Après 49 ans de bons et loyaux services, l’Army Air Corps a dit adieu ce 31 octobre à ses derniers hélicoptères légers Gazelle AH1. Pensé au départ pour des missions de reconnaissance, lutte antichar ou transport léger, cet hélicoptère est devenu un véritable couteau suisse pour les Forces britanniques lors de la guerre des Falklands. Sa robustesse, son agilité et sa capacité multi-missions en ont fait un hélicoptère fortement apprécié par les troupes au sol.
Suite à la signature de l'accord anglo-français sur les hélicoptères en 1967, les Forces armées britanniques commandèrent plusieurs lots d'hélicoptères légers SA 341, sous différentes versions. Le 6 juillet 1974, les premiers exemplaires entraient en service au sein de l'Army Air Corps (AAC), la composante aérienne de la Force terrestre britannique (British Army). Après un peu plus de 49 ans et malgré une retraite prévue en 2012, ces hélicoptères ont effectué leurs dernières heures de service le 31 octobre 2023. Un dernier tour d'adieu avait été organisé le 23 octobre dernier par l'AAC, mobilisant pour l'occasion trois Gazelle AH1 (Army Helicopter 1).
La Gazelle aura été l'un des rares appareils anglais à avoir servi dans les trois principales armes :
Cette mise à la retraite signifie aussi la fin des Gazelle sous la cocarde britannique, la Royal Navy et la Royal Air Force n'utilisant plus leurs exemplaires respectifs.
Comme démontré ci-dessus, avec les Gazelle de la Royal Air Force et de la Royal Navy utilisés uniquement pour de l'écolage ou des missions de transport interne, le Gazelle AH1 de l'Army Air Corps sera la seule variante à être déployée au combat. En 1982, l'opération Corporate voit le déploiement de 15 Gazelle dans l'Atlantique du Sud. Ces hélicoptères, prévus pour des missions de reconnaissance, de transport léger ou encore de réglage d'artillerie vont se surpasser, devenant un véritable couteau suisse pour les Forces à terre et en mer.
Avant ce déploiement, les hélicoptères sont modifiés en urgence. Des flotteurs gonflables permettront d'assurer une certaine sécurité aux appontages et décollages depuis les navires de la Royal Navy, de la Royal Fleet Auxiliary mais aussi de navire civils réquisitionnés pour l'occasion. Durant la traversée, les équipages se sont entrainés rapidement à maitriser un appontage en pleine mer : habitués aux plaines occidentales, les pilotes se retrouvent dans une zone sans aucun repère à l'horizon, avec comme objectif un hélipad, voire le simple pont d'un navire de croisière réquisitionné, montant et descendant au grès des vagues. Durant les opérations de combat, en plus de la reconnaissance et du transport de 3 passagers maximum, les Gazelle assureront de nombreuses évacuations médicales ainsi que des missions de soutien aérien rapproché, grâce à l'ajout de pods lance-roquettes SNEB (62 mm). Une autre modification permettra également l'emport d'une mitrailleuse de 7,62 mm en enlevant les sièges arrières, afin d'assurer des missions d'escorte légère d'hélicoptères de transport. Les équipages effectueront de nombreuses missions, rendant de nombreux services aux forces sur le terrain. Comme expliqué par d'anciens pilotes, les Gazelle avaient peu de restrictions lors des opérations, tant que la mission était effectuée. Ainsi, certaines missions de reconnaissance étaient par exemple effectuées avec trois passagers ou du fret. Le but était de transporter les personnes ou la cargaison à la fin de la mission de reconnaissance, maximisant de fait le soutien aux troupes déployées. Le vol retour était alors effectué avec des blessés ou un nouveau transport de personnels.
En plus d'être devenu un véritable hélicoptère multi-missions, le Gazelle AH1 a aussi prouvé sa robustesse : les six hélicoptères Scouts et six Gazelle du 656th Squadron effectueront un total de 588 heures de vols sur les Falklands, effectuant de nombreuses missions. Les missions CASEVAC de l'unité permettront le sauvetage de 175 blessés anglais et 20 blessés argentins,... le tout, avec un taux de disponibilité qui ne descendra jamais sous la barre des 90 % !
