La perte du Moskva, au-delà du drame humain, est un coup terrible pour le prestige de la Marine Russe. Comment un navire conçu pour la défense anti-aérienne, équipé en théorie d’un ensemble de systèmes redondants et complémentaires et considéré encore il y a peu de temps comme supérieur aux Aegis / Aster occidentaux, peut être touché et surtout coulé par des missiles de la classe d’un Exocet ? Cet article en deux parties reprend l'évolution de la défense aérienne depuis l'après-guerre jusqu'aux combats actuels en Mer Noire.
La deuxième guerre mondiale a consacré l'emploi de l’aviation dans la lutte anti navire. La défense anti-aérienne de la flotte a donc dû évoluer pour pouvoir répondre aux attaques saturantes de bombardiers en piqué, d’avions torpilleurs et -surtout dans le Pacifique- des kamikazes qui causèrent des pertes énormes (une cinquantaine de navires). La défense était basée sur une détection des menaces par des radars donnant 10 à 15 minutes de préavis et de plusieurs rideaux défensifs.
Le premier rideau était la couverture aérienne de la flotte si des porte-avions étaient disponibles. Le deuxième rideau est basé sur l’artillerie de moyen calibre pour atteindre les cibles à moyenne altitude.
Le dernier rideau qui était largement le plus dense et le plus consommateur de munitions était l’artillerie à tir rapide de petit calibre pour la défense anti-aérienne rapprochée, composée de 12.7mm et surtout le fameux Bofors “Pom pom” de 40mm encore employé aujourd'hui.
Ce mur de fer que les pilotes devaient traverser pour tirer leurs bombes, torpilles ou roquettes à quelques centaines de mètres de leurs cibles, ne permettait pas à beaucoup de pilotes de se projeter dans une carrière longue, les pertes étant énormes. Les Japonais, n’ayant que peu de considération pour la vie de leurs jeunes pilotes, se sont contentés de remplacer leurs avions d’attaques par des avions fusées (Okha), beaucoup plus rapides, pour augmenter les chances de coup au but. Mais aucun espoir de survie pour les pilotes qui guidaient ces ancêtres des missiles anti-navires jusqu'à l’impact. La suprématie aérienne de L’US Navy empêcha cette arme d’avoir un impact notable.
La Luftwaffe, qui souhaitait garder ses pilotes en vie, utilisa à partir de 1943 ses wunderwaffe avec une certaine efficacité sur des navires isolés (une quinzaine de navires coulés). La bombe planante guidée Fritz X de Ruhrstahl et le HS 293 de Henschel marquent une première étape dans une autre révolution de la guerre navale. Ces armes guidées par radio / TV depuis un avion volant à moins de 10 kilomètres de sa cible coulèrent le croiseur Roma et endommagèrent plusieurs autres croiseurs alliés, avant que la suprématie aérienne alliée ne rende son utilisation impossible. Mais le concept d’une arme guidée et tirée à distance de sécurité fut utilisée comme exemple à suivre par de nombreux bureaux d'étude.
Sous l'influence de l'Amiral Gorshkov, la marine soviétique va développer très rapidement une nouvelle arme anti-navire redoutable qu'elle va exporter en très grand nombre auprès de tous ses alliés : le missile P15 Termit. Ce dernier, d'une masse de 2.5 tonnes, pouvait être embarqué en 4 exemplaires sur des petits patrouilleurs bon marché, donnant ainsi à des pays sans marine de haute mer une puissance de feu suffisante pour menacer les flottes de surface de l’Otan. Volant à 30 mètres d'altitude et à presque Mach 1, cette arme tirée en salve était extrêmement difficile à intercepter.
Le 21 octobre 1967, 3 patrouilleurs égyptiens tirent quatre P15 sans même sortir du port afin que la surprise soit complète et détruisent le navire israélien Eilat par 3 coups au but. Le navire, conçu en 1944, n'avait aucun moyen de défense adapté à cette nouvelle menace.
Pendant 6 ans, la marine israélienne va préparer sa revanche en développant des navires rapides, légers et équipés de missiles anti-navires et de systèmes électroniques leur permettant de détecter et de leurrer les radars de guidage. La marine israélienne, parent pauvre des forces armées, se devait de laver cet affront.
Pendant ce temps, un peu plus à l'est, se déroule le premier conflit d’envergure où une force aérienne moderne se voit opposée à un système de défense intégré. Un seul événement notable s'est produit au large des côtes du Vietnam, lorsqu'un raid de deux ou trois MiG17, avion simple et rustique, a attaqué une flottille américaine de 3 navires dont 2 équipes de la première génération de missile anti-aérien embarqué, le Terrier. L’US Navy prétend avoir abattu un MiG et coule 3 patrouilleurs nord vietnamien; les nord vietnamiens de leur côté réfutent toutes pertes. Les deux parties s’accordent cependant sur le fait que les MiGs ont bien endommagé 2 navires américains.
