Les capacités militaires des milliers de soldats russes se trouvant à l'Ouest du Dniepr ne dépendent que du flux logistique entre la Crimée et Kherson. Or, avec les avancées du mois de mars, du mois de juillet et de la livraison des HIMARS et MLRS, les Ukrainiens ont réussi à rendre les quelques ponts sur le Dniepr inutilisables.
Le Dniepr est un fleuve qui traverse l'Ukraine, en passant par Kiev, Krementchouk, Dnipro, Zaporijia, Kherson et se jette enfin dans la mer Noire. La plupart des ponts le traversant sont d'ailleurs situés au sein de ces villes. C'est encore plus le cas dans la partie Sud de l'Ukraine : entre le dernier pont de Zaporijia et la mer (soit une navigation de plus de 360 kilomètres), il n'existe que trois ponts, dans une zone large de 50 kilomètres :
Une percée vers Mykolaïv...
Le 24 février au soir, les unités russes passent le Dniepr facilement du côté de Kakhovka mais difficilement sur le pont autoroutier Antonovskiy puisque la ville ne sera sécurisée que le 2 mars. Les Russes cherchent à avancer vers Odessa mais avant, ils doivent capturer Mykolaïv. La résistance ukrainienne à Kherson a cependant permis l'arrivée de renforts dans la ville de Mykolaïv, sans oublier la création de nombreux obstacles. De fait, les militaires russes ne parviennent pas à percer les défenses ukrainiennes et tentent alors de contourner la ville par le prochain pont, plus au nord. Les Ukrainiens ont aussi anticipé cette manœuvre et de nombreux ponts sont dynamités... jusqu'à la ville de Voznessensk et ses nombreuses défenses, qui refoulent l'attaque russe.
Bien que la majeure partie des troupes se concentrent sur Mykolaïv, des unités sont aussi envoyées pour prendre Kryvyï Rih. Cependant, là aussi, la ville s'est préparée en créant de nombreux obstacles antichars ; certains journaux parlent même de l'utilisation des moyens de l'important complexe d'Arcelor Mittal de la ville pour créer directement des hérissons tchèques et autres obstacles antichars.
... qui ne viendra jamais
Aux environs de la mi-mars, les Ukrainiens reprennent l'initiative dans la zone et repoussent petit à petit les Russes vers Kherson. Les unités repoussées à Voznessensk échappent d'ailleurs de peu à un encerclement. Les Ukrainiens se concentrent alors sur deux axes : depuis Mykolaïv vers Kherson et Kryvyï Rih vers Kakhovka. Le front se stabilise globalement entre mars et juin, date à laquelle les Ukrainiens reprennent des actions offensives. Cependant, ils peuvent désormais compter sur des véhicules modernes livrés par des États soutenant l'Ukraine. Il y a notamment les M142 HIMARS ou encore les M270 MLRS. Ces deux modèles de lance-roquettes multiples permettent de tirer des roquettes de 227 mm avec une précision de quelques mètres à une distance de plus de 70 kilomètres.
Les premières destructions
Fin juillet, le pont autoroutier Antonovskiy est ainsi endommagé par des tirs ukrainiens. Le pont est réparé par une équipe d'ingénieurs russes avant d'être bombardé à nouveau par les Ukrainiens et ce, au même endroit. En attendant les réparations, les Russes ont mis en place un ferry sur le Dniepr afin de tout de même assurer un flux de véhicules et de matériels. Le pont ferroviaire est également attaqué à la fin du mois de juillet mais ce dernier ne semble pas être réparé. Des images satellites confirment également l'utilisation d'un second ferry qui se trouve à côté de ce pont.
De plus, la voie de chemin de fer sur le pont de Kakhovka a également été visée une première fois mais réparée très rapidement, avant que d'autres tirs de roquettes empêchent définitivement tout trafic ferroviaire et de véhicules sur le pont routier adjacent.
Un pont important pour les Russes
Durant le mois d'août, le pont autoroutier Antonovskiy va subir une dizaine de tirs et presque autant de tentatives de réparation, démontrant l'intérêt hautement stratégique de ce pont pour les Russes. Cependant, le 22 août, une grosse explosion a lieu sur le pont : les Ukrainiens l'ont à nouveau bombardé mais cette fois-ci, environ dix camions de munitions roulaient sur celui-ci. Plusieurs camions ont été touchés par les roquettes (comme le montre l'incendie visible sur le tweet ci-joint), endommageant au passage sérieusement l'infrastructure du pont. Les Ukrainiens n'ont pas expliqué comment est-ce qu'ils ont réussi ce coup au but. La chance est l'hypothèse la plus probable mais le survol d'un mini-drone de la zone reste tout de même envisageable.
Enfin, d'autres destructions sont effectuées par les Ukrainiens afin de limiter les mouvements russes dans la région :
Les Ukrainiens cherchent à affaiblir les troupes russes situées à l'Ouest du Dniepr car celles-ci ne disposeront plus d'un soutien logistique suffisant pour combattre (manque de nourriture, manque d'essence, manque de munitions, etc). Cela permettrait donc à une éventuelle offensive ukrainienne de réussir plus facilement dans la zone.
Les Russes peuvent tout de même compter sur quelques ferries pour garder un très faible flux logistique vers le front mais leur capacité de transport est très insuffisante. Une autre solution est la création d'un pont flottant. Les Russes ont justement décidé de construire l'un de ces ouvrages en s’appuyant sur les colonnes du pont autoroutier Antonovskiy. Ces deuxième option n'est cependant pas viable à court terme... les Ukrainiens pouvant tout à fait attendre la fin de la construction de ce pont flottant pour le détruire avec une nouvelle frappe d'HIMARS ou de MLRS.
