Deux chasseurs de mines ukrainiens, récemment offerts par le Royaume-Uni, étaient directement intégrés à l'exercice Sea Breeze. Petit-à-petit, grâce à des livraisons de navires, drones ou même l'accès d'un centre d'apprentissage de haut niveau, la Marine ukrainienne remonte en puissance. La guerre des mines est d'ailleurs stratégique pour l'Ukraine, suite à son besoin de garder ses routes maritimes ouvertes.
Du 26 juin au 7 juillet, l'OTAN organisait son traditionnel exercice de déminage Sea Breeze. Traditionnellement, cet exercice a lieu en mer Noire mais suite à la guerre en Ukraine, la zone d'exercice s'est déplacée en mer du Nord. Si l'exercice se concentre principalement sur l'interopérabilité entre les nations participantes, l'exercice de cette année avait un second objectif, comme expliqué par le Commander (équivalent norvégien du capitaine de frégate) Ole Torstein Sjo, commandant du Groupe permanent de lutte contre les mines de l'OTAN n°1 (SNMCMG1) :
"Durant cet exercice, nous nous sommes complètement concentrés sur l'appui à la mise en place d'une capacité de lutte contre les mines [marines] ukrainienne. [...] Il est tout aussi important de fournir à l'Ukraine une capacité et les outils afin de sécuriser et sauvegarder le futur de ce pays après la guerre."
Au total, 15 pays participaient à l'exercice ainsi que de nombreux navires :
Si les Ukrainiens participaient bien évidemment à cet exercice, ils ne le faisaient pas depuis la terre ferme ou depuis l'un des navires étrangers : il faut ajouter à cette liste deux chasseurs de mines ukrainiens, à savoir les Cherkasy et Chernihiv. On peut d'ailleurs apercevoir dans le tweet ci-dessous l'inscription au marqueur sur l'une des vitres de la passerelle du FS Sagittaire.
Le 21 juin 2021, le Royaume-Uni, via son ambassade à Kiev, et l'Ukraine, via la Marine ukrainienne, annonçaient une importante coopération dans le domaine maritime. Celle-ci comprenait notamment la livraison de deux chasseurs de mines anglais de la classe Sandown à l'Ukraine. Début juillet 2023, les anciens HMS Shoreham (M112, classe Sandown) et HMS Grimsby (M108, classe Sandown), alors retirés du service actif de la Royal Navy, entraient officiellement en service dans la Marine ukrainienne sous les noms respectifs Cherkasy et Chernihiv. Si leur mise en service est assez tardive par rapport aux dates de l'exercice Sea Breeze, les équipages s'entrainent sur ces navires depuis l'été 2022 ! La mise en service ne représente que la confirmation que les deux nouveaux chasseurs de mines de la Marine ukrainienne peuvent être officiellement déployés en opération.
Si les deux ex-chasseurs de mines anglais ont été transférés avant la guerre, d'autres navires devraient également augmenter les capacités de guerre des mines de la Marine ukrainienne. Ainsi, le 14 mars 2023, alors en visite à Mykolaïv et Odessa (Ukraine), Kajsa Ollongren, la ministre de la Défense hollandaise, annonçait que deux chasseurs de mines de la classe Alkmaar (également connu sous le nom de classe Tripartite ou encore classe Éridan), en service au sein de la Marine royale hollandaise, allaient être transférés à la Marine ukrainienne. Les navires seront livrés en 2025, une fois que les premiers chasseurs de mines de la classe City seront reçus par la Marine royale hollandaise. De plus, deux drones sous-marins télécommandés (ROV) SeaFox (produits par Atlas Elektronik) ont également été offerts. Ce drone existe trois versions ;
Aucune information n'est disponible sur la version offerte. Une série d'images (ci-dessous) permet de confirmer que les Ukrainiens utilisent déjà des Sea Fox, probablement Sea Fox I, mais ces drones sont peut-être livrés par les Anglais au moment de la livraison des deux chasseurs de mines.