Cet engagement montre la vulnérabilité des navires du fait du manque d'efficacité de cette première génération de missile incapable d’intercepter des cibles rapides volant à basse altitude. L’US Navy a appris ce jour-là une leçon d'humilité; ils ne reviendront plus aussi près des côtes sans couverture aérienne.
Après avoir ‘subtilisé’ leurs nouveaux navires du chantier naval de Cherbourg, les marins israéliens ont passé 3 ans à peaufiner les tactiques d'emplois de leurs vedettes Sha’ar 3 et 4 de 500 tonnes. Les navires israéliens, étant trop petits pour être équipés de systèmes anti-aériens efficaces, devaient à tout pris éviter de se faire détecter et engager par les systèmes adverses. Ils vont utiliser le système d’amplification d'échos radar monté sur les hélicoptères et tirer de nombreuses roquettes chargées de paillettes métalliques afin de saturer les écrans radars ennemis. Les Syriens trompés par les nombreux échos ont ainsi engagé l’ensemble de leurs missiles sur des cibles fictives.
Les Israéliens ont à leur tour tiré leurs missiles anti-navires, coulant 2 navires et forçant le troisième à s'échouer. Ils joueront le même tour le lendemain à la flotte égyptienne, s'assurant ainsi la maîtrise des mers pour le reste de ce conflit. Les Israéliens ont montré l’importance de l’utilisation de leurres, des systèmes de détection et de brouillage ainsi que de l'hélicoptère grâce à sa capacité de voir des cibles bien au-delà de l'horizon : des équipements devenus standard sur tous les navires militaires à travers le monde. Cet engagement entre des navires de petites tailles avec des missiles de première génération s’est déroulé à des distances de moins de 30 km alors que les navires de haute mer de l’Otan et de la flotte du drapeau rouge commençaient à étudier et déployer des systèmes d’armes ayant des portées 5 à 10 fois supérieures.
A la surprise de tous, la prochaine bataille navale majeure ne sera pas en Atlantique Nord pour défendre la vieille Europe mais pour récupérer des morceaux de terre en Atlantique Sud appartenant à la Couronne Britannique.
Lorsque l’Amiral Leach, chef d’état-major major de la Royal Navy, déclara le matin du 2 avril 1982: “Madame la Premier Ministre, je suis en mesure d’envoyer sous 48 heures une flotte de débarquement et son escorte centrée autour d’un groupe de 2 portes avions”, Margaret Thatcher n'hésita pas une seconde à faire confiance au First Sea Lord, malgré son entourage qui ne donnait aucune chance de succès à cette opération.
Le ministère de la Défense, l'armée britannique, la Royal Air Force et même les alliés américains considéraient tous que cette opération était impossible.
L’amiral Leach savait que sa marine était condamnée par les coupes budgétaires; ses porte-avions et un grand nombre de frégates avaient déjà été revendus à des pays alliés. Il y a probablement vu la dernière chance pour la Royal Navy de démontrer qu’elle était en mesure de défendre la Couronne. En 48 heures ce ne sont pas moins de 220 000 tonnes de navires de guerre dont 2 porte-aéronefs et 23 frégates avec un groupe aérien de 28 chasseurs Sea Harrier et 165 hélicoptères qui ont pris la mer. Le tout suivi par 68 navires totalisant 980 000 tonnes pour soutenir les 28 000 marins et soldats britanniques. Pendant les trois semaines de traversée, l’Amiral Woodwards, commandant de la flotte, devait planifier la neutralisation des menaces ennemies avec le matériel dont il disposait.
Le premier rideau défensif de sa flotte était sa force de sous-marins, qui devait engager les deux groupes de surface argentins le plus loin possible de la flotte. La perte du croiseur General Belgrano, coulé par le HMS Conqueror le 2 mai, supprimera rapidement toute menace venue de la mer. Les Argentins n’ayant aucun moyen de lutte efficace contre les sous-marins nucléaires, ordonnèrent à tous leurs navires de surface de rentrer au port. La flotte de surface argentine, équipée de missiles exocet et d’un porte avion léger, était de ce fait neutralisée et ne joua plus aucun rôle pendant le conflit.
Son deuxième rideau reposait sur ses 28 Sea Harrier, petit chasseur subsonique peu adapté au rôle d’intercepteur, mais qui va se révéler indispensable pour étriller les raids de chasseurs argentins sur la force de débarquement, grâce au tout nouveau missiles AIM 9L Sidewinder que les Américains vont livrer en urgence à la Royal Navy dès le début du conflit.
Le dernier niveau défensif reposait sur les missiles sol air, l’artillerie et les moyens de leurrage équipant les navires. La Royal Navy disposait de deux générations de missiles longues portées sur la zone, les SeaSlug et SeaDart portant respectivement à 40 km et 60 km, ainsi que deux générations de missiles à courte portée (moins de 5 km) le SeaCat en fin de vie et le Sea Wolf très prometteur (capable d’intercepter un obus d’artillerie volant à 800m/s) mais encore peu fiable. La question qui empêchait Woodward de dormir, était la capacité réelle de ces systèmes, dont aucun n’avait été testé en combat, à arrêter les attaques aériennes argentines et à neutraliser les 5 exocets disponibles équipant les Super Etendard récemment livrés.
