La Chine pourrait remplacer la Russie pour la fourniture d'avions de chasses à L'Egypte
La Chine pourrait remplacer la Russie pour la fourniture d'avions de chasses à L'Egypte
© Danny Yu

publié le 06 août 2024 à 06:00

1640 mots

La Chine pourrait remplacer la Russie pour la fourniture d'avions de chasses à L'Egypte

Confrontée à des contraintes budgétaires, la Force aérienne égyptienne (EAF) cherche à moderniser sa flotte tout en maintenant un équilibre délicat entre coût, efficacité et répercussions diplomatiques. L’EAF a donc pour tradition d'alterner entre les fournisseurs soviétiques / russes et occidentaux, notamment pour éviter toute sanction et ne pas se trouver en situation de dépendance à un fournisseur. Mais devant l'incapacité de la Russie à continuer à fournir des appareils, le commandant de l’Armée de l’air égyptienne, le général Mahmoud Fouad Abdel Gawad a rencontré son homologue chinois, le général Chang Dingqiu, à Pékin. Lors de cette rencontre, les discussions ont porté sur la vente potentielle de chasseurs chinois J-10C et J-31 à l'Égypte, reflétant la volonté du pays de s’éloigner progressivement des équipements russes.


Diversité des équipements de l'EAF

Avant 1979, année durant laquelle le président Anwar Sadat signa un accord de paix avec Israël, l'Armée de l'air égyptienne était principalement équipée d'appareils d'origine soviétique, certains ayant été fournis par la Chine après le relâchement des liens avec la Russie en 1976. Après cet accord, l'Égypte diversifia ses achats de chasseurs, se tournant vers les États-Unis et la France pour compléter les livraisons soviétiques et chinoises. L'approche d'acquisition duale de l'Égypte s'est par la suite poursuivie. En 2015, l'Égypte a acquis 24 chasseurs Dassault Rafale F3-R tout en commandant simultanément 46 MiG-29M/M2. En 2018, elle commande cette fois 24 chasseurs lourds Sukhoi Su-35S.  

Alors que les MiG ont été livrés à partir d'avril 2017, les Su-35S sont restés non livrés, à la fois en raison de menaces de sanctions américaines sous le régime CAATSA (Countering America's Adversaries Through Sanctions Act), mais surtout suite à la fin de la fourniture de composants occidentaux à la suite de l'invasion russe de l’Ukraine alors qu'ils étaient jusqu'alors  intégrés sur les avions russes. L’Égypte a donc fini par refuser la livraison des avions, ceux-ci étant apparemment désormais en cours de transfert  vers l’Iran. La demande pour 20 F-35A a également été rejetée en 2019, poussant l'Égypte à renforcer sa flotte avec 30 Rafale supplémentaires en 2021. 

Aujourd'hui, l'Égypte possède la dixième flotte la plus importante du monde, mais aussi l’une des plus diversifiées. Cependant, l'exploitation des appareils occidentaux aux côtés de chasseurs russes et chinois plus anciens pose des problèmes d'interopérabilité et entrave les capacités de défense aérienne égyptiennes. Les techniciens doivent être formés sur des systèmes distincts, et la multiplicité des types d'avions complique leur intégration opérationnelle, les avions ne pouvant par exemple pas designer une cible à un appareil provenant d’un autre fournisseur. Toutefois, l'Égypte semble avoir mis en place un système d'identification ami ou ennemi (IFF) compatible pour tous les types d'avions et travaille sur un projet de développement d'un système de liaison de données universel pour améliorer l’interopérabilité.

Les limites des avions russes

L’Armée de l’air égyptienne utilise les MiG-29 comme réservoirs aériens pour le ravitaillement “buddy-buddy” de ses Rafale, grâce à la compatibilité de leurs systèmes de ravitaillement en vol (IFR). En revanche, les avions russes ne sont pas compatibles avec les types de missiles et de bombes utilisés par les F-16 et les Rafale de l’EAF. De plus, les Mig-29 sont dépourvus de radar à balayage électronique actif (AESA) tandis que les missiles air-air au-delà de la portée visuelle (BVRAAM) qu’ils transportent sont inférieurs à leurs homologues américains et européens. Si les Mig-29 ne peuvent pas échanger de données avec les avions américains de l’Égypte, le Caire espérait qu’ils pourraient fonctionner comme une “force aérienne dans une force aérienne” afin d’améliorer leurs capacités air-air limitées. Pari difficile quand on sait que la doctrine et les tactiques modernes mettent l'accent sur la coopération et la connectivité. 

