Air&Jobs : Interview métier- expert process chez Lisi Aerospace
Air&Jobs : Interview métier- expert process chez Lisi Aerospace

publié le 10 mai 2022 à 09:00

890 mots

Air&Jobs : Interview métier- expert process chez Lisi Aerospace

Christian Wersand a passé une grande partie de sa vie professionnelle chez Lisi Aerospace. Pour autant, il ne se sent pas enfermé dans la routine.


BIO EXPRESS

Age : 58 ans

Formation : BTS fabrications mécaniques

Parcours :

– 1985 : intègre le bureau étude recherche.

– 2008 : responsable d’atelier.

– 2015 : expert process au bureau d’étude et de recherche.

Un métier passionnant dans le domaine aéronautique

Au poste qu’il occupe depuis deux ans, chez Lisi Aerospace en tant qu’expert process, Christian Wersand a une fonction de formateur. « Mon retour fin 2015 au bureau d’étude recherche correspond à la volonté de Lisi d’assurer la transmission du savoir dans les domaines qui ont fait l’excellence de Creuzet Aéronautique.

Je travaille en collaboration avec une équipe de techniciens afin de leur permettre d’acquérir et de maîtriser les technologies de la déformation à chaud. Je dois leur transmettre mon savoir et mon expérience acquis tout au long de ma carrière professionnelle pour leur permettre de résoudre des problèmes techniques et de répondre aux exigences de nouveaux projets. Actuellement, nous travaillons sur le programme LEAP, enjeu majeur puisqu’il implique des clients comme Airbus, Boeing et Comac au travers des programmes A320neo, Boeing 737 MAX et Comac C919 », souligne-t-il.

Et de poursuivre : “car il n’y a pas de vraie formation spécifique sur nos métiers et j’ai acquis beaucoup de connaissances au niveau de la métallurgie et de la déformation à chaud. Je souhaitais transmettre ce que j’avais pu capitaliser tout au long de ma carrière et Lisi m’a donné cette opportunité au travers de ma nouvelle fonction. Transformer la matière à chaud répond à des critères métallurgiques, dimensionnels qui nous sont imposés par les clients et nous nous devons de concevoir des outillages et des machines qui répondent aux critères économiques définis par l’entreprise permettant d’assurer la rentabilité et les délais imposés par les programmes clients. Les techniciens du bureau d’étude et recherche doivent maîtriser tous ces éléments et travailler en autonomie, c’est pour cela que je leur apporte mes connaissances. Les techniciens sont vraiment autonomes au bout de deux ou trois ans car chaque produit est différent”. Ces techniciens sont de niveau Bac +2 et Bac+3.

Le plaisir de participer à l’aventure de l’aéronautique.

Quand Christian Wersand est entré dans l’entreprise à 27 ans, il était pourvu d’un Bac E et d’un BTS fabrication mécanique obtenu en région parisienne. Après un passage un service méthode de Snecma (aujourd’hui Safran Aircraft Engines) et trois ans dans une entreprise de sous-traitance mécanique du Sud-Ouest, comme adjoint du patron, il est embauché en 1985 par Creuzet au bureau d’étude pour faire le lien entre développement et la production.

« J’ai eu la chance, en tant que « jeune technicien » de participer au développement de la fabrication des aubes chez Creuzet Aéronautique. Il a fallu concevoir et mettre au point les machines nous permettant de développer et de produire industriellement. Nous avons travaillé aussi sur des matériaux permettant d’améliorer les performances des réacteurs : titane, inconel. Pour nous, c’était une grande aventure. Il a fallu acquérir et maîtriser des connaissances et un savoir-faire nouveau. Dans le métier de technicien, l’intérêt est d’être confronté quotidiennement à des problèmes techniques et de trouver des solutions. La routine n’est pas intéressante”.

