Il y a 50 ans, Apollo 16 : la « plus grande mission scientifique de l’espace »
Il y a 50 ans, Apollo 16 : la « plus grande mission scientifique de l’espace »
© NASA

publié le 19 avril 2022 à 10:08

1259 mots

Il y a 50 ans, Apollo 16 : la « plus grande mission scientifique de l’espace »

Après les succès consécutifs d’Apollo 14 et 15, les Américains repartent confiants vers la Lune le 16 avril 1972, pour un cinquième alunissage qui intervient avec succès cinq jours plus tard.


La région retenue pour Apollo 16 est située entre les formations de Descartes et de Cayley, une zone de hauts plateaux. Les spécialistes pensent alors que les astronautes pourraient y trouver de vieilles roches d’origine volcanique. Quant aux médias, ils sont particulièrement sensibles à la dimension scientifique de la mission, comme La Nouvelle République qui le 13 avril annonce : « Apollo 16 [sera] la plus grande mission scientifique de l’espace ».

 

Le début de la mission

Le commandement de la mission Apollo 16 est confié au vétéran John Young, qui a une solide expérience : il a alors à son actif trois vols (Gemini 3, Gemini 10, Apollo 10). Young accompagné de deux « bleus » : Charles Duke, pilote du module de commande (CM Casper), et Ken Mattingly, pilote du module lunaire (LM Orion). Précisons que, depuis Apollo 15, les LM sont plus lourds en raison du fait qu’ils ont été adaptés à des missions sur la Lune désormais plus longues.

Apollo 16 décolle avec succès le 16 avril à 17h54 TU. Le voyage vers la Lune s’effectue sans encombre, jusqu’au moment où les ennuis commencent autour de la Lune le 20 avril…

 

Une cascade d’ennuis techniques

…lorsque Young et Duke intègrent Orion, ils ne réussissent pas à orienter correctement vers la Terre l’antenne de communication à haut débit. Ensuite, un problème intervient à l’instant où les moteurs permettant le contrôle du LM sont mis sous tension. Enfin, à bord de Casper, Mattingly rencontre à son tour un problème de vibration lors du test de l’orientation d’une tuyère. Il n’en faut pas plus pour inquiéter les médias : La Nouvelle République annonce le 21 que « LE PLAN DE VOL D’APOLLO 16 MODIFIE. Une panne d’ordinateur à bord du module de commande a perturbé la manœuvre de changement d’orbite lunaire » ; le même jour, Le Parisien libéré : « APOLLO 16 : TRAGIQUE SUSPENS AUTOUR DE LA LUNE ». Perturbée, la mission peut néanmoins se poursuivre, mais avec un retard de six heures et avec des modifications dans les procédures.

 

Le premier jour sur la Lune

Une fois sur la Lune, John Young déclare : « Tu es ici : mystérieux et inconnu Descartes. Hautes plaines. Apollo 16 va changer ton image ! ». Il ne croyait pas si bien dire… Quelques minutes plus tard, Duke le rejoint et les deux hommes libèrent le Lunar Roving Vehicle (LRV). Alors que Young déploie un petit télescope ultraviolet pour réaliser les premières observations astronomiques depuis la Lune (Grand nuage de Magellan, amas de galaxies, nébuleuses, Terre, etc.), Duke installe sur le LRV une antenne parabolique et une caméra dont le contrôle peut se faire depuis la Terre. Les Terriens peuvent ainsi suivre en direct la mission à travers d’impressionnantes images stupéfiant tout le monde ; Le Parisien libéré du 22 avril titre : « APOLLO 16. DES PHOTOS PARFAITES ! Ils sautent de joie d’être sur la Lune ». Le drapeau est ensuite déployé par Young, tandis que Duke se charge des instruments scientifiques de la station ALSEP (Apollo Lunar Surface Experiments Package) : un magnétomètre (LSM), un instrument de mesure de flux thermiques (HFE) et deux sismomètres actif et passif (le premier pour déterminer la composition du sol lunaire, le second pour mesurer l’activité sismique). Seul bémol, Young se prend les pieds dans un câble interdisant au HFE de fonctionner…

Les deux astronautes montent ensuite dans le LRV et partent faire une exploration en direction de l’ouest. La conduite n’est pas simple : avec le Soleil dans le dos, les deux astronautes voient un paysage blanchâtre, apercevant difficilement les buttes devant eux. Les deux hommes procèdent à des prises de photos, à des collectes de roches et, après une sortie de 7h11 et avoir roulé sur 4,2 km, rentrent dans Orion se reposer.