En ce qui concerne le projet avorté d'achat des Sukhoi Su-35S, ce dernier s’est montré techniquement inférieur au Rafale, notamment lors des compétitions en Corée du Sud en 2002 ou au Brésil en 2014. En Corée, le Rafale a obtenu les meilleures notes dans toutes les catégories, remportant les épreuves technico-opérationnelles haut la main et surpassant largement le SU-35, pénalisé dès le début pour son avionique inférieure et ses coûts de maintenance élevés. Même chose au Brésil où le Su-35 avait été immédiatement écarté. Aujourd’hui, le Su-35 est encore davantage désavantagé par l’absence de certains composants français suite à l'interdiction de l’accès aux équipements fournis par Thales après l’invasion de l’Ukraine. 

La Chine comme alternative ? 

La politique de non-intervention de la Chine et son approche stratégique en matière d'exportations d’armements deviennent alors séduisantes pour l'Égypte, car Pékin n'impose pas de conditions politiques. Cette politique, associée à des prix compétitifs et à une technologie que certains évaluent équivalente, voire supérieure à l'offre russe, fait de la Chine un fournisseur attrayant pour les besoins de défense de l’Égypte, qui s’intéresse au J-10 C et au FC-31. 

Le Chengdu J-10C : un bon substitut au MiG 29 Le Chengdu J-10C : un bon substitut au MiG 29 

Le J-10C, surnommé le "Dragon Vigoureux", était présent au Moyen-Orient lors du salon aéronautique de Dubai de 2023.
Le J-10C, surnommé le "Dragon Vigoureux", était présent au Moyen-Orient lors du salon aéronautique de Dubai de 2023. © Wautom
Le J-10C, surnommé le "Dragon Vigoureux", était présent au Moyen-Orient lors du salon aéronautique de Dubai de 2023.

Le Chengdu J-10C est un chasseur multirôle de génération 4.5 développé par la Chengdu Aircraft Industry Corporation (CAC). Il est propulsé par un moteur chinois WS-10B et peut atteindre une vitesse maximale d'environ Mach 2,0 avec une portée de 1 850 km. Le J-10C est doté d'un radar à balayage électronique actif (AESA) de type KLJ-7A, qui, bien que plus avancé que le PESA du Mig-29, présente des limites notables. Lors d’exercices les opposant aux Gripen-C thailandais, les radars AESA des chasseurs chinois J-10C et J-11 A/B se sont avérés moins efficaces que le radar PESA PS-05/A mk.4, pourtant plus ancien. La Chine a donc subi des résultats désastreux lors des combats à courte et longue portée (WVR et BVR), les J-10A/B perdant 40 à 0 face aux Gripen thailandais. 

En termes de guerre électronique, le J-10C est équipé de pods de reconnaissance électronique, mais aussi d’un capteur infrarouge de recherche et de suivi (IRST), ce qui renforce sa capacité à détecter et engager des cibles dans divers environnements de combat. L’Égypte serait intéressée par 11 avions J-10C, qui viendraient donc compléter, et non remplacer, la flotte de MiG-29. Cela permettrait à l’armée de l’Air égyptienne de moderniser sa flotte avec une technologie avancée tout en conservant un rapport coût-efficacité avantageux.

