Un drone suicide russe viole l'espace aérien roumain, un autre s'écrase en Lettonie avec des explosifs
Un drone suicide russe viole l'espace aérien roumain, un autre s'écrase en Lettonie avec des explosifs
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publié le 09 septembre 2024 à 17:11

593 mots

Un drone suicide russe viole l'espace aérien roumain, un autre s'écrase en Lettonie avec des explosifs

La Roumanie a vu un drone suicide survoler son territoire avant de s’écraser en Ukraine. Cette scène est habituelle pour les régions situées au bord du Danube, frontière naturelle avec l’Ukraine. Elle l’est beaucoup moins pour la Lettonie qui a vu un drone suicide Shahed armé s’écraser sur son territoire. Pas d’impact frontalier comme à l’habitude en Roumanie mais bel et bien un crash situé à un peu moins de 40 kilomètres de la première frontière russe !


Le 8 septembre, Edgars Rinkēvičs, président de la Lettonie, a annoncé qu'un drone militaire russe s'était écrasé dans l'est de la Lettonie le 7 septembre. Deux jours plus tard, des informations plus précises étaient publiées par Reuters. Le drone s'est écrasé non loin du village de Gaigalava (Rēzekne), dans l'Est de la Lettonie. Le drone en question a été identifié par les militaires lettons comme un drone de type Shahed. Il disposait d'une charge militaire active qui n'avait pas explosé lors du crash et des démineurs ont dû sécuriser la charge en question.

La Roumanie a également vu une nouvelle fois un drone russe violer son espace aérien. Un communiqué de presse annonce que "des frappes de drones [russes] sur des cibles civiles et infrastructures portuaires en Ukraine étaient en cours dans la matinée du 8 septembre, près de la frontière avec la Roumanie". Vers 02h25, deux avions de combat F-16 Fighting Falcon de l'Armée de l'air roumaine ont décollé de la base aérienne 86 de Borcea pour sécuriser l'espace aérien roumain. Durant les attaques, les différents radars roumains ont alors détecté et suivi un drone russe évoluant dans l'espace aérien roumain. Le communiqué n'annonce aucune interception par les F-16 roumains, la violation étant probablement très courte ; le drone a repris la direction de l'Ukraine. Des recherches au sol ont été engagées par l'Armée roumaine afin de découvrir si des drones russes se seraient à nouveau écrasés en Roumanie.

Ces deux incidents peuvent paraitre insolites mais restent une grave atteinte à la souveraineté de ces deux pays. Dans les deux cas, ces drones étaient destinés à l'Ukraine et le survol de la Roumanie était probablement très bref. La zone frontalière avec l'Ukraine (séparation par le fleuve Danube) est malheureusement habituée de ces survols ou encore crashs de drones suicides russes mais ces crashs sont limités à cette zone fort peu peuplée. C'est aussi le cas de la zone d'impact en Lettonie... à la seule différence près que Gaigalave se trouve à 37 kilomètres de la première frontière avec la Russie ! Le drone russe est donc réellement entré en profondeur du territoire letton. Alors bien évidemment, ce drone n'était clairement pas destiné à exploser en Lettonie et ciblait plutôt l'Ukraine. Il est plus que probable qu'un problème interne (système de guidage, commandes de vol,...) est survenu. Mais cet incident aurait pu faire des dégâts s'il était tombé dans une zone fortement habitée.

Alors bien évidemment, couvrir la frontière roumaine ou lettone est envisageable pour contrer cette menace mais il ne faut pas oublier le coût d'interception direct (coût de la munition vs drone) et indirect (coût des personnes et infrastructures sauvées). Le missile est une solution longue portée mais assez coûteuse, inversement, comme décrit dans cet article, le canon antiaérien guidé par radar est efficace économiquement mais limité en portée. Un mix serait bien évidemment une solution temporaire mais il est clair et net que le canon antiaérien a délaissé les stocks de nombreuses armées au sein de l'OTAN ; la masse compte. À voir aussi ce que donnera le développement de nouveaux systèmes classiques ou encore l'utilisation de nouvelles technologies laser et micro-ondes !

Photo de couverture : pour illustration. Aileron tribord d'un drone suicide Shahed crashé en Ukraine.