Après les Falklands, les Gazelle AH1 accumuleront de nombreux déploiements à travers le monde, posant leurs patins sur six continents. Ils seront de tous les déploiements majeurs de la British Army :
L'Afghanistan sera le dernier déploiement d'envergure mais les Gazelle anglaises garderont une disponibilité pour ainsi dire olympique, au vu de leur âge : comme expliqué ci-dessus, le taux de disponibilité dans les Falklands était de 90 %, 20 ans plus tard, il était de 80 % en Afghanistan, loin devant tous les autres hélicoptères de l'AAC. Ce taux de disponibilité avait déjà été confirmé durant la seconde guerre du Golfe.
Les whistling chicken leg (cuisse de poulet sifflante) ou sport car of the air (voiture de sport des airs) du Army Air Corps ne seront finalement pas remplacés par de nouveaux hélicoptères. Un porte-parole de l'Armée britannique précisait ce 20 octobre, qu'aucun plan actuel ne prévoyait de remplaçant :
"Nous exploitons une gamme d'appareils pour répondre à nos besoins opérationnels et tout remplacement de la Gazelle sera encadré par la stratégie de défense des voilures tournantes de 2021 et par l'évolution des exigences opérationnelles."
Ce sujet est devenu assez sensible au Royaume-Uni : en 2021, cinq H135 furent commandés auprès d'Airbus afin d'assurer les missions de reconnaissances et de surveillance des Gazelle en Irlande du Nord. Cependant, en février 2023, cette mission est abandonnée suite à la situation très stable de la région. Les hélicoptères auraient été réceptionnés... et directement stockés, sans même avoir effectué une heure de vol en opération !
Informations techniques
Taille : 11,97 mètres de long pour 9,94 mètres de largeur et 3,15 mètres de hauteur
Rotor : tripale, 10,5 mètres de diamètre
Masse : 0,91 tonne (vide), 1,9 tonne (max)
Moteur : Turbomeca Astazou III N2 (592 shp)
Vitesse maximale : 311 km/h
Équipage : deux militaires
Transport : charges légères sous élingue (600 kg), trois personnes en cabine ou une civière (CASEVAC)
Après 49 ans de bons et loyaux services, l’Army Air Corps a dit adieu ce 31 octobre à ses derniers hélicoptères légers Gazelle AH1. Pensé au départ pour des missions de reconnaissance, lutte antichar ou transport léger, cet hélicoptère est devenu un véritable couteau suisse pour les Forces britanniques lors de la guerre des Falklands. Sa robustesse, son agilité et sa capacité multi-missions en ont fait un hélicoptère fortement apprécié par les troupes au sol.
Suite à la signature de l'accord anglo-français sur les hélicoptères en 1967, les Forces armées britanniques commandèrent plusieurs lots d'hélicoptères légers SA 341, sous différentes versions. Le 6 juillet 1974, les premiers exemplaires entraient en service au sein de l'Army Air Corps (AAC), la composante aérienne de la Force terrestre britannique (British Army). Après un peu plus de 49 ans et malgré une retraite prévue en 2012, ces hélicoptères ont effectué leurs dernières heures de service le 31 octobre 2023. Un dernier tour d'adieu avait été organisé le 23 octobre dernier par l'AAC, mobilisant pour l'occasion trois Gazelle AH1 (Army Helicopter 1).
La Gazelle aura été l'un des rares appareils anglais à avoir servi dans les trois principales armes :
Cette mise à la retraite signifie aussi la fin des Gazelle sous la cocarde britannique, la Royal Navy et la Royal Air Force n'utilisant plus leurs exemplaires respectifs.
Comme démontré ci-dessus, avec les Gazelle de la Royal Air Force et de la Royal Navy utilisés uniquement pour de l'écolage ou des missions de transport interne, le Gazelle AH1 de l'Army Air Corps sera la seule variante à être déployée au combat. En 1982, l'opération Corporate voit le déploiement de 15 Gazelle dans l'Atlantique du Sud. Ces hélicoptères, prévus pour des missions de reconnaissance, de transport léger ou encore de réglage d'artillerie vont se surpasser, devenant un véritable couteau suisse pour les Forces à terre et en mer.