Les officiers britanniques en charge de la défense aérienne connaissaient parfaitement les performances de l’Exocet. La première alerte vient lorsque les navires détectent les émissions radar des Super Etendard recherchant des cibles à environ 60-70 km. Une fois tiré, le missile vole à moins de 5 mètres de la surface à 800 Km/H jusqu'à un point prédéterminé, où il allume son radar pour le guidage final. Du fait de la vitesse, de l’altitude, et de la rotondité de la terre, les navires ne peuvent détecter le missile que moins de 2 minutes avant l'impact. Pour se défendre, la flotte doit utiliser la tactique des Israéliens, c'est-à- dire créer le maximum de fausses cibles grâce à une consommation énorme de leurres et à des hélicoptères équipés d’amplificateur d'écho radar.
Du côté des pilotes argentins, la vision était inverse : comment s’approcher suffisamment près de la flotte britannique et survivre à ce millefeuille défensif mortel, contre lequel ils ne bénéficient d’aucune escorte de chasseurs ou de systèmes de protections électroniques. Leur survie reposait uniquement sur leur capacité à voler très bas (15m) et le plus vite possible pour n'être détecté qu’au dernier moment. Une mission typique pour un pilote de Dagger ou de Skyhawk, était un vol à basse altitude par groupe de 3 avions jusqu’aux approches de l'île, puis une transition au ras des flots ou dans le relief, pour éviter les patrouilles de chasse ennemies et les missiles à longue portée.
Sans escorte, ni aucun armement défensif, toute interception par des Sea Harrier se traduisait par des pertes énormes; 21 chasseurs argentins vont en être victimes. Le Sea Harrier va y gagner son surnom de mort noire.
Les avions qui évitaient les chasseurs se retrouvaient face aux frégates équipées des SeaCat/ SeaWolf et de toute l'artillerie disponible. Certains navires ont même été équipés de système d’aveuglement laser dont l'efficacité n’a jamais été démontrée. Vingt-trois avions vont succomber à ce dernier rideau. Les survivants ne disposaient que de quelques secondes pour sélectionner une cible et larguer des bombes non guidées dans des profils d’attaque très similaires aux pilotes d’avion torpilleur de la deuxième guerre mondiale.
Il est impossible de ne pas admirer le courage de ces pilotes qui partaient en mission, avec les mêmes armements que les Stuka des années 40, contre une des marines les mieux équipées et les mieux entraînées de la planète. Ils infligèrent malgré cela des pertes importantes à la Royal Navy en coulant 6 navires et en neutralisant 12 autres dont 6 auraient été probablement perdus si les bombes avaient fonctionné correctement. Mais le coût humain et matériel fut exorbitant! 48 pilotes argentins furent victimes des défenses britanniques soit presque la moitié des avions d’attaques engagés (skyhawk et Dagger); un taux de perte insoutenable qui condamnera définitivement toute tentative d’assaut en mer sans arme tirée à distance de sécurité pour les conflits futurs.
Les Argentins ont réservé le couple Super Etendard / Exocet pour attaquer le groupe de porte-avions, mais l’usage de leurres, la disposition des navires et le nombre très limité de missiles disponibles n’ont pas permis leur neutralisation. Deux navires furent touchés, le Sheffield, frégate anti-aérienne prise par surprise ainsi que l’Atlantic conveyor cargo transformé en porte-hélicoptères. Le couple avion/missiles anti-navires devenait une arme maîtresse contre laquelle les marines se devaient de trouver une parade.
Ce conflit fut le premier pendant lequel des navires modernes ont dû se défendre contre des attaques de chasseurs et de missiles. Les enseignements seront nombreux et vont profondément influencer l'évolution des marines de guerre de ces quarante dernières années.
Un navire isolé a un volume de détection limité par la courbure de la Terre; il voit très mal à basse altitude et pas du tout au-delà de 25-30 km. Un groupe aéronaval équipé d'appareils de type AWACS permet de créer une bulle de détection de plus de 500 km de rayon et de guider des interceptions très loin des navires, bien au-delà de la zone où les assaillants sont en mesure de détecter leurs cibles. L’AWACS permet aussi de ne pas révéler la position exacte des navires et des avions de chasse, car ceux-ci gardent leurs radar éteints et reçoivent les informations grâce aux transmissions de données (liaison 11 / 16...).
Aujourd'hui un groupe de porte-avions moderne peut détecter une cible avec un AWACS ou un drone et ordonner le tir à un avion ou un navire de surface, sans que celui-ci allume son radar. Cette capacité de tir collaboratif discret est une véritable révolution dans la défense de la flotte permettant de prendre ses adversaires par surprise.
