Fin novembre, l’US Air Force a testé sur son F-35 la munition intelligente StormBreaker, qui pourrait être une des munitions les plus performantes de l’avion de chasse de nouvelle génération en permettant des bombardements de précision tout-temps.
Les opérations de bombardement occidentales modernes se doivent de réduire les dommages collatéraux et d'obtenir un taux de coup au but élevé, nécessitant l'utilisation systématique de munitions de précision. Mais cette exigence restreint considérablement les conditions d'emploi des armes, nécessitant un ciblage et donc une visibilité directe sur la cible par un désignateur ou par la bombe elle-même, si elle est équipée de systèmes de reconnaissances à imagerie. Dans la pratique, les conditions dans lesquelles les armées occidentales ne peuvent plus intervenir sont connues : nuages, fortes pluies, chute de neige, brouillard, tempête de sable, nuit... Cette "obscurité du champ de bataille" peut également provoquée par les troupes elles-mêmes, à cause de la poussière dégagée par les véhicules en déplacement, le passage d'un hélicoptère, le posé d'assaut d'un avion lourd, les tirs d'artillerie ou les explosions. Autant de conditions qui réduisent la visibilité et interdisent tout bombardement. De nombreux travaux sont donc engagés pour contourner ces limitations.
Après 25 ans de processus de développement continu, Raytheon obtient en 2006 un contrat de la part de l’US Air Force d’une valeur de 144 millions de dollars pour effectuer des travaux de réduction des risques sur les munitions embarquées dans le cadre du programme Small Diameter Bomb II. En 2010, après trois ans de travaux dont les résultats sont jugés encourageants, Raytheon obtient un nouveau contrat de la part de l’US Air Force d’une valeur de 450 millions de dollars pour la partie ingénierie et développement d’une arme intelligente, avant d’en obtenir un troisième de 200 M$ pour le soutien du cycle de vie de la munition, ainsi que son intégration et sa production jusqu’en 2024.
Le StormBreaker (le briseur de tempêtes) est une arme intelligente permettant d’atteindre des cibles mobiles lors de combats dans des conditions météorologiques ou de visibilité dégradées (poussière, obscurité, fumée, orages, brouillard), limite jamais dépassée jusqu’à présent par les équipements de défense, soulignant la nécessité d’une solution « tout-temps ».
Le StormBreaker allie trois systèmes d’acquisition de cibles afin de présenter une souplesse opérationnelle maximale : un radar à ondes millimétriques qui suit les cibles en temps réel, une imagerie infrarouge ultra précise qui permet une discrimination et une classification accrue des cibles, ainsi qu’un laser semi-actif qui lui permet à l’arme de suivre un désignateur laser aéroporté ou au sol. Cet autodirecteur tri-mode puissant et intégré à la munition offre la possibilité aux pilotes de chasse de frapper des cibles mobiles jusqu’à une distance pouvant dépasser 70 km, une distance permise par le déploiement d'ailes permettant de réaliser un long vol plané et garantissant à l'appareil une sécurité totale, restant hors de portée de la plupart des systèmes de défense ennemis. Le tir sur des coordonnées GPS reste également possible, comme sur les autres bombes.
La bombe intelligente dispose d’une ogive à charge creuse, qui produit un effet de souffle et de fragmentation qui se révèle redoutable contre des systèmes de défense variés : infanterie, véhicules blindés, bâtiments non durcis, bateaux...
Le StormBreaker a tout d'abord été certifié sur F-15, mais a pour vocation à être intégré sur toute la panoplie des armements américains : bombardiers B-52, B-1B Lancer et B-2A Spirit, drones, mais aussi les chasseurs F-16, F/A-18 et F-35, pour lequel la bombe représente une avancée capacitaire majeure. L'avion de Lockheed Martin embarque depuis longtemps des munitions développées par Raytheon, notamment le missile AIM-9X Sidewinder, premier missile air-air à courte portée à être utilisé par le F-35, le AMRAAM, ou la bombe Paveway II améliorée par Raytheon Technologies. Mais la furtivité de l'appareil impose l'emport des munitions dans une soute intérieure, réduisant largement ses capacités.
Le StormBreaker possède des caractéristiques aptes à accroître l'efficacité opérationnelle du F-35. L’utilisation de l’imagerie infrarouge non refroidie, très innovante, permettant une forte réduction des coûts des munitions pour l’exploitant. La maximisation du nombre de bombes embarquées par le F-35 par la petite taille de la munition (176 cm) est également déterminante : 20 StormBreaker pouvant être embarquées. Le StormBreaker est composé d’un système de transmission d’informations en temps réel avec six caméras, associé au casque du pilote, permettant d’accroître la flexibilité opérationnelle du chasseur.
