Avec l’augmentation du nombre de moteurs LEAP en vol, le besoin en MRO augmente. Afin de le combler, Safran Aircraft Engine Services Brussels a inauguré un tout nouvel atelier de maintenance. Une deuxième phase d’expansion du site est même déjà prévue et, à l’horizon 2028, ce seront pas moins de 470 personnes qui travailleront sur ce nouveau site.
Ce 11 juin 2024, Air&Cosmos était invité à l'inauguration du tout nouvel atelier de maintenance de Safran Aircraft Engines Services Brussels (SAESB), filiale du groupe Safran. Situé dans la zone cargo de l'aéroport de Brussels Airport (Flandre, Belgique), ce nouveau bâtiment de 8 500 m² permettra d'augmenter les capacités de maintenance qu'offre Safran auprès des utilisateurs des moteurs LEAP. Safran aura ainsi investi 24 millions d'euros sur ses fonds propres pour pouvoir voir sortir ce bâtiment de terre. À ce propos, la construction a été effectuée en un an seulement. Pour l'occasion, plusieurs représentants de Safran Aircraft Engines et représentants politiques belges étaient présents pour effectuer le traditionnel coupé de ruban :
Concrètement, ce nouveau bâtiment représente une continuité dans la présence de Safran sur le site de l'aéroport de Bruxelles et ce, depuis plus de 25 ans. Ce sont aussi 220 nouveaux emplois qui sont créés sur ce site : opérateurs, techniciens, ingénieurs, etc. Le développement du bâtiment comprend plusieurs axes, y compris le bien-être au travail ; les lampes sont cumulées avec un maximum de puits de lumières équipés de capteurs de lumière mobiles, permettant de disposer d'une lumière naturelle la plus constante au sein des ateliers. Autre axe important, la construction d'un site à énergie positive. Il s'agit-là du tout premier site de Safran produisant plus d'énergie qu'il n'en consomme. Pour y arriver :
Ce respect de l'énergie concerne aussi les machines utilisées. Par exemple, l'atelier de nettoyage comprendra une machine en circuit presque fermé ; les seuls ajouts de nouvelle eau dans le circuit seront effectués uniquement pour combler l'eau évaporée. Cette machine devrait fonctionner à son plein potentiel pour décembre 2024. L'atelier de peinture comprendra aussi un four pour l'étuvage des pièces qui viennent d'être peintes. Il permettra de faire sécher les pièces en envoyant un courant d'air chaud continu à 60°. Cette manipulation est effectuée en boucle fermée et permet ainsi d'économiser l'énergie nécessaire pour cette étape. Il sera opérationnel pour 2025. Ces deux exemples montrent aussi que le site commence seulement à ouvrir et devrait monter en capacité très rapidement.
À noter que Brussels Airport est aussi en cours de réduction des émissions de CO². Par exemple, le chauffage central alimentant l'hôtel Sheraton, les terminaux,... représente 70 % de ses émissions de CO² et est en cours de remplacement par un système bien moins énergivore. Trois autres bâtiments à énergie positive sont aussi en cours de construction sur l'aéroport. Seule différence : là où Safran intègre un bâtiment spécifiquement conçu pour le motoriste, ces trois bâtiments sont modulaires afin d'accepter sur le long terme différents clients aux besoins tout aussi différents.
En fonction des clients et de leur besoin, le nouveau site de Bruxelles reçoit directement par avion-cargo sur Bruxelles ou via des camions en provenance des aéroports de Paris Charles de Gaulle, Schiphol ou encore Francfort. À noter que le prix de ce transport est très marginal pour les clients, comparé au besoin d'entretien des moteurs et de l'avantage de pouvoir réutiliser ce moteur entretenu et repris "comme neuf". Pour rappel, la durée de vie d'un LEAP est estimée à 25 ans avec 3 visites d'entretien.
Plusieurs moteurs sont stockés en dehors du bâtiment et permettent ainsi d'assurer un flux continu de moteurs sur le site. La première étape consiste à amener le moteur sur l'une des deux zones d'inspection, où des opérateurs vont par exemple utiliser des boroscopes pour aller inspecter visuellement des zones spécifiques du moteur LEAP. Il est ensuite transféré vers l'une des 10 aires de désassemblage. Pour donner une idée, le temps total espéré pour ces deux premières étapes est d'une semaine seulement ! À ce moment-là, en fonction de nombreux critères (âge et état de la pièce, contrat avec le client,...), trois possibilités :
Une fois toutes les pièces à nouveau présentes à Bruxelles, le moteur est assemblé sur d'autres aires également présentes dans ce même bâtiment. Ce dernier s'inscrit aussi sur une nouvelle approche concernant la maintenance : sur le CFM 56, prédécesseur du LEAP, la maintenance est assurée au niveau SAE ou GE Aerospace là où la maintenance LEAP est gérée au niveau CFM (soit Safran Aircraft Engines et GE Aerospace), via des contrats à l'heure de vol (soit, une maintenance à la charge du motoriste). Cela demande toutefois à Safran d'être plus compétitif et qualitatif et ce, en permanence.