Après les Malouines, l'efficacité du couple Sea Harrier / Sidewinder ne sera plus jamais remise en cause (26 tirs ; 18 avions abattus). Sans ce premier rideau, 22 avions argentins supplémentaires auraient eu une chance de couler des navires. Les Anglais vont construire rapidement 3 nouveaux porte-aéronefs pour les Sea Harrier qui vont être équipés de missiles à guidage radar très performant Amraam. Ils transformeront également un certain nombre d'hélicoptères en mini AWACS.
Si, en 1982, la Royal Navy avait encore eu à sa disposition ses deux vrai porte-avions de 45 000 tonnes, équipés de chasseur supersonique F4G Phantom capables de voler 2 fois plus vite, 2 fois plus longtemps, 2 fois plus loin et ce avec 4 fois plus de missiles que le Sea Harrier, cette guerre n’aurait tout simplement pas eu lieu, les Argentins n’auraient jamais bougé.
Un raid aérien est aujourd'hui considéré comme suicidaire s’il doit s’approcher à moins de 60-80 km d’un groupe défendu par des navires modernes équipés de plusieurs centaines de SAM. Heureusement, cela ne fait plus partie des missions envisagées par les pilotes. Ceux-ci comptent désormais sur des armes anti-navire à longue portée.
Les systèmes SAM modernes peuvent traiter plusieures dizaines de cibles simultanément (Aegis, PAAMS, S300F). Ils sont, de plus, optimisés pour traiter des missiles manoeuvrant, évoluant à grande vitesse (Mach 2+). La force d’un système de type Aegis réside dans la centralisation de la décision du tir par un ordinateur central, qui se nourrit des informations fournies par l'ensemble des capteurs des navires, avions et stations au sol mis en réseau. Les ordres de tirs sont redistribués aux mêmes plateformes en fonction des armements dont ils disposent. Ce système hautement automatisé est bien sûr supervisé par des humains, mais l’automatisation totale est indispensable en cas d’attaque saturante de missiles de plus en plus rapides où le temps entre la détection et l’impact se compte en dizaines de secondes.
Le dernier rideau défensif fut également considérablement renforcé par l’apparition de canons guidés par radar Phalanx ou Goalkeeper de 20 ou 30 mm à grande cadence de tir (80 à 100 coups par seconde) ou de système de missiles à très courte portée (Mistral, RAM, Sea ceptor).
Les navires de guerre ne sont plus, pour l’instant, équipés de plaques de blindage censées dévier les obus perforants; leur survie dépend de leur capacité en cas d'impact à survivre aux incendies ou aux voies d’eaux.
La perte du HMS Sheffield a été un électrochoc sur les équipements (qui n’ont pas fonctionné) et sur l'entraînement des équipages à la lutte contre les incendies. Quelques années plus tard, l’USS Stark, frégate d’une taille identique au Sheffield, a survécu à l'impact de 2 missiles Exocet tirés par un Falcon irakien. L'équipage ayant réussi à contrôler les incendies grâce à des procédures et des équipements efficaces (gaz Halon supprimant l'oxygène, arrosage anti incendie, etc). Compartimentalisation, matériaux de construction, réduction de la signature radar et infrarouge, insensibilisation des munitions au feu et aux impacts (muratisation) font partie des évolutions accroissant encore la survavibilité des navires.
Plusieurs navires de guerre, à chaque fois isolés, ont été victimes d’attaques de missiles. Dans la plupart des cas, les systèmes de défenses ont été efficaces. Les deux exceptions notables sont l'attaque en 2006 de la corvette israélienne INS Hanit qui a été touchée par un missile tiré par le Hezbollah et du USS Stark touché par 2 Exocets Irakien. Dans les deux cas les navires ont été touchés car le système de défense n'était pas actif; les deux navires ont survécu.
Le Chef d'Etat Major de la marine française, lors d’un discours récent à une nouvelle génération d’officiers, déclarait qu’ils appartenaient à une génération qui connaîtrait très probablement le feu. Dans cette optique, l'entraînement des équipages et les budgets de recherches doivent être renforcés afin de conserver notre avantage technologique qui est réel même s'il s'érode. Mais la pièce maîtresse d’une marine reste encore le porte-avions.
Son utilité est régulièrement remise en cause. Coûteux, soit disant très vulnérable, ses capacités offensives restent aujourd'hui encore inégalées. Son groupe aérien est également le meilleur système de défense d’une flotte car il est en mesure de neutraliser les raids ennemis bien avant qu’ils ne soient menaçant avec leur armes hypersoniue (missiles ou canons Rail Gun). Les Britanniques n’ont pas oublié leur rôle indispensable qu’ils ont joué en 1982, la France ne le doit pas non plus.
