Interrogé par la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, le PDG de Dassault Aviation, s'est exprimé sur l'avenir du SCAF et les évolutions du Rafale avec ses standards F4 et F5.
À l'occasion d'une audition devant la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, le PDG de Dassault Aviation, a partagé des informations clés sur l'avenir de l'aviation militaire en France. L'audition, d'une durée d'1h30, a mis en lumière plusieurs points remarquables qui pourraient façonner les développements futurs de l'industrie aéronautique du pays (voir la version complète de l'audition).
Le Programme SCAF en est pour l’instant à la phase des commandes d’étude (phase 1B) démarrée en début d’année avec les partenaires allemands et espagnols. La mise en service du SCAF pourrait cependant être reportée bien au-delà de 2040. Son développement complet nécessiterait un temps considérable avant de devenir opérationnel, le programme devant déjà atteindre la phase de réalisation d'un démonstrateur. Conditionnée par la phase 2, cette part du programme SCAF sera soumise à un nouveau contrat une fois la phase 1B terminée. Le PDG de Dassault Aviation fait, à ce sujet, le parallèle avec le projet de drone de combat européen nEUROn en rappelant qu’il n’a fait l’objet que d’un seul contrat entre la phase T0, correspondant aux prémices du programme, jusqu’à l’essai en vol. Notons que le programme réunissait non pas trois mais six pays. Une multiplication des contrats pour chacune des étapes du SCAF, implique de nouvelles discussions entre l’ensemble des parties prenantes, elles même dépendantes de leurs autorités et parlements, un facteur qui pourrait en effet compliquer les avancées du programme et la réalisation du chasseur NGF (Next Generation Fighter) qu'il comprend.
En ce qui concerne le Rafale, le président de Dassault Aviation a révélé que l'intelligence artificielle (IA) sera introduit dès les standards F4 et F5 du Rafale, indépendamment du SCAF. Il précise à ce sujet qu'il ne faut pas voir l'usage de l'IA comme une autonomie complète offerte aux drones accompagnateurs, par exemple, mais bien comme une capacité augmenté de calcul et de tris des données à l'égard du pilote de l'avion, ainsi qu'une technologie permettant aux drones de continuer la mission qui leur a été assignée, même en cas de brouillage des liaisons de données. Cela permettra aux avancées technologiques de l'IA d'être mises en œuvre plus rapidement, sans attendre la pleine réalisation du SCAF.
De manière similaire, le PDG de Dassault rappelle que le combat collaboratif du Rafale est conçu pour être disponible dans le cadre des Standards F4 et F5 du chasseur. Le SCAF ne sera donc pas le point de départ mais bien la continuité de ces technologies dont la mise en pratique sur l'avion de chasse français lui bénéficieront directement. Pour rappel, le combat collaboratif est une configuration dans laquelle, lors d’un raid la liaison entre des avions est extrêmement poussée. Chaque avion y est en connexion avec les autres et peut donc, entre autres exemple, user des armes des chasseurs associés.
Une autre annonce intéressante a été faite lors de l'audition : Dassault Aviation s'est engagée dans le développement d'un cloud souverain en collaboration avec Dassault Systèmes, tout rappelant l'intérêt qu'auraient les européens à s'entendre entre eux pour le développement de cette technologie. Au cours de l'audition, le président de Dassault Aviation différencie clairement les notions de « cloud souverain » et « cloud de confiance », ce dernier impliquant des technologies provenant issues de pays non européens à l'image des Etats-Unis.
Parallèlement à cette audition, une information cruciale est apparue concernant le Parlement français. En commission, un amendement a été accepté, stipulant que le Parlement serait consulté sur les fonds alloués au SCAF avant la prochaine phase du projet. Cette décision est similaire à celle en vigueur en Allemagne, où toute dépense, y compris militaire, doit être approuvée par le Bundestag. Cette décision semble découler d’une prise de conscience qui semble émerger en France quant à la coopération militaire avec l'Allemagne qui a déjà abandonné d'autres programmes de coopération avec la France.
Certains observateurs estiment que cette consultation du Parlement français, combinée aux avancées annoncées pour le Rafale, indique un possible changement de cap dans le développement du SCAF. Ils suggèrent que la France pourrait ne pas aller au-delà de la phase 1B du projet, en raison des équilibres politiques actuels. Selon cette perspective, les fonctions envisagées pour le SCAF pourraient être intégrées aux évolutions du Rafale. Si un nouvel avion devait être développé ultérieurement en remplacement du chasseur du SCAF, les avancées connues avec le programme de coopération européenne nEUROn concernant un démonstrateur de drone de combat pourraient être privilégiées afin de fournir à la France un avion de chasse opérationnel et technologiquement compétitif.
