Des missiles américains pour des systèmes antiaériens ukrainiens d'origine soviétique
Des missiles américains pour des systèmes antiaériens ukrainiens d'origine soviétique
© Ukrainian MoD

publié le 07 janvier 2023 à 19:20

436 mots

Des missiles américains pour des systèmes antiaériens ukrainiens d'origine soviétique

Après l'adaptation du missile antiradar HARM américain sur les avions ukrainiens d'origine soviétique, les ingénieurs ukrainiens et américains ont trouvé un moyen d'adapter des missiles antiaériens courte portée RIM-7 Sea Sparrow américains sur les systèmes antiaériens Buk ukrainiens, également d'origine soviétique. Cette livraison permettra d'assurer un flux de missiles pour les systèmes ukrainiens ayant été adaptés pour le tir de ce missile.


Une adaptation continue

Les Forces armées ukrainiennes disposaient, avant le 24 février 2022 et l'invasion de la Russie, de nombreux systèmes d'origine soviétique. De fait, ces systèmes n'étaient pas compatibles avec des munitions de type OTAN, rendant les options d'aides militaires très restreintes. Ce fut notamment le cas pour les missions aériennes de suppression des défenses antiaériennes ennemies (SEAD) : les États-Unis disposent d'un nombre important de missiles AGM-88 HARM mais celui-ci n'a jamais été utilisé sur des avions soviétiques... Et pourtant, après plusieurs annonces, le 30 août 2022, une vidéo confirmait l'impensable : les ingénieurs ukrainiens et américains ont réussi à adapter des MiG-29 ukrainiens (d'origine soviétique) à tirer des missiles HARM (article sur le sujet). D'autres annonces ont également suivi, avec une capacité équivalente pour les Su-27 ukrainiens, également d'origine soviétique.

Le Buk tire des missiles américains

L'ingéniosité des ingénieurs américains et ukrainiens ne s'arrête désormais plus aux avions de combat : les systèmes antiaérien 9K37M Buk-M1 (SA-11 Gadfly) ukrainiens (d'origine soviétique) vont désormais être capable de tirer des missiles antiaériens RIM-7 Sea Sparrow américains. L'annonce de la livraison de ces missiles a été annoncée le 6 janvier par le Pentagone (lien vers l'annonce officielle).

Le Sea Sparrow est la version navalisée du missile AIM-7 Sparrow (air-air), utilisé par l'Aéronavale américaine. Ce missile est pour la première fois intégré sur des navires en 1976. Il intègre un capteur radar et peut détruire une large variété de cibles : avions, missiles antinavires, hélicoptères, etc. Il a été modernisé à de nombreuses reprises, la dernière version étant le RIM-162 Evolved Sea Sparrow Missile (ESSM). Cette dernière version est actuellement en service au sein de plusieurs marines et doit rester en service au delà de l'horizon 2030.

Ce n'est pas la première fois que le Sea Sparrow est utilisé en sol-air et non pas en mer-air : l’Égypte, la Grèce et Taïwan utilisent des RIM-7 depuis une plateforme du système antiaérien Skyguard. Cependant, ce système doit être tracté et cette nouvelle capacité des Buk ukrainiens sera la première utilisation du Sea Sparrow depuis un système antiaérien autotracté et équipé d'un radar.

Aucune information officielle ne permet de confirmer la version envoyée en Ukraine. Ainsi, les Buk ukrainiens équipés du Sea Sparrow auront une portée maximale variant entre 19 kilomètres (Sea Sparrow de base) et plus de 50 kilomètres (ESSM). Pour information, en 2021, 72 9K37M Buk-M1 étaient en service au sein des Forces armées ukrainiennes. Avec l'invasion russe de février 2022, 9 véhicules ont été détruits depuis le 24 février 2022 (6 79A310M1 TELAR et 3 9A39M1 TEL), ainsi qu'un endommagé (79A310M1 TELAR).