La phase d'entretien ne se termine pas à Bruxelles mais bel et bien à Liège. Chaque moteur réassemblé est obligatoirement testé en soufflerie. Mais l'augmentation des LEAP achetés et produits chaque année a une conséquence directe sur Safran Aircraft Engines à Bruxelles et le site de soufflerie de Safran Aero Boosters à Liège, comme expliqué par François Lepot, CEO de Safran Aero Boosters :
"Actuellement, la flotte de LEAP augmente, on produit plus de 2 000 LEAP par an donc petit-à-petit, la quantité de moteur qui vole devient de plus en plus importante. Ils arrivent à un moment, à devoir être entretenus et donc, la file d’attente à la MRO va être de plus en plus importante. De là, la construction de nouveaux shops de maintenance, pour pouvoir entretenir des moteurs. Et puis après, il faut pouvoir tester les moteurs, comme on a fait l’entretien avant de les remettre sur l’avion : pour des raisons de sécurité, chaque moteur qui a été remonté avec les pièces réparées ou remplacées est re-testé pour voir si tout fonctionne correctement.
En conséquence de cette augmentation, il précise la montée en puissance prochaine du site de Liège :
"Et donc, il va y avoir besoin de plus en plus de bancs d’essais, pour pouvoir arriver à digérer toute cette maintenance qui arrive. Et actuellement, à Safran Aero Boosters à Liège, un banc est opérationnel pour un LEAP-1A, un deuxième sera opérationnel fin de cette année de façon à pouvoir s’aligner sur la montée en cadence des shops de maintenance que vous avez devant vous. Le LEAP-1A est celui qui est entretenu principalement ici à SAESB à Bruxelles et donc, la priorité est sur celui-là. Mais le LEAP-1B monte aussi ! Donc s’équiper en banc d’essais LEAP-1B est stratégiquement important pour nous, pour pouvoir servir et du LEAP-1A, et du LEAP-1B au besoin. Le second banc d'essai sera donc LEAP-1A/LEAP-1B."
Cette montée en puissance du site est également voulue dans une optique plus globale afin de proposer des services d'entretien et de réparation à la grandissante flotte de LEAP actuellement et prochainement en vol, comme expliqué par Jean-Paul Alary, CEO de Safran Aircraft Engines :
"Cette facilité fait partie de notre réseau de maintenance et de réparation, en particulier dédiée aux nouveaux moteurs LEAP. Aujourd’hui, nous avons 5 centres de maintenance – côté Safran – dans le monde, dont fait partie Bruxelles. Néanmoins, nous allons continuer l’expansion de ces sites, à la fois de ce site à Bruxelles, avec une phase 2 qui a été partagée aujourd’hui, mais nous allons également construire d’autres centres de maintenance. Le prochain qui entrera en service, ce sera l’année prochaine, en 2025, en Inde, sur lequel nous nous positionnons aussi, et donc, ce sera le sixième gros centre du réseau Safran."
Ainsi, en plus de ce bâtiment, le site de Bruxelles devrait s'agrandir avec de nouveaux travaux, estimés à 2026. Dès lors, en juillet 2027, un second bâtiment sera sorti de terre et totalement opérationnel pour 2028. La phase de projet est presque terminée ; les négociations finales sont actuellement en cours avec Brussels Airport Company. Il permettra l'entretien des 19 modules présents au sein d'un moteur LEAP. Contrairement au premier bâtiment, aucun moteur ne devrait entrer dans ce second bâtiment mais uniquement des modules de moteurs. Il se peut même que des modules soient démontés dans ce premier bâtiment... ou tout simplement transportés jusque Bruxelles.
Il sera divisé en trois parties :
Le projet doit permettre de pouvoir gérer 1 200 modules par ans dans un bâtiment également neutre énergétiquement, avec des panneaux solaires sur le toit, un système de chauffage circulaire, etc. Au total, ce site de Safran Aircraft Engines Brussels devrait, à l'horizon 2028, accueillir pas moins de 470 personnes.