Le Shenyang J-31 : un avion de cinquième génération dont les capacités restent bien en deçà du Rafale

Le Shenyang J-31, ou FC-31, est un chasseur furtif de cinquième génération développé par la Shenyang Aircraft Corporation. Il est propulsé par deux moteurs RD-93, atteignant une vitesse maximale de Mach 1,8 et possède une portée de 4 000 km. Le J-31 intègre des caractéristiques de furtivité telles que des entrées d'air  sans déviation et des baies d'armement internes, réduisant ainsi sa signature radar. Il est équipé d'un radar AESA KLJ-7A, d'un système infrarouge de recherche et de suivi (IRST), ainsi que  d'un système de ciblage électro-optique (EOTS).

Néanmoins, la Chine n’a pas encore atteint la maturité nécessaire pour la fabrication de composites militaires avancés et ne possède pas la capacité de production de masse   permettant de produire en interne des structures en composite avec des mailles intégrées pour l'industrie aéronautique. Par conséquent, le J-31 utilise principalement une structure en acier, aluminium et titane, réduisant la discrétion radar de l'avion. La Chine dépend également des fournitures européennes et russes pour développer des structures composites, ce qui signifie qu’elle peut avoir utilisé  une simple peinture plutôt qu’un véritable revêtement RAM (Radar Absorbent Materials) sur sa structure composite. 

La signature radar du J-31, dont les informations ne sont pas publiquement disponibles, est néanmoins estimée comme moins bonne que celles de nombreux chasseurs portant dits de quatrième génération. Les moteurs RD-93, bien que supposés efficaces, produisent des panaches de fumée noire, ce qui peut compromettre la furtivité visuelle de l'appareil, tandis que leur absence de masquage peut réduire la discrétion thermique de l'appareil. Le J-31 est néanmoins théoriquement conçu pour une large gamme de missions, y compris la défense aérienne, le soutien rapproché, le bombardement ou encore la suppression des défenses anti-aériennes. Il offre une capacité de logistique intégrée et un bon rapport qualité/prix (même si le réel de son maintien en condition opérationnelle est inconnu), ce qui pourrait le rendre attractif.

Étant donné les  systèmes actuels d’avionique, d’électronique, de radar et de conception qui équipent le  FC-31, il est cependant fort probable qu’il soit lui aussi surpassé par le Rafale indien ou même par le F-16V taïwanais. Les premières démonstrations publiques en 2014 ont révélé des problèmes aérodynamiques, avec une perte d'énergie notable lors des manœuvres, ce qui pourrait influencer ses performances.

Le J-31, moins compétent mais aussi moins coûteux que le Rafale, pourrait cependant offrir une solution économique pour des missions spécifiques, comme des patrouilles aériennes régulières ou des déploiements à haute intensité. Le classement de l'appareil en tant que chasseur de cinquième génération est également un argument séduisant pour le pouvoir politique, bien que la réalité opérationnelle d'une telle définition ne soit pas garantie d'efficacité.

Quid des États-Unis 

Les États-Unis fournissent chaque année 1,3 milliard de dollars d'aide militaire à l'Égypte, sous forme de crédits pour les achats de ventes militaires étrangères (FMS). Cette générosité est assortie de la restriction selon laquelle Israël conserve une supériorité militaire qualitative et quantitative dans la région, empêchant la vente de certaines armes avancées, telles que les missiles air-air AIM-120C et AIM-9X sur F-16, ce qui limite sévèrement ses capacités de défense aérienne. Jusqu'à présent, la France n'a pas non plus fourni de missiles air-air MBDA Meteor BVRAAM mais a vendu des missiles de croisière aériens SCALP et des munitions air-sol de précision Safran AASM.

Ayant été privé de F-15 pendant près de 40 ans, l’Égypte s’est naturellement tournée vers la Russie avec l’achat de MiG-29. En mars 2022, le général Frank McKenzie a pourtant annoncé vouloir fournir du F-15 à l’Égypte. Le consentement d’Israël reste néanmoins crucial pour toute vente de ces avions à Caire qui, en attendant d’avoir la confirmation finale, préfère discuter avec la Chine. 