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La suite de cet article sera publiée très prochainement, elle prendra en compte les évolutions récentes observées également en Ukraine
La perte du Moskva, au-delà du drame humain, est un coup terrible pour le prestige de la Marine Russe. Comment un navire conçu pour la défense anti-aérienne, équipé en théorie d’un ensemble de systèmes redondants et complémentaires et considéré encore il y a peu de temps comme supérieur aux Aegis / Aster occidentaux, peut être touché et surtout coulé par des missiles de la classe d’un Exocet ? Cet article en deux parties reprend l'évolution de la défense aérienne depuis l'après-guerre jusqu'aux combats actuels en Mer Noire.
La deuxième guerre mondiale a consacré l'emploi de l’aviation dans la lutte anti navire. La défense anti-aérienne de la flotte a donc dû évoluer pour pouvoir répondre aux attaques saturantes de bombardiers en piqué, d’avions torpilleurs et -surtout dans le Pacifique- des kamikazes qui causèrent des pertes énormes (une cinquantaine de navires). La défense était basée sur une détection des menaces par des radars donnant 10 à 15 minutes de préavis et de plusieurs rideaux défensifs.
Le premier rideau était la couverture aérienne de la flotte si des porte-avions étaient disponibles. Le deuxième rideau est basé sur l’artillerie de moyen calibre pour atteindre les cibles à moyenne altitude.
Le dernier rideau qui était largement le plus dense et le plus consommateur de munitions était l’artillerie à tir rapide de petit calibre pour la défense anti-aérienne rapprochée, composée de 12.7mm et surtout le fameux Bofors “Pom pom” de 40mm encore employé aujourd'hui.
Ce mur de fer que les pilotes devaient traverser pour tirer leurs bombes, torpilles ou roquettes à quelques centaines de mètres de leurs cibles, ne permettait pas à beaucoup de pilotes de se projeter dans une carrière longue, les pertes étant énormes. Les Japonais, n’ayant que peu de considération pour la vie de leurs jeunes pilotes, se sont contentés de remplacer leurs avions d’attaques par des avions fusées (Okha), beaucoup plus rapides, pour augmenter les chances de coup au but. Mais aucun espoir de survie pour les pilotes qui guidaient ces ancêtres des missiles anti-navires jusqu'à l’impact. La suprématie aérienne de L’US Navy empêcha cette arme d’avoir un impact notable.
La Luftwaffe, qui souhaitait garder ses pilotes en vie, utilisa à partir de 1943 ses wunderwaffe avec une certaine efficacité sur des navires isolés (une quinzaine de navires coulés). La bombe planante guidée Fritz X de Ruhrstahl et le HS 293 de Henschel marquent une première étape dans une autre révolution de la guerre navale. Ces armes guidées par radio / TV depuis un avion volant à moins de 10 kilomètres de sa cible coulèrent le croiseur Roma et endommagèrent plusieurs autres croiseurs alliés, avant que la suprématie aérienne alliée ne rende son utilisation impossible. Mais le concept d’une arme guidée et tirée à distance de sécurité fut utilisée comme exemple à suivre par de nombreux bureaux d'étude.
Sous l'influence de l'Amiral Gorshkov, la marine soviétique va développer très rapidement une nouvelle arme anti-navire redoutable qu'elle va exporter en très grand nombre auprès de tous ses alliés : le missile P15 Termit. Ce dernier, d'une masse de 2.5 tonnes, pouvait être embarqué en 4 exemplaires sur des petits patrouilleurs bon marché, donnant ainsi à des pays sans marine de haute mer une puissance de feu suffisante pour menacer les flottes de surface de l’Otan. Volant à 30 mètres d'altitude et à presque Mach 1, cette arme tirée en salve était extrêmement difficile à intercepter.
Le 21 octobre 1967, 3 patrouilleurs égyptiens tirent quatre P15 sans même sortir du port afin que la surprise soit complète et détruisent le navire israélien Eilat par 3 coups au but. Le navire, conçu en 1944, n'avait aucun moyen de défense adapté à cette nouvelle menace.
Pendant 6 ans, la marine israélienne va préparer sa revanche en développant des navires rapides, légers et équipés de missiles anti-navires et de systèmes électroniques leur permettant de détecter et de leurrer les radars de guidage. La marine israélienne, parent pauvre des forces armées, se devait de laver cet affront.
Pendant ce temps, un peu plus à l'est, se déroule le premier conflit d’envergure où une force aérienne moderne se voit opposée à un système de défense intégré. Un seul événement notable s'est produit au large des côtes du Vietnam, lorsqu'un raid de deux ou trois MiG17, avion simple et rustique, a attaqué une flottille américaine de 3 navires dont 2 équipes de la première génération de missile anti-aérien embarqué, le Terrier. L’US Navy prétend avoir abattu un MiG et coule 3 patrouilleurs nord vietnamien; les nord vietnamiens de leur côté réfutent toutes pertes. Les deux parties s’accordent cependant sur le fait que les MiGs ont bien endommagé 2 navires américains.
