Aéroport de Pskov : 4 avions russes détruits depuis le territoire russe
Aéroport de Pskov : 4 avions russes détruits depuis le territoire russe
© GUR

publié le 01 septembre 2023 à 19:40

653 mots

Aéroport de Pskov : 4 avions russes détruits depuis le territoire russe

Alors que chef des renseignements militaires ukrainiens a récemment confirmé que des militaires sous ses ordres sont déployés en Russie, une vidéo de l’attaque de la base aérienne de Pskov permet de confirmer qu’un drone avec une caméra était présent. Les impacts similaires, la précision de l’attaque et les annonces ukrainiennes laissent à penser que l’attaque en question n’a pas été effectuée depuis le territoire ukrainien mais directement depuis les environs de l’aéroport.


Une interview... et des informations

Ce 31 août, The Warzone a publié une interview effectuée avec le Major Général Kyrylo Budanov, chef de la Direction générale du renseignement du ministère de la Défense de l'Ukraine (GUR). Celle-ci semblait centrée sur les récentes frappes et notamment celles sur la partie militaire de l'aéroport de Pskov (oblast de Pskov, Russie). S'il a précisé que "Nous [militaires ukrainiens] travaillons depuis le territoire de la Russie", il n'a pas donné d'informations sur les moyens utilisés pour cette attaque ou encore si des personnels du GUR étaient impliqués ou si c'était l’œuvre de partisans russes.

700 km derrière la frontière

La portée des moyens engagés étonne mais les Ukrainiens disposent de drones suicide dont la portée est suffisante, comme expliqué dans la vidéo ci-dessous. Cependant, si l'aéroport se trouve à 680-700 kilomètres de la frontière entre l'Ukraine et la Russie, plusieurs éléments ne concordent pas avec une attaque de drone longue portée, similaire aux précédentes attaques sur Moscou ou encore les bases aériennes d'Engels-2 et Dyagilevo.

Une vidéo...

Premièrement, si les Ukrainiens ont développé des drones longue portée, ceux-ci ne sont pas rapides (à l'exception des Tu-141 modifiés). Par exemple, l'UJ-22, déjà utilisé pour les premières frappes sur Moscou, est aussi rapide qu'une voiture sur l'autoroute : 120 km/h. Le Beaver (Castor) serait un peu plus rapide, avec une vitesse comprise entre 150 à 200 km/h. Or, le GUR a publié une vidéo (ci-dessous) de l'attaque d'un des cinq avions de transport stratégique Il-76 Candid. Elle démontre déjà qu'un drone équipé d'une caméra survolait la base en question durant l'attaque mais ouvre aussi la possibilité d'une attaque en provenance du territoire russe et même, de la région autour de la base en question : il est impossible de voir le moindre drone kamikaze s'abattant sur l'avion en question. Ils sont "lents" et surtout, propulsés par des moteurs thermiques, facilement visibles par une caméra infrarouge.

Il faut noter que la vidéo n'est pas prise par un drone en vol stationnaire mais bien un drone en mouvement : il peut s'agir d'un drone de type quadcopter en mouvement (ou similaire) ou bien d'un drone plus classique, équivalent à un UJ-22.

... et deux impacts similaires

De plus, si deux avions ont été entièrement détruits dans un incendie, deux autres ont aussi été touchés mais n'ont pas pris feu. Les images satellites des deux avions montrent des traces d'impacts similaires au niveau de la jonction des ailes, sur la partie supérieure du fuselage. Or, cette zone est doublement importante :

  1. C'est la jonction des ailes et tout dommage sur cette partie amène obligatoirement à des dégâts structurels, rendant l'avion impossible à faire décoller, voire même totalement irréparable économiquement.
  2. C'est aussi une zone où se trouve un réservoir de kérosène et le toucher peut déclencher un incendie. C'est peut-être pour cette raison que les deux autres avions ont pris feu.

Cette similitude explique aussi une précision dans le ciblage, précision qui n'est pas présente sur les drones longue portée mais bien sur les drones à plus petite portée, grâce à la caméra et le guidage manuel dont ils disposent. Il suffit de voir les largages effectués par ces drones sur la ligne de front et leur capacité à viser les écoutilles des chars de combat russes.

Au total, les Russes auront perdu :

  • 2 Il-76 totalement détruit dans un incendie
  • 2 Il-76 endommagé mais non réparable
  • 1 Il-76 endommagé

Article modifié le 4 septembre à 11h20 après la confirmation visuelle qu'un cinquième Il-76 avait aussi été endommagé.

