Il y a quelques semaines, Reuters rapportait le transfert imminent d'une centaine de missiles balistiques Fath-360 de l'Iran vers la Russie, alors que des soldats russes étaient en formation en Iran pour leur maniement. Cette livraison, récemment confirmée par les États-Unis, marque une nouvelle étape pour Téhéran après l'envoi de milliers de drones kamikazes Shahed-136.
Le Fath-360 est un missile balistique à courte portée (SRBM) tactique sol-sol, guidé par satellite. Il pèse 787 kg au lancement et transporte une ogive de 150 kg. Il est conçu pour un déploiement rapide et vole à Mach 3 (1020 m/s), voire Mach 4 (1361 m/s) lorsqu'il est connecté aux systèmes de guidage par satellite. Avec une portée de 100 à 120 kilomètres, le Fateh-360 est particulièrement efficace dans les opérations tactiques à courte portée, permettant un ciblage rapides des objectufs après leur identification.
Contrairement aux missiles de croisière, les missiles de croisière utilisent une propulsion initiale qui impose une trajectoire balistique en parabole. Une configuration qui permet de transporter des charges utiles lourdes, comme des sous-munitions, mais qui offre aussi à la cible l'opportunité de connaître la zone d’impact dès la détection du lancement du missile via les radars de défense aérienne. A contrario, les missiles de croisière sont propulsés tout au long de leur vol par des moteurs (turbopropulseurs ou turboréacteurs), ils peuvent changer de trajectoire et volent en basse altitude, souvent à quelques dizaines de mètres au-dessus du sol, ce qui leur permet de rester discrets. Le Fath-360, avec sa trajectoire balistique, atteint des vitesses hypersoniques, tandis que les missiles de croisière se déplacent généralement à des vitesses subsoniques (comme le Kh-101 massivement utilisé par la Russie) ou supersoniques (en général jusqu’à Mach 2).
Cependant, ces missiles iraniens présentent certaines limitations. Par rapport à d’autres systèmes russes comme le 9M723-1 Iskander, le Fath-360 manque de capacités de manœuvre avancées et de caractéristiques furtives. Par exemple, il a une signature radar estimée à 0,3 mètre carré, contre 0,02-0,03 mètre carré pour les systèmes russes plus avancés. De plus, la précision du Fath-360, mesurée par sa déviation circulaire probable (CEP), se situe entre 20 et 50 mètres, ce qui signifie que moins de la moitié des missiles tombent à moins de 50m de leur cible.
Le transfert de missiles Fath-360 a été qualifié de "dramatique escalade" par les États-Unis, qui craignent que leur utilisation par la Russie n'entraîne une augmentation des pertes civiles en Ukraine. En réponse, Washington et ses alliés envisagent de nouvelles sanctions contre l'Iran, accusé de violer les engagements du Missile Technology Control Regime (MTCR), un cadre international visant à limiter la prolifération d’armes de destruction massive en contrôlant les transferts des missiles pouvant servir de vecteur pour ces armes. La Russie assume pour sa part totalement la violation des traités MTCR, affirmant par la voix de son Ministre des affaires étrangères que “la fourniture de matériels tombant sous le coup du MTCR depuis et vers l’Iran ne requiert désormais plus d’approbation préalable du conseil de sécurité de l’ONU”.
Moscou dispose déjà d’un large éventail de missiles balistiques, avec déjà 400 missiles balistiques « Fateh-110 » qui auraient été livrés en février dernier. L'introduction du Fath-360 permet donc de diversifier l’arsenal russe, notamment pour atteindre des cibles situées au-delà de la ligne de front tout en utilisant les ogives iraniennes pour des cibles à plus courte portée.
