Le ministère de la défense britannique dévoile que l’opération de récupération du chasseur F-35B perdu suite à un décollage raté depuis le porte-aéronef HMS Queen Elizabeth est un succès.
Une cause humaine dans la perte du F-35B
L’opération de la Royal Navy, réalisée avec l’appui des marines américaine et italienne, aura pris trois semaines en tout, dont deux semaines pour le repérage de l’épave puis une semaine pour sa récupération à près de 1500m de fonds. L’objectif était de récupérer les technologies sensibles de l'avion de cinquième génération avant que d’autres puissances ne puissent s’en emparer, au premier rang desquelles la Russie.
Le 17 Novembre dernier, le F-35B appartenant au Squadron 617 "Dambursters" s’est écrasé durant une mission de routine au large de la Syrie, le pilote ayant pu s’éjecter en sécurité. Les raisons de l'accident ne sont pour le moment pas officiellement connues, mais des fuites indiquent que la cause du crash était connue dans les minutes qui l'ont suivi : l'obstruction d’une prise d’air par une housse qui aurait empêché le chasseur de prendre une vitesse suffisante pour son décollage. Cet élément de protection, qui est normalement retiré avant le décollage, aurait été laissé en place malgré les visites avant-vol, réduisant la poussée de l'unique réacteur de la version de l'appareil à décollage court et atterrissage vertical.
Une vidéo non-officielle publiée sur Twitter provenant du système de surveillance du HMS Queen Elizabeth et présentant les conditions du crash semblait alimenter la thèse d'une accélération trop faible (voir notre analyse de cette vidéo en suivant ce lien). Une source anonyme du U.K. Defense Journal évoque cependant que l’auteur de la fuite aurait été arrêté, apportant du crédit à la valeur des images. Le crash aurait donc pour origine une erreur humaine, hypothèse privilégiée et ne nécessitant donc pas l'arrêt des opérations de la machine suite à l'accident, comme ce fut le cas en 2013 lors de la découverte de fissure sur une pièce de la turbine du moteur, ou en 2018 lorsqu'une inspection des conduites de carburant de l'appareil fut exigée.
Une flottille internationale de navires spécialisés dans la récupération des aéronefs
La majeure partie du matériel de récupération de la Royal Navy étant basée en Ecosse et pour des raisons d’urgence, l’opération se serait déroulée sous la supervision de l’équipe de récupération américain (US Navy Supervisor of Salvage and Diving) basée en Espagne. La procédure de récupération comprend plusieurs étapes : détection de l'avion grâce à sa balise d’urgence qui doit s’activer une fois submergée grâce au Tower Ping Locator (TPN-25) qui aurait permis à l'US Navy de la localiser précisément. Un véhicule sous-marin robotisé aurait ensuite disposé des ballons gonflables sous l’épave, avant de les gonfler progressivement pour que l’avion puisse être remonté à la surface. Il a ensuite probablement été transféré dans une base britannique sur l’île de Chypre. L’épave étant désormais sécurisée, les autorités britanniques pourront mener leur enquête.