Cet engagement montre la vulnérabilité des navires du fait du manque d'efficacité de cette première génération de missile incapable d’intercepter des cibles rapides volant à basse altitude. L’US Navy a appris ce jour-là une leçon d'humilité; ils ne reviendront plus aussi près des côtes sans couverture aérienne.
Après avoir ‘subtilisé’ leurs nouveaux navires du chantier naval de Cherbourg, les marins israéliens ont passé 3 ans à peaufiner les tactiques d'emplois de leurs vedettes Sha’ar 3 et 4 de 500 tonnes. Les navires israéliens, étant trop petits pour être équipés de systèmes anti-aériens efficaces, devaient à tout pris éviter de se faire détecter et engager par les systèmes adverses. Ils vont utiliser le système d’amplification d'échos radar monté sur les hélicoptères et tirer de nombreuses roquettes chargées de paillettes métalliques afin de saturer les écrans radars ennemis. Les Syriens trompés par les nombreux échos ont ainsi engagé l’ensemble de leurs missiles sur des cibles fictives.
Les Israéliens ont à leur tour tiré leurs missiles anti-navires, coulant 2 navires et forçant le troisième à s'échouer. Ils joueront le même tour le lendemain à la flotte égyptienne, s'assurant ainsi la maîtrise des mers pour le reste de ce conflit. Les Israéliens ont montré l’importance de l’utilisation de leurres, des systèmes de détection et de brouillage ainsi que de l'hélicoptère grâce à sa capacité de voir des cibles bien au-delà de l'horizon : des équipements devenus standard sur tous les navires militaires à travers le monde. Cet engagement entre des navires de petites tailles avec des missiles de première génération s’est déroulé à des distances de moins de 30 km alors que les navires de haute mer de l’Otan et de la flotte du drapeau rouge commençaient à étudier et déployer des systèmes d’armes ayant des portées 5 à 10 fois supérieures.
A la surprise de tous, la prochaine bataille navale majeure ne sera pas en Atlantique Nord pour défendre la vieille Europe mais pour récupérer des morceaux de terre en Atlantique Sud appartenant à la Couronne Britannique.
Lorsque l’Amiral Leach, chef d’état-major major de la Royal Navy, déclara le matin du 2 avril 1982: “Madame la Premier Ministre, je suis en mesure d’envoyer sous 48 heures une flotte de débarquement et son escorte centrée autour d’un groupe de 2 portes avions”, Margaret Thatcher n'hésita pas une seconde à faire confiance au First Sea Lord, malgré son entourage qui ne donnait aucune chance de succès à cette opération.
Le ministère de la Défense, l'armée britannique, la Royal Air Force et même les alliés américains considéraient tous que cette opération était impossible.
L’amiral Leach savait que sa marine était condamnée par les coupes budgétaires; ses porte-avions et un grand nombre de frégates avaient déjà été revendus à des pays alliés. Il y a probablement vu la dernière chance pour la Royal Navy de démontrer qu’elle était en mesure de défendre la Couronne. En 48 heures ce ne sont pas moins de 220 000 tonnes de navires de guerre dont 2 porte-aéronefs et 23 frégates avec un groupe aérien de 28 chasseurs Sea Harrier et 165 hélicoptères qui ont pris la mer. Le tout suivi par 68 navires totalisant 980 000 tonnes pour soutenir les 28 000 marins et soldats britanniques. Pendant les trois semaines de traversée, l’Amiral Woodwards, commandant de la flotte, devait planifier la neutralisation des menaces ennemies avec le matériel dont il disposait.
Le premier rideau défensif de sa flotte était sa force de sous-marins, qui devait engager les deux groupes de surface argentins le plus loin possible de la flotte. La perte du croiseur General Belgrano, coulé par le HMS Conqueror le 2 mai, supprimera rapidement toute menace venue de la mer. Les Argentins n’ayant aucun moyen de lutte efficace contre les sous-marins nucléaires, ordonnèrent à tous leurs navires de surface de rentrer au port. La flotte de surface argentine, équipée de missiles exocet et d’un porte avion léger, était de ce fait neutralisée et ne joua plus aucun rôle pendant le conflit.
Son deuxième rideau reposait sur ses 28 Sea Harrier, petit chasseur subsonique peu adapté au rôle d’intercepteur, mais qui va se révéler indispensable pour étriller les raids de chasseurs argentins sur la force de débarquement, grâce au tout nouveau missiles AIM 9L Sidewinder que les Américains vont livrer en urgence à la Royal Navy dès le début du conflit.
Le dernier niveau défensif reposait sur les missiles sol air, l’artillerie et les moyens de leurrage équipant les navires. La Royal Navy disposait de deux générations de missiles longues portées sur la zone, les SeaSlug et SeaDart portant respectivement à 40 km et 60 km, ainsi que deux générations de missiles à courte portée (moins de 5 km) le SeaCat en fin de vie et le Sea Wolf très prometteur (capable d’intercepter un obus d’artillerie volant à 800m/s) mais encore peu fiable. La question qui empêchait Woodward de dormir, était la capacité réelle de ces systèmes, dont aucun n’avait été testé en combat, à arrêter les attaques aériennes argentines et à neutraliser les 5 exocets disponibles équipant les Super Etendard récemment livrés.