Tir d'un ESSM depuis le porte-avions USS Carl Vinson (CVN-70, classe Nimitz).
Tir d'un ESSM depuis le porte-avions USS Carl Vinson (CVN-70, classe Nimitz). © US Navy
Tir d'un ESSM depuis le porte-avions USS Carl Vinson (CVN-70, classe Nimitz).
Commentaires
07/01/2023 19:20
436 mots

Des missiles américains pour des systèmes antiaériens ukrainiens d'origine soviétique

Après l'adaptation du missile antiradar HARM américain sur les avions ukrainiens d'origine soviétique, les ingénieurs ukrainiens et américains ont trouvé un moyen d'adapter des missiles antiaériens courte portée RIM-7 Sea Sparrow américains sur les systèmes antiaériens Buk ukrainiens, également d'origine soviétique. Cette livraison permettra d'assurer un flux de missiles pour les systèmes ukrainiens ayant été adaptés pour le tir de ce missile.

Des missiles américains pour des systèmes antiaériens ukrainiens d'origine soviétique
Des missiles américains pour des systèmes antiaériens ukrainiens d'origine soviétique

Une adaptation continue

Les Forces armées ukrainiennes disposaient, avant le 24 février 2022 et l'invasion de la Russie, de nombreux systèmes d'origine soviétique. De fait, ces systèmes n'étaient pas compatibles avec des munitions de type OTAN, rendant les options d'aides militaires très restreintes. Ce fut notamment le cas pour les missions aériennes de suppression des défenses antiaériennes ennemies (SEAD) : les États-Unis disposent d'un nombre important de missiles AGM-88 HARM mais celui-ci n'a jamais été utilisé sur des avions soviétiques... Et pourtant, après plusieurs annonces, le 30 août 2022, une vidéo confirmait l'impensable : les ingénieurs ukrainiens et américains ont réussi à adapter des MiG-29 ukrainiens (d'origine soviétique) à tirer des missiles HARM (article sur le sujet). D'autres annonces ont également suivi, avec une capacité équivalente pour les Su-27 ukrainiens, également d'origine soviétique.

Le Buk tire des missiles américains

L'ingéniosité des ingénieurs américains et ukrainiens ne s'arrête désormais plus aux avions de combat : les systèmes antiaérien 9K37M Buk-M1 (SA-11 Gadfly) ukrainiens (d'origine soviétique) vont désormais être capable de tirer des missiles antiaériens RIM-7 Sea Sparrow américains. L'annonce de la livraison de ces missiles a été annoncée le 6 janvier par le Pentagone (lien vers l'annonce officielle).

Le Sea Sparrow est la version navalisée du missile AIM-7 Sparrow (air-air), utilisé par l'Aéronavale américaine. Ce missile est pour la première fois intégré sur des navires en 1976. Il intègre un capteur radar et peut détruire une large variété de cibles : avions, missiles antinavires, hélicoptères, etc. Il a été modernisé à de nombreuses reprises, la dernière version étant le RIM-162 Evolved Sea Sparrow Missile (ESSM). Cette dernière version est actuellement en service au sein de plusieurs marines et doit rester en service au delà de l'horizon 2030.

Ce n'est pas la première fois que le Sea Sparrow est utilisé en sol-air et non pas en mer-air : l’Égypte, la Grèce et Taïwan utilisent des RIM-7 depuis une plateforme du système antiaérien Skyguard. Cependant, ce système doit être tracté et cette nouvelle capacité des Buk ukrainiens sera la première utilisation du Sea Sparrow depuis un système antiaérien autotracté et équipé d'un radar.

Aucune information officielle ne permet de confirmer la version envoyée en Ukraine. Ainsi, les Buk ukrainiens équipés du Sea Sparrow auront une portée maximale variant entre 19 kilomètres (Sea Sparrow de base) et plus de 50 kilomètres (ESSM). Pour information, en 2021, 72 9K37M Buk-M1 étaient en service au sein des Forces armées ukrainiennes. Avec l'invasion russe de février 2022, 9 véhicules ont été détruits depuis le 24 février 2022 (6 79A310M1 TELAR et 3 9A39M1 TEL), ainsi qu'un endommagé (79A310M1 TELAR).

Tir d'un ESSM depuis le porte-avions USS Carl Vinson (CVN-70, classe Nimitz).
Tir d'un ESSM depuis le porte-avions USS Carl Vinson (CVN-70, classe Nimitz). © US Navy
Tir d'un ESSM depuis le porte-avions USS Carl Vinson (CVN-70, classe Nimitz).


Commentaires