Interrogé par la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, le PDG de Dassault Aviation, s'est exprimé sur l'avenir du SCAF et les évolutions du Rafale avec ses standards F4 et F5.
À l'occasion d'une audition devant la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, le PDG de Dassault Aviation, a partagé des informations clés sur l'avenir de l'aviation militaire en France. L'audition, d'une durée d'1h30, a mis en lumière plusieurs points remarquables qui pourraient façonner les développements futurs de l'industrie aéronautique du pays (voir la version complète de l'audition).
Le Programme SCAF en est pour l’instant à la phase des commandes d’étude (phase 1B) démarrée en début d’année avec les partenaires allemands et espagnols. La mise en service du SCAF pourrait cependant être reportée bien au-delà de 2040. Son développement complet nécessiterait un temps considérable avant de devenir opérationnel, le programme devant déjà atteindre la phase de réalisation d'un démonstrateur. Conditionnée par la phase 2, cette part du programme SCAF sera soumise à un nouveau contrat une fois la phase 1B terminée. Le PDG de Dassault Aviation fait, à ce sujet, le parallèle avec le projet de drone de combat européen nEUROn en rappelant qu’il n’a fait l’objet que d’un seul contrat entre la phase T0, correspondant aux prémices du programme, jusqu’à l’essai en vol. Notons que le programme réunissait non pas trois mais six pays. Une multiplication des contrats pour chacune des étapes du SCAF, implique de nouvelles discussions entre l’ensemble des parties prenantes, elles même dépendantes de leurs autorités et parlements, un facteur qui pourrait en effet compliquer les avancées du programme et la réalisation du chasseur NGF (Next Generation Fighter) qu'il comprend.
En ce qui concerne le Rafale, le président de Dassault Aviation a révélé que l'intelligence artificielle (IA) sera introduit dès les standards F4 et F5 du Rafale, indépendamment du SCAF. Il précise à ce sujet qu'il ne faut pas voir l'usage de l'IA comme une autonomie complète offerte aux drones accompagnateurs, par exemple, mais bien comme une capacité augmenté de calcul et de tris des données à l'égard du pilote de l'avion, ainsi qu'une technologie permettant aux drones de continuer la mission qui leur a été assignée, même en cas de brouillage des liaisons de données. Cela permettra aux avancées technologiques de l'IA d'être mises en œuvre plus rapidement, sans attendre la pleine réalisation du SCAF.
De manière similaire, le PDG de Dassault rappelle que le combat collaboratif du Rafale est conçu pour être disponible dans le cadre des Standards F4 et F5 du chasseur. Le SCAF ne sera donc pas le point de départ mais bien la continuité de ces technologies dont la mise en pratique sur l'avion de chasse français lui bénéficieront directement. Pour rappel, le combat collaboratif est une configuration dans laquelle, lors d’un raid la liaison entre des avions est extrêmement poussée. Chaque avion y est en connexion avec les autres et peut donc, entre autres exemple, user des armes des chasseurs associés.
Une autre annonce intéressante a été faite lors de l'audition : Dassault Aviation s'est engagée dans le développement d'un cloud souverain en collaboration avec Dassault Systèmes, tout rappelant l'intérêt qu'auraient les européens à s'entendre entre eux pour le développement de cette technologie. Au cours de l'audition, le président de Dassault Aviation différencie clairement les notions de « cloud souverain » et « cloud de confiance », ce dernier impliquant des technologies provenant issues de pays non européens à l'image des Etats-Unis.
Parallèlement à cette audition, une information cruciale est apparue concernant le Parlement français. En commission, un amendement a été accepté, stipulant que le Parlement serait consulté sur les fonds alloués au SCAF avant la prochaine phase du projet. Cette décision est similaire à celle en vigueur en Allemagne, où toute dépense, y compris militaire, doit être approuvée par le Bundestag. Cette décision semble découler d’une prise de conscience qui semble émerger en France quant à la coopération militaire avec l'Allemagne qui a déjà abandonné d'autres programmes de coopération avec la France.
Certains observateurs estiment que cette consultation du Parlement français, combinée aux avancées annoncées pour le Rafale, indique un possible changement de cap dans le développement du SCAF. Ils suggèrent que la France pourrait ne pas aller au-delà de la phase 1B du projet, en raison des équilibres politiques actuels. Selon cette perspective, les fonctions envisagées pour le SCAF pourraient être intégrées aux évolutions du Rafale. Si un nouvel avion devait être développé ultérieurement en remplacement du chasseur du SCAF, les avancées connues avec le programme de coopération européenne nEUROn concernant un démonstrateur de drone de combat pourraient être privilégiées afin de fournir à la France un avion de chasse opérationnel et technologiquement compétitif.
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