Les capacités militaires des milliers de soldats russes se trouvant à l'Ouest du Dniepr ne dépendent que du flux logistique entre la Crimée et Kherson. Or, avec les avancées du mois de mars, du mois de juillet et de la livraison des HIMARS et MLRS, les Ukrainiens ont réussi à rendre les quelques ponts sur le Dniepr inutilisables.
Le Dniepr est un fleuve qui traverse l'Ukraine, en passant par Kiev, Krementchouk, Dnipro, Zaporijia, Kherson et se jette enfin dans la mer Noire. La plupart des ponts le traversant sont d'ailleurs situés au sein de ces villes. C'est encore plus le cas dans la partie Sud de l'Ukraine : entre le dernier pont de Zaporijia et la mer (soit une navigation de plus de 360 kilomètres), il n'existe que trois ponts, dans une zone large de 50 kilomètres :
Une percée vers Mykolaïv...
Le 24 février au soir, les unités russes passent le Dniepr facilement du côté de Kakhovka mais difficilement sur le pont autoroutier Antonovskiy puisque la ville ne sera sécurisée que le 2 mars. Les Russes cherchent à avancer vers Odessa mais avant, ils doivent capturer Mykolaïv. La résistance ukrainienne à Kherson a cependant permis l'arrivée de renforts dans la ville de Mykolaïv, sans oublier la création de nombreux obstacles. De fait, les militaires russes ne parviennent pas à percer les défenses ukrainiennes et tentent alors de contourner la ville par le prochain pont, plus au nord. Les Ukrainiens ont aussi anticipé cette manœuvre et de nombreux ponts sont dynamités... jusqu'à la ville de Voznessensk et ses nombreuses défenses, qui refoulent l'attaque russe.
Bien que la majeure partie des troupes se concentrent sur Mykolaïv, des unités sont aussi envoyées pour prendre Kryvyï Rih. Cependant, là aussi, la ville s'est préparée en créant de nombreux obstacles antichars ; certains journaux parlent même de l'utilisation des moyens de l'important complexe d'Arcelor Mittal de la ville pour créer directement des hérissons tchèques et autres obstacles antichars.
... qui ne viendra jamais
Aux environs de la mi-mars, les Ukrainiens reprennent l'initiative dans la zone et repoussent petit à petit les Russes vers Kherson. Les unités repoussées à Voznessensk échappent d'ailleurs de peu à un encerclement. Les Ukrainiens se concentrent alors sur deux axes : depuis Mykolaïv vers Kherson et Kryvyï Rih vers Kakhovka. Le front se stabilise globalement entre mars et juin, date à laquelle les Ukrainiens reprennent des actions offensives. Cependant, ils peuvent désormais compter sur des véhicules modernes livrés par des États soutenant l'Ukraine. Il y a notamment les M142 HIMARS ou encore les M270 MLRS. Ces deux modèles de lance-roquettes multiples permettent de tirer des roquettes de 227 mm avec une précision de quelques mètres à une distance de plus de 70 kilomètres.
Les premières destructions
Fin juillet, le pont autoroutier Antonovskiy est ainsi endommagé par des tirs ukrainiens. Le pont est réparé par une équipe d'ingénieurs russes avant d'être bombardé à nouveau par les Ukrainiens et ce, au même endroit. En attendant les réparations, les Russes ont mis en place un ferry sur le Dniepr afin de tout de même assurer un flux de véhicules et de matériels. Le pont ferroviaire est également attaqué à la fin du mois de juillet mais ce dernier ne semble pas être réparé. Des images satellites confirment également l'utilisation d'un second ferry qui se trouve à côté de ce pont.
De plus, la voie de chemin de fer sur le pont de Kakhovka a également été visée une première fois mais réparée très rapidement, avant que d'autres tirs de roquettes empêchent définitivement tout trafic ferroviaire et de véhicules sur le pont routier adjacent.
Un pont important pour les Russes
Durant le mois d'août, le pont autoroutier Antonovskiy va subir une dizaine de tirs et presque autant de tentatives de réparation, démontrant l'intérêt hautement stratégique de ce pont pour les Russes. Cependant, le 22 août, une grosse explosion a lieu sur le pont : les Ukrainiens l'ont à nouveau bombardé mais cette fois-ci, environ dix camions de munitions roulaient sur celui-ci. Plusieurs camions ont été touchés par les roquettes (comme le montre l'incendie visible sur le tweet ci-joint), endommageant au passage sérieusement l'infrastructure du pont. Les Ukrainiens n'ont pas expliqué comment est-ce qu'ils ont réussi ce coup au but. La chance est l'hypothèse la plus probable mais le survol d'un mini-drone de la zone reste tout de même envisageable.
Enfin, d'autres destructions sont effectuées par les Ukrainiens afin de limiter les mouvements russes dans la région :
Les Ukrainiens cherchent à affaiblir les troupes russes situées à l'Ouest du Dniepr car celles-ci ne disposeront plus d'un soutien logistique suffisant pour combattre (manque de nourriture, manque d'essence, manque de munitions, etc). Cela permettrait donc à une éventuelle offensive ukrainienne de réussir plus facilement dans la zone.
Les Russes peuvent tout de même compter sur quelques ferries pour garder un très faible flux logistique vers le front mais leur capacité de transport est très insuffisante. Une autre solution est la création d'un pont flottant. Les Russes ont justement décidé de construire l'un de ces ouvrages en s’appuyant sur les colonnes du pont autoroutier Antonovskiy. Ces deuxième option n'est cependant pas viable à court terme... les Ukrainiens pouvant tout à fait attendre la fin de la construction de ce pont flottant pour le détruire avec une nouvelle frappe d'HIMARS ou de MLRS.
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