En 2008, Christian Wersand se voit proposer un poste de responsable secteur. Il intègre la production à l’atelier matriçage. Il doit travailler sur des alliages légers d’aluminium avec une technologie propre à l’entreprise qu’il fallait industrialiser tout en respectant les coûts et encadrer une équipe technique d’une dizaine de personnes. « Lors de mon passage en production pendant huit ans, en tant que responsable d’atelier, j’ai été confronté à d’autres problématiques : le respect des délais en assurant la qualité des pièces fabriquées et la gestion humaine. Ce dernier point n’est pas le plus facile à aborder. Chaque personne ayant un profil différent, il faut s’adapter en permanence à la personne en face de soi pour assurer le meilleur fonctionnement possible de l’atelier et l’équipe de personnes qui la composent ».

C’est ce qui l’a poussé à demander sa mutation au bureau d’étude. « Je suis très bien dans mon métier, dans mon parcours professionnel, dans mon entreprise. Ma fonction actuelle est pour moi un enrichissement. Je transmets mon savoir et mon expérience acquis lors de ma carrière. Je participe ainsi à assurer la pérennité technologique de l’entreprise. J’ai eu un parcours technologique pointu et je me suis enrichi au contact des personnes que j’ai côtoyées. Je me dois de transmettre tout cela. », dit-il même s’il avoue qu’il aurait aimé être encore plus près des avions chez Airbus ou Dassault, par exemple.

« J’ai toujours eu deux centres d’intérêt, l’aviation et la voile. D’ailleurs, aujourd’hui, les nouvelles générations de voiliers volent sur l’eau, ce sont deux domaines très techniques ». Et il considère que le sport lui a permis de s’équilibrer. « Le sport à haut niveau m’a permis de trouver un bon équilibre personnel, je suis d’un naturel un peu généreux. Cela m’a permis de bien appréhender le travail en équipe : la performance n’est pas uniquement le résultat d’un travail individuel mais l’addition de compétences collectives partagées », reconnaît-il.

Aujourd’hui, à 58 ans, il ne se sent pas vieux : « j’ai envie d’évoluer, de coller aux techniques nouvelles. J’ai eu la chance de pouvoir changer, de ne pas tomber dans la routine. J’aimerais aller plus loin dans la technique, travailler sur des outils de simulation, ce qui permet d’avancer très vite dans les mises au point et dans les développements ».

 

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10/05/2022 09:00
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Air&Jobs : Interview métier- expert process chez Lisi Aerospace

Christian Wersand a passé une grande partie de sa vie professionnelle chez Lisi Aerospace. Pour autant, il ne se sent pas enfermé dans la routine.

Air&Jobs : Interview métier- expert process chez Lisi Aerospace
Air&Jobs : Interview métier- expert process chez Lisi Aerospace

BIO EXPRESS

Age : 58 ans

Formation : BTS fabrications mécaniques

Parcours :

– 1985 : intègre le bureau étude recherche.

– 2008 : responsable d’atelier.

– 2015 : expert process au bureau d’étude et de recherche.

Un métier passionnant dans le domaine aéronautique

Au poste qu’il occupe depuis deux ans, chez Lisi Aerospace en tant qu’expert process, Christian Wersand a une fonction de formateur. « Mon retour fin 2015 au bureau d’étude recherche correspond à la volonté de Lisi d’assurer la transmission du savoir dans les domaines qui ont fait l’excellence de Creuzet Aéronautique.

Je travaille en collaboration avec une équipe de techniciens afin de leur permettre d’acquérir et de maîtriser les technologies de la déformation à chaud. Je dois leur transmettre mon savoir et mon expérience acquis tout au long de ma carrière professionnelle pour leur permettre de résoudre des problèmes techniques et de répondre aux exigences de nouveaux projets. Actuellement, nous travaillons sur le programme LEAP, enjeu majeur puisqu’il implique des clients comme Airbus, Boeing et Comac au travers des programmes A320neo, Boeing 737 MAX et Comac C919 », souligne-t-il.

