L'attaque menée frontalement par le Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre suscite l’interrogation. À l’aide de drones transportant des charges explosives, les terroristes palestiniens ont réussi à cibler et détruire plusieurs véhicules dont des chars Merkava Mk. IV, les plus performants déployés en Israël. Une technique ayant fait ses preuves en Ukraine depuis l’invasion russe de février 2022.
Fulgurante, l’attaque initiée par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre a laissé les observateurs pantois. Face à l’une des armées considérée comme l’une des plus efficaces du Moyen-Orient et du Levant, l’organisation terroriste a réussi à infliger d’importants dommages aux forces armées israéliennes. Sur les réseaux sociaux, les vidéos de destructions de chars et d’attaques menées contre des places fortes des provinces frontalières de la bande de Gaza fleurissent. L’offensive russe en Ukraine en février 2022 signifiait le retour à un conflit de haute intensité opposant deux forces conventionnelles et l'emploi massif de nouvelles techniques de techno-guérilla, avec un recours massif aux drones et missiles par les troupes au sol.
Les assaillants des Brigades al-Qassam ont su reprendre nombre des tactiques employées sur le front ukrainien à leur avantage. Prises au dépourvu, les forces de défense d’Israël (Tsva ha-Haganah le-Israël, ou Tsahal) ont montré des difficultés similaires à celles observées au sein de l'armée russe au début de la guerre en Ukraine, notamment face à l'emploi de drones.
Lors des premières heures de l’attaque, des centaines d’hommes armés ont fait irruption dans les villes et kibboutz dispersés autour de l’enclave palestinienne, tandis que les roquettes et les drones fendaient l’air. En attaquant des positions pré-identifiées et bien visibles de l’armée israélienne, le Hamas a ainsi pu restreindre la capacité de surveillance israélienne et détruire un nombre non négligeable de blindés, dont des chars d’assaut Merkava. La dernière itération, le Mark IV, produit à 360 exemplaires depuis 2002 et utilisé par Tsahal depuis 2003, est notamment mis en service auprès du Corps Blindé Mécanisé. Réputés fiables, seulement 3 Merkava Mk. IV étaient détruits sur 50 unités touchés par des missiles anti-chars lors de la seconde guerre du Liban en 2006, selon la revue Raids.
Pourtant, le Hamas semble avoir profité de faiblesses jusqu’ici peu exploitées au Levant, en utilisant notamment des petits drones réalisant des attaques "par le haut", larguant des grenades visant les trappes ouvertes des véhicules blindés. Une technique souvent appliquée par l'Ukraine, adepte de la techno-guérilla dès le début de la guerre, afin de neutraliser les chars russes. L’armée ukrainienne a ainsi détruit des dizaines de chars de tous types en laissant tomber de « simples » grenades à mains RGD-5 ou des munitions explosives de 40mm de type M430A1, une méthode par la suite imitée par la Russie. Sur d’autres vidéos publiées par al-Qassam, un drone détruit un Merkava Mk. IV en lâchant une roquette PG-7VR à charge tandem, attaquant d’abord le blindage réactif du char avant qu’une seconde charge vienne pénétrer le blindage standard.
La technique employée par al-Qassam le 7 octobre n’est pourtant pas nouvelle. En 2019 déjà, Defence Blog relayait une vidéo diffusée par le groupuscule palestinien des Brigades al-Qods dans laquelle un drone immobilisait de la même manière deux chars Merkava Mk. IV. Sur les documents publiés en ligne lors de l’assaut du Hamas, on remarque que certains chars visés sont positionnés à l’arrêt derrière des monticules de terre. Protégés sur l’avant et les côtés contre les missiles antichar Kornet d'origine russe et employés par le Hamas depuis au moins 2011, la partie supérieure est ainsi exposée aux attaques de drone. Une situation exploitée par les brigades armées palestiniennes, utilisant les positions statiques de certains chars de Tsahal pour les détruire. Certaines photos publiées par des comptes officiels de l’armée israélienne permettent par ailleurs de constater que certains chars restent positionnés à proximité de stocks de munitions, une habitude perdue en Ukraine avec la multiplication des drones capable de cibler les obus.
Le retex de la guerre en Ukraine est relatif à l'action de deux armées régulières, en intégrant toutes la panoplie des armes modernes ou des équipements civils détournés de leur usage traditionnel. Dans ce nouveau conflit, Tsahal est opposée à une force asymétrique soutenue par l'Iran mais n'a pas intégré les évolutions pourtant constatées chez les deux belligérants en Ukraine : abandon des positions de tir fixes ou installation de filets de protection, disparition des stockage de munition à proximité immédiate des équipements, fermeture des trappes supérieurs sur les blindés...
Le Hamas compose avec un armement peu onéreux voire rudimentaire, le coût d’un drone kamikaze iranien Shahed avoisinant 20 000 dollars tandis que ceux déployés par al-Qassam dans les missions de bombardement le 7 octobre sont possiblement de petits lanceurs à moins de 2000€. Avec ces méthodes, l’organisation a cherché l’efficacité et a voulu déstabiliser l’armée israélienne dès la première journée de confrontation. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou n’a pas communiqué sur le nombre de pertes matérielles essuyées par Tsahal, mais les premières analyses des images partagées sur internet permettent de documenter la perte d'au moins six chars Merkava et 17 autres blindés de transport de troupes.