Il est toutefois difficile d'imaginer que l'Égypte puisse acquérir des chasseurs modernes chinois sous la menace de la loi CAATSA, dont l'application aurait des conséquences sérieuses sur les relations commerciales avec les États-Unis et des répercussions importantes sur l'opérabilité des forces armées égyptiennes. Compte tenu des risques, il est également légitime de se demander si l'intérêt manifesté pour les chasseurs J-10C et J-31 est véritable ou s'il s'agit plutôt d'une tactique visant à obtenir de meilleures concessions de Washington. Dans tous les cas, la gestion opérationnelle de cinq types d'avions de combat différents fournis par trois fournisseurs se révélera être un casse-tête pour les spécialistes de la logistique et de la maintenance de la force aérienne égyptienne…

Commentaires
user_picture Reda Benchiheu... 06/08/2024 10:44

Article sans aucun fondement

user_picture user_picture Christian Phes... 06/08/2024 11:00

Ils ont bien faits. Avec notre politique d'embargots a tout va les pays dignes de ce nom ne peuvent mettre leurs œufs dans un ...  même panier et ont le devoir de diversifier leurs approvisionnements pour ne pas subir l' plus



user_picture Reda Benchiheu... 06/08/2024 10:46

l'Égypte ne changera pas c mig 29 M1&M2 CAR ILS DONT plus efficace que les rafales et leurs F16 vieux, le mig 29 reste ... le meilleur pour le combat aérien, et cette version sera uploader vers le mig35 avec radar easa bientôt, c le même cas pour l'Algérie, arrêtez vos conneries et articles à deux balles plus

user_picture L'amateur d'aéroplanes Frédéric Goudo... 06/08/2024 21:57

Reda ? Arretez d'écrire des béties, même l'Algèrie à retournez à l'expéditeur les siens tellement ils ont étaient dégoutés par ceux ci.  

user_picture user_picture Mirage2000 gir... 07/08/2024 03:01

,@ Frédéric l' Algérie les z rendu cat leurs carlingues étaient anciennes et non nouvellesr  

user_picture user_picture Mirage2000 gir... 07/08/2024 03:02

,@ Frédéric l' Algérie les z rendu car leurs carlingues étaient anciennes . Au contraire les pilotes étaient ravis du smtleurs carlingues étaient ...  anciennes et non nouvellesellr plus



06/08/2024 06:00
1640 mots

La Chine pourrait remplacer la Russie pour la fourniture d'avions de chasses à L'Egypte

Confrontée à des contraintes budgétaires, la Force aérienne égyptienne (EAF) cherche à moderniser sa flotte tout en maintenant un équilibre délicat entre coût, efficacité et répercussions diplomatiques. L’EAF a donc pour tradition d'alterner entre les fournisseurs soviétiques / russes et occidentaux, notamment pour éviter toute sanction et ne pas se trouver en situation de dépendance à un fournisseur. Mais devant l'incapacité de la Russie à continuer à fournir des appareils, le commandant de l’Armée de l’air égyptienne, le général Mahmoud Fouad Abdel Gawad a rencontré son homologue chinois, le général Chang Dingqiu, à Pékin. Lors de cette rencontre, les discussions ont porté sur la vente potentielle de chasseurs chinois J-10C et J-31 à l'Égypte, reflétant la volonté du pays de s’éloigner progressivement des équipements russes.

La Chine pourrait remplacer la Russie pour la fourniture d'avions de chasses à L'Egypte
La Chine pourrait remplacer la Russie pour la fourniture d'avions de chasses à L'Egypte

Diversité des équipements de l'EAF

Avant 1979, année durant laquelle le président Anwar Sadat signa un accord de paix avec Israël, l'Armée de l'air égyptienne était principalement équipée d'appareils d'origine soviétique, certains ayant été fournis par la Chine après le relâchement des liens avec la Russie en 1976. Après cet accord, l'Égypte diversifia ses achats de chasseurs, se tournant vers les États-Unis et la France pour compléter les livraisons soviétiques et chinoises. L'approche d'acquisition duale de l'Égypte s'est par la suite poursuivie. En 2015, l'Égypte a acquis 24 chasseurs Dassault Rafale F3-R tout en commandant simultanément 46 MiG-29M/M2. En 2018, elle commande cette fois 24 chasseurs lourds Sukhoi Su-35S.  