Avec l’augmentation du nombre de moteurs LEAP en vol, le besoin en MRO augmente. Afin de le combler, Safran Aircraft Engine Services Brussels a inauguré un tout nouvel atelier de maintenance. Une deuxième phase d’expansion du site est même déjà prévue et, à l’horizon 2028, ce seront pas moins de 470 personnes qui travailleront sur ce nouveau site.
Ce 11 juin 2024, Air&Cosmos était invité à l'inauguration du tout nouvel atelier de maintenance de Safran Aircraft Engines Services Brussels (SAESB), filiale du groupe Safran. Situé dans la zone cargo de l'aéroport de Brussels Airport (Flandre, Belgique), ce nouveau bâtiment de 8 500 m² permettra d'augmenter les capacités de maintenance qu'offre Safran auprès des utilisateurs des moteurs LEAP. Safran aura ainsi investi 24 millions d'euros sur ses fonds propres pour pouvoir voir sortir ce bâtiment de terre. À ce propos, la construction a été effectuée en un an seulement. Pour l'occasion, plusieurs représentants de Safran Aircraft Engines et représentants politiques belges étaient présents pour effectuer le traditionnel coupé de ruban :
Concrètement, ce nouveau bâtiment représente une continuité dans la présence de Safran sur le site de l'aéroport de Bruxelles et ce, depuis plus de 25 ans. Ce sont aussi 220 nouveaux emplois qui sont créés sur ce site : opérateurs, techniciens, ingénieurs, etc. Le développement du bâtiment comprend plusieurs axes, y compris le bien-être au travail ; les lampes sont cumulées avec un maximum de puits de lumières équipés de capteurs de lumière mobiles, permettant de disposer d'une lumière naturelle la plus constante au sein des ateliers. Autre axe important, la construction d'un site à énergie positive. Il s'agit-là du tout premier site de Safran produisant plus d'énergie qu'il n'en consomme. Pour y arriver :
Ce respect de l'énergie concerne aussi les machines utilisées. Par exemple, l'atelier de nettoyage comprendra une machine en circuit presque fermé ; les seuls ajouts de nouvelle eau dans le circuit seront effectués uniquement pour combler l'eau évaporée. Cette machine devrait fonctionner à son plein potentiel pour décembre 2024. L'atelier de peinture comprendra aussi un four pour l'étuvage des pièces qui viennent d'être peintes. Il permettra de faire sécher les pièces en envoyant un courant d'air chaud continu à 60°. Cette manipulation est effectuée en boucle fermée et permet ainsi d'économiser l'énergie nécessaire pour cette étape. Il sera opérationnel pour 2025. Ces deux exemples montrent aussi que le site commence seulement à ouvrir et devrait monter en capacité très rapidement.
À noter que Brussels Airport est aussi en cours de réduction des émissions de CO². Par exemple, le chauffage central alimentant l'hôtel Sheraton, les terminaux,... représente 70 % de ses émissions de CO² et est en cours de remplacement par un système bien moins énergivore. Trois autres bâtiments à énergie positive sont aussi en cours de construction sur l'aéroport. Seule différence : là où Safran intègre un bâtiment spécifiquement conçu pour le motoriste, ces trois bâtiments sont modulaires afin d'accepter sur le long terme différents clients aux besoins tout aussi différents.
En fonction des clients et de leur besoin, le nouveau site de Bruxelles reçoit directement par avion-cargo sur Bruxelles ou via des camions en provenance des aéroports de Paris Charles de Gaulle, Schiphol ou encore Francfort. À noter que le prix de ce transport est très marginal pour les clients, comparé au besoin d'entretien des moteurs et de l'avantage de pouvoir réutiliser ce moteur entretenu et repris "comme neuf". Pour rappel, la durée de vie d'un LEAP est estimée à 25 ans avec 3 visites d'entretien.
Plusieurs moteurs sont stockés en dehors du bâtiment et permettent ainsi d'assurer un flux continu de moteurs sur le site. La première étape consiste à amener le moteur sur l'une des deux zones d'inspection, où des opérateurs vont par exemple utiliser des boroscopes pour aller inspecter visuellement des zones spécifiques du moteur LEAP. Il est ensuite transféré vers l'une des 10 aires de désassemblage. Pour donner une idée, le temps total espéré pour ces deux premières étapes est d'une semaine seulement ! À ce moment-là, en fonction de nombreux critères (âge et état de la pièce, contrat avec le client,...), trois possibilités :
Une fois toutes les pièces à nouveau présentes à Bruxelles, le moteur est assemblé sur d'autres aires également présentes dans ce même bâtiment. Ce dernier s'inscrit aussi sur une nouvelle approche concernant la maintenance : sur le CFM 56, prédécesseur du LEAP, la maintenance est assurée au niveau SAE ou GE Aerospace là où la maintenance LEAP est gérée au niveau CFM (soit Safran Aircraft Engines et GE Aerospace), via des contrats à l'heure de vol (soit, une maintenance à la charge du motoriste). Cela demande toutefois à Safran d'être plus compétitif et qualitatif et ce, en permanence.
