Des bombardiers chinois et russes violent la zone d'identification aérienne des USA en Alaska
Des bombardiers chinois et russes violent la zone d'identification aérienne des USA en Alaska

publié le 26 juillet 2024 à 06:00

713 mots

Des bombardiers chinois et russes violent la zone d'identification aérienne des USA en Alaska

Le 24 juillet, des bombardiers chinois H-6 et russes Tu-95 ont traversé pour la première fois l'ADIZ de l'Alaska, en mission conjointe. Bien que cette patrouille montre la puissance croissante de Pékin et les liens renforcés avec Moscou, elle ne constitue pas une menace directe, les avions restant dans l'espace aérien international.


Des bombardiers chinois dans la zone de contrôle de l'Alaska

Ce jeudi 24 juillet, des H-6 chinois ont traversé pour la première fois une partie de la zone d'identification de la défense aérienne (ADIZ) de l'Alaska. Ils étaient accompagnés de deux bombardiers russes Tu-95 Bear et il est probable qu'ils aient décollé de bases en Russie pour y parvenir. Selon un communiqué de presse officiel, le Commandement américano-canadien de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) « a détecté, suivi et intercepté deux avions militaires russes TU-95 et deux avions militaires H-6 de la RPC opérant dans la zone d'identification de la défense aérienne de l'Alaska le 24 juillet 2024 ».

Même si cette patrouille souligne la capacité de Pékin à projeter sa puissance de plus en plus loin ainsi que le renforcement des liens de la Chine avec Moscou, elle n'est pas considérée comme une menace. En effet, le NORAD a précisé que « les avions russes et chinois sont restés dans l'espace aérien international et n'ont pas pénétré dans l'espace aérien souverain des États-Unis ou du Canada ». De même, selon le ministère chinois de la Défense, la patrouille aérienne conjointe avec la Russie près de l'Alaska ne ciblait aucune « tierce partie ». En effet, l'ADIZ, ou zone d'identification de défense aérienne, est un espace aérien dans lequel un pays peut exiger que tout aéronef s'identifie, même si la zone aérienne n'appartient pas légalement au pays. Cette extension de la zone de responsabilité, non reconnue internationalement, est appliquée par de nombreux Etats et laisse un meilleur préavis aux autorités en cas de détection d'aéronefs potentiellement hostiles. De nombreux pays définissent des ADIZ, comme les USA, la Corée, Taiwan, la Chine ou l'Inde, et il est rare de voir ces espaces être violés par des appareils militaires étrangers, en dehors du cas de Taïwan régulièrement traversé par les avions chinois.

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Un bombardier soviétique Tu-95MS opéré par la Russie. ©Alex Beltyukov ©
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Des bombardiers escortés

Selon le ministère russe de la Défense, des chasseurs de plusieurs gouvernements avaient escorté les bombardiers russes et chinois à différentes étapes de leur vol qui a duré plus de cinq heures. Pendant cette mission, les équipages des deux pays « ont travaillé les questions liées à la coopération à toutes les étapes d'une patrouille aérienne ». 

La coopération militaire entre la Russie et la Chine ne cesse de s'intensifier. En mars dernier, M. Guillot, chef du NORAD/NORTHCOM, a souligné l'augmentation des opérations conjointes des forces navales des deux pays autour de l'Alaska et dans la région arctique au cours des dernières années. Par exemple, une patrouille conjointe de 11 navires chinois et russes avait été détectée près des îles Aléoutiennes en Alaska l'année dernière, conduisant le Congrès américain à vouloir y renforcer la présence militaire.

Une démonstration de puissance dans la région

Cette patrouille démontre une nouvelle fois l'extension des restrictions que s'impose la Chine dans la montée des tensions face aux USA en Asie-Pacifique. En déployant des H-6 à si courte distance du territoire américain, la Chine menace directement l'Alaska, les H-6 étant capables d'emporter différents types de missiles de croisière y compris des armes nucléaires. L'Alaska devient un point névralgique, d'autant plus que le recul des glaces dans l'Arctique crée de nouvelles opportunités pour la compétition sur les ressources naturelles, comme le pétrole, le gaz naturel et le poisson, tout en ouvrant des routes commerciales stratégiques.

L'US Air Force a pour sa part dépêché des avions de chasse F-16 et F-35 afin d'intercepter et escorter les bombardiers russes et chinois, et des F-18 pouvant appartenir à l'US Navy ou au Corps des Marines sont également visibles sur les images partagées par le compte X du NORAD.