(de g. à dr.) Tir d'un drone anti-drone Coyote Block 2 depuis un FS-LIDS, véhicule blindé M-ATV du système M-LIDS et un radar KuRFS palettisé.
(de g. à dr.) Tir d'un drone anti-drone Coyote Block 2 depuis un FS-LIDS, véhicule blindé M-ATV du système M-LIDS et un radar KuRFS palettisé. © Raytheon
(de g. à dr.) Tir d'un drone anti-drone Coyote Block 2 depuis un FS-LIDS, véhicule blindé M-ATV du système M-LIDS et un radar KuRFS palettisé.
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09/09/2024 17:11
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Un drone suicide russe viole l'espace aérien roumain, un autre s'écrase en Lettonie avec des explosifs

La Roumanie a vu un drone suicide survoler son territoire avant de s’écraser en Ukraine. Cette scène est habituelle pour les régions situées au bord du Danube, frontière naturelle avec l’Ukraine. Elle l’est beaucoup moins pour la Lettonie qui a vu un drone suicide Shahed armé s’écraser sur son territoire. Pas d’impact frontalier comme à l’habitude en Roumanie mais bel et bien un crash situé à un peu moins de 40 kilomètres de la première frontière russe !

Un drone suicide russe viole l'espace aérien roumain, un autre s'écrase en Lettonie avec des explosifs
Un drone suicide russe viole l'espace aérien roumain, un autre s'écrase en Lettonie avec des explosifs

Le 8 septembre, Edgars Rinkēvičs, président de la Lettonie, a annoncé qu'un drone militaire russe s'était écrasé dans l'est de la Lettonie le 7 septembre. Deux jours plus tard, des informations plus précises étaient publiées par Reuters. Le drone s'est écrasé non loin du village de Gaigalava (Rēzekne), dans l'Est de la Lettonie. Le drone en question a été identifié par les militaires lettons comme un drone de type Shahed. Il disposait d'une charge militaire active qui n'avait pas explosé lors du crash et des démineurs ont dû sécuriser la charge en question.

La Roumanie a également vu une nouvelle fois un drone russe violer son espace aérien. Un communiqué de presse annonce que "des frappes de drones [russes] sur des cibles civiles et infrastructures portuaires en Ukraine étaient en cours dans la matinée du 8 septembre, près de la frontière avec la Roumanie". Vers 02h25, deux avions de combat F-16 Fighting Falcon de l'Armée de l'air roumaine ont décollé de la base aérienne 86 de Borcea pour sécuriser l'espace aérien roumain. Durant les attaques, les différents radars roumains ont alors détecté et suivi un drone russe évoluant dans l'espace aérien roumain. Le communiqué n'annonce aucune interception par les F-16 roumains, la violation étant probablement très courte ; le drone a repris la direction de l'Ukraine. Des recherches au sol ont été engagées par l'Armée roumaine afin de découvrir si des drones russes se seraient à nouveau écrasés en Roumanie.

Ces deux incidents peuvent paraitre insolites mais restent une grave atteinte à la souveraineté de ces deux pays. Dans les deux cas, ces drones étaient destinés à l'Ukraine et le survol de la Roumanie était probablement très bref. La zone frontalière avec l'Ukraine (séparation par le fleuve Danube) est malheureusement habituée de ces survols ou encore crashs de drones suicides russes mais ces crashs sont limités à cette zone fort peu peuplée. C'est aussi le cas de la zone d'impact en Lettonie... à la seule différence près que Gaigalave se trouve à 37 kilomètres de la première frontière avec la Russie ! Le drone russe est donc réellement entré en profondeur du territoire letton. Alors bien évidemment, ce drone n'était clairement pas destiné à exploser en Lettonie et ciblait plutôt l'Ukraine. Il est plus que probable qu'un problème interne (système de guidage, commandes de vol,...) est survenu. Mais cet incident aurait pu faire des dégâts s'il était tombé dans une zone fortement habitée.

Alors bien évidemment, couvrir la frontière roumaine ou lettone est envisageable pour contrer cette menace mais il ne faut pas oublier le coût d'interception direct (coût de la munition vs drone) et indirect (coût des personnes et infrastructures sauvées). Le missile est une solution longue portée mais assez coûteuse, inversement, comme décrit dans cet article, le canon antiaérien guidé par radar est efficace économiquement mais limité en portée. Un mix serait bien évidemment une solution temporaire mais il est clair et net que le canon antiaérien a délaissé les stocks de nombreuses armées au sein de l'OTAN ; la masse compte. À voir aussi ce que donnera le développement de nouveaux systèmes classiques ou encore l'utilisation de nouvelles technologies laser et micro-ondes !

Photo de couverture : pour illustration. Aileron tribord d'un drone suicide Shahed crashé en Ukraine.

(de g. à dr.) Tir d'un drone anti-drone Coyote Block 2 depuis un FS-LIDS, véhicule blindé M-ATV du système M-LIDS et un radar KuRFS palettisé.
(de g. à dr.) Tir d'un drone anti-drone Coyote Block 2 depuis un FS-LIDS, véhicule blindé M-ATV du système M-LIDS et un radar KuRFS palettisé. © Raytheon
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