Des marins et démineurs ukrainiens ont déjà été formés au sein de l'Académie navale d'Ostende (Belgique). Cette dernière, sous commandement belgo-néerlandais, reprend un pôle de guerre des mines marines (commandé conjointement avec l'Italie et la Pologne) reconnu mondialement pour son expertise. En plus de cette formation poussée, la Belgique offre également 10 drones sous-marins télécommandés (ROV) R7 (produits par Exail). Ils seront utilisés par les Ukrainiens pour des missions de reconnaissances d'infrastructures ou d'objets sous-marins présents à une profondeur maximale de 300 mètres sous la surface.
En termes de navires, la Défense belge serait également en train de discuter pour une éventuelle livraison d'un de ses dragueurs de mines, également de la classe Tripartite. Toutefois, aucune confirmation de livraison n'a pour l'instant été effectuée... mais il faut s'attendre à une future livraison : tout comme les Pays-Bas, la Belgique attend également ses nouveaux chasseurs de mines de la classe City. Or, avec la récente mise à l'eau du chasseur de mines Oostende (M940, classe City), la Composante marine (nom officiel de la Marine belge) pourra prochainement se séparer d'un de ses chasseurs de mines...
Bien évidemment, les navires livrés à la Marine ukrainienne ne sont pas récents car ils sont entrés en service en :
Toutefois, ces navires ont évolué au fil du temps car le déminage marin est extrêmement difficile :
De plus, il ne faut pas oublier que ces livraisons, entrainements et formations représentent une remontée en puissance depuis 2014. A cette date, la Marine ukrainienne perd de nombreux bâtiments mais également de très nombreux navires datant de l'ère soviétique et non modernisés, en ce compris les chasseurs de mines. De plus, il n'y aurait actuellement qu'un seul et unique navire de guerre des mines en service actif au sein de la Marine ukrainienne.
Enfin, le besoin de déminage marin est énorme : de nombreuses mines ukrainiennes ou russes dérivent actuellement en mer Noire. Ces mines représentent un véritable danger pour le trafic maritime dans toute la région. C'est aussi un enjeux stratégique pour l'Ukraine car les exportations de grains sont avant tout transférées sur des vraquiers (navires cargo pour le transport de marchandises en vrac [minerai, grain,...]) depuis les ports ukrainiens de la mer Noire. C'est donc une partie des revenus ukrainiens qui sont en dangers suite à ces mines marines.
Deux chasseurs de mines ukrainiens, récemment offerts par le Royaume-Uni, étaient directement intégrés à l'exercice Sea Breeze. Petit-à-petit, grâce à des livraisons de navires, drones ou même l'accès d'un centre d'apprentissage de haut niveau, la Marine ukrainienne remonte en puissance. La guerre des mines est d'ailleurs stratégique pour l'Ukraine, suite à son besoin de garder ses routes maritimes ouvertes.
Du 26 juin au 7 juillet, l'OTAN organisait son traditionnel exercice de déminage Sea Breeze. Traditionnellement, cet exercice a lieu en mer Noire mais suite à la guerre en Ukraine, la zone d'exercice s'est déplacée en mer du Nord. Si l'exercice se concentre principalement sur l'interopérabilité entre les nations participantes, l'exercice de cette année avait un second objectif, comme expliqué par le Commander (équivalent norvégien du capitaine de frégate) Ole Torstein Sjo, commandant du Groupe permanent de lutte contre les mines de l'OTAN n°1 (SNMCMG1) :
"Durant cet exercice, nous nous sommes complètement concentrés sur l'appui à la mise en place d'une capacité de lutte contre les mines [marines] ukrainienne. [...] Il est tout aussi important de fournir à l'Ukraine une capacité et les outils afin de sécuriser et sauvegarder le futur de ce pays après la guerre."
Au total, 15 pays participaient à l'exercice ainsi que de nombreux navires :
Si les Ukrainiens participaient bien évidemment à cet exercice, ils ne le faisaient pas depuis la terre ferme ou depuis l'un des navires étrangers : il faut ajouter à cette liste deux chasseurs de mines ukrainiens, à savoir les Cherkasy et Chernihiv. On peut d'ailleurs apercevoir dans le tweet ci-dessous l'inscription au marqueur sur l'une des vitres de la passerelle du FS Sagittaire.