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26/07/2024 06:00
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Des bombardiers chinois et russes violent la zone d'identification aérienne des USA en Alaska

Le 24 juillet, des bombardiers chinois H-6 et russes Tu-95 ont traversé pour la première fois l'ADIZ de l'Alaska, en mission conjointe. Bien que cette patrouille montre la puissance croissante de Pékin et les liens renforcés avec Moscou, elle ne constitue pas une menace directe, les avions restant dans l'espace aérien international.

Des bombardiers chinois et russes violent la zone d'identification aérienne des USA en Alaska
Des bombardiers chinois et russes violent la zone d'identification aérienne des USA en Alaska

Des bombardiers chinois dans la zone de contrôle de l'Alaska

Ce jeudi 24 juillet, des H-6 chinois ont traversé pour la première fois une partie de la zone d'identification de la défense aérienne (ADIZ) de l'Alaska. Ils étaient accompagnés de deux bombardiers russes Tu-95 Bear et il est probable qu'ils aient décollé de bases en Russie pour y parvenir. Selon un communiqué de presse officiel, le Commandement américano-canadien de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) « a détecté, suivi et intercepté deux avions militaires russes TU-95 et deux avions militaires H-6 de la RPC opérant dans la zone d'identification de la défense aérienne de l'Alaska le 24 juillet 2024 ».

Même si cette patrouille souligne la capacité de Pékin à projeter sa puissance de plus en plus loin ainsi que le renforcement des liens de la Chine avec Moscou, elle n'est pas considérée comme une menace. En effet, le NORAD a précisé que « les avions russes et chinois sont restés dans l'espace aérien international et n'ont pas pénétré dans l'espace aérien souverain des États-Unis ou du Canada ». De même, selon le ministère chinois de la Défense, la patrouille aérienne conjointe avec la Russie près de l'Alaska ne ciblait aucune « tierce partie ». En effet, l'ADIZ, ou zone d'identification de défense aérienne, est un espace aérien dans lequel un pays peut exiger que tout aéronef s'identifie, même si la zone aérienne n'appartient pas légalement au pays. Cette extension de la zone de responsabilité, non reconnue internationalement, est appliquée par de nombreux Etats et laisse un meilleur préavis aux autorités en cas de détection d'aéronefs potentiellement hostiles. De nombreux pays définissent des ADIZ, comme les USA, la Corée, Taiwan, la Chine ou l'Inde, et il est rare de voir ces espaces être violés par des appareils militaires étrangers, en dehors du cas de Taïwan régulièrement traversé par les avions chinois.

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Un bombardier soviétique Tu-95MS opéré par la Russie. ©Alex Beltyukov ©
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Des bombardiers escortés

Selon le ministère russe de la Défense, des chasseurs de plusieurs gouvernements avaient escorté les bombardiers russes et chinois à différentes étapes de leur vol qui a duré plus de cinq heures. Pendant cette mission, les équipages des deux pays « ont travaillé les questions liées à la coopération à toutes les étapes d'une patrouille aérienne ». 

La coopération militaire entre la Russie et la Chine ne cesse de s'intensifier. En mars dernier, M. Guillot, chef du NORAD/NORTHCOM, a souligné l'augmentation des opérations conjointes des forces navales des deux pays autour de l'Alaska et dans la région arctique au cours des dernières années. Par exemple, une patrouille conjointe de 11 navires chinois et russes avait été détectée près des îles Aléoutiennes en Alaska l'année dernière, conduisant le Congrès américain à vouloir y renforcer la présence militaire.

Une démonstration de puissance dans la région

Cette patrouille démontre une nouvelle fois l'extension des restrictions que s'impose la Chine dans la montée des tensions face aux USA en Asie-Pacifique. En déployant des H-6 à si courte distance du territoire américain, la Chine menace directement l'Alaska, les H-6 étant capables d'emporter différents types de missiles de croisière y compris des armes nucléaires. L'Alaska devient un point névralgique, d'autant plus que le recul des glaces dans l'Arctique crée de nouvelles opportunités pour la compétition sur les ressources naturelles, comme le pétrole, le gaz naturel et le poisson, tout en ouvrant des routes commerciales stratégiques.

L'US Air Force a pour sa part dépêché des avions de chasse F-16 et F-35 afin d'intercepter et escorter les bombardiers russes et chinois, et des F-18 pouvant appartenir à l'US Navy ou au Corps des Marines sont également visibles sur les images partagées par le compte X du NORAD.



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