En combinaison avec d'autres systèmes offensifs, tels que les drones et les bombes guidées, ces missiles balistiques offrent à la Russie une plus grande flexibilité pour cibler les infrastructures militaires, les dépôts logistiques et les positions stratégiques ukrainiennes. Bien qu’ils soient principalement destinés à être utilisés de manière tactique, les Russes pourraient également les utiliser pour attaquer des villes comme Kharkiv et Sumy et les zones arrières de l’armée ukrainienne dans le Donbass et le Dniepr. L’introduction du Fath-360 sert aussi à fournir à la Russie des munitions, alors que son stock de missiles continue à s’amenuiser et que la production nationale ne permet pas de répondre aux besoins du front ukrainien, notamment pour les systèmes Iskander.
Pour l'Ukraine, l'arrivée des Fath-360 aggrave une situation déjà critique. Selon des données récentes, l'Ukraine affiche un taux d'interception des missiles balistiques limité à environ 10 % au cours des six derniers mois, contre 96% pour les drones kamikazes comme le Shahed (655 interceptions sur les 680 tirs du mois d'août) et 64% pour les missiles de croisière comme le Kh-101 (117 interceptions sur 182 tirs). Bien que des systèmes de défense aérienne comme le Patriot PAC-3MSE, le SAMP-T, certaines versions du S-300 ou le Land Ceptor offrent des capacités de protection efficaces contre les menaces balistiques, leur déploiement en Ukraine est limité par le nombre restreint de batteries disponibles. Une situation qui crée des lacunes dans la couverture de l'ensemble du territoire, rendant difficile la mise en place d'une défense continue et étendue, avec de nombreuses frappes répertoriées notamment sur des cibles civiles, à l'image de l'hôpital de Poltava touché par un missile russe le 4 septembre.
L'une des demandes ukrainiennes consiste donc à obtenir l'autorisation de pouvoir frapper sur le territoire russe, d'où sont tirés ces missiles en toute impunité, l'Ukraine n'ayant pas l'autorisation de se défendre contre des vecteurs qui seraient positionnés en Russie. Dans ce contexte, l'aide internationale joue un rôle crucial, qu'il s'agisse de soutenir la capacité défensive de l'Ukraine ou, du côté russe, de renforcer leurs capacités offensives.
Il y a quelques semaines, Reuters rapportait le transfert imminent d'une centaine de missiles balistiques Fath-360 de l'Iran vers la Russie, alors que des soldats russes étaient en formation en Iran pour leur maniement. Cette livraison, récemment confirmée par les États-Unis, marque une nouvelle étape pour Téhéran après l'envoi de milliers de drones kamikazes Shahed-136.
Le Fath-360 est un missile balistique à courte portée (SRBM) tactique sol-sol, guidé par satellite. Il pèse 787 kg au lancement et transporte une ogive de 150 kg. Il est conçu pour un déploiement rapide et vole à Mach 3 (1020 m/s), voire Mach 4 (1361 m/s) lorsqu'il est connecté aux systèmes de guidage par satellite. Avec une portée de 100 à 120 kilomètres, le Fateh-360 est particulièrement efficace dans les opérations tactiques à courte portée, permettant un ciblage rapides des objectufs après leur identification.
Contrairement aux missiles de croisière, les missiles de croisière utilisent une propulsion initiale qui impose une trajectoire balistique en parabole. Une configuration qui permet de transporter des charges utiles lourdes, comme des sous-munitions, mais qui offre aussi à la cible l'opportunité de connaître la zone d’impact dès la détection du lancement du missile via les radars de défense aérienne. A contrario, les missiles de croisière sont propulsés tout au long de leur vol par des moteurs (turbopropulseurs ou turboréacteurs), ils peuvent changer de trajectoire et volent en basse altitude, souvent à quelques dizaines de mètres au-dessus du sol, ce qui leur permet de rester discrets. Le Fath-360, avec sa trajectoire balistique, atteint des vitesses hypersoniques, tandis que les missiles de croisière se déplacent généralement à des vitesses subsoniques (comme le Kh-101 massivement utilisé par la Russie) ou supersoniques (en général jusqu’à Mach 2).