 

Le deuxième jour sur la Lune

Les explorateurs partent vers le sud, sur le flanc de Stone Mountain à un peu plus de 3 km. Ayant cette fois-ci le Soleil sur leur côté gauche, les astronautes sont moins gênés. Arrivés sur un faux plat, ils peuvent à un moment donné contempler le paysage. Ebahi, Duke lâche : « Oh spectacular, just spectacular ! ». A plusieurs reprises, les astronautes s’arrêtent pour photographier, inspecter le sol, ramasser des échantillons, effectuer des carottages. En regardant et en écoutant les observations et descriptions des paysages, du sol et des roches faites par les astronautes, les scientifiques sur Terre doutent peu à peu qu’ils sont sur une zone volcanique… 11,3 km plus tard, les astronautes réintègrent Orion, battant le record de sortie sur la Lune (7h23 contre 7h12 pour Apollo 15).

 

Le dernier jour sur la Lune

Après 7 heures de repos, les deux hommes entament une journée de 18 heures, marquée d’abord par leur troisième excursion en LRV en direction du nord. Ils roulent sur une distance totale de 11,4 km. Désormais, gratter, marcher, rouler sur le sol lunaire n’apparaissent plus comme un exploit. De retour au LM, Duke s’octroie une petite détente en lançant le collecteur de vent en guise de javelot puis, en compagnie de Young, effectue quelques sauts dont un a bien failli mal finir : l’astronaute est retombé sur son sac à dos… Mais plus de peur que de mal. Young gare ensuite à bonne distance le LRV, permettant à la Terre d’assister au décollage d’Orion qui, un peu plus de 4 h plus tard, rejoint Casper et Mattingly. Pendant ce temps-là, ce dernier n’avait pas chômé, il avait pratiqué toute sorte d’expériences depuis l’orbite lunaire (mesures de la composition et du relief lunaire, de la composition de l’atmosphère raréfiée, etc.).

Le 24, avant de revenir vers la Terre, un petit satellite scientifique (36,3 kg) est largué afin de transmettre des renseignements sur les particules chargées et sur le champ magnétique autour de la Lune. Le 25 avril, sur le chemin du retour, Mattingly effectue une sortie extravéhiculaire d’environ 30 mn pour récupérer des films pris par des caméras à l’extérieur.

Les médias attendent avec impatience le retour des astronautes qui, comme le souligne Le Parisien libéré le 24, ont effectué une « FANTASTIQUE MOISSON SCIENTIFIQUE ». La Nouvelle République annonce le 25 que « Les trois astronautes d’Apollo 16 rentreront chargés d’un bon poids d’échantillons et de records ». En effet, ils ramènent dans leur bagage 94,3 kg de roches lunaires.

 

Le bilan

Après une mission de 290 heures et 37 minutes, Young, Duke et Mattingly reviennent sur Terre, amerrissent à environ 300 km au sud-est de l’île Christmas, au grand soulagement des médias : La Montagne titre le 28 : « APOLLO 16 MISSION TERMINEE. La capsule a amerri hier soir à 20h44 dans le Pacifique » ; Le Parisien libéré : « Le fabuleux voyage lunaire d’Apollo 16. A la minute près (20h44), ils sont rentrés avec des richesses inestimables pour notre planète ». En effet, le retour des roches lunaires permettront d’en savoir plus sur l’histoire géologique de notre satellite. Pour certains analystes, comme le journaliste scientifique Philippe Henarejos, il ne fait aucun doute que c’est « la mission qui a changé la face de la Lune ». Partis à la recherche des volcans de la Lune, les astronautes d’Apollo 16 ont notamment contribué à prouver que la région explorée a été modelée non pas par des volcans, mais à la suite d’impacts de météorites.