Les officiers britanniques en charge de la défense aérienne connaissaient parfaitement les performances de l’Exocet. La première alerte vient lorsque les navires détectent les émissions radar des Super Etendard recherchant des cibles à environ 60-70 km. Une fois tiré, le missile vole à moins de 5 mètres de la surface à 800 Km/H jusqu'à un point prédéterminé, où il allume son radar pour le guidage final. Du fait de la vitesse, de l’altitude, et de la rotondité de la terre, les navires ne peuvent détecter le missile que moins de 2 minutes avant l'impact. Pour se défendre, la flotte doit utiliser la tactique des Israéliens, c'est-à- dire créer le maximum de fausses cibles grâce à une consommation énorme de leurres et à des hélicoptères équipés d’amplificateur d'écho radar.
Du côté des pilotes argentins, la vision était inverse : comment s’approcher suffisamment près de la flotte britannique et survivre à ce millefeuille défensif mortel, contre lequel ils ne bénéficient d’aucune escorte de chasseurs ou de systèmes de protections électroniques. Leur survie reposait uniquement sur leur capacité à voler très bas (15m) et le plus vite possible pour n'être détecté qu’au dernier moment. Une mission typique pour un pilote de Dagger ou de Skyhawk, était un vol à basse altitude par groupe de 3 avions jusqu’aux approches de l'île, puis une transition au ras des flots ou dans le relief, pour éviter les patrouilles de chasse ennemies et les missiles à longue portée.
Sans escorte, ni aucun armement défensif, toute interception par des Sea Harrier se traduisait par des pertes énormes; 21 chasseurs argentins vont en être victimes. Le Sea Harrier va y gagner son surnom de mort noire.
Les avions qui évitaient les chasseurs se retrouvaient face aux frégates équipées des SeaCat/ SeaWolf et de toute l'artillerie disponible. Certains navires ont même été équipés de système d’aveuglement laser dont l'efficacité n’a jamais été démontrée. Vingt-trois avions vont succomber à ce dernier rideau. Les survivants ne disposaient que de quelques secondes pour sélectionner une cible et larguer des bombes non guidées dans des profils d’attaque très similaires aux pilotes d’avion torpilleur de la deuxième guerre mondiale.
Il est impossible de ne pas admirer le courage de ces pilotes qui partaient en mission, avec les mêmes armements que les Stuka des années 40, contre une des marines les mieux équipées et les mieux entraînées de la planète. Ils infligèrent malgré cela des pertes importantes à la Royal Navy en coulant 6 navires et en neutralisant 12 autres dont 6 auraient été probablement perdus si les bombes avaient fonctionné correctement. Mais le coût humain et matériel fut exorbitant! 48 pilotes argentins furent victimes des défenses britanniques soit presque la moitié des avions d’attaques engagés (skyhawk et Dagger); un taux de perte insoutenable qui condamnera définitivement toute tentative d’assaut en mer sans arme tirée à distance de sécurité pour les conflits futurs.
Les Argentins ont réservé le couple Super Etendard / Exocet pour attaquer le groupe de porte-avions, mais l’usage de leurres, la disposition des navires et le nombre très limité de missiles disponibles n’ont pas permis leur neutralisation. Deux navires furent touchés, le Sheffield, frégate anti-aérienne prise par surprise ainsi que l’Atlantic conveyor cargo transformé en porte-hélicoptères. Le couple avion/missiles anti-navires devenait une arme maîtresse contre laquelle les marines se devaient de trouver une parade.
Ce conflit fut le premier pendant lequel des navires modernes ont dû se défendre contre des attaques de chasseurs et de missiles. Les enseignements seront nombreux et vont profondément influencer l'évolution des marines de guerre de ces quarante dernières années.
Un navire isolé a un volume de détection limité par la courbure de la Terre; il voit très mal à basse altitude et pas du tout au-delà de 25-30 km. Un groupe aéronaval équipé d'appareils de type AWACS permet de créer une bulle de détection de plus de 500 km de rayon et de guider des interceptions très loin des navires, bien au-delà de la zone où les assaillants sont en mesure de détecter leurs cibles. L’AWACS permet aussi de ne pas révéler la position exacte des navires et des avions de chasse, car ceux-ci gardent leurs radar éteints et reçoivent les informations grâce aux transmissions de données (liaison 11 / 16...).
Aujourd'hui un groupe de porte-avions moderne peut détecter une cible avec un AWACS ou un drone et ordonner le tir à un avion ou un navire de surface, sans que celui-ci allume son radar. Cette capacité de tir collaboratif discret est une véritable révolution dans la défense de la flotte permettant de prendre ses adversaires par surprise.
