Pour bien commencer l’année 2022, la Corée du Nord a effectué 4 tirs de missile en moins de deux semaines. Les autres acteurs régionaux et internationaux condamnent ces essais et demandent l’arrêt des programmes d’armement de la Corée du Nord.
Les gardes-côtes japonais et des représentants sud-coréens ont rapporté un premier tir de missile le mercredi 5 janvier 2022, celui-ci aurait fini sa course en mer du Japon, en dehors de la zone économique exclusive japonaise. Le lendemain, une annonce au journal d’état KCNA a officialisé ce tir : l’essai aurait eu pour but de tester les contrôles de vol et la stabilité du missile hypersonique, d’évaluer la charge utile (un planeur hypersonique) dans des manœuvres latérales, ainsi que la validation de l’utilisation du carburant par temps froid. L’essai serait (bien entendu !) un succès, avec un déplacement latéral de 120km avant de frapper une cible à 700km de distance.
La mission des États-Unis auprès des Nations Unies a condamné ce tir le 10 janvier via un communiqué officiel regroupant les États-Unis et cinq autres nations (dont la France et le Japon), appelant à des sanctions à l’encontre de la Corée du Nord. C’est au lendemain de ce communiqué qu’un second tir a été effectué, officiellement afin de finaliser les dernier détails techniques du planeur hypersonique. D’après un communiqué du régime nord-coréen du 12 janvier, celui-ci aurait cette fois atteint sa cible à 1000km après une manœuvre de virage de 240km. Ce tir est probablement à l'origine de la fermeture partielle de l'espace aérien américain ce même jour, l'information n'étant toujours pas confirmée (voir notre article à ce sujet).
Les acteurs régionaux font un constat différent quant aux capacités des missiles tirés. D'après la Corée du Sud et le Japon, le profil de vol du premier tir avait une trajectoire balistique classique et aurait en réalité parcouru 500km avant de finir dans le mer. Le deuxième tir aurait quant à lui parcouru une distance de 700km, atteignant une altitude de 60km avec une pointe de vitesse à Mach 10. Selon certains spécialistes comme Joshua H. Pollack -un expert sur la question de prolifération des missiles en Asie de l’Est-, ces deux missiles portaient une charge utile de type MaRV (Maneuvering Reentry Vehicle) plutôt qu’un planeur hypersonique comme le revendique Pyongyang. Pour rappel, cette famille de charges utiles possède bien des caractéristiques hypersoniques mais ne représente pas une véritable avance technologique, contrairement aux projets comme le VMAX français, l'Avangard russe ou l'AGM-183 américain.
Ces deux essais sont dans la suite logique de la posture qu’adopte la Corée du Nord depuis quelques années. En effet, le livre blanc 2021 du Japon décompte 35 essais de missiles balistiques entre 2019 et mars 2021 auxquels s’ajoutent les quatre essais depuis septembre 2021 dont un missile de croisière d’une portée de 1500km et le tout premier essai de planeur hypersonique. Ce dernier épisode fait suite au dévoilement d'un planeur hypersonique placé sur un missile balistique baptisé Hwasong-8 lors de salon "Self Defense" qui s'est déroulé en octobre dans le pays, et n'est donc qu'une demi-surprise, la démonstration de force devant logiquement faire suite au passage devant les caméras.
Alors que tous les observateurs attendaient un retour au calme, les autorités japonaises annoncent désormais qu'elles ont recensé encore trois essais suite à ceux des « planeurs hypersoniques » : le tir d’un missile le 14 janvier, parcourant une distance de 400km, puis un double essai le 17 janvier, deux missiles ayant parcouru 300km en trajectoire suborbitale. Ces derniers essais seraient des missiles balistiques courte portée tirés depuis un train et ont atteints une altitude maximale de 50km avant de finir leur course en mer du Japon, au large des côtes nord-coréennes.
Si ces derniers lancements représentent un danger moindre, ceux-ci inquiètent les autorités japonaises qui soulignent le nombre élevé de tests via une diversification des plateformes de lancement, pour des missiles qui peuvent adopter des trajectoires irrégulières, y compris des manœuvres horizontales (alors que les systèmes de défense sont plus adaptés à des systèmes suivant une trajectoire balistique, plutôt en cloche).
Cette escalade contribue logiquement à l’instabilité de la région, alors que les principaux acteurs (Japon et Corée du Sud) appellent à une désescalade des tensions. Dans leur communiqué officiel, les nations unies demandent à la Corée du Nord une dénucléarisation complète et une arrêt des programmes de développement de missiles balistiques et d’armes de destructions massives afin d’entamer un dialogue de paix dans la péninsule coréenne ; le tout sous la menace de sanctions. La Corée du Nord reste pour le moment sourde à cette demande. Kim Jong Un poursuit donc un demi-siècle d'efforts de développement d'un arsenal stratégique, et certains analystes craignent que cette situation ne contribue encore à la prolifération. Après ses nombreux transferts technologiques et échanges avec l'Iran, de nombreux analystes craignent de voir le pays devenir un fournisseur de missiles pour des acteurs non-étatiques, terroristes ou rebelles.