 

Quelques références

- Un article : « Astronautique 1972 », Jean MEEUS et Gérard BODIFEE, in Ciel et Terre, vol. 89, pp.357-396

- Un ouvrage : Ils ont marché sur la Lune, Philippe Henarejos, Ed. Belin, 2018

- Des images restaurées de mission Apollo 16, 2021

- Une conférence en France de Charlie Duke, 2022.

 

Philippe Varnoteaux est docteur en histoire, spécialiste des débuts de l’exploration spatiale en France et auteur de plusieurs ouvrages de référence

Commentaires
user_picture JP 19/04/2022 14:06

De l'aveu même des scientifiques de l'époque, les missions Apollo n'ont pas apporté à la science plus que ce que des sondes automatiques avaient ... fait ou étaient susceptibles de faire à brève échéance. Le but de ces missions n'était pas là, mais d'effacer le double affront que l'URSS avait fait subir à l'Amérique en envoyant le premier satellite dans l'espace et le premier homme autour de la Terre. L'histoire se répète d'ailleurs puisque l'ambition américaine d'établir dans les prochaines années une base lunaire habitée a pour tout premier objectif (inavoué parce qu'inavouable) d'affirmer la suprématie spatiale des USA au regard des ambitions de la Chine, avec les européens comme supplétifs. plus



19/04/2022 10:08
1259 mots

Il y a 50 ans, Apollo 16 : la « plus grande mission scientifique de l’espace »

Après les succès consécutifs d’Apollo 14 et 15, les Américains repartent confiants vers la Lune le 16 avril 1972, pour un cinquième alunissage qui intervient avec succès cinq jours plus tard.

Il y a 50 ans, Apollo 16 : la « plus grande mission scientifique de l’espace »
Il y a 50 ans, Apollo 16 : la « plus grande mission scientifique de l’espace »

La région retenue pour Apollo 16 est située entre les formations de Descartes et de Cayley, une zone de hauts plateaux. Les spécialistes pensent alors que les astronautes pourraient y trouver de vieilles roches d’origine volcanique. Quant aux médias, ils sont particulièrement sensibles à la dimension scientifique de la mission, comme La Nouvelle République qui le 13 avril annonce : « Apollo 16 [sera] la plus grande mission scientifique de l’espace ».

 

Le début de la mission

Le commandement de la mission Apollo 16 est confié au vétéran John Young, qui a une solide expérience : il a alors à son actif trois vols (Gemini 3, Gemini 10, Apollo 10). Young accompagné de deux « bleus » : Charles Duke, pilote du module de commande (CM Casper), et Ken Mattingly, pilote du module lunaire (LM Orion). Précisons que, depuis Apollo 15, les LM sont plus lourds en raison du fait qu’ils ont été adaptés à des missions sur la Lune désormais plus longues.

Apollo 16 décolle avec succès le 16 avril à 17h54 TU. Le voyage vers la Lune s’effectue sans encombre, jusqu’au moment où les ennuis commencent autour de la Lune le 20 avril…

 

Une cascade d’ennuis techniques

…lorsque Young et Duke intègrent Orion, ils ne réussissent pas à orienter correctement vers la Terre l’antenne de communication à haut débit. Ensuite, un problème intervient à l’instant où les moteurs permettant le contrôle du LM sont mis sous tension. Enfin, à bord de Casper, Mattingly rencontre à son tour un problème de vibration lors du test de l’orientation d’une tuyère. Il n’en faut pas plus pour inquiéter les médias : La Nouvelle République annonce le 21 que « LE PLAN DE VOL D’APOLLO 16 MODIFIE. Une panne d’ordinateur à bord du module de commande a perturbé la manœuvre de changement d’orbite lunaire » ; le même jour, Le Parisien libéré : « APOLLO 16 : TRAGIQUE SUSPENS AUTOUR DE LA LUNE ». Perturbée, la mission peut néanmoins se poursuivre, mais avec un retard de six heures et avec des modifications dans les procédures.

