Encore un été difficile pour la flotte française de Canadair
Encore un été difficile pour la flotte française de Canadair

publié le 25 septembre 2024 à 16:21

362 mots

Encore un été difficile pour la flotte française de Canadair

L'été 2024 a une nouvelle fois mis en évidence la fragilité de la flotte de Canadair de la Sécurité civile française. Alors que la période estivale présente un risque élevé d'incendies de forêt, une grande partie des avions était indisponible en août. Entre vieillissement des appareils, sollicitation accrue, pénurie de pièces détachées et manque de pilotes, la situation est d’autant plus alarmante qu’aucune solution de renouvellement de la flotte ne semble réaliste avant au moins une décennie.


Une flotte vieillissante et une maintenance défaillante

La flotte actuelle de la sécurité civile comprend 12 avions Canadair CL415, mais également huit Dash et trois Beechcraft King 200. Les Canadairs, conçus dans les années 1970 par Bombardier Aéronautique, sont ce qu’on appelle des avions amphibies, c’est-à-dire qu’ils ont à la fois la capacité de déjauger et d’amerrir comme un hydravion mais aussi d’opérer depuis un tarmac, comme un appareil classique.  Les Canadairs sont ainsi capables d’écoper jusqu’à 6 000 litres d’eau en 12 secondes. Leur efficacité, approximativement de 15 largages d’eau par heure en fonction de la distance du point d’écopage, est largement reconnue dans la lutte contre les incendies. Regroupés, les pays de l’Union européenne en possèdent 79 (38 CL215 et 41 CL415) mais toutefois, même les derniers modèles commercialisés en 1994 montrent des signes évidents de vétusté.

Avec une moyenne d’âge de plus de 25 ans, la flotte française nécessite donc une maintenance lourde que la pénurie de mécaniciens aéronautique rend difficile à mettre en œuvre. Lors de l’incendie de Frontignan du 18 août dernier, seulement 5 Canadairs sur les 12 étaient disponibles, principalement en raison de la difficulté d’entretien et d’une pénurie mondiale de pièces détachées. Une situation qui s’est reproduite tout au long de l’été jusqu’à plusieurs fois par semaine selon les équipages et responsables contactés. Au paroxysme de cette situation, certains jours, seuls 3 appareils étaient en capacité de décoller, dont un qui ne pouvait pas écoper…

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Le Dash-8 Q400 permet de délivrer 10 000L, mais il ne peut être opéré que depuis des aérodromes où il se recharge ©
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Le changement climatique intensifie par ailleurs la fréquence et la gravité des incendies en Europe, exposant de nouvelles régions à ces risques alors qu’il n’existe qu’une seule base de Canadair à Nîmes. Une situation qui augmente la sollicitation des appareils et donc leur temps de vol, accélérant ainsi leur usure et accroissant les besoins de maintenance.

Défis liés au personnel

Outre les difficultés matérielles, la flotte de Canadair fait également face à une pénurie de pilotes et d’instructeurs qualifiés, la faible disponibilité des avions avant la saison feu n’ayant pas permis un entraînement convenable des équipages, entrainant la flotte dans un cercle vicieux… 

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Retrouvez cet article complet dans le prochain numéro de Air&Cosmos, à paraître le 3 octobre 2024

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25/09/2024 16:21
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Encore un été difficile pour la flotte française de Canadair

L'été 2024 a une nouvelle fois mis en évidence la fragilité de la flotte de Canadair de la Sécurité civile française. Alors que la période estivale présente un risque élevé d'incendies de forêt, une grande partie des avions était indisponible en août. Entre vieillissement des appareils, sollicitation accrue, pénurie de pièces détachées et manque de pilotes, la situation est d’autant plus alarmante qu’aucune solution de renouvellement de la flotte ne semble réaliste avant au moins une décennie.

Encore un été difficile pour la flotte française de Canadair
Encore un été difficile pour la flotte française de Canadair

Une flotte vieillissante et une maintenance défaillante

La flotte actuelle de la sécurité civile comprend 12 avions Canadair CL415, mais également huit Dash et trois Beechcraft King 200. Les Canadairs, conçus dans les années 1970 par Bombardier Aéronautique, sont ce qu’on appelle des avions amphibies, c’est-à-dire qu’ils ont à la fois la capacité de déjauger et d’amerrir comme un hydravion mais aussi d’opérer depuis un tarmac, comme un appareil classique.  Les Canadairs sont ainsi capables d’écoper jusqu’à 6 000 litres d’eau en 12 secondes. Leur efficacité, approximativement de 15 largages d’eau par heure en fonction de la distance du point d’écopage, est largement reconnue dans la lutte contre les incendies. Regroupés, les pays de l’Union européenne en possèdent 79 (38 CL215 et 41 CL415) mais toutefois, même les derniers modèles commercialisés en 1994 montrent des signes évidents de vétusté.

Avec une moyenne d’âge de plus de 25 ans, la flotte française nécessite donc une maintenance lourde que la pénurie de mécaniciens aéronautique rend difficile à mettre en œuvre. Lors de l’incendie de Frontignan du 18 août dernier, seulement 5 Canadairs sur les 12 étaient disponibles, principalement en raison de la difficulté d’entretien et d’une pénurie mondiale de pièces détachées. Une situation qui s’est reproduite tout au long de l’été jusqu’à plusieurs fois par semaine selon les équipages et responsables contactés. Au paroxysme de cette situation, certains jours, seuls 3 appareils étaient en capacité de décoller, dont un qui ne pouvait pas écoper…

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Le Dash-8 Q400 permet de délivrer 10 000L, mais il ne peut être opéré que depuis des aérodromes où il se recharge ©
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Le changement climatique intensifie par ailleurs la fréquence et la gravité des incendies en Europe, exposant de nouvelles régions à ces risques alors qu’il n’existe qu’une seule base de Canadair à Nîmes. Une situation qui augmente la sollicitation des appareils et donc leur temps de vol, accélérant ainsi leur usure et accroissant les besoins de maintenance.

Défis liés au personnel

Outre les difficultés matérielles, la flotte de Canadair fait également face à une pénurie de pilotes et d’instructeurs qualifiés, la faible disponibilité des avions avant la saison feu n’ayant pas permis un entraînement convenable des équipages, entrainant la flotte dans un cercle vicieux… 

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Retrouvez cet article complet dans le prochain numéro de Air&Cosmos, à paraître le 3 octobre 2024



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