Commentaires
01/09/2023 19:40
653 mots

Aéroport de Pskov : 4 avions russes détruits depuis le territoire russe

Alors que chef des renseignements militaires ukrainiens a récemment confirmé que des militaires sous ses ordres sont déployés en Russie, une vidéo de l’attaque de la base aérienne de Pskov permet de confirmer qu’un drone avec une caméra était présent. Les impacts similaires, la précision de l’attaque et les annonces ukrainiennes laissent à penser que l’attaque en question n’a pas été effectuée depuis le territoire ukrainien mais directement depuis les environs de l’aéroport.

Aéroport de Pskov : 4 avions russes détruits depuis le territoire russe
Aéroport de Pskov : 4 avions russes détruits depuis le territoire russe

Une interview... et des informations

Ce 31 août, The Warzone a publié une interview effectuée avec le Major Général Kyrylo Budanov, chef de la Direction générale du renseignement du ministère de la Défense de l'Ukraine (GUR). Celle-ci semblait centrée sur les récentes frappes et notamment celles sur la partie militaire de l'aéroport de Pskov (oblast de Pskov, Russie). S'il a précisé que "Nous [militaires ukrainiens] travaillons depuis le territoire de la Russie", il n'a pas donné d'informations sur les moyens utilisés pour cette attaque ou encore si des personnels du GUR étaient impliqués ou si c'était l’œuvre de partisans russes.

700 km derrière la frontière

La portée des moyens engagés étonne mais les Ukrainiens disposent de drones suicide dont la portée est suffisante, comme expliqué dans la vidéo ci-dessous. Cependant, si l'aéroport se trouve à 680-700 kilomètres de la frontière entre l'Ukraine et la Russie, plusieurs éléments ne concordent pas avec une attaque de drone longue portée, similaire aux précédentes attaques sur Moscou ou encore les bases aériennes d'Engels-2 et Dyagilevo.

Une vidéo...

Premièrement, si les Ukrainiens ont développé des drones longue portée, ceux-ci ne sont pas rapides (à l'exception des Tu-141 modifiés). Par exemple, l'UJ-22, déjà utilisé pour les premières frappes sur Moscou, est aussi rapide qu'une voiture sur l'autoroute : 120 km/h. Le Beaver (Castor) serait un peu plus rapide, avec une vitesse comprise entre 150 à 200 km/h. Or, le GUR a publié une vidéo (ci-dessous) de l'attaque d'un des cinq avions de transport stratégique Il-76 Candid. Elle démontre déjà qu'un drone équipé d'une caméra survolait la base en question durant l'attaque mais ouvre aussi la possibilité d'une attaque en provenance du territoire russe et même, de la région autour de la base en question : il est impossible de voir le moindre drone kamikaze s'abattant sur l'avion en question. Ils sont "lents" et surtout, propulsés par des moteurs thermiques, facilement visibles par une caméra infrarouge.

Il faut noter que la vidéo n'est pas prise par un drone en vol stationnaire mais bien un drone en mouvement : il peut s'agir d'un drone de type quadcopter en mouvement (ou similaire) ou bien d'un drone plus classique, équivalent à un UJ-22.

... et deux impacts similaires

De plus, si deux avions ont été entièrement détruits dans un incendie, deux autres ont aussi été touchés mais n'ont pas pris feu. Les images satellites des deux avions montrent des traces d'impacts similaires au niveau de la jonction des ailes, sur la partie supérieure du fuselage. Or, cette zone est doublement importante :

  1. C'est la jonction des ailes et tout dommage sur cette partie amène obligatoirement à des dégâts structurels, rendant l'avion impossible à faire décoller, voire même totalement irréparable économiquement.
  2. C'est aussi une zone où se trouve un réservoir de kérosène et le toucher peut déclencher un incendie. C'est peut-être pour cette raison que les deux autres avions ont pris feu.

Cette similitude explique aussi une précision dans le ciblage, précision qui n'est pas présente sur les drones longue portée mais bien sur les drones à plus petite portée, grâce à la caméra et le guidage manuel dont ils disposent. Il suffit de voir les largages effectués par ces drones sur la ligne de front et leur capacité à viser les écoutilles des chars de combat russes.

Au total, les Russes auront perdu :

  • 2 Il-76 totalement détruit dans un incendie
  • 2 Il-76 endommagé mais non réparable
  • 1 Il-76 endommagé

Article modifié le 4 septembre à 11h20 après la confirmation visuelle qu'un cinquième Il-76 avait aussi été endommagé.



Commentaires