Lors de l’essai effectué en collaboration entre l’US Navy et l’USAF en novembre dernier, le pilote du F-35B a utilisé l’arme intelligente connectée en réseau comme une munition guidée. S’inscrivant dans le cadre du processus d’intégration de la munition intelligente dans l’avion de chasse de cinquième génération. Le StormBreaker devrait équiper toutes les variantes du F-35 d’ici 2023.
Fin novembre, l’US Air Force a testé sur son F-35 la munition intelligente StormBreaker, qui pourrait être une des munitions les plus performantes de l’avion de chasse de nouvelle génération en permettant des bombardements de précision tout-temps.
Le StormBreaker allie trois systèmes d’acquisition de cibles afin de présenter une souplesse opérationnelle maximale : un radar à ondes millimétriques qui suit les cibles en temps réel, une imagerie infrarouge ultra précise qui permet une discrimination et une classification accrue des cibles, ainsi qu’un laser semi-actif qui lui permet à l’arme de suivre un désignateur laser aéroporté ou au sol. Cet autodirecteur tri-mode puissant et intégré à la munition offre la possibilité aux pilotes de chasse de frapper des cibles mobiles jusqu’à une distance pouvant dépasser 70 km, une distance permise par le déploiement d'ailes permettant de réaliser un long vol plané et garantissant à l'appareil une sécurité totale, restant hors de portée de la plupart des systèmes de défense ennemis. Le tir sur des coordonnées GPS reste également possible, comme sur les autres bombes.
La bombe intelligente dispose d’une ogive à charge creuse, qui produit un effet de souffle et de fragmentation qui se révèle redoutable contre des systèmes de défense variés : infanterie, véhicules blindés, bâtiments non durcis, bateaux...
Félicitations, monsieur Doleac, pour cet article très bien documenté et parfaitement objectif.
Les opérations de bombardement occidentales modernes se doivent de réduire les dommages collatéraux et d'obtenir un taux de coup au but élevé, nécessitant l'utilisation systématique de munitions de précision. Mais cette exigence restreint considérablement les conditions d'emploi des armes, nécessitant un ciblage et donc une visibilité directe sur la cible par un désignateur ou par la bombe elle-même, si elle est équipée de systèmes de reconnaissances à imagerie. Dans la pratique, les conditions dans lesquelles les armées occidentales ne peuvent plus intervenir sont connues : nuages, fortes pluies, chute de neige, brouillard, tempête de sable, nuit... Cette "obscurité du champ de bataille" peut également provoquée par les troupes elles-mêmes, à cause de la poussière dégagée par les véhicules en déplacement, le passage d'un hélicoptère, le posé d'assaut d'un avion lourd, les tirs d'artillerie ou les explosions. Autant de conditions qui réduisent la visibilité et interdisent tout bombardement. De nombreux travaux sont donc engagés pour contourner ces limitations.
Après 25 ans de processus de développement continu, Raytheon obtient en 2006 un contrat de la part de l’US Air Force d’une valeur de 144 millions de dollars pour effectuer des travaux de réduction des risques sur les munitions embarquées dans le cadre du programme Small Diameter Bomb II. En 2010, après trois ans de travaux dont les résultats sont jugés encourageants, Raytheon obtient un nouveau contrat de la part de l’US Air Force d’une valeur de 450 millions de dollars pour la partie ingénierie et développement d’une arme intelligente, avant d’en obtenir un troisième de 200 M$ pour le soutien du cycle de vie de la munition, ainsi que son intégration et sa production jusqu’en 2024.
Le StormBreaker (le briseur de tempêtes) est une arme intelligente permettant d’atteindre des cibles mobiles lors de combats dans des conditions météorologiques ou de visibilité dégradées (poussière, obscurité, fumée, orages, brouillard), limite jamais dépassée jusqu’à présent par les équipements de défense, soulignant la nécessité d’une solution « tout-temps ».
Le StormBreaker a tout d'abord été certifié sur F-15, mais a pour vocation à être intégré sur toute la panoplie des armements américains : bombardiers B-52, B-1B Lancer et B-2A Spirit, drones, mais aussi les chasseurs F-16, F/A-18 et F-35, pour lequel la bombe représente une avancée capacitaire majeure. L'avion de Lockheed Martin embarque depuis longtemps des munitions développées par Raytheon, notamment le missile AIM-9X Sidewinder, premier missile air-air à courte portée à être utilisé par le F-35, le AMRAAM, ou la bombe Paveway II améliorée par Raytheon Technologies. Mais la furtivité de l'appareil impose l'emport des munitions dans une soute intérieure, réduisant largement ses capacités.