Alors que les MiG ont été livrés à partir d'avril 2017, les Su-35S sont restés non livrés, à la fois en raison de menaces de sanctions américaines sous le régime CAATSA (Countering America's Adversaries Through Sanctions Act), mais surtout suite à la fin de la fourniture de composants occidentaux à la suite de l'invasion russe de l’Ukraine alors qu'ils étaient jusqu'alors  intégrés sur les avions russes. L’Égypte a donc fini par refuser la livraison des avions, ceux-ci étant apparemment désormais en cours de transfert  vers l’Iran. La demande pour 20 F-35A a également été rejetée en 2019, poussant l'Égypte à renforcer sa flotte avec 30 Rafale supplémentaires en 2021. 

Aujourd'hui, l'Égypte possède la dixième flotte la plus importante du monde, mais aussi l’une des plus diversifiées. Cependant, l'exploitation des appareils occidentaux aux côtés de chasseurs russes et chinois plus anciens pose des problèmes d'interopérabilité et entrave les capacités de défense aérienne égyptiennes. Les techniciens doivent être formés sur des systèmes distincts, et la multiplicité des types d'avions complique leur intégration opérationnelle, les avions ne pouvant par exemple pas designer une cible à un appareil provenant d’un autre fournisseur. Toutefois, l'Égypte semble avoir mis en place un système d'identification ami ou ennemi (IFF) compatible pour tous les types d'avions et travaille sur un projet de développement d'un système de liaison de données universel pour améliorer l’interopérabilité.

Les limites des avions russes

L’Armée de l’air égyptienne utilise les MiG-29 comme réservoirs aériens pour le ravitaillement “buddy-buddy” de ses Rafale, grâce à la compatibilité de leurs systèmes de ravitaillement en vol (IFR). En revanche, les avions russes ne sont pas compatibles avec les types de missiles et de bombes utilisés par les F-16 et les Rafale de l’EAF. De plus, les Mig-29 sont dépourvus de radar à balayage électronique actif (AESA) tandis que les missiles air-air au-delà de la portée visuelle (BVRAAM) qu’ils transportent sont inférieurs à leurs homologues américains et européens. Si les Mig-29 ne peuvent pas échanger de données avec les avions américains de l’Égypte, le Caire espérait qu’ils pourraient fonctionner comme une “force aérienne dans une force aérienne” afin d’améliorer leurs capacités air-air limitées. Pari difficile quand on sait que la doctrine et les tactiques modernes mettent l'accent sur la coopération et la connectivité. 

En ce qui concerne le projet avorté d'achat des Sukhoi Su-35S, ce dernier s’est montré techniquement inférieur au Rafale, notamment lors des compétitions en Corée du Sud en 2002 ou au Brésil en 2014. En Corée, le Rafale a obtenu les meilleures notes dans toutes les catégories, remportant les épreuves technico-opérationnelles haut la main et surpassant largement le SU-35, pénalisé dès le début pour son avionique inférieure et ses coûts de maintenance élevés. Même chose au Brésil où le Su-35 avait été immédiatement écarté. Aujourd’hui, le Su-35 est encore davantage désavantagé par l’absence de certains composants français suite à l'interdiction de l’accès aux équipements fournis par Thales après l’invasion de l’Ukraine. 

La Chine comme alternative ? 

La politique de non-intervention de la Chine et son approche stratégique en matière d'exportations d’armements deviennent alors séduisantes pour l'Égypte, car Pékin n'impose pas de conditions politiques. Cette politique, associée à des prix compétitifs et à une technologie que certains évaluent équivalente, voire supérieure à l'offre russe, fait de la Chine un fournisseur attrayant pour les besoins de défense de l’Égypte, qui s’intéresse au J-10 C et au FC-31. 

