler. Le pilote doit alors très rapidement changer de direction pour éviter d'aspirer des débris dans ses moteurs et se dérouter au plus vite sur un aéroport de secours.
En 2014, les turbulences avaient justement été responsables de l'arrachage d'un gland sur la perche d'un Rafale. L'appareil, appartenant à l'escadron 1/4 "Gascogne" avait réussi à se connecter à un ravitailleur KC-135 américain. Le pilote du Rafale a réussi à se connecter au panier et à anticiper les différents soubresauts du tuyau. Toutefois, les deux appareils ont rencontré une turbulence beaucoup plus forte que les précédentes :
"Et c'est le coup de fouet : le réceptacle part violemment vers le haut, perd le contact et frappe sèchement la pointe de la perche du Rafale. Le gland, cette partie mobile qui, telle une soupape, sert à réguler le flux de carburant injecté, est proprement sectionnée et un flot de carburant s'échappe maintenant de la perche mutilée."
En 2019, un changement de météo avait d'ailleurs forcé 7 Rafale à annuler leur ravitaillement en vol pour se dérouter vers l'Indonésie.
Les Rafales sont équipés pour effectuer un ravitaillement via un panier (probe and drogue) mais il existe une autre technique de ravitaillement : le ravitaillement par perche télescopique. Le principe est totalement différent puisque c'est le ravitailleur qui s'occupe de la manœuvre. L'avion à ravitailler se présente sous le ravitailleur. Celui-ci va alors déployer une perche télescopique et va chercher à l'emboiter dans un réceptacle sur le nez ou le dos de l'appareil à ravitailler.
Cette technique permet de faciliter le ravitaillement en vol des gros appareils : leur faible manœuvrabilité rend la technique probe and drogue beaucoup plus compliquée et évite aussi l'arrachage de la perche sur l'appareil à ravitailler. Cependant, l'avion à ravitailler doit toujours prendre en compte les turbulences ou autres trous d'air pour rester stable, au risque de rentrer en collision avec le ravitailleur, comme le montre l'AWACS dans cette vidéo.
Les incidents de ravitaillement en vol restent rares et les pilotes sont très entrainés à cette manœuvre. Elle reste d'ailleurs très avantageuse lors des opérations militaires car elle permet d'allonger le rayon d'action des avions pour frapper une cible lointaine. La France a ainsi démontré ses capacités de projection par voie aérienne lors de l'opération Hamilton (frappes en Syrie via des Rafale, Mirage 2000-5, 2 AWACS et 6 ravitailleurs) aux côtés des Anglais et des Américains.
Les Anglais ont d'ailleurs poussé les limites de cette technique dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1982, lors de la guerre des Falklands. Ces derniers ont réussi a faire voler un bombardier Avro Vulcan (XM607) sur 12 200 km grâce à 11 ravitailleurs Handley Page Victor (deux groupes à l'aller et un groupe qui a rejoint le bombardier sur son trajet retour). L'opération était délicate puisqu'il s'agissait pour les ravitailleurs de s'occuper du bombardier mais également des autres ravitailleurs, volant eux aussi en dehors de leur rayon d'action (formant une cascade de ravitaillements tout le long de la mission où un ravitailleur ravitaillait un autre avion avant de repartir vers la base de départ). La chaine de ravitaillements a permit au Vulcan d'endommager légèrement la piste de l'aéroport mais l'impact psychologique était énorme : les Anglais peuvent bombarder les Argentins avant même que l'escadre anglaise soient sur zone.
Un Rafale M du groupe aérien embarqué du porte-avions Charles de Gaulle a dû se dérouter sur l'aéroport international de Malte suite à un incident effectué lors d'un ravitaillement en vol.
Le 6 février dernier, le Rafale M n°41 était en exercice au centre de la mer Méditerranée. Une fois l'exercice terminé, l'avion devait être ravitaillé en vol pour pouvoir rejoindre le porte-avions Charles de Gaulle. Cependant, durant cette manœuvre assez délicate, la partie avant de la perche de ravitaillement (le gland) s'est séparée de l'appareil, rendant tout ravitaillement impossible. Le pilote s'est alors dérouté vers l'aéroport international de Malte (MLA).
Il a été rejoint par un NH-90 NFH du groupe aérien embarqué. Celui-ci transportait une équipe de techniciens et des pièces de rechanges pour réparer la perche. Les dégâts semblent mineurs car l'avion et l'hélicoptère ne sont restés que quelques heures à Malte, avant de retourner sur le Charles de Gaulle.