Le 21 juin 2021, le Royaume-Uni, via son ambassade à Kiev, et l'Ukraine, via la Marine ukrainienne, annonçaient une importante coopération dans le domaine maritime. Celle-ci comprenait notamment la livraison de deux chasseurs de mines anglais de la classe Sandown à l'Ukraine. Début juillet 2023, les anciens HMS Shoreham (M112, classe Sandown) et HMS Grimsby (M108, classe Sandown), alors retirés du service actif de la Royal Navy, entraient officiellement en service dans la Marine ukrainienne sous les noms respectifs Cherkasy et Chernihiv. Si leur mise en service est assez tardive par rapport aux dates de l'exercice Sea Breeze, les équipages s'entrainent sur ces navires depuis l'été 2022 ! La mise en service ne représente que la confirmation que les deux nouveaux chasseurs de mines de la Marine ukrainienne peuvent être officiellement déployés en opération.
Si les deux ex-chasseurs de mines anglais ont été transférés avant la guerre, d'autres navires devraient également augmenter les capacités de guerre des mines de la Marine ukrainienne. Ainsi, le 14 mars 2023, alors en visite à Mykolaïv et Odessa (Ukraine), Kajsa Ollongren, la ministre de la Défense hollandaise, annonçait que deux chasseurs de mines de la classe Alkmaar (également connu sous le nom de classe Tripartite ou encore classe Éridan), en service au sein de la Marine royale hollandaise, allaient être transférés à la Marine ukrainienne. Les navires seront livrés en 2025, une fois que les premiers chasseurs de mines de la classe City seront reçus par la Marine royale hollandaise. De plus, deux drones sous-marins télécommandés (ROV) SeaFox (produits par Atlas Elektronik) ont également été offerts. Ce drone existe trois versions ;
Aucune information n'est disponible sur la version offerte. Une série d'images (ci-dessous) permet de confirmer que les Ukrainiens utilisent déjà des Sea Fox, probablement Sea Fox I, mais ces drones sont peut-être livrés par les Anglais au moment de la livraison des deux chasseurs de mines.
Des marins et démineurs ukrainiens ont déjà été formés au sein de l'Académie navale d'Ostende (Belgique). Cette dernière, sous commandement belgo-néerlandais, reprend un pôle de guerre des mines marines (commandé conjointement avec l'Italie et la Pologne) reconnu mondialement pour son expertise. En plus de cette formation poussée, la Belgique offre également 10 drones sous-marins télécommandés (ROV) R7 (produits par Exail). Ils seront utilisés par les Ukrainiens pour des missions de reconnaissances d'infrastructures ou d'objets sous-marins présents à une profondeur maximale de 300 mètres sous la surface.
En termes de navires, la Défense belge serait également en train de discuter pour une éventuelle livraison d'un de ses dragueurs de mines, également de la classe Tripartite. Toutefois, aucune confirmation de livraison n'a pour l'instant été effectuée... mais il faut s'attendre à une future livraison : tout comme les Pays-Bas, la Belgique attend également ses nouveaux chasseurs de mines de la classe City. Or, avec la récente mise à l'eau du chasseur de mines Oostende (M940, classe City), la Composante marine (nom officiel de la Marine belge) pourra prochainement se séparer d'un de ses chasseurs de mines...
Bien évidemment, les navires livrés à la Marine ukrainienne ne sont pas récents car ils sont entrés en service en :
Toutefois, ces navires ont évolué au fil du temps car le déminage marin est extrêmement difficile :
De plus, il ne faut pas oublier que ces livraisons, entrainements et formations représentent une remontée en puissance depuis 2014. A cette date, la Marine ukrainienne perd de nombreux bâtiments mais également de très nombreux navires datant de l'ère soviétique et non modernisés, en ce compris les chasseurs de mines. De plus, il n'y aurait actuellement qu'un seul et unique navire de guerre des mines en service actif au sein de la Marine ukrainienne.
Enfin, le besoin de déminage marin est énorme : de nombreuses mines ukrainiennes ou russes dérivent actuellement en mer Noire. Ces mines représentent un véritable danger pour le trafic maritime dans toute la région. C'est aussi un enjeux stratégique pour l'Ukraine car les exportations de grains sont avant tout transférées sur des vraquiers (navires cargo pour le transport de marchandises en vrac [minerai, grain,...]) depuis les ports ukrainiens de la mer Noire. C'est donc une partie des revenus ukrainiens qui sont en dangers suite à ces mines marines.
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