Le Chengdu J-10C : un bon substitut au MiG 29 Le Chengdu J-10C : un bon substitut au MiG 29 


06/08/2024 10:44

Article sans aucun fondement  


Le J-10C, surnommé le "Dragon Vigoureux", était présent au Moyen-Orient lors du salon aéronautique de Dubai de 2023.
Le J-10C, surnommé le "Dragon Vigoureux", était présent au Moyen-Orient lors du salon aéronautique de Dubai de 2023. © Wautom
Le J-10C, surnommé le "Dragon Vigoureux", était présent au Moyen-Orient lors du salon aéronautique de Dubai de 2023.

Le Chengdu J-10C est un chasseur multirôle de génération 4.5 développé par la Chengdu Aircraft Industry Corporation (CAC). Il est propulsé par un moteur chinois WS-10B et peut atteindre une vitesse maximale d'environ Mach 2,0 avec une portée de 1 850 km. Le J-10C est doté d'un radar à balayage électronique actif (AESA) de type KLJ-7A, qui, bien que plus avancé que le PESA du Mig-29, présente des limites notables. Lors d’exercices les opposant aux Gripen-C thailandais, les radars AESA des chasseurs chinois J-10C et J-11 A/B se sont avérés moins efficaces que le radar PESA PS-05/A mk.4, pourtant plus ancien. La Chine a donc subi des résultats désastreux lors des combats à courte et longue portée (WVR et BVR), les J-10A/B perdant 40 à 0 face aux Gripen thailandais. 

En termes de guerre électronique, le J-10C est équipé de pods de reconnaissance électronique, mais aussi d’un capteur infrarouge de recherche et de suivi (IRST), ce qui renforce sa capacité à détecter et engager des cibles dans divers environnements de combat. L’Égypte serait intéressée par 11 avions J-10C, qui viendraient donc compléter, et non remplacer, la flotte de MiG-29. Cela permettrait à l’armée de l’Air égyptienne de moderniser sa flotte avec une technologie avancée tout en conservant un rapport coût-efficacité avantageux.

Le Shenyang J-31 : un avion de cinquième génération dont les capacités restent bien en deçà du Rafale

Le Shenyang J-31, ou FC-31, est un chasseur furtif de cinquième génération développé par la Shenyang Aircraft Corporation. Il est propulsé par deux moteurs RD-93, atteignant une vitesse maximale de Mach 1,8 et possède une portée de 4 000 km. Le J-31 intègre des caractéristiques de furtivité telles que des entrées d'air  sans déviation et des baies d'armement internes, réduisant ainsi sa signature radar. Il est équipé d'un radar AESA KLJ-7A, d'un système infrarouge de recherche et de suivi (IRST), ainsi que  d'un système de ciblage électro-optique (EOTS).

Néanmoins, la Chine n’a pas encore atteint la maturité nécessaire pour la fabrication de composites militaires avancés et ne possède pas la capacité de production de masse   permettant de produire en interne des structures en composite avec des mailles intégrées pour l'industrie aéronautique. Par conséquent, le J-31 utilise principalement une structure en acier, aluminium et titane, réduisant la discrétion radar de l'avion. La Chine dépend également des fournitures européennes et russes pour développer des structures composites, ce qui signifie qu’elle peut avoir utilisé  une simple peinture plutôt qu’un véritable revêtement RAM (Radar Absorbent Materials) sur sa structure composite. 

La signature radar du J-31, dont les informations ne sont pas publiquement disponibles, est néanmoins estimée comme moins bonne que celles de nombreux chasseurs portant dits de quatrième génération. Les moteurs RD-93, bien que supposés efficaces, produisent des panaches de fumée noire, ce qui peut compromettre la furtivité visuelle de l'appareil, tandis que leur absence de masquage peut réduire la discrétion thermique de l'appareil. Le J-31 est néanmoins théoriquement conçu pour une large gamme de missions, y compris la défense aérienne, le soutien rapproché, le bombardement ou encore la suppression des défenses anti-aériennes. Il offre une capacité de logistique intégrée et un bon rapport qualité/prix (même si le réel de son maintien en condition opérationnelle est inconnu), ce qui pourrait le rendre attractif.