Le StormBreaker possède des caractéristiques aptes à accroître l'efficacité opérationnelle du F-35. L’utilisation de l’imagerie infrarouge non refroidie, très innovante, permettant une forte réduction des coûts des munitions pour l’exploitant. La maximisation du nombre de bombes embarquées par le F-35 par la petite taille de la munition (176 cm) est également déterminante : 20 StormBreaker pouvant être embarquées. Le StormBreaker est composé d’un système de transmission d’informations en temps réel avec six caméras, associé au casque du pilote, permettant d’accroître la flexibilité opérationnelle du chasseur.
Lors de l’essai effectué en collaboration entre l’US Navy et l’USAF en novembre dernier, le pilote du F-35B a utilisé l’arme intelligente connectée en réseau comme une munition guidée. S’inscrivant dans le cadre du processus d’intégration de la munition intelligente dans l’avion de chasse de cinquième génération. Le StormBreaker devrait équiper toutes les variantes du F-35 d’ici 2023.
Félicitations, monsieur Doleac, pour cet article très bien documenté et parfaitement objectif.
Il n'a pas pu échapper à tout lecteur attentif de cet article que l'US Air Force compte équiper de StormBreaker le B52 toujours en ... service (dont elle vient d'ailleurs de confier la remororisation à Rolls-Royce). Une preuve, s'il en était besoin, de la pertinence de faire évoluer des matériels robustes et de ne pas s'en tenir à d'onereux gadgets technologiques qui fond la fortune du complexe militaro-industriel américain sans avoir jamais prouvé leur efficacité. plus
Tout à fait d'accord, l'Histoire la démontrée plusieurs fois. Au hasard si je demande à une personne lambda quel est le meilleur char de ... la guerre de 39/45 la réponse sera surement le tigre1 ou le tigre2 allemands...ce qui est vrai sur le papier et sur le plan tactique...mais complètement faux sur le plan stratégique. Les Allemands ont avec ces deux chars le top du top-niveau technologique: canon, organe de visée, blindage, ...et ils ont perdu la guerre. Pourquoi ? Par ce qu'à la guerre tout ce qui est simple devient compliqué et tout ce qui est compliqué devient dangereux. Les tigres étaient des machines qui demandés un entretien monstrueux...et la friction de la guerre les ont pénalisé maintes fois ( généralement entre 1/3 et la moitié tombés en panne entre la zone de regroupement et la zone de combat) alors certes les tigres arrivés sur place fessaient un carton contre les Sherman US où les T-34 russes mais à la longue ce fût fatal pour les Allemands car leur production de blindés sophistiqués ne pouvaient compenser les pertes. D'autres points importants sont aussi à souligner: la formation des équipages était 5x plus longue sur les tigres comparés à un rustique T-34, s'ajoutait à cela l'obligation du train pour des trajets de plus de 30 km et le problème du poids (50/60 T) qui empêchait les Allemands de se servir de la majorité des ponts... Pour rappel les chars US n'ont JAMAIS eu besoin du train pour traverser l'Europe. Je crains fort que cela soit pareil avec ce F35, de plus il faut 417 kg de "terres rares" par F35 et 80% de ces ressources se trouve...en Chine. Pour détruire une armée moderne il faut s'attaquer à sa logistique et non à ces moyens, ce qui sera fatal au F35 en cas de guerre prolongée ( ou dans les 5 prochaines années)... Lors de la compétition en Finlande 4 F35 étaient prévues, 2 sont arrivés sur place et 1 seul était en état de voler...triste présage. plus
@Mike. D’ailleurs c’est grâce à l’armée française et à son matériel, le meilleur du monde, que l’Allemagne et le Japon ont été vaincus.