L'essentiel est la sécurité du pilote. Il reste à analyser les causes de l'incident afin de limiter les risques qu'il se reproduise. Mais le ... risque zéro n'existe pas. plus
Le ravitaillement en vol fait partie des manœuvres les plus délicates pour un pilote militaire. Dans ce cas-ci, ce dernier doit d'abord s'approcher d'un appareil ravitailleur - et des turbulences qu'il engendre - pour viser ensuite un panier qui fait à peine 50 cm. La complexité de la manœuvre continue une fois la perche connectée au panier puisque le tuyau est très souple et peut donc faire des bonds de plusieurs mètres (turbulences créées par le ravitailleur, turbulences créées par la météo). Il peut donc, en un coup de fouet, arracher la perche de l'avion à ravitailler. Le pilote doit alors très rapidement changer de direction pour éviter d'aspirer des débris dans ses moteurs et se dérouter au plus vite sur un aéroport de secours.
En 2014, les turbulences avaient justement été responsables de l'arrachage d'un gland sur la perche d'un Rafale. L'appareil, appartenant à l'escadron 1/4 "Gascogne" avait réussi à se connecter à un ravitailleur KC-135 américain. Le pilote du Rafale a réussi à se connecter au panier et à anticiper les différents soubresauts du tuyau. Toutefois, les deux appareils ont rencontré une turbulence beaucoup plus forte que les précédentes :
"Et c'est le coup de fouet : le réceptacle part violemment vers le haut, perd le contact et frappe sèchement la pointe de la perche du Rafale. Le gland, cette partie mobile qui, telle une soupape, sert à réguler le flux de carburant injecté, est proprement sectionnée et un flot de carburant s'échappe maintenant de la perche mutilée."
En 2019, un changement de météo avait d'ailleurs forcé 7 Rafale à annuler leur ravitaillement en vol pour se dérouter vers l'Indonésie.
Les Rafales sont équipés pour effectuer un ravitaillement via un panier (probe and drogue) mais il existe une autre technique de ravitaillement : le ravitaillement par perche télescopique. Le principe est totalement différent puisque c'est le ravitailleur qui s'occupe de la manœuvre. L'avion à ravitailler se présente sous le ravitailleur. Celui-ci va alors déployer une perche télescopique et va chercher à l'emboiter dans un réceptacle sur le nez ou le dos de l'appareil à ravitailler.
Cette technique permet de faciliter le ravitaillement en vol des gros appareils : leur faible manœuvrabilité rend la technique probe and drogue beaucoup plus compliquée et évite aussi l'arrachage de la perche sur l'appareil à ravitailler. Cependant, l'avion à ravitailler doit toujours prendre en compte les turbulences ou autres trous d'air pour rester stable, au risque de rentrer en collision avec le ravitailleur, comme le montre l'AWACS dans cette vidéo.
Les incidents de ravitaillement en vol restent rares et les pilotes sont très entrainés à cette manœuvre. Elle reste d'ailleurs très avantageuse lors des opérations militaires car elle permet d'allonger le rayon d'action des avions pour frapper une cible lointaine. La France a ainsi démontré ses capacités de projection par voie aérienne lors de l'opération Hamilton (frappes en Syrie via des Rafale, Mirage 2000-5, 2 AWACS et 6 ravitailleurs) aux côtés des Anglais et des Américains.
Les Anglais ont d'ailleurs poussé les limites de cette technique dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1982, lors de la guerre des Falklands. Ces derniers ont réussi a faire voler un bombardier Avro Vulcan (XM607) sur 12 200 km grâce à 11 ravitailleurs Handley Page Victor (deux groupes à l'aller et un groupe qui a rejoint le bombardier sur son trajet retour). L'opération était délicate puisqu'il s'agissait pour les ravitailleurs de s'occuper du bombardier mais également des autres ravitailleurs, volant eux aussi en dehors de leur rayon d'action (formant une cascade de ravitaillements tout le long de la mission où un ravitailleur ravitaillait un autre avion avant de repartir vers la base de départ). La chaine de ravitaillements a permit au Vulcan d'endommager légèrement la piste de l'aéroport mais l'impact psychologique était énorme : les Anglais peuvent bombarder les Argentins avant même que l'escadre anglaise soient sur zone.
L'essentiel est la sécurité du pilote. Il reste à analyser les causes de l'incident afin de limiter les risques qu'il se reproduise. Mais le ... risque zéro n'existe pas. plus
Heureusement que ce regrettable incident ne s’est pas produit lors du raid en Polynésie... J’ai l’impression que les incidents se multiplient avec les Rafales ... ou alors il y a moins de secrets. plus
Plus on sollicite les Rafales, plus statistiquement on tombe dans des configurations peut-être prévues par le constructeur. Là le pilote a bien réagi, il ... s'est dérouté vers Malte. Il reste à l'Armée de l'air à analyser l'incident. plus
Le gland est la partie fusible de la perche , pour éviter plus de dégâts... Rien d'extraordinaire à la retrouver dans le panier Par ... contre , ça condamne le suivant d'où l'intérêt des Phénix avec plusieurs pods . plus
L'essentiel est la sécurité du pilote. Il reste à analyser les causes de l'incident afin de limiter les risques qu'il se reproduise. Mais le ... risque zéro n'existe pas. plus