 

Le premier jour sur la Lune

Une fois sur la Lune, John Young déclare : « Tu es ici : mystérieux et inconnu Descartes. Hautes plaines. Apollo 16 va changer ton image ! ». Il ne croyait pas si bien dire… Quelques minutes plus tard, Duke le rejoint et les deux hommes libèrent le Lunar Roving Vehicle (LRV). Alors que Young déploie un petit télescope ultraviolet pour réaliser les premières observations astronomiques depuis la Lune (Grand nuage de Magellan, amas de galaxies, nébuleuses, Terre, etc.), Duke installe sur le LRV une antenne parabolique et une caméra dont le contrôle peut se faire depuis la Terre. Les Terriens peuvent ainsi suivre en direct la mission à travers d’impressionnantes images stupéfiant tout le monde ; Le Parisien libéré du 22 avril titre : « APOLLO 16. DES PHOTOS PARFAITES ! Ils sautent de joie d’être sur la Lune ». Le drapeau est ensuite déployé par Young, tandis que Duke se charge des instruments scientifiques de la station ALSEP (Apollo Lunar Surface Experiments Package) : un magnétomètre (LSM), un instrument de mesure de flux thermiques (HFE) et deux sismomètres actif et passif (le premier pour déterminer la composition du sol lunaire, le second pour mesurer l’activité sismique). Seul bémol, Young se prend les pieds dans un câble interdisant au HFE de fonctionner…

Les deux astronautes montent ensuite dans le LRV et partent faire une exploration en direction de l’ouest. La conduite n’est pas simple : avec le Soleil dans le dos, les deux astronautes voient un paysage blanchâtre, apercevant difficilement les buttes devant eux. Les deux hommes procèdent à des prises de photos, à des collectes de roches et, après une sortie de 7h11 et avoir roulé sur 4,2 km, rentrent dans Orion se reposer.

 

Le deuxième jour sur la Lune

Les explorateurs partent vers le sud, sur le flanc de Stone Mountain à un peu plus de 3 km. Ayant cette fois-ci le Soleil sur leur côté gauche, les astronautes sont moins gênés. Arrivés sur un faux plat, ils peuvent à un moment donné contempler le paysage. Ebahi, Duke lâche : « Oh spectacular, just spectacular ! ». A plusieurs reprises, les astronautes s’arrêtent pour photographier, inspecter le sol, ramasser des échantillons, effectuer des carottages. En regardant et en écoutant les observations et descriptions des paysages, du sol et des roches faites par les astronautes, les scientifiques sur Terre doutent peu à peu qu’ils sont sur une zone volcanique… 11,3 km plus tard, les astronautes réintègrent Orion, battant le record de sortie sur la Lune (7h23 contre 7h12 pour Apollo 15).

 

Le dernier jour sur la Lune

Après 7 heures de repos, les deux hommes entament une journée de 18 heures, marquée d’abord par leur troisième excursion en LRV en direction du nord. Ils roulent sur une distance totale de 11,4 km. Désormais, gratter, marcher, rouler sur le sol lunaire n’apparaissent plus comme un exploit. De retour au LM, Duke s’octroie une petite détente en lançant le collecteur de vent en guise de javelot puis, en compagnie de Young, effectue quelques sauts dont un a bien failli mal finir : l’astronaute est retombé sur son sac à dos… Mais plus de peur que de mal. Young gare ensuite à bonne distance le LRV, permettant à la Terre d’assister au décollage d’Orion qui, un peu plus de 4 h plus tard, rejoint Casper et Mattingly. Pendant ce temps-là, ce dernier n’avait pas chômé, il avait pratiqué toute sorte d’expériences depuis l’orbite lunaire (mesures de la composition et du relief lunaire, de la composition de l’atmosphère raréfiée, etc.).