@Hannosset Étienne. Même causes mêmes conséquences: En effet l'armé française était réputé avoir les meilleurs chars du monde en 1939: le B1bis, un monstre ... de blindage comparé aux petits Panzer 1,2,3 et les très rares Pz4 sauf que...technologie de pointe mais capricieuse, entretien compliqué en temps de paix, impossible en temps de guerre. Ils sont tous tombés en panne les uns après les autres dés que la logistique c'est un peu grippé. Couplé à une mauvaise doctrine d'emploi les chars français ont pas tenus le choc et surtout à la friction. Comme les tigres 1 et 2 , ils se sont en majorité sabordé pour éviter de tomber en état à l'ennemie. Les américains et les russes ont opté pour une chaîne logistique sûre et maitrisé, une mécanique simple et une entretien simple. Le Sherman et le T-34 ne sont pas les meilleurs mais c'est eux qui ont le moins de défauts et c'est ça qui a fait la différence. plus
@Mike L’armée française n’était pas réputée pour avoir les meilleurs chars. Les français PENSAIENT que leur armée avait les meilleurs chars. NUANCE ! En ... Indochine et en Algérie, les français pensaient aussi être les plus forts ... Notez qu’il y a même encore des français qui pensent qu’Air France est une compagnie française... Quand de Gaule disait que les français étaient des veaux, il ne le pensait pas, lui. Il le SAVAIT. NUANCE. plus
Par contre il y a un passage qui visiblement vous a échappé ... je me permet de vous le remettre : "Le StormBreaker est composé ... d’un système de transmission d’informations en temps réel avec six caméras, associé au casque du pilote, permettant d’accroître la flexibilité opérationnelle du chasseur [...] le pilote du F-35B a utilisé l’arme intelligente connectée en réseau comme une munition guidée. S’inscrivant dans le cadre du processus d’intégration de la munition intelligente dans l’avion de chasse de cinquième génération" Je vous informe ... au cas où vous l'ignoreriez ... que les applications en réseau que cette bombe intelligente peut apporter sont 100% possibles avec le F-35, et pas vraiment d'une manière aussi performante avec les B-52 (du moins tant qu'ils ne seront pas équipés de boitiers MADL venant .... du programme F-35 !!!) plus
Ah ! J'oubliais ! Le B52 a survécu à ce qui était en leur temps des bijoux de technologie (qui n'ont jamais prouvé sur ... le terrain le moindre début d'efficacité) : le F117, le F111, ... On devine sans peine aux obsèques duquel assistera le B52. plus
Pour l'information de ceux qui ont l'esprit ouvert. Les Émirats Arabes Unis viennent de signifier aux États-Unis qu'ils "interrompaient" les négociations pour l'achat de ... F35. On voit d'évidence deux raisons à cela. L'Amérique se désengage du Moyen Orient (elle n'a plus besoin de son pétrole), alors les etats les plus éclairés de la régions réorientent leur politique (cela devrait servir de leçon aux pays européens béats qui, le moment venu se retrouveront seuls malgré leur allégeance naïve. De plus, les Émirats possèdent une flotte de F16 et de Mirage 2000-9 très efficaces, et viennent de commander 80 Rafale, appareil qui a parfaitement prouvé son efficacité sur le terrain, et qui sera encore amélioré dans sa version F4 qui est celle commandée. plus
excellent analyse...il y aura peut être encore des rafales en service en 2060, comme il reste des F15, constamment mis à jour, des TU22, ... des Bear.. quand on observe la déglingue apparente de nos 2000 au sahel, tant qie la cellule est bonne, peu importe la robe. plus
Rien. Il a fallu 40 ans (!) de recherche et de développement, ainsi que des investissements colossaux, à Raytheon pour mettre au point cette ... bombe intelligente... plus
Bonjour. Je me suis intéressé de plus près à l'imagerie infrarouge non refroidie qui selon l'article ci-dessus serait un atout déterminant du StormBreaker (vous ... pouvez voir ce qu'il en est sur un très bon site américain : Teledyne FLIR). Il apparaît sans aucune ambiguïté que l'imagerie infrarouge non refroidie donne des images de bien moindre qualité que l'imagerie infrarouge refroidie. On voit malgré tout son intérêt : l'équipement est moins volumineux, ce qui lui permet de tenir dans des soutes d'avion dont le volume est nécessairement réduit. Mais au détriment de la performance, bien évidement. Juste un point supplémentaire susceptible d'éclairer votre curiosité, l'AASM de Safran semble avoir des performances tout aussi remarquable et vient d'être commandé par un client réputé très exigeant pour équiper ses futurs Rafale : les Émirats Arabes Unis. Bien cordialement. plus
MBDA propose bien quelque chose : c'est le SPEAR 3. C'est une munition planante longue portée avec guidage multimode et aussi un objectif de 'compacité', ... on semble assez proche du cahier des charges du Stormbreaker. plus
Félicitations, monsieur Doleac, pour cet article très bien documenté et parfaitement objectif.