Étant donné les  systèmes actuels d’avionique, d’électronique, de radar et de conception qui équipent le  FC-31, il est cependant fort probable qu’il soit lui aussi surpassé par le Rafale indien ou même par le F-16V taïwanais. Les premières démonstrations publiques en 2014 ont révélé des problèmes aérodynamiques, avec une perte d'énergie notable lors des manœuvres, ce qui pourrait influencer ses performances.

Le J-31, moins compétent mais aussi moins coûteux que le Rafale, pourrait cependant offrir une solution économique pour des missions spécifiques, comme des patrouilles aériennes régulières ou des déploiements à haute intensité. Le classement de l'appareil en tant que chasseur de cinquième génération est également un argument séduisant pour le pouvoir politique, bien que la réalité opérationnelle d'une telle définition ne soit pas garantie d'efficacité.

Quid des États-Unis 

Les États-Unis fournissent chaque année 1,3 milliard de dollars d'aide militaire à l'Égypte, sous forme de crédits pour les achats de ventes militaires étrangères (FMS). Cette générosité est assortie de la restriction selon laquelle Israël conserve une supériorité militaire qualitative et quantitative dans la région, empêchant la vente de certaines armes avancées, telles que les missiles air-air AIM-120C et AIM-9X sur F-16, ce qui limite sévèrement ses capacités de défense aérienne. Jusqu'à présent, la France n'a pas non plus fourni de missiles air-air MBDA Meteor BVRAAM mais a vendu des missiles de croisière aériens SCALP et des munitions air-sol de précision Safran AASM.

Ayant été privé de F-15 pendant près de 40 ans, l’Égypte s’est naturellement tournée vers la Russie avec l’achat de MiG-29. En mars 2022, le général Frank McKenzie a pourtant annoncé vouloir fournir du F-15 à l’Égypte. Le consentement d’Israël reste néanmoins crucial pour toute vente de ces avions à Caire qui, en attendant d’avoir la confirmation finale, préfère discuter avec la Chine. 

Il est toutefois difficile d'imaginer que l'Égypte puisse acquérir des chasseurs modernes chinois sous la menace de la loi CAATSA, dont l'application aurait des conséquences sérieuses sur les relations commerciales avec les États-Unis et des répercussions importantes sur l'opérabilité des forces armées égyptiennes. Compte tenu des risques, il est également légitime de se demander si l'intérêt manifesté pour les chasseurs J-10C et J-31 est véritable ou s'il s'agit plutôt d'une tactique visant à obtenir de meilleures concessions de Washington. Dans tous les cas, la gestion opérationnelle de cinq types d'avions de combat différents fournis par trois fournisseurs se révélera être un casse-tête pour les spécialistes de la logistique et de la maintenance de la force aérienne égyptienne…



Commentaires
06/08/2024 10:44

Article sans aucun fondement

user_picture Christian Christian... 06/08/2024 11:00

Ils ont bien faits. Avec notre politique d'embargots a tout va les pays dignes de ce nom ne peuvent mettre leurs œufs dans un ...  même panier et ont le devoir de diversifier leurs approvisionnements pour ne pas subir l' plus



06/08/2024 10:46

l'Égypte ne changera pas c mig 29 M1&M2 CAR ILS DONT plus efficace que les rafales et leurs F16 vieux, le mig 29 reste ... le meilleur pour le combat aérien, et cette version sera uploader vers le mig35 avec radar easa bientôt, c le même cas pour l'Algérie, arrêtez vos conneries et articles à deux balles plus

user_picture L'amateur d'aéroplanes Frédéric G... 06/08/2024 21:57

Reda ? Arretez d'écrire des béties, même l'Algèrie à retournez à l'expéditeur les siens tellement ils ont étaient dégoutés par ceux ci.  

user_picture mirage2000 Mirage2000... 07/08/2024 03:01

,@ Frédéric l' Algérie les z rendu cat leurs carlingues étaient anciennes et non nouvellesr  

user_picture mirage2000 Mirage2000... 07/08/2024 03:02

,@ Frédéric l' Algérie les z rendu car leurs carlingues étaient anciennes . Au contraire les pilotes étaient ravis du smtleurs carlingues étaient ...  anciennes et non nouvellesellr plus