Le 24, avant de revenir vers la Terre, un petit satellite scientifique (36,3 kg) est largué afin de transmettre des renseignements sur les particules chargées et sur le champ magnétique autour de la Lune. Le 25 avril, sur le chemin du retour, Mattingly effectue une sortie extravéhiculaire d’environ 30 mn pour récupérer des films pris par des caméras à l’extérieur.

Les médias attendent avec impatience le retour des astronautes qui, comme le souligne Le Parisien libéré le 24, ont effectué une « FANTASTIQUE MOISSON SCIENTIFIQUE ». La Nouvelle République annonce le 25 que « Les trois astronautes d’Apollo 16 rentreront chargés d’un bon poids d’échantillons et de records ». En effet, ils ramènent dans leur bagage 94,3 kg de roches lunaires.

 

Le bilan

Après une mission de 290 heures et 37 minutes, Young, Duke et Mattingly reviennent sur Terre, amerrissent à environ 300 km au sud-est de l’île Christmas, au grand soulagement des médias : La Montagne titre le 28 : « APOLLO 16 MISSION TERMINEE. La capsule a amerri hier soir à 20h44 dans le Pacifique » ; Le Parisien libéré : « Le fabuleux voyage lunaire d’Apollo 16. A la minute près (20h44), ils sont rentrés avec des richesses inestimables pour notre planète ». En effet, le retour des roches lunaires permettront d’en savoir plus sur l’histoire géologique de notre satellite. Pour certains analystes, comme le journaliste scientifique Philippe Henarejos, il ne fait aucun doute que c’est « la mission qui a changé la face de la Lune ». Partis à la recherche des volcans de la Lune, les astronautes d’Apollo 16 ont notamment contribué à prouver que la région explorée a été modelée non pas par des volcans, mais à la suite d’impacts de météorites.

 

Quelques références

- Un article : « Astronautique 1972 », Jean MEEUS et Gérard BODIFEE, in Ciel et Terre, vol. 89, pp.357-396

- Un ouvrage : Ils ont marché sur la Lune, Philippe Henarejos, Ed. Belin, 2018

- Des images restaurées de mission Apollo 16, 2021

- Une conférence en France de Charlie Duke, 2022.

 

Philippe Varnoteaux est docteur en histoire, spécialiste des débuts de l’exploration spatiale en France et auteur de plusieurs ouvrages de référence


19/04/2022 14:06

De l'aveu même des scientifiques de l'époque, les missions Apollo n'ont pas apporté à la science plus que ce que des sondes automatiques avaient ...  fait ou étaient susceptibles de faire à brève échéance. Le but de ces missions n'était pas là, mais d'effacer le double affront que l'URSS avait fait subir à l'Amérique en envoyant le premier satellite dans l'espace et le premier homme autour de la Terre. L'histoire se répète d'ailleurs puisque l'ambition américaine d'établir dans les prochaines années une base lunaire habitée a pour tout premier objectif (inavoué parce qu'inavouable) d'affirmer la suprématie spatiale des USA au regard des ambitions de la Chine, avec les européens comme supplétifs. plus




Commentaires
19/04/2022 14:06

De l'aveu même des scientifiques de l'époque, les missions Apollo n'ont pas apporté à la science plus que ce que des sondes automatiques avaient ... fait ou étaient susceptibles de faire à brève échéance. Le but de ces missions n'était pas là, mais d'effacer le double affront que l'URSS avait fait subir à l'Amérique en envoyant le premier satellite dans l'espace et le premier homme autour de la Terre. L'histoire se répète d'ailleurs puisque l'ambition américaine d'établir dans les prochaines années une base lunaire habitée a pour tout premier objectif (inavoué parce qu'inavouable) d'affirmer la suprématie spatiale des USA au regard des ambitions de la Chine, avec les européens comme supplétifs. plus