La phase d'entretien ne se termine pas à Bruxelles mais bel et bien à Liège. Chaque moteur réassemblé est obligatoirement testé en soufflerie. Mais l'augmentation des LEAP achetés et produits chaque année a une conséquence directe sur Safran Aircraft Engines à Bruxelles et le site de soufflerie de Safran Aero Boosters à Liège, comme expliqué par François Lepot, CEO de Safran Aero Boosters :
"Actuellement, la flotte de LEAP augmente, on produit plus de 2 000 LEAP par an donc petit-à-petit, la quantité de moteur qui vole devient de plus en plus importante. Ils arrivent à un moment, à devoir être entretenus et donc, la file d’attente à la MRO va être de plus en plus importante. De là, la construction de nouveaux shops de maintenance, pour pouvoir entretenir des moteurs. Et puis après, il faut pouvoir tester les moteurs, comme on a fait l’entretien avant de les remettre sur l’avion : pour des raisons de sécurité, chaque moteur qui a été remonté avec les pièces réparées ou remplacées est re-testé pour voir si tout fonctionne correctement.
En conséquence de cette augmentation, il précise la montée en puissance prochaine du site de Liège :
"Et donc, il va y avoir besoin de plus en plus de bancs d’essais, pour pouvoir arriver à digérer toute cette maintenance qui arrive. Et actuellement, à Safran Aero Boosters à Liège, un banc est opérationnel pour un LEAP-1A, un deuxième sera opérationnel fin de cette année de façon à pouvoir s’aligner sur la montée en cadence des shops de maintenance que vous avez devant vous. Le LEAP-1A est celui qui est entretenu principalement ici à SAESB à Bruxelles et donc, la priorité est sur celui-là. Mais le LEAP-1B monte aussi ! Donc s’équiper en banc d’essais LEAP-1B est stratégiquement important pour nous, pour pouvoir servir et du LEAP-1A, et du LEAP-1B au besoin. Le second banc d'essai sera donc LEAP-1A/LEAP-1B."
Cette montée en puissance du site est également voulue dans une optique plus globale afin de proposer des services d'entretien et de réparation à la grandissante flotte de LEAP actuellement et prochainement en vol, comme expliqué par Jean-Paul Alary, CEO de Safran Aircraft Engines :
"Cette facilité fait partie de notre réseau de maintenance et de réparation, en particulier dédiée aux nouveaux moteurs LEAP. Aujourd’hui, nous avons 5 centres de maintenance – côté Safran – dans le monde, dont fait partie Bruxelles. Néanmoins, nous allons continuer l’expansion de ces sites, à la fois de ce site à Bruxelles, avec une phase 2 qui a été partagée aujourd’hui, mais nous allons également construire d’autres centres de maintenance. Le prochain qui entrera en service, ce sera l’année prochaine, en 2025, en Inde, sur lequel nous nous positionnons aussi, et donc, ce sera le sixième gros centre du réseau Safran."
Ainsi, en plus de ce bâtiment, le site de Bruxelles devrait s'agrandir avec de nouveaux travaux, estimés à 2026. Dès lors, en juillet 2027, un second bâtiment sera sorti de terre et totalement opérationnel pour 2028. La phase de projet est presque terminée ; les négociations finales sont actuellement en cours avec Brussels Airport Company. Il permettra l'entretien des 19 modules présents au sein d'un moteur LEAP. Contrairement au premier bâtiment, aucun moteur ne devrait entrer dans ce second bâtiment mais uniquement des modules de moteurs. Il se peut même que des modules soient démontés dans ce premier bâtiment... ou tout simplement transportés jusque Bruxelles.
Il sera divisé en trois parties :
Le projet doit permettre de pouvoir gérer 1 200 modules par ans dans un bâtiment également neutre énergétiquement, avec des panneaux solaires sur le toit, un système de chauffage circulaire, etc. Au total, ce site de Safran Aircraft Engines Brussels devrait, à l'horizon 2028, accueillir pas moins de 470 personnes.
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