L'attaque menée frontalement par le Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre suscite l’interrogation. À l’aide de drones transportant des charges explosives, les terroristes palestiniens ont réussi à cibler et détruire plusieurs véhicules dont des chars Merkava Mk. IV, les plus performants déployés en Israël. Une technique ayant fait ses preuves en Ukraine depuis l’invasion russe de février 2022.
Fulgurante, l’attaque initiée par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre a laissé les observateurs pantois. Face à l’une des armées considérée comme l’une des plus efficaces du Moyen-Orient et du Levant, l’organisation terroriste a réussi à infliger d’importants dommages aux forces armées israéliennes. Sur les réseaux sociaux, les vidéos de destructions de chars et d’attaques menées contre des places fortes des provinces frontalières de la bande de Gaza fleurissent. L’offensive russe en Ukraine en février 2022 signifiait le retour à un conflit de haute intensité opposant deux forces conventionnelles et l'emploi massif de nouvelles techniques de techno-guérilla, avec un recours massif aux drones et missiles par les troupes au sol.
Les assaillants des Brigades al-Qassam ont su reprendre nombre des tactiques employées sur le front ukrainien à leur avantage. Prises au dépourvu, les forces de défense d’Israël (Tsva ha-Haganah le-Israël, ou Tsahal) ont montré des difficultés similaires à celles observées au sein de l'armée russe au début de la guerre en Ukraine, notamment face à l'emploi de drones.
Lors des premières heures de l’attaque, des centaines d’hommes armés ont fait irruption dans les villes et kibboutz dispersés autour de l’enclave palestinienne, tandis que les roquettes et les drones fendaient l’air. En attaquant des positions pré-identifiées et bien visibles de l’armée israélienne, le Hamas a ainsi pu restreindre la capacité de surveillance israélienne et détruire un nombre non négligeable de blindés, dont des chars d’assaut Merkava. La dernière itération, le Mark IV, produit à 360 exemplaires depuis 2002 et utilisé par Tsahal depuis 2003, est notamment mis en service auprès du Corps Blindé Mécanisé. Réputés fiables, seulement 3 Merkava Mk. IV étaient détruits sur 50 unités touchés par des missiles anti-chars lors de la seconde guerre du Liban en 2006, selon la revue Raids.
Pourtant, le Hamas semble avoir profité de faiblesses jusqu’ici peu exploitées au Levant, en utilisant notamment des petits drones réalisant des attaques "par le haut", larguant des grenades visant les trappes ouvertes des véhicules blindés. Une technique souvent appliquée par l'Ukraine, adepte de la techno-guérilla dès le début de la guerre, afin de neutraliser les chars russes. L’armée ukrainienne a ainsi détruit des dizaines de chars de tous types en laissant tomber de « simples » grenades à mains RGD-5 ou des munitions explosives de 40mm de type M430A1, une méthode par la suite imitée par la Russie. Sur d’autres vidéos publiées par al-Qassam, un drone détruit un Merkava Mk. IV en lâchant une roquette PG-7VR à charge tandem, attaquant d’abord le blindage réactif du char avant qu’une seconde charge vienne pénétrer le blindage standard.
La technique employée par al-Qassam le 7 octobre n’est pourtant pas nouvelle. En 2019 déjà, Defence Blog relayait une vidéo diffusée par le groupuscule palestinien des Brigades al-Qods dans laquelle un drone immobilisait de la même manière deux chars Merkava Mk. IV. Sur les documents publiés en ligne lors de l’assaut du Hamas, on remarque que certains chars visés sont positionnés à l’arrêt derrière des monticules de terre. Protégés sur l’avant et les côtés contre les missiles antichar Kornet d'origine russe et employés par le Hamas depuis au moins 2011, la partie supérieure est ainsi exposée aux attaques de drone. Une situation exploitée par les brigades armées palestiniennes, utilisant les positions statiques de certains chars de Tsahal pour les détruire. Certaines photos publiées par des comptes officiels de l’armée israélienne permettent par ailleurs de constater que certains chars restent positionnés à proximité de stocks de munitions, une habitude perdue en Ukraine avec la multiplication des drones capable de cibler les obus.
Le retex de la guerre en Ukraine est relatif à l'action de deux armées régulières, en intégrant toutes la panoplie des armes modernes ou des équipements civils détournés de leur usage traditionnel. Dans ce nouveau conflit, Tsahal est opposée à une force asymétrique soutenue par l'Iran mais n'a pas intégré les évolutions pourtant constatées chez les deux belligérants en Ukraine : abandon des positions de tir fixes ou installation de filets de protection, disparition des stockage de munition à proximité immédiate des équipements, fermeture des trappes supérieurs sur les blindés...
Le Hamas compose avec un armement peu onéreux voire rudimentaire, le coût d’un drone kamikaze iranien Shahed avoisinant 20 000 dollars tandis que ceux déployés par al-Qassam dans les missions de bombardement le 7 octobre sont possiblement de petits lanceurs à moins de 2000€. Avec ces méthodes, l’organisation a cherché l’efficacité et a voulu déstabiliser l’armée israélienne dès la première journée de confrontation. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou n’a pas communiqué sur le nombre de pertes matérielles essuyées par Tsahal, mais les premières analyses des images partagées sur internet permettent de documenter la perte d'au moins six chars Merkava et 17 autres blindés de transport de troupes.
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