Le Japon muscle ses capacités de contre-attaques avec des Tomahawk américains.
Le Japon muscle ses capacités de contre-attaques avec des Tomahawk américains.
© US Department of Defense

publié le 15 février 2023 à 18:46

655 mots

Le Japon muscle ses capacités de contre-attaques avec des Tomahawk américains.

Le Ministre de la Défense japonais a fait l’annonce d’un important achat groupé de missiles de croisière Tomahawk aux Etats-Unis afin de consolider les capacités de contre-attaque japonaise vis-à-vis de ses potentiels ennemis. ​​


Une dépense de 1,6 milliards de dollars pour des capacités de frappes en profondeur accrues 

Le Ministre de la Défense japonais, Yasukazu Hamada, a annoncé la volonté de son gouvernement d’acheter l’ensemble des missiles de croisière américain Tomahawk voulu par le Japon au cours du seul exercice 2023. Un achat dont la somme s’élève à 211,3 milliards de yens soit 1,6 milliards de dollars. Si le nombre de missiles n’a pas officiellement été spécifié, afin de ne pas révéler les facultés de défense du pays, le contrat comprendrait 500 missiles selon une source gouvernementale anonyme révélée par The Japan Times.

L’objectif de cette acquisition est d’augmenter les capacités de contre-attaques du Japon au regard des attitudes belliqueuses de la Chine et de la Corée du Nord à son égard. Toujours selon cette source, le premier ministre japonais Fumio Kishida explorerait au côté des Etats-Unis la possibilité d’avancer la date de déploiement des missiles sur l’archipel nippone. Initialement prévu pour 2026, la date en cours de discussion reste inconnue. Cet achat en gros montre cependant la volonté du Japon d'atteindre militairement un niveau lui permettant de répondre aux menaces qui pèsent sur lui dans son environnement régional. 

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Le missile de croisère BGM-109 Tomahawk originellement construit par General Dynamics est aujourd'hui produit par Raytheon/McDonnell Douglas depuis 1986. © U.S. Navy Institute
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Le Tomahawk, des capacités longue portée pour frapper de potentiels ennemis sur leur sol. 

Conçu par les Etats-Unis dans les années 1970, le BGM-109 Tomahawk est un missile de croisière subsonique pouvant aller jusqu’à 880 km/h. D’une longueur de 5 à 6 mètres, et d’une portée maximale de 1250 km, 1600 km ou 2500 km en fonction des versions, il est doté d’une ogive conventionnelle de 450 kg.Sa portée lui permet donc de couvrir l’entièreté de la façade maritime est / nord-est chinoise ainsi que l’ensemble du territoire nord-coréen depuis l’archipel japonais. Des plateformes terrestres, navales, mais aussi sous-marines peuvent le lancer, bien que peu d'indications soient révélées sur la manière dont le Japon souhaite en faire usage. Il en reste que son altitude de croisière de 20 à 100 mètres réduit de manière notable le risque de détection radar et fait de lui une option logique à l’augmentation des capacités de contre-attaque japonaises, notamment dans le but de contrer les capacités déni d'accès et interdiction de zone (A2/AD) de la Chine.

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Destroyer lance-missile JS Maya, premier des navires de la classe Maya actuellement opérationnelle au sein de la Force maritime d'autodéfense japonaise (JMSDF) © Naval News
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Une montée en puissance progressive pour les forces d'autodéfense japonaises

L’achat de Tomahawk rentre dans une stratégie édictée par programme de renforcement de la défense japonaise. Un volet marin y est par ailleurs envisagé pour l’intégration des missiles américains, avec l’augmentation du nombre de destroyers dotés du système d'armes naval Aegis de Lockheed Martin. Au nombre de 12 d’ici la fin de la décennie, ces navires devraient être progressivement adaptés afin de pouvoir accueillir les missiles Tomahawk. Ils seront donc en capacité de protéger la flotte japonaise des missiles anti-navires mais aussi de répliquer en touchant directement les territoires ennemis. Ils ont ainsi vocation 

En plus de l’acquisition des Tomahawk, le Japon prévoit une version améliorée de son missile en batteries côtières Type 12 produit par Mitsubishi Heavy Industries. Actuellement de 200km, sa portée sera augmentée jusqu’à atteindre entre 900 et 1200km. Actuellement dédiée à la force terrestre d’autodéfense japonaise ou Japan Ground Self-Defense Force (JGSDF), la version améliorée du Type 12 devrait pouvoir être lancée depuis le sol, la mer et l’air. Une première version marine est notamment attendue aux alentours de 2027. La forme du missile sera modifiée pour réduire la Surface Équivalent Radar (SER ou RCS) et le rendre furtif. Il est aussi prévu qu’il soit en mesure de recevoir des informations sur la cible pendant son vol via des communications par satellite afin d’augmenter sa précision sur les cibles en mouvement. 

Après l'acquisition de missiles américains et l'augmentation des capacités de ses Type 12, le Japon a évoqué un troisième volet dans l'évolution de ses capacités militaires. Il a l'ambition de renforcer sa capacité de défense face aux armes hypersoniques, mais aspire également à pouvoir déployer ses propres missiles hypersonique offensif à l'horizon 2030. 

Commentaires
user_picture MARC delacour 15/02/2023 21:06

200m pour la portée d'un missile? Peut être 200 miles nautiques



L'amateur d'aéroplanes Frédéric Goudo... 16/02/2023 01:22

Un chiffre oublié à une date : la version améliorée du Type 12 devrait pouvoir être lancée depuis le sol, la mer et ... l’air. Une première version marine est notamment attendue aux alentours de 202 plus



15/02/2023 18:46
655 mots

Le Japon muscle ses capacités de contre-attaques avec des Tomahawk américains.