Et de poursuivre : “car il n’y a pas de vraie formation spécifique sur nos métiers et j’ai acquis beaucoup de connaissances au niveau de la métallurgie et de la déformation à chaud. Je souhaitais transmettre ce que j’avais pu capitaliser tout au long de ma carrière et Lisi m’a donné cette opportunité au travers de ma nouvelle fonction. Transformer la matière à chaud répond à des critères métallurgiques, dimensionnels qui nous sont imposés par les clients et nous nous devons de concevoir des outillages et des machines qui répondent aux critères économiques définis par l’entreprise permettant d’assurer la rentabilité et les délais imposés par les programmes clients. Les techniciens du bureau d’étude et recherche doivent maîtriser tous ces éléments et travailler en autonomie, c’est pour cela que je leur apporte mes connaissances. Les techniciens sont vraiment autonomes au bout de deux ou trois ans car chaque produit est différent”. Ces techniciens sont de niveau Bac +2 et Bac+3.

Le plaisir de participer à l’aventure de l’aéronautique.

Quand Christian Wersand est entré dans l’entreprise à 27 ans, il était pourvu d’un Bac E et d’un BTS fabrication mécanique obtenu en région parisienne. Après un passage un service méthode de Snecma (aujourd’hui Safran Aircraft Engines) et trois ans dans une entreprise de sous-traitance mécanique du Sud-Ouest, comme adjoint du patron, il est embauché en 1985 par Creuzet au bureau d’étude pour faire le lien entre développement et la production.

« J’ai eu la chance, en tant que « jeune technicien » de participer au développement de la fabrication des aubes chez Creuzet Aéronautique. Il a fallu concevoir et mettre au point les machines nous permettant de développer et de produire industriellement. Nous avons travaillé aussi sur des matériaux permettant d’améliorer les performances des réacteurs : titane, inconel. Pour nous, c’était une grande aventure. Il a fallu acquérir et maîtriser des connaissances et un savoir-faire nouveau. Dans le métier de technicien, l’intérêt est d’être confronté quotidiennement à des problèmes techniques et de trouver des solutions. La routine n’est pas intéressante”.

En 2008, Christian Wersand se voit proposer un poste de responsable secteur. Il intègre la production à l’atelier matriçage. Il doit travailler sur des alliages légers d’aluminium avec une technologie propre à l’entreprise qu’il fallait industrialiser tout en respectant les coûts et encadrer une équipe technique d’une dizaine de personnes. « Lors de mon passage en production pendant huit ans, en tant que responsable d’atelier, j’ai été confronté à d’autres problématiques : le respect des délais en assurant la qualité des pièces fabriquées et la gestion humaine. Ce dernier point n’est pas le plus facile à aborder. Chaque personne ayant un profil différent, il faut s’adapter en permanence à la personne en face de soi pour assurer le meilleur fonctionnement possible de l’atelier et l’équipe de personnes qui la composent ».

C’est ce qui l’a poussé à demander sa mutation au bureau d’étude. « Je suis très bien dans mon métier, dans mon parcours professionnel, dans mon entreprise. Ma fonction actuelle est pour moi un enrichissement. Je transmets mon savoir et mon expérience acquis lors de ma carrière. Je participe ainsi à assurer la pérennité technologique de l’entreprise. J’ai eu un parcours technologique pointu et je me suis enrichi au contact des personnes que j’ai côtoyées. Je me dois de transmettre tout cela. », dit-il même s’il avoue qu’il aurait aimé être encore plus près des avions chez Airbus ou Dassault, par exemple.

« J’ai toujours eu deux centres d’intérêt, l’aviation et la voile. D’ailleurs, aujourd’hui, les nouvelles générations de voiliers volent sur l’eau, ce sont deux domaines très techniques ». Et il considère que le sport lui a permis de s’équilibrer. « Le sport à haut niveau m’a permis de trouver un bon équilibre personnel, je suis d’un naturel un peu généreux. Cela m’a permis de bien appréhender le travail en équipe : la performance n’est pas uniquement le résultat d’un travail individuel mais l’addition de compétences collectives partagées », reconnaît-il.

Aujourd’hui, à 58 ans, il ne se sent pas vieux : « j’ai envie d’évoluer, de coller aux techniques nouvelles. J’ai eu la chance de pouvoir changer, de ne pas tomber dans la routine. J’aimerais aller plus loin dans la technique, travailler sur des outils de simulation, ce qui permet d’avancer très vite dans les mises au point et dans les développements ».

 



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