Le missile air-sol moyenne portée amélioré rénové (ASMPA-R) a été tiré depuis un Rafale de la base de Saint-Dizier. Le succès de ce second test permet à l'ASMPA-R d'entrer dans une phase de production en série. Il sera mis en œuvre par les Forces aériennes stratégiques et la Force aéronavale nucléaire.
Tir de qualification
Le Ministère des Armées a annoncé ce 24 mars qu'un Rafale attaché à la DGA de Cazaux (Nouvelle-Aquitaine) avait effectué un tir de missile air-sol moyenne portée amélioré rénové (ASMPA-R). Le missile n'était bien évidemment pas chargé. Il s'agit pour la DGA d'approuver définitivement le successeur du missile ASMPA. Un premier tir de qualification avait été effectué avec succès en décembre 2021 (voir l'article sur ce sujet). Le succès de ce second test permet à l'ASMPA-R d'entrer dans une phase de production en série.
Il fait partie du plan de modernisation du vecteur aéroporté stratégique en France : mise à la retraite des Mirage 2000N, passage au tout Rafale, Rafale F3R et enfin, missile ASMPA en remplacement des ASMP. Suite au caractère stratégique de ce missile, très peu d'informations précises sont disponibles :
- Statoréacteur (vitesse de plus de mach 3)
- Vitesse supersonique
- Charge thermonucléaire de moyenne puissance
Cette dernière amélioration du missile ASMP sera ensuite remplacée à l'horizon 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération (ASN4G).
La dissuasion nucléaire française
Elle est divisée en trois branches :
- La Force océanique stratégique (FOST) ; elle se concentre sur quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la classe Le Triomphant et basé sur l'île Longue, dans la rade de Brest (Finistère). Ces bâtiments de 12.600 tonnes sont armés de 16 missiles mer-sol balistiques stratégiques (MSBS) M51. Ces missiles sont mirvés, ce qui leur permet d'emporter 10 têtes thermonucléaires. Au moins un sous-marin est constamment en mer et un second est toujours prêt à appareiller.
- Les Forces aériennes stratégiques (FAS) ; elle est dispersée entre trois bases aériennes, à savoir Istres (Bouches-du-Rhône), Saint-Dizier (Haute-Marne) et Avord (Cher). Ainsi, au moins un Rafale 3R est prêt à décoller 24h/24 et 7j/7 avec un missile air-sol moyenne portée amélioré (ASMP-A) chargé d'une tête thermonucléaire.
- La Force aéronavale nucléaire (FANU) ; contrairement aux deux autres branches, elles est la seule à ne pas être en alerte constante. Elle est déployée sur le porte-avions Charles de Gaulle, avec les Rafale M, également équipés du missile ASMPA. Actuellement, elle est la seule branche aéronavale dans le monde à disposer d'un vecteur nucléaire : les Américains n'ont jamais qualifiés leurs F/A-18E/F Super Hornet pour des frappes stratégiques, ayant une triade nucléaire déjà bien fournie (missiles sol-sol, SNLE, bombardiers), les Anglais n'ont jamais remplacé leurs bombes WE177 et se sont concentrés sur leurs SNLE. Inversement, les Russes et les Chinois n'ont jamais déployé de bombes ou de missiles stratégiques sur les appareils de leurs porte-avions.