Le Ministre de la Défense japonais a fait l’annonce d’un important achat groupé de missiles de croisière Tomahawk aux Etats-Unis afin de consolider les capacités de contre-attaque japonaise vis-à-vis de ses potentiels ennemis. ​​

Le Japon muscle ses capacités de contre-attaques avec des Tomahawk américains.
Le Japon muscle ses capacités de contre-attaques avec des Tomahawk américains.

Une dépense de 1,6 milliards de dollars pour des capacités de frappes en profondeur accrues 

Le Ministre de la Défense japonais, Yasukazu Hamada, a annoncé la volonté de son gouvernement d’acheter l’ensemble des missiles de croisière américain Tomahawk voulu par le Japon au cours du seul exercice 2023. Un achat dont la somme s’élève à 211,3 milliards de yens soit 1,6 milliards de dollars. Si le nombre de missiles n’a pas officiellement été spécifié, afin de ne pas révéler les facultés de défense du pays, le contrat comprendrait 500 missiles selon une source gouvernementale anonyme révélée par The Japan Times.

L’objectif de cette acquisition est d’augmenter les capacités de contre-attaques du Japon au regard des attitudes belliqueuses de la Chine et de la Corée du Nord à son égard. Toujours selon cette source, le premier ministre japonais Fumio Kishida explorerait au côté des Etats-Unis la possibilité d’avancer la date de déploiement des missiles sur l’archipel nippone. Initialement prévu pour 2026, la date en cours de discussion reste inconnue. Cet achat en gros montre cependant la volonté du Japon d'atteindre militairement un niveau lui permettant de répondre aux menaces qui pèsent sur lui dans son environnement régional. 


15/02/2023 21:06

200m pour la portée d'un missile? Peut être 200 miles nautiques  


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Le missile de croisère BGM-109 Tomahawk originellement construit par General Dynamics est aujourd'hui produit par Raytheon/McDonnell Douglas depuis 1986. © U.S. Navy Institute
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Le Tomahawk, des capacités longue portée pour frapper de potentiels ennemis sur leur sol. 

Conçu par les Etats-Unis dans les années 1970, le BGM-109 Tomahawk est un missile de croisière subsonique pouvant aller jusqu’à 880 km/h. D’une longueur de 5 à 6 mètres, et d’une portée maximale de 1250 km, 1600 km ou 2500 km en fonction des versions, il est doté d’une ogive conventionnelle de 450 kg.Sa portée lui permet donc de couvrir l’entièreté de la façade maritime est / nord-est chinoise ainsi que l’ensemble du territoire nord-coréen depuis l’archipel japonais. Des plateformes terrestres, navales, mais aussi sous-marines peuvent le lancer, bien que peu d'indications soient révélées sur la manière dont le Japon souhaite en faire usage. Il en reste que son altitude de croisière de 20 à 100 mètres réduit de manière notable le risque de détection radar et fait de lui une option logique à l’augmentation des capacités de contre-attaque japonaises, notamment dans le but de contrer les capacités déni d'accès et interdiction de zone (A2/AD) de la Chine.

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Destroyer lance-missile JS Maya, premier des navires de la classe Maya actuellement opérationnelle au sein de la Force maritime d'autodéfense japonaise (JMSDF) © Naval News
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Une montée en puissance progressive pour les forces d'autodéfense japonaises

L’achat de Tomahawk rentre dans une stratégie édictée par programme de renforcement de la défense japonaise. Un volet marin y est par ailleurs envisagé pour l’intégration des missiles américains, avec l’augmentation du nombre de destroyers dotés du système d'armes naval Aegis de Lockheed Martin. Au nombre de 12 d’ici la fin de la décennie, ces navires devraient être progressivement adaptés afin de pouvoir accueillir les missiles Tomahawk. Ils seront donc en capacité de protéger la flotte japonaise des missiles anti-navires mais aussi de répliquer en touchant directement les territoires ennemis. Ils ont ainsi vocation 

En plus de l’acquisition des Tomahawk, le Japon prévoit une version améliorée de son missile en batteries côtières Type 12 produit par Mitsubishi Heavy Industries. Actuellement de 200km, sa portée sera augmentée jusqu’à atteindre entre 900 et 1200km. Actuellement dédiée à la force terrestre d’autodéfense japonaise ou Japan Ground Self-Defense Force (JGSDF), la version améliorée du Type 12 devrait pouvoir être lancée depuis le sol, la mer et l’air. Une première version marine est notamment attendue aux alentours de 2027. La forme du missile sera modifiée pour réduire la Surface Équivalent Radar (SER ou RCS) et le rendre furtif. Il est aussi prévu qu’il soit en mesure de recevoir des informations sur la cible pendant son vol via des communications par satellite afin d’augmenter sa précision sur les cibles en mouvement. 

Après l'acquisition de missiles américains et l'augmentation des capacités de ses Type 12, le Japon a évoqué un troisième volet dans l'évolution de ses capacités militaires. Il a l'ambition de renforcer sa capacité de défense face aux armes hypersoniques, mais aspire également à pouvoir déployer ses propres missiles hypersonique offensif à l'horizon 2030. 



Commentaires
15/02/2023 21:06

200m pour la portée d'un missile? Peut être 200 miles nautiques



16/02/2023 01:22

Un chiffre oublié à une date : la version améliorée du Type 12 devrait pouvoir être lancée depuis le sol, la mer et ... l’air. Une première version marine est notamment attendue aux alentours de 202 plus