Après les Malouines, l'efficacité du couple Sea Harrier / Sidewinder ne sera plus jamais remise en cause (26 tirs ; 18 avions abattus). Sans ce premier rideau, 22 avions argentins supplémentaires auraient eu une chance de couler des navires. Les Anglais vont construire rapidement 3 nouveaux porte-aéronefs pour les Sea Harrier qui vont être équipés de missiles à guidage radar très performant Amraam. Ils transformeront également un certain nombre d'hélicoptères en mini AWACS.
Si, en 1982, la Royal Navy avait encore eu à sa disposition ses deux vrai porte-avions de 45 000 tonnes, équipés de chasseur supersonique F4G Phantom capables de voler 2 fois plus vite, 2 fois plus longtemps, 2 fois plus loin et ce avec 4 fois plus de missiles que le Sea Harrier, cette guerre n’aurait tout simplement pas eu lieu, les Argentins n’auraient jamais bougé.
Un raid aérien est aujourd'hui considéré comme suicidaire s’il doit s’approcher à moins de 60-80 km d’un groupe défendu par des navires modernes équipés de plusieurs centaines de SAM. Heureusement, cela ne fait plus partie des missions envisagées par les pilotes. Ceux-ci comptent désormais sur des armes anti-navire à longue portée.
Les systèmes SAM modernes peuvent traiter plusieures dizaines de cibles simultanément (Aegis, PAAMS, S300F). Ils sont, de plus, optimisés pour traiter des missiles manoeuvrant, évoluant à grande vitesse (Mach 2+). La force d’un système de type Aegis réside dans la centralisation de la décision du tir par un ordinateur central, qui se nourrit des informations fournies par l'ensemble des capteurs des navires, avions et stations au sol mis en réseau. Les ordres de tirs sont redistribués aux mêmes plateformes en fonction des armements dont ils disposent. Ce système hautement automatisé est bien sûr supervisé par des humains, mais l’automatisation totale est indispensable en cas d’attaque saturante de missiles de plus en plus rapides où le temps entre la détection et l’impact se compte en dizaines de secondes.
Le dernier rideau défensif fut également considérablement renforcé par l’apparition de canons guidés par radar Phalanx ou Goalkeeper de 20 ou 30 mm à grande cadence de tir (80 à 100 coups par seconde) ou de système de missiles à très courte portée (Mistral, RAM, Sea ceptor).
Les navires de guerre ne sont plus, pour l’instant, équipés de plaques de blindage censées dévier les obus perforants; leur survie dépend de leur capacité en cas d'impact à survivre aux incendies ou aux voies d’eaux.
La perte du HMS Sheffield a été un électrochoc sur les équipements (qui n’ont pas fonctionné) et sur l'entraînement des équipages à la lutte contre les incendies. Quelques années plus tard, l’USS Stark, frégate d’une taille identique au Sheffield, a survécu à l'impact de 2 missiles Exocet tirés par un Falcon irakien. L'équipage ayant réussi à contrôler les incendies grâce à des procédures et des équipements efficaces (gaz Halon supprimant l'oxygène, arrosage anti incendie, etc). Compartimentalisation, matériaux de construction, réduction de la signature radar et infrarouge, insensibilisation des munitions au feu et aux impacts (muratisation) font partie des évolutions accroissant encore la survavibilité des navires.
Plusieurs navires de guerre, à chaque fois isolés, ont été victimes d’attaques de missiles. Dans la plupart des cas, les systèmes de défenses ont été efficaces. Les deux exceptions notables sont l'attaque en 2006 de la corvette israélienne INS Hanit qui a été touchée par un missile tiré par le Hezbollah et du USS Stark touché par 2 Exocets Irakien. Dans les deux cas les navires ont été touchés car le système de défense n'était pas actif; les deux navires ont survécu.
Le Chef d'Etat Major de la marine française, lors d’un discours récent à une nouvelle génération d’officiers, déclarait qu’ils appartenaient à une génération qui connaîtrait très probablement le feu. Dans cette optique, l'entraînement des équipages et les budgets de recherches doivent être renforcés afin de conserver notre avantage technologique qui est réel même s'il s'érode. Mais la pièce maîtresse d’une marine reste encore le porte-avions.
Son utilité est régulièrement remise en cause. Coûteux, soit disant très vulnérable, ses capacités offensives restent aujourd'hui encore inégalées. Son groupe aérien est également le meilleur système de défense d’une flotte car il est en mesure de neutraliser les raids ennemis bien avant qu’ils ne soient menaçant avec leur armes hypersoniue (missiles ou canons Rail Gun). Les Britanniques n’ont pas oublié leur rôle indispensable qu’ils ont joué en 1982, la France ne le doit pas non plus.
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La suite de cet article sera publiée très prochainement, elle prendra en compte les évolutions récentes observées également en Ukraine
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