Pour bien commencer l’année 2022, la Corée du Nord a effectué 4 tirs de missile en moins de deux semaines. Les autres acteurs régionaux et internationaux condamnent ces essais et demandent l’arrêt des programmes d’armement de la Corée du Nord.
Les gardes-côtes japonais et des représentants sud-coréens ont rapporté un premier tir de missile le mercredi 5 janvier 2022, celui-ci aurait fini sa course en mer du Japon, en dehors de la zone économique exclusive japonaise. Le lendemain, une annonce au journal d’état KCNA a officialisé ce tir : l’essai aurait eu pour but de tester les contrôles de vol et la stabilité du missile hypersonique, d’évaluer la charge utile (un planeur hypersonique) dans des manœuvres latérales, ainsi que la validation de l’utilisation du carburant par temps froid. L’essai serait (bien entendu !) un succès, avec un déplacement latéral de 120km avant de frapper une cible à 700km de distance.
La mission des États-Unis auprès des Nations Unies a condamné ce tir le 10 janvier via un communiqué officiel regroupant les États-Unis et cinq autres nations (dont la France et le Japon), appelant à des sanctions à l’encontre de la Corée du Nord. C’est au lendemain de ce communiqué qu’un second tir a été effectué, officiellement afin de finaliser les dernier détails techniques du planeur hypersonique. D’après un communiqué du régime nord-coréen du 12 janvier, celui-ci aurait cette fois atteint sa cible à 1000km après une manœuvre de virage de 240km. Ce tir est probablement à l'origine de la fermeture partielle de l'espace aérien américain ce même jour, l'information n'étant toujours pas confirmée (voir notre article à ce sujet).
Les acteurs régionaux font un constat différent quant aux capacités des missiles tirés. D'après la Corée du Sud et le Japon, le profil de vol du premier tir avait une trajectoire balistique classique et aurait en réalité parcouru 500km avant de finir dans le mer. Le deuxième tir aurait quant à lui parcouru une distance de 700km, atteignant une altitude de 60km avec une pointe de vitesse à Mach 10. Selon certains spécialistes comme Joshua H. Pollack -un expert sur la question de prolifération des missiles en Asie de l’Est-, ces deux missiles portaient une charge utile de type MaRV (Maneuvering Reentry Vehicle) plutôt qu’un planeur hypersonique comme le revendique Pyongyang. Pour rappel, cette famille de charges utiles possède bien des caractéristiques hypersoniques mais ne représente pas une véritable avance technologique, contrairement aux projets comme le VMAX français, l'Avangard russe ou l'AGM-183 américain.
Ces deux essais sont dans la suite logique de la posture qu’adopte la Corée du Nord depuis quelques années. En effet, le livre blanc 2021 du Japon décompte 35 essais de missiles balistiques entre 2019 et mars 2021 auxquels s’ajoutent les quatre essais depuis septembre 2021 dont un missile de croisière d’une portée de 1500km et le tout premier essai de planeur hypersonique. Ce dernier épisode fait suite au dévoilement d'un planeur hypersonique placé sur un missile balistique baptisé Hwasong-8 lors de salon "Self Defense" qui s'est déroulé en octobre dans le pays, et n'est donc qu'une demi-surprise, la démonstration de force devant logiquement faire suite au passage devant les caméras.
Alors que tous les observateurs attendaient un retour au calme, les autorités japonaises annoncent désormais qu'elles ont recensé encore trois essais suite à ceux des « planeurs hypersoniques » : le tir d’un missile le 14 janvier, parcourant une distance de 400km, puis un double essai le 17 janvier, deux missiles ayant parcouru 300km en trajectoire suborbitale. Ces derniers essais seraient des missiles balistiques courte portée tirés depuis un train et ont atteints une altitude maximale de 50km avant de finir leur course en mer du Japon, au large des côtes nord-coréennes.
Si ces derniers lancements représentent un danger moindre, ceux-ci inquiètent les autorités japonaises qui soulignent le nombre élevé de tests via une diversification des plateformes de lancement, pour des missiles qui peuvent adopter des trajectoires irrégulières, y compris des manœuvres horizontales (alors que les systèmes de défense sont plus adaptés à des systèmes suivant une trajectoire balistique, plutôt en cloche).
Cette escalade contribue logiquement à l’instabilité de la région, alors que les principaux acteurs (Japon et Corée du Sud) appellent à une désescalade des tensions. Dans leur communiqué officiel, les nations unies demandent à la Corée du Nord une dénucléarisation complète et une arrêt des programmes de développement de missiles balistiques et d’armes de destructions massives afin d’entamer un dialogue de paix dans la péninsule coréenne ; le tout sous la menace de sanctions. La Corée du Nord reste pour le moment sourde à cette demande. Kim Jong Un poursuit donc un demi-siècle d'efforts de développement d'un arsenal stratégique, et certains analystes craignent que cette situation ne contribue encore à la prolifération. Après ses nombreux transferts technologiques et échanges avec l'Iran, de nombreux analystes craignent de voir le pays devenir un fournisseur de missiles pour des acteurs non-étatiques, terroristes ou rebelles.
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