Avant ce déploiement, les hélicoptères sont modifiés en urgence. Des flotteurs gonflables permettront d'assurer une certaine sécurité aux appontages et décollages depuis les navires de la Royal Navy, de la Royal Fleet Auxiliary mais aussi de navire civils réquisitionnés pour l'occasion. Durant la traversée, les équipages se sont entrainés rapidement à maitriser un appontage en pleine mer : habitués aux plaines occidentales, les pilotes se retrouvent dans une zone sans aucun repère à l'horizon, avec comme objectif un hélipad, voire le simple pont d'un navire de croisière réquisitionné, montant et descendant au grès des vagues. Durant les opérations de combat, en plus de la reconnaissance et du transport de 3 passagers maximum, les Gazelle assureront de nombreuses évacuations médicales ainsi que des missions de soutien aérien rapproché, grâce à l'ajout de pods lance-roquettes SNEB (62 mm). Une autre modification permettra également l'emport d'une mitrailleuse de 7,62 mm en enlevant les sièges arrières, afin d'assurer des missions d'escorte légère d'hélicoptères de transport. Les équipages effectueront de nombreuses missions, rendant de nombreux services aux forces sur le terrain. Comme expliqué par d'anciens pilotes, les Gazelle avaient peu de restrictions lors des opérations, tant que la mission était effectuée. Ainsi, certaines missions de reconnaissance étaient par exemple effectuées avec trois passagers ou du fret. Le but était de transporter les personnes ou la cargaison à la fin de la mission de reconnaissance, maximisant de fait le soutien aux troupes déployées. Le vol retour était alors effectué avec des blessés ou un nouveau transport de personnels.
En plus d'être devenu un véritable hélicoptère multi-missions, le Gazelle AH1 a aussi prouvé sa robustesse : les six hélicoptères Scouts et six Gazelle du 656th Squadron effectueront un total de 588 heures de vols sur les Falklands, effectuant de nombreuses missions. Les missions CASEVAC de l'unité permettront le sauvetage de 175 blessés anglais et 20 blessés argentins,... le tout, avec un taux de disponibilité qui ne descendra jamais sous la barre des 90 % !
Après les Falklands, les Gazelle AH1 accumuleront de nombreux déploiements à travers le monde, posant leurs patins sur six continents. Ils seront de tous les déploiements majeurs de la British Army :
L'Afghanistan sera le dernier déploiement d'envergure mais les Gazelle anglaises garderont une disponibilité pour ainsi dire olympique, au vu de leur âge : comme expliqué ci-dessus, le taux de disponibilité dans les Falklands était de 90 %, 20 ans plus tard, il était de 80 % en Afghanistan, loin devant tous les autres hélicoptères de l'AAC. Ce taux de disponibilité avait déjà été confirmé durant la seconde guerre du Golfe.
Les whistling chicken leg (cuisse de poulet sifflante) ou sport car of the air (voiture de sport des airs) du Army Air Corps ne seront finalement pas remplacés par de nouveaux hélicoptères. Un porte-parole de l'Armée britannique précisait ce 20 octobre, qu'aucun plan actuel ne prévoyait de remplaçant :
"Nous exploitons une gamme d'appareils pour répondre à nos besoins opérationnels et tout remplacement de la Gazelle sera encadré par la stratégie de défense des voilures tournantes de 2021 et par l'évolution des exigences opérationnelles."
Ce sujet est devenu assez sensible au Royaume-Uni : en 2021, cinq H135 furent commandés auprès d'Airbus afin d'assurer les missions de reconnaissances et de surveillance des Gazelle en Irlande du Nord. Cependant, en février 2023, cette mission est abandonnée suite à la situation très stable de la région. Les hélicoptères auraient été réceptionnés... et directement stockés, sans même avoir effectué une heure de vol en opération !
Informations techniques
Taille : 11,97 mètres de long pour 9,94 mètres de largeur et 3,15 mètres de hauteur
Rotor : tripale, 10,5 mètres de diamètre
Masse : 0,91 tonne (vide), 1,9 tonne (max)
Moteur : Turbomeca Astazou III N2 (592 shp)
Vitesse maximale : 311 km/h
Équipage : deux militaires
Transport : charges légères sous élingue (600 kg), trois personnes en cabine ou une civière (CASEVAC)
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