Cependant, ces missiles iraniens présentent certaines limitations. Par rapport à d’autres systèmes russes comme le 9M723-1 Iskander, le Fath-360 manque de capacités de manœuvre avancées et de caractéristiques furtives. Par exemple, il a une signature radar estimée à 0,3 mètre carré, contre 0,02-0,03 mètre carré pour les systèmes russes plus avancés. De plus, la précision du Fath-360, mesurée par sa déviation circulaire probable (CEP), se situe entre 20 et 50 mètres, ce qui signifie que moins de la moitié des missiles tombent à moins de 50m de leur cible.
Le transfert de missiles Fath-360 a été qualifié de "dramatique escalade" par les États-Unis, qui craignent que leur utilisation par la Russie n'entraîne une augmentation des pertes civiles en Ukraine. En réponse, Washington et ses alliés envisagent de nouvelles sanctions contre l'Iran, accusé de violer les engagements du Missile Technology Control Regime (MTCR), un cadre international visant à limiter la prolifération d’armes de destruction massive en contrôlant les transferts des missiles pouvant servir de vecteur pour ces armes. La Russie assume pour sa part totalement la violation des traités MTCR, affirmant par la voix de son Ministre des affaires étrangères que “la fourniture de matériels tombant sous le coup du MTCR depuis et vers l’Iran ne requiert désormais plus d’approbation préalable du conseil de sécurité de l’ONU”.
Moscou dispose déjà d’un large éventail de missiles balistiques, avec déjà 400 missiles balistiques « Fateh-110 » qui auraient été livrés en février dernier. L'introduction du Fath-360 permet donc de diversifier l’arsenal russe, notamment pour atteindre des cibles situées au-delà de la ligne de front tout en utilisant les ogives iraniennes pour des cibles à plus courte portée.
En combinaison avec d'autres systèmes offensifs, tels que les drones et les bombes guidées, ces missiles balistiques offrent à la Russie une plus grande flexibilité pour cibler les infrastructures militaires, les dépôts logistiques et les positions stratégiques ukrainiennes. Bien qu’ils soient principalement destinés à être utilisés de manière tactique, les Russes pourraient également les utiliser pour attaquer des villes comme Kharkiv et Sumy et les zones arrières de l’armée ukrainienne dans le Donbass et le Dniepr. L’introduction du Fath-360 sert aussi à fournir à la Russie des munitions, alors que son stock de missiles continue à s’amenuiser et que la production nationale ne permet pas de répondre aux besoins du front ukrainien, notamment pour les systèmes Iskander.
Pour l'Ukraine, l'arrivée des Fath-360 aggrave une situation déjà critique. Selon des données récentes, l'Ukraine affiche un taux d'interception des missiles balistiques limité à environ 10 % au cours des six derniers mois, contre 96% pour les drones kamikazes comme le Shahed (655 interceptions sur les 680 tirs du mois d'août) et 64% pour les missiles de croisière comme le Kh-101 (117 interceptions sur 182 tirs). Bien que des systèmes de défense aérienne comme le Patriot PAC-3MSE, le SAMP-T, certaines versions du S-300 ou le Land Ceptor offrent des capacités de protection efficaces contre les menaces balistiques, leur déploiement en Ukraine est limité par le nombre restreint de batteries disponibles. Une situation qui crée des lacunes dans la couverture de l'ensemble du territoire, rendant difficile la mise en place d'une défense continue et étendue, avec de nombreuses frappes répertoriées notamment sur des cibles civiles, à l'image de l'hôpital de Poltava touché par un missile russe le 4 septembre.
L'une des demandes ukrainiennes consiste donc à obtenir l'autorisation de pouvoir frapper sur le territoire russe, d'où sont tirés ces missiles en toute impunité, l'Ukraine n'ayant pas l'autorisation de se défendre contre des vecteurs qui seraient positionnés en Russie. Dans ce contexte, l'aide internationale joue un rôle crucial, qu'il s'agisse de soutenir la capacité défensive de l'Ukraine ou, du côté russe, de renforcer leurs capacités offensives.
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