Sabotage présumé de la frégate Amiral Ronarc'h en construction : une nouvelle menace pour l'industrie de défense française ?
Sabotage présumé de la frégate Amiral Ronarc'h en construction : une nouvelle menace pour l'industrie de défense française ?
© DR

publié le 26 mai 2023 à 13:31

522 mots

Sabotage présumé de la frégate Amiral Ronarc'h en construction : une nouvelle menace pour l'industrie de défense française ?


Découverte inquiétante d'un sabotage présumé

Le 25 mai 2023, un événement perturbateur a ébranlé le monde de la défense française. La frégate de défense et d'intervention (FDI) Amiral Ronarc'h, qui est en cours de construction à Lorient, a été la cible d'un acte de malveillance. Selon "Le Télégramme", de nombreux câbles auraient été intentionnellement sectionnés sur le navire, évoquant un scénario de sabotage similaire à celui survenu plus tôt ce mois-ci sur la frégate de type 26 HMS Glasgow de BAE Systems, actuellement en construction au chantier naval de Scotstoun, en Écosse. Ces incidents ont provoqué l'ouverture d'enquêtes internes de la part de Naval Group et BAE Systems, qui ont suspendu temporairement les travaux pour assurer le respect des normes de qualité.

Une enquête sérieuse lancée face à une menace potentielle à la sécurité nationale

Suite à la découverte de ces actes, Naval Group a rapidement déposé une plainte, ce qui a entraîné l'ouverture d'une enquête par le parquet de Rennes pour "destruction de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation". L'affaire a été confiée à la Gendarmerie maritime. L'entreprise a également renforcé la surveillance de son site de Lorient. Malgré la gravité de l'incident, elle reste discrète sur les détails de ces actes de malveillance, tout comme le procureur de Rennes, qui a préféré ne pas donner plus de précisions en raison de la sensibilité du contexte.

Un avertissement pour la défense française face à un risque de sabotage accru

Ces incidents surviennent dans un contexte international déjà tendu. En septembre 2022, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait mis en garde contre un "risque de sabotage contre les chaînes de production des industriels français de l'armement". Le Directeur du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD), le général Philippe Susnjara, a également évoqué cette hypothèse lors d'une récente audition parlementaire.

Implications potentielles pour la Marine nationale et la défense technologique française

La frégate Amiral Ronarc'h représente une avancée majeure pour la Marine nationale, avec son architecture numérique innovante permettant de s'adapter continuellement aux évolutions technologiques et opérationnelles. Elle est équipée d'un sonar de coque, d'un radar Sea Fire 500 à quatre antennes planes fixes entièrement numérique et d'un mât unique rassemblant l'intégralité des capteurs aériens. De plus, elle sera dotée de deux lanceurs de 8 missiles Aster 30, d'une tourelle de 76 mm, de canons de 20 mm télé-opérés, de torpilles MU-90 et de missiles anti-surface Exocet.

Avec un déplacement de 4500 tonnes et une longueur de 122 mètres, elle promet d'être un élément puissant de la flotte française. La Marine nationale devrait recevoir trois unités de ce type à l'horizon 2030, les deux dernières devant être livrées avant 2035. En outre, la construction de la première des trois FDI commandées par la Grèce a commencé en octobre 2022 à Lorient.

Ces incidents soulèvent des questions inquiétantes sur la sécurité de la défense française et la nécessité de mesures de protection renforcées pour garantir la sûreté des opérations de construction et de livraison. L'impact de ce sabotage présumé sur le calendrier de construction et de livraison de ces navires cruciaux reste à déterminer.

Commentaires
26/05/2023 13:31
522 mots

Sabotage présumé de la frégate Amiral Ronarc'h en construction : une nouvelle menace pour l'industrie de défense française ?

Sabotage présumé de la frégate Amiral Ronarc'h en construction : une nouvelle menace pour l'industrie de défense française ?
Sabotage présumé de la frégate Amiral Ronarc'h en construction : une nouvelle menace pour l'industrie de défense française ?

Découverte inquiétante d'un sabotage présumé

Le 25 mai 2023, un événement perturbateur a ébranlé le monde de la défense française. La frégate de défense et d'intervention (FDI) Amiral Ronarc'h, qui est en cours de construction à Lorient, a été la cible d'un acte de malveillance. Selon "Le Télégramme", de nombreux câbles auraient été intentionnellement sectionnés sur le navire, évoquant un scénario de sabotage similaire à celui survenu plus tôt ce mois-ci sur la frégate de type 26 HMS Glasgow de BAE Systems, actuellement en construction au chantier naval de Scotstoun, en Écosse. Ces incidents ont provoqué l'ouverture d'enquêtes internes de la part de Naval Group et BAE Systems, qui ont suspendu temporairement les travaux pour assurer le respect des normes de qualité.

Une enquête sérieuse lancée face à une menace potentielle à la sécurité nationale

Suite à la découverte de ces actes, Naval Group a rapidement déposé une plainte, ce qui a entraîné l'ouverture d'une enquête par le parquet de Rennes pour "destruction de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation". L'affaire a été confiée à la Gendarmerie maritime. L'entreprise a également renforcé la surveillance de son site de Lorient. Malgré la gravité de l'incident, elle reste discrète sur les détails de ces actes de malveillance, tout comme le procureur de Rennes, qui a préféré ne pas donner plus de précisions en raison de la sensibilité du contexte.

Un avertissement pour la défense française face à un risque de sabotage accru

Ces incidents surviennent dans un contexte international déjà tendu. En septembre 2022, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait mis en garde contre un "risque de sabotage contre les chaînes de production des industriels français de l'armement". Le Directeur du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD), le général Philippe Susnjara, a également évoqué cette hypothèse lors d'une récente audition parlementaire.

Implications potentielles pour la Marine nationale et la défense technologique française

La frégate Amiral Ronarc'h représente une avancée majeure pour la Marine nationale, avec son architecture numérique innovante permettant de s'adapter continuellement aux évolutions technologiques et opérationnelles. Elle est équipée d'un sonar de coque, d'un radar Sea Fire 500 à quatre antennes planes fixes entièrement numérique et d'un mât unique rassemblant l'intégralité des capteurs aériens. De plus, elle sera dotée de deux lanceurs de 8 missiles Aster 30, d'une tourelle de 76 mm, de canons de 20 mm télé-opérés, de torpilles MU-90 et de missiles anti-surface Exocet.

Avec un déplacement de 4500 tonnes et une longueur de 122 mètres, elle promet d'être un élément puissant de la flotte française. La Marine nationale devrait recevoir trois unités de ce type à l'horizon 2030, les deux dernières devant être livrées avant 2035. En outre, la construction de la première des trois FDI commandées par la Grèce a commencé en octobre 2022 à Lorient.

Ces incidents soulèvent des questions inquiétantes sur la sécurité de la défense française et la nécessité de mesures de protection renforcées pour garantir la sûreté des opérations de construction et de livraison. L'impact de ce sabotage présumé sur le calendrier de construction et de livraison de ces navires